Actes des 7èmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer, Zarzis, Décembre PDF Téléchargement Gratuit (2024)

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1 Actes des 7èmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer, Zarzis, Décembre 24. Item Type Book/Monograph/Conference Proceedings Publisher INSTM, Institut national des sciences et technologies de la mer Download date 2/7/223 5:36:17 Link to Item

2 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Étude de la ponte et de la fécondité chez Dentex dentex (Teleostei, Sparidae) des côtes tunisiennes. CHEMMAM-ABDELKADER B.*, KRAIEM M.M.** & EZZEDDINE S.*** INSTM 28, rue 2 mars 1934, Salammbô 225, Tunisie * bachra_chem@yahoo.fr Résumé L'étude porte sur la période de ponte et la fécondité de l'espèce Dentex dentex des côtes tunisiennes. Elle comporte une analyse de la période de reproduction par région et une estimation de la fécondité absolue et relative de cette espèce. Les paramètres de la reproduction calculés montrent que la période de ponte de ce poisson se déroule d avril à juin dans les trois régions de la Tunisie Nord, Est et Sud. D autre part, le denté présente les caractéristiques d un poisson maigre à ponte unique mais fractionnée. La fécondité absolue est comprise entre 1812 et ovocytes, correspondant à des tailles respectives des femelles comprises entre 21,2 cm et 67 cm. La fécondité relative est estimée à 217 œufs par gramme du poids corporel de la femelle. Elle est variable entre les classes de taille et au sein d'une même classe. Mots clés : période de frai, fécondité, Dentex dentex, côtes tunisiennes. Abstract This study deals with the spawning period and the fecundity of Dentex dentex from Tunisian coasts. It includes an analysis of the reproduction period by region and an evaluation of the absolute and relative fecundity of this species. The calculated reproduction parameters showed that the spawning period takes place from April to June in the three regions of Tunisia, the North, the East and the South. On the other hand, the Dentex presents features of a skinny fish with only one fractional spawning. The absolute fertility is estimated between 1812 and oocytes, corresponding to the females sizes included between 21,2 cm and 67, cm. The relative fecundity is estimated to 217 oocytes by one female gram. This parameter varies between the length classes and inside the same class. Key words: spawning period, fecundity, Dentex dentex, Tunisian coasts. : ملخص Dentex dentex تهتم هذه الدراسة بتحديد فترة اإلبياض وتقدير الخصوبة المطلقة والنسبية عند صنف الدنديق تنحصر بكافة السواحل التونسية وقد أظهرت دراسة مؤشرات التكاثر أن فترة اإلبياض عند هذه األسماك. بالسواحل التونسية تضع خاللها األنثى بيضها على عد ة أجزاء في صلب مرحلة في فترة زمنية واحدة تمتد من شهر أفريل إلى مو فى شهر جوان. الغذائية في الكبد M كما بينت هذه الدراسة أن صنف الدنديق من األسماك الغير الدسمة التي تخزن مستلزماتها. واحدة بيضة للسمكة الواحدة وذلك بالنسبة لألحجام و 1812 هذا وقد قدرت الخصوبة المطلقة عند اإلناث ما بين بيضة للغرام الواحد من وزن األنثى 217 بـ M صم وهو ما يوافق الخصوبة الن سبية المقدرة 67 صم و 21.2 التي تتراوح بين. مع العلم أن عدد البيض يختلف حسب األحجام INTRODUCTION Malgré leur importance halieutique, peu d études biologiques ont porté sur les espèces de dentés. C est ce qui nous a incité à les étudier. Ce travail est réservé à l étude des paramètres de la reproduction, de la fécondité absolue et relative de Dentex dentex dans les 3 régions Nord, Est et Sud de la Tunisie. MATÉRIEL ET MÉTHODES Les échantillons de dentés examinés provenaient des débarquements commerciaux (pêche côtière et pêche au chalut) dans les principaux ports le long des côtes tunisiennes et également des campagnes de prospection expérimentale réalisées à bord du bateau de recherche de l INSTM «Hannibal». Durant la période 1996 à 1998, 1812 poissons de Dentex dentex sont échantillonnés. Sur chaque échantillon, on a effectué les opérations suivantes: - les mensurations de la longueur totale (Lt) et de la longueur standard (Lst); - les pesées du corps plein (Wp), corps éviscéré (We), des gonades (Wg) et du foie (Wf); - Le calcul du rapport gonado somatique (RGS = (Wg / We) x1), du rapport hepato-somatique (RHS = (Wf / We) x 1) et du coefficient de condition (K= (We/Lst 3)x1). 1

3 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) RÉSULTATS 1) Cycle sexuel L analyse du RGS chez D. dentex durant au moins deux cycles successifs (fig. 1) a permis de délimiter la période de reproduction qui s étale de décembre à juin avec une ponte au printemps (d avril à juin). Nous remarquons que l évolution du RGS chez les deux sexes est similaire bien que le maximum du RGS femelle (4.17%) soit plus élevé que celui des mâles (2%). R.G.S (%) Mâles R.G.S. (%) Femelles R.G.S. (%) Sexes réunis J 1996 A O D F A J 1997 A O D F A Mois J 1998 A O D Figure 1 : Evolution du rapport gonado-somatique (RGS) global et par sexe de Dentex dentex. La période de ponte de ce poisson qui se déroule d avril à juin est la même dans les 3 régions Nord, Est et Sud de la Tunisie (Fig.2). 4. R.G.S. Nord 3. R.G.S. Est R.G.S. Sud J F M A M J Mois JL A S O N D Figure 2 : Evolution du rapport gonado-somatique (RGS) par région chez Dentex dentex des côtes tunisiennes. L évolution du K et du RHS (Fig.3) a montré que chez cette espèce, les réserves vitellines sont stockées au niveau du foie. Ceci permet de classer le denté parmi les poissons maigres tout comme les 2 autres dentés (D. maroccanus et D. gibbosus) (Chemmam-Abdelkader, 24). R.G.S. (%) 3,5 3, 2,5 2, 1,5 1,,5, J 1996 A O D F A J 1997 R.H.S. (%) A O D Sexes réunis F K. (%) A J 1998 A O D Figure 3: Evolution des rapports gonado-somatique (RGS), hépato-somatique (RHS) et du coefficient de condition (K) chez Dentex dentex des côtes tunisiennes. L histogramme de taille des ovocytes (Fig.4) montre une structure polymodale qui met en évidence une ovogenèse asynchrone caractérisant une ponte fractionnée chez l espèce D. dentex. Ceci a été également observé chez 2

4 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) d autres Sparidés tels que D. maroccanus, D. gibbosus (Chemmam-Abdelkader, 24), Pagrus caeruleostictus (Dia, 2) et Pagellus bellottii (Ould Yarba, 22). 25 E ffe c tif ,5,55,6,65,7,75,8,85,9,95 1, Diamètre des ovocytes en mm Figure 4: Evolution des diamètres des ovocytes chez la femelle de Dentex dentex des côtes tunisiennes. 2) Fécondité 3, a 2 3 R =, b y =.393x R = y =,1x Fa Fa1 Fa1 3 - Fécondité absolue La fécondité absolue moyenne est estimée à 164 œufs par femelle. Cette fécondité paraît être proportionnelle au cube de la longueur du Denté (Fig.5a) et directement proportionnelle à la masse corporelle (Fig.5b) et à celle des gonades (Fig.5c). Signalons qu il existe une allométrie majorante (Schwartz, 2) pour les 2 relations Fa=f(Lt) et Fa=f(wp) selon les résultats du test t ( et 4.171). Figure 5: Variation chez Dentex dentex de la fécondité absolue en fonction de la longueur corporelle (a), de la 1 5 Lt (cm) Wp (g) 9 masse corporelle (b) et du poids des gonades (c) Par contre, cette relation est isométrique4 35pour la fécondité ).Cette allométrie majorante de la fécondité en fonction 25 2 aussi constatée chez le Pagre à point bleu (Dia, 15 2) y = 4.345x R = c absolue en fonction 2de la masse des gonades 15 et de la taille du poisson de la masse corporelle (t = a été - Fécondité relative de 4poisson. 5 6Selon 7 la valeur du test t (1.179) appliqué au La fécondité relative est estimée à 217 œufs par1 gramme coefficient b, on peut dire que la relation est isométrique entre la fécondité relative et la taille du poisson. Par ailleurs la fécondité est variable en fonction de la taille (Fig.6a) et entre individus de même taille. La représentation graphique de la fécondité en fonction de l âge montre que le maximum est atteint à l âge de 4ans (Fig.6b). Figure 6: Variations de la fécondité relative en fonction de la taille (a) et de l âge (b) chez Dentex dentex des côtes tunisiennes y = x b 6 a Fr Fr 5 2 y = x Lt (cm) Ages (année) DISCUSSION ET CONCLUSION L étude des paramètres de la reproduction a montré que la ponte de ce poisson se déroule durant la même période dans les 3 régions Nord, Est et Sud de la Tunisie et elle s effectue d avril à juin. La ponte est printanière conformément à d autres espèces de Sparidés des côtes tunisiennes comme Pagrus pagrus (Chakroun-Marzouk, 1985), Pagellus erythrinus (Ghorbel et Ktari, 1982) et Boops boops (Anato et Ktari, 1983). D autre part, le Denté présente les caractéristiques d un poisson maigre à ponte unique mais fractionnée. 3 7 Wg (g) 5

5 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) La fécondité absolue est comprise entre 1812 et ovocytes, correspondant à des tailles comprises entre 21.2 et 67 cm. La fécondité relative est estimée à 217 œufs par gramme de masse corporelle chez la femelle. Elle est variable entre les classes de taille et au sein d'une même classe. Les géniteurs les plus fertiles correspondent aux adultes âgés de 4 à 7ans. En comparaison avec d autres régions, la valeur de cette fécondité est proche de celle de D. dentex de la Grèce (168 œufs/g) (Loir et al., 21). Par contre, elle est meilleure que celle de D. dentex en Yougoslavie (97 oeufs/g) (Glamuzina et al., 1989), alors qu elle est faible relativement à l espèce de la côte espagnole (76 oeufs/g) (Abellan, 2). Dentex dentex est moins prolifique que d autres espèces de Sparidés à savoir le pageot commun des côtes tunisiennes (857 ovocytes) (Ghorbel, 1996) et le pagre à point bleu des côtes mauritaniennes (15 à 549) (Dia, 2). Il est à signaler que l espèce D. dentex est caractérisée par un hermaphrodisme rudimentaire non fonctionnel (3 cas sur un total de 1812). BIBLIOGRAPHIE Abellan E. 2. Culture of common dentex (Dentex dentex L.): present knowledge, problems and perspectives. Cah. Options mediterr., Vol. 47 : Anato C. B. et M.H. Ktari, Reproduction de Boops boops (Linné, 1758) et de Sarpa salpa (Linné, 1758) Poissons, Téléostéens, Sparidés du golfe de Tunis. Bull. Inst. Natn. Scient. Techn. Océanogr. Pêche, Salammbô, 1: Chakroun-Marzouk N., Biologie des espèces du genre Pagrus (P. Caeruleostictus, P. pagrus et P. auriga) (Poissons, Téléostéens) des côtes de Tunisie. Thèse Doct., Univ. Tunis, 177p. Chemmam-Abdelkader B., 24. Les Dentés (Poissons, Sparidés) des côtes tunisiennes: étude éco-biologique et dynamique des populations. Thèse Doct., Fac. Sci. Tunis, 39p. Dia M., 2. Eco-biologie et état d exploitation de la daurade rose Pagrus caeruleostictus dans la région de Nouakchott (Mauritanie). Thèse Doct. es-sciences Biologiques, Fac. Sci., Sfax, 159 p. Ghorbel M., Le Pageot commun Pagellus erythrinus (Poisson, Sparidae) écobiologie et état d exploitation dans le golfe de Gabès. Thèse Doct., Fac. Sci., Sfax, 17p. Ghorbel M. et M.H. Ktari, Etude préliminaire de la reproduction de Pagellus erythrinus des eaux tunisiennes. Bull. Inst. Natn. Scient.Techn. Océanogr. Pêche, Salammbô, 9: Glamuzina B., Jug-Dujakovic J. et I. Katavic, Preliminary studies on reproduction and larval rearing of common dentex, Dentex dentex (Linnaeus, 1758). Aquaculture, 77 (1) : Loir M., Le Gac F., Somarakis S. et M. Pavlidis, 21. Sexuality and gonadal cycle of the common dentex (Dentex dentex) in intensive culture. Aquaculture, 194(3-4) : Ould Yarba L., 22. Etude écobiologique et exploitation de Pagellus bellottii des côtes mauritaniennes. Thèse Doct. es Sciences biologiques Fac. Sci., Sfax, 198p. Schwartz D., 2. Méthodes statistiques à l usage des médecins et des biologistes. Collection statistique en biologie et en médecine, 4e éd. Médecine-Sciences Flammarion, 314p. 4

6 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Premier inventaire et répartition du macrozoobenthos de la lagune nord de Tunis (17 ans après les aménagements) ZAMOURI-LANGAR N.*, CHAREF A., ROMDHANE M.S., BEN MAIZ N. & HAOUAS-GHARSALLAH I. *INSTM, Port de pêche, La Goulette 26, Tunis Tunisie nedra.zamouri@instm.rnrt.tn Abstarct During the last century, the northern lagoon of Tunis was exposed to several forms of anthropic nuisances having involved an ecological imbalance which touched all the biotic components and in particular the benthic populations. The project of installation and restoration of the lagoon realized between 1985 and 1988 ended this critical ecological situation (anoxia, eutrophication...). This study aims to determine the current stocking situation. 17 years after the site arrangement works, a prospection cruise was carried out during the period from 15 April to 15 May. Macrobenthic samples from 33 stations, were taken using a Van Veen grab. The benthic macrofauna inventory showed the presence of 118 species of which 58 are detected for the first time. These species belong to 6 zoological groups. The distribution either qualitatively or quantitatively showed a predominance of the group of Gastropods and Bivalvia Molluscs followed by Annelids, Cnidairs, Crustaceans, Echinoderms and Bryozoa. Key words : Benthic macrofauna, Inventory, Northern lagoon of Tunis. ملخــــص : M اه MM ددة ومتباينة أهمها مي MM ادر متع MM درجت من مص MM غوطات إن MM مالية للعديد من الض MM ونس الش MM يرة ت MM تعرضت بح منذ ما يناهز القرن منها M الحية القاعية M ات M الصرف ومياه األودية الملوثة مما أدى ﺇلى تدهور الوضع البيئي و ظهور عدة مؤشرات سلبية مست بالكائن. حدا لهذه الظواهر السلبية ليضع ﱠ 1988 و 1985 و قد جاء مشروع تهيئة واستصالح البحيرة الذي أنجز ما بين. خاصة روع تهيئة MM نة من نهاية مش MM س 17 ودة بعد MM ات الحية الموج MM الي للكائن MM دف ﺇلى معرفة الوضع الح MM تي ته MM في إط[[ار هذه الدراسة ال ات على MM وقع خاللها أخذ عين ماي 15 أفريل إلى 15 البحيرة امتد من M قمنا بجرد استكشافي في أنحاء كامل. واستصالح البحيرة ور MM منها تم العث 58 وع MM ن 118 ود MM عن وج M ات القاعية MM بينت نتائج جرد الحيوان. Van Veen محطة بواسطة آلة 33 مستوى ذو ات MM الرخوي : الالت حيوانية مختلفة أهمها حسب الكثافة MM س 6 واع إلى MM ذه األن MM تنتمي ه. يرة MM اع البح MM رة في ق MM عليها ألول م. الديدان الكثيفة األوبار األرجل M القوقعتين و أمعائية : الكلمات المفتاحية. بحيرة تونس الشمالية الجرد الحيوانات الماكرو قاعية INTRODUCTION Lors du siècle dernier, la lagune nord de Tunis a subi plusieurs formes de nuisances d origine anthropiques ayant entraîné un déséquilibre écologique qui a touché toutes les composantes biotiques et en particulier les peuplements benthiques. Le projet d aménagement et de restauration de la lagune réalisé entre 1985 et 1988 a pu mettre fin à cet état écologique très dégradé (anoxie, eutrophisation, ) et un programme de maintenance de la qualité de ce milieu est établi, il a pour objectif l étude, le contrôle et le suivi de la qualité des eaux de la lagune et de ses composantes vivantes. Le présent travail étudie une des composantes vivantes qui est le macrozoobenthos de la lagune nord de Tunis et notamment sa structure et sa répartition actuelle, 17 ans après les travaux d aménagements. MATERIEL ET METHODES 1) Stratégie d échantillonnage Une campagne de prospection a été effectuée durant la période allant du 15 avril au 15 mai 24. Des échantillons de macrozoobenthos ont été prélevés dans 33 stations réparties dans toute la lagune, aux moyens d une benne Van Veen et d une drague (figure 1). 5

7 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Centrale thermique la Goulette II Figure 1 : Stations de prélèvements des échantillons (+) dans la lagune nord de Tunis 1) Traitement des échantillons Les prélèvements sont tamisés à bord (maille 2 mm de côté) avec de l eau de mer. Les refus, fixés au formol dilué à 1 %, subissent les opérations suivantes : - Un tri dimensionnel sur colonne de trois tamis selon un gradient de taille décroissant ; - Un tri biologique pour chaque gradient de taille, les individus obtenus sont conservés dans des flacons contenant de l alcool à 7% ; - Une identification des espèces par observation directe ou sous loupe binoculaire en se basant sur les travaux de Riedl (1991), Norsieck (1982), Fisher et al. (1987), Bucquoy et al. (1888) ; - Un comptage du nombre d'individus identifiés ; - Une mensuration et un pesage des individus. 2) Traitement des données L exploitation graphique des données recueillies a été effectuée par le logiciel spécialisé de cartographie Surfer 8.. RESULTATS ET DISCUSSION Malgré le caractère ponctuel que revêt notre travail, il nous a été possible d inventorier un grand nombre d espèces de macrofaune benthique, de structurer la répartition spatiale des biocénoses formant cet écosystème lagunaire et d évaluer les points reflétant une certaine dégradation et les origines des perturbations. 1) Structure taxonomique Cette étude a permis de réaliser un apport d ordre taxonomique : au total, 7232 individus ont été examinés et 118 espèces ont été identifiées dont 57 sont signalées pour la première fois dans la lagune nord de Tunis. Ces espèces se répartissent au sein de divers groupes faunistiques (Tableau 1). Tableau 1 : Répartition des espèces au sein des groupes faunistiques Embranchement Cnidaires Bivalves Gastéropodes Polyplacophores Opistobranches Scaphopodes Annélides Arthropodes crustacés Echinodermes Bryozoaires Nombre des espèces identifiées Nombre des espèces signalées la 1èrefois Parmi les espèces qui n ont jamais été signalées auparavant dans la lagune nord de Tunis (Zaouali, 1974 ; Pallary, 1914 ; Vuillemin, 1965 et Mahlon, 1977, Saubade et Risso 1983), on cite les gastéropodes Bursatella leachii, Philine aperta, Thericium inscriptum, Raphitoma papillosa, le polyplacophore Chiton olivaceus, les annelides Glycera convoluta et Lumbrinereis impatiens, les crustacées Callianassa thyrrenea et Cymodoce truncata et le cnidaire Actinia equina. 6

8 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) 2) Structure qualitative Les proportions relatives en nombre d espèces calculées dans la lagune montrent que le groupe des Mollusques est le plus représenté, soit 58 %. Il est suivi des Annelides Polychètes et des Crustacés (figure 2). Figure 2 : Proportions relatives en nombre d espèces des différents groupes zoologiques dans la lagune nord de Tunis 3) Structure quantitative Les proportions relatives en nombre d individus, montrent aussi une dominance des Mollusques (Figure 3). Figure 3 : Proportions relatives en nombre d individus des différents groupes zoologiques dans la lagune nord de Tunis Par ailleurs, les Mollusques ont une large répartition, ils se trouvent dans toute la lagune nord avec cependant de fortes abondances dans sa partie sud (Figure 4). Figure 4 : Abondance en nombre par m2 des Mollusques dans la lagune nord de Tunis Ils sont suivis des Annelides polychètes qui ont aussi une large répartition avec un noyau au sud-est de la lagune (à gauche de la Société Tunisienne d Electricité et de Gaz) comptant plus de 36 individus / m 2 (Figure 5). Figure 5 : Abondance en nombre par m2 des Polychètes dans la lagune nord de Tunis 7

9 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Les Crustacés, contrairement aux groupes précédents, ont une faible répartition et une faible abondance. Dans la majorité de la lagune l abondance est de 1 individus / m2 (Figure 6). Figure 6 : Abondance en nombre par m2 des Crustacées dans la lagune nord de Tunis CONCLUSION Cette étude a permis d actualiser l inventaire des différents groupes zoologiques, notamment après les travaux d aménagement, en mettant en évidence la dominance du groupe des Mollusques en individus et en espèces. Dans l ensemble, 118 espèces ont été identifiées dont 57 sont signalées pour la première fois dans la lagune nord de Tunis. Toutes ces espèces ont montré une répartition influencée par la circulation des eaux marines dans la lagune. BIBLIOGRAPHIE Bucquoy E, Dautzenberg, Ph. Et Dolfus G., Les Mollusques Marins du Roussillon. Edition Perrier Paris : 57 pp. Fisher W., Shneider M. et Bauchot M.L., Végétaux et invertébrés, Méditerranée et Mer Noire, zone de pêche 37, Vol. 1 : 76 p. Mahlon K., Research on the eutrophication of the lake of Tunis : Geology, Biology, chemistry and hydrology. Vol II. Univ. Virginia : 66pp. Norsieck F., Die europäischen Meers-Gehäuseschnecken (Prosobranchia).Gustav Fischer Verlag Stuttgart. New York : 539p. Pallary P., Liste des Mollusques du golfe de Tunis. Bull. Soc. Hist. Nat. Afr. Du Nord, 5 : Riedl, R.,1991. Fauna e flora del Mediterraneo. edition Franco muzzio. 731p. Saubade A.M. et Risso J.C., Quelques dragages et carottages récents dans le lac de Tunis : la malacofaune témoin de l histoire de la lagune. Bull. Inst. Natn. scient. Tech. Océanogr. Pêche Salammbô, 1 : Vuillemin S., Contribution à l étude écologique du lac de Tunis. Biologie de Mercierella enigmatica, Fauvel, Paris SEDES : 556 p. Zaouali J., Les peuplements malacologiques dans les biocénoses lagunaires Tunisiennes. Etude de la biologie de l espèce pionnière Cerastoderma glaucum, Poiret. Th. Doct. Univ. Caen, 345 p. 8

10 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Distribution de la palourde Venerupis decussata (Linnaeus, 1758) dans la lagune Mellah durant la période automne, hiver et printemps DRAREDJA B. (1) & BELDI H.(2) (1) : Département des Sciences de la Mer, Faculté des Sciences, Université d Annaba (2) : Laboratoire de Biologie Appliquée, Faculté des Sciences, Université d Annaba Résumé. Le présent travail est une contribution à la connaissance de la distribution de la population de la palourde Venerupis decussata, espèce exploitée dans la lagune Mellah. L évolution numérique de V. decussata, fait apparaître d importantes fluctuations spatio-temporelles (d octobre 2 à mai 21), surtout dans la zone Est de l étendue qui est la plus riche, avec des densités atteignant 528 ind./m 2 (en avril). Par ailleurs, la taille maximale de ce bivalve dans la lagune est de 54 mm. La relation taille poids est isométrique pour laquelle la taille et le poids croient simultanément. Abstract. The present work is a contribution to the knowledge of the distribution of the clam population Venerupis decussata, species exploited in the Mellah lagoon. The numeric evolution of V. decussata, shows an important spatial and temporal fluctuations (October 2 - May 21), specially in the East region which is characterised by the highest densities reaching 528 ind/m 2 (in april). Otherwise, the maximal size of this bivalve in the lagoon is 54 mm. Relation size weight is isometric for which the size and the weight believe simultaneously.. المستغلة في بح[[يرة المالح Venerupis decussata هذا العمل هو إسهام في دراسة توزيع احدى أصناف الرخويات ذات الصدفتين أو القفال[ة. الملخص بين أن MM رى ت MM من جهة أخ ) ل MM هر أبري MM (ش 2 م / فردا 528 يظهر التوزيع العددي لهذا الصنف عدة تغيرات خاصة في الجهة الشرقية للبحيرة حيث تبلغ الكثافة. مم يمثل الطول األقصى لهذا النوع من الرخويات 54 الحجم INTRODUCTION La palourde est considérée comme une espèce caractéristique exclusive de la biocénose des sables vaseux en mode calme (SVMC). Elle est largement répartie sur les côtes atlantiques, des îles britanniques au Nord, jusqu'en Mauritanie et le Sénégal au Sud, ainsi que dans tout le bassin de la Méditerranée, dont elle colonise en particulier les étangs et les lagunes qui présentent des conditions favorables à son développement. Dans le bassin méditerranéen, très peu d études ont été consacrées à ce bivalve, parmi lesquelles on cite: (Guelorget et al.,198 ; Garcia, 1993). En l Algérie, la palourde a été signalée pour la première fois au niveau de la lagune Mellah en 1988 (Draredja, 1992). D autre part, dans cette lagune on ne compte aucune étude (sauf celle de Refes, 1994) sur cette espèce. Le travail mené a pour objectif l étude de la répartition de Venerupis decussata dans la lagune Mellah, en raison de l importance écologique et économique que peut représenter cette espèce dans son biotope naturel. MATERIEL ET METHODES La lagune Mellah est située à l extrême Nord-Est algérien, dans la région d El-Kala (36 54 N E) (Fig. 1). De forme ovoïde, il occupe une superficie d environ 865 hectares. Elle s étend du Nord au Sud sur une longueur totale d environ 4 Km et une largeur d Est en Ouest d environ 2 Km. Sa profondeur est généralement faible et atteint un maximum d environ 5,2 m dans sa partie centrale. Elle est reliée à la mer par un long (9 m) et étroit (2 à 8 m) chenal. Le Mellah subit également l influence simultanée de trois oueds. Pour l étude de la structure démographique de la palourde (d octobre 2 à mai 21), 6 stations sont retenues (Fig. 1). L échantillonnage mensuel de l espèce étudiée, a nécessité la délimitation d une surface d un quart de m². Les individus ainsi collectés sont dénombrés, mesurés (longueur) et pesés (poids frais). Figure 1: Choix des stations dans lagune Mellah. RESULTATS ET DISCUSSION Densité : L analyse numérique de la palourde dans les stations prospectées a permis de constater une variation saisonnière des effectifs selon les stations prospectées (Fig. 2). Les plus fortes densités sont enregistrées à l approche de la saison chaude, surtout en février et en mai au niveau de la station 2, avec des valeurs maximales respectives de 528 et 52 ind./m², et en octobre pour la station 3 qui présente 48 ind./m², la station 6 sur la rive Ouest de la lagune, présente les plus faibles densités par rapport à l ensemble des stations prospectées. D une manière générale, l évolution mensuelle des densités de V. decussata, dans l ensemble des stations étudiées, permet d observer une valeur élevée en automne, suivie d une baisse graduelle pendant la période hivernale, puis une nouvelle augmentation 9

11 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) St oct nov dec jan fev mars avr St. 4 oct mai Mois St Densite Densite à partir de février mars pour atteindre un maximum en mois de mai. Les variations de la densité, sont sans doute liées aux conditions climatiques du milieu qui se caractérise par un hiver froid et moins riche en nourriture notamment en phytoplancton. C est ainsi, que la chute sensible, des densités pendant la période hivernale, est due essentiellement aux conditions sévères du milieu où les organismes ont tendance à migrer dans les eaux les plus profondes pour s abriter, ce phénomène de migration a été déjà signalé par Guelorget et al. (198). Ce déplacement de la palourde vers les zones les plus profondes, est un moyen d adaptation pour s abriter contre la baisse de température et la forte action hydrodynamique près de la rive. Au printemps, les conditions s améliorent progressivement, et l alimentation s abonde avec la poussée printanière du phytoplancton. L importance du rôle joué par les phénomènes climatiques sur la variabilité de la répartition des peuplements benthiques a été déjà signalée (Cornet, 1986), indiquant également le rôle déterminant de l hydrodynamisme ; provoquant d une part une hom*ogénéisation des températures jusqu à une amplitude relativement importante, et d autre part une action sur les facteurs édaphiques. nov dec jan fev mars avr mai Mois St oct nov dec jan fev mars avr mai St oct nov dec jan fev mars avr mai St oct nov dec jan fev mars avr mai oct nov dec jan fev mars avr mai Figure 2 : Répartition de la densité (ind./m²) de V. decussata dans les stations prospectées du Mellah. La comparaison des densités des trois zones ; le banc Est (stations 1 et 2), le banc Sud (stations 3 et 4) et la rive Ouest (stations 5 et 6), a permis de constater que les valeurs les plus élevées sont enregistrées dans le banc Est avec une moyenne mensuelle de 328 ind./m², puis elle diminue dans le banc Sud pour atteindre 234 ind./m² et arrive enfin à un minimum de 223 ind./m² dans la rive Ouest, cela serait dû probablement à l enrichissem*nt du banc Est par les apports des eaux marines en raison de sa situation bien exposée selon la courantologie du lac (Guelorget et al., 1989). Néanmoins, le banc Sud et la rive Ouest, sont relativement loin des influences marines. Les mêmes constatations ont été rapportées par Draredja (1992), où l abondance des espèces macrobenthiques diminue régulièrement lorsqu on s éloigne de l influence marine. Les bancs Est et Sud sont caractérisés par un sable propre bien oxygéné, par contre on trouve un sable légèrement envasé, donc moins riche en oxygène dissous sur la rive Ouest. D autre part, Guelorget et al. (198), rapportent que pour V. decussata, les sables propres sont nettement plus favorables que les sables vaseux. Une comparaison de nos résultats avec les données d autres sites de la Méditerranée, permet de signaler que : Guelorget et Michel (1976), signalent de fortes densités au niveau de l étang de Prévost (France) de 335 ind./m². Stora (1982) enregistre des densités moyennes faibles (4 ind./m²) au niveau de l étang de Berre (France) en raison des rejets massifs d eaux douces dans l étang. La différence géographique des densités chez V. decussata, peut s expliquer par l action de l hydrodynamisme et la déposition des particules fines sur les sédiments où une partie des peuplements benthiques trouve sa nourriture. La nature de la couverture sédimentaire, qui caractérise chaque site, influe sur l abondance et la distribution de l espèce. En effet, Guelorget et Michel (1976) indiquent que la répartition de V. decussata dans l étang de Prévost est étroitement liée au substrat sablonneux. Histogrammes de fréquences de tailles : L analyse des fréquences de taille permet de connaître la structure démographique de la population de V. decussata au niveau du lac Mellah (Fig. 3). Avec ce type de présentation, nous pouvons également connaître dans l espace et dans le temps les éventuelles arrivées des recrues de cette espèce sur le fond. 1

12 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) N=4 N=3 N=3 N=2 N=3 N=3 N=4 N=4 Figure 3 : Histogrammes de fréquences de tailles chez V. decussata de la lagune Mellah. L estimation du recrutement, est une étape très importante et nécessaire afin de mieux comprendre la dynamique de la population étudiée. En se basant sur la répartition des différents groupes de cette population, comme l avait déjà signalée Zaouali (1977) on caractérise trois âges différents : juvéniles avec une taille de 1 à 8 mm, les jeunes individus de 8 à 2 mm et les adultes avec une taille supérieure à 2 mm. Cependant les histogrammes de fréquences de tailles obtenus (Fig. 3), montrent l inexistence de recrutement des juvéniles ainsi qu un très léger recrutement des jeunes individus qui a eu lieu principalement au mois de février, mars et avril 21, avec de très faibles effectifs. Par ailleurs, durant toute la période d étude aucun recrutement bien individualisé n a été enregistré. En effet, durant cette période, aucun individu de taille inférieure à 8 mm n a été échantillonné. La taille maximale atteinte dans le lac est de 54,3 mm relevée au mois de décembre. A partir du mois d octobre jusqu au mois de janvier, on note la disparition totale des individus jeunes alors que les adultes abondent d une façon très remarquable dans l ensemble des stations prospectées, notamment durant le mois d octobre où on note le plus fort effectif avec une moyenne de 323 ind./m². Généralement, la raison probable pour un mauvais recrutement des juvéniles est la forte mortalité des larves au moment juste de leur arrivée dans le milieu. Cette mortalité est due principalement aux facteurs physiques du milieu. 11

13 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Relation taille poids: L examen d un sous échantillon pris au hasard, représentant des longueurs L (mm) et des poids frais Pf (g) (Fig. 4), a permis d établir la relation suivante : W=,5 L2,819 R² =,85 R =,92 Figure 4: Corrélation entre la longueur (L) et poids frais (Pf) chez V. decussata. Le test de Student-Fisher (a = 5%), montre qu il n y a pas de différences significatives entre les deux paramètres étudiés. Donc le poids et la longueur évoluent d une manière isométrique. CONCLUSION La palourde Venerupis decussata est largement répandue dans les lagunes saumâtres d une manière générale et en particulier dans le lac Mellah. L analyse numérique et pondérale des effectifs de V. decussata d octobre 2 mai 21, a permis de constater des fluctuations saisonnières et zonales notables. Les fortes densités sont enregistrées pendant la période printanière avec des valeurs comprises entre 28 et 528 ind./m 2. Les valeurs les plus élevées sont enregistrées au niveau des stations 1 et 2 situées sur le banc Est du lac. La comparaison des résultats obtenus par Draredja (1992) et Refes (1994), met en évidence une évolution progressive des densités de V. decussata au niveau du lac. L analyse des fluctuations des structures en taille de la population de V. decussata, nous a permis de constater l inexistence d un recrutement bien individualisé, le long de la période d étude, cela peut être expliqué par la période d étude qui ne coïncide pas avec la phase de reproduction de l espèce. En effet, Refes (1994) situe la période de recrutement durant la saison estivale (de la fin mai à septembre), donc en dehors de notre durée d étude. La relation taille poids, indique une isométrie entre la longueur totale (L) et le poids humide (Pf) qui évoluent proportionnellement. La comparaison des résultats obtenus avec ceux dans d autres sites montre, que la lagune Mellah présente des potentialités aquacoles importantes, concernant la palourde qui semble bien se développer dans la lagune, notamment sur le banc Est, où elle abonde. En définitive, ce coquillage de luxe ; dont la chaire est très appréciée avec une valeur marchande élevée, paraît trouver un site favorable dans la lagune. Par conséquent, ce bivalve mérite une attention particulière en vue d une exploitation rationnelle dans son biotope naturel. BIBLIOGRAPHIE CORNET M., Estimation de la production annuelle de la populations d Abra alba (Mollusques Bivalves) du plateau continental sud-gascogne. Oceanologica Acta, 9 (3) : DRAREDJA B., Conditions hydrosédimentaires et structure de la macrofaune benthique en période printanière d un écosystème lagunaire méditerranéen: lac Mellah (Algérie). Thèse magister en Océanographie biologique, ISMAL (Alger), 147p. GARCIA F., Croissance et exploitation de la palourde européenne Ruditapes decussatus L. du golf de Fos. Thèse de doctorat. Univ. Aix Marseille II, station marine d Endoume, 166 p. GUELORGET O. & MICHEL P., Recherche écologique sur une lagune saumâtre méditerranéenne: l étang de Prévost (Hérault). Thèse 3ème cycle. Uni. Sci. Tech. Longuedoc, Montpellier, Tome I: 95p., Tome II, 122p. GUELORGET O., MAYERE C. & AMANIEU M., 198. Croissance, biomasse et production de Venerupis decussata et Venerupis aurea dans une lagune méditerranéenne: l étang de Prévost à Palavas (Hérault, France). Vie Marine, 2 : GUELORGET O., FRISONI G. F., XIMENES M. C. & PERTHUISOT J. P., Expressions biologiques du confinement dans une lagune méditerranéenne: le lac Mellah (Algérie). Rev. Hydrobiol. Trop. 22 (2): REFES W., Contribution à la connaissance de la population de Ruditapes decussata (Linnaeus, 1758) du lac Mellah (El-Kala, Algérie): écologie, reproduction, dynamique des populations et exploitation. Thèse de magister en océanographie biologique, ISMAL (Alger), 197p. STORA G., Recherches de bionomie descriptive et expérimentale (in vivo et in vitro) dans quelques biotopes littoraux soumis à des variations naturelles ou artificielles des conditions du milieu (notamment dans l étang de Berre et le golfe de Fos). Thèse Doctorat d état Sciences, Université d Aix-Marseille II, 227p. ZAOUALI J., Contribution à la connaissance de la faune malacologique du lac Ichkeul (Tunisie septentrionale) : étude du Bivalve Cerastoderma glaucum. Thèse 3ème Cycle Tome I+II, 52p. 12

14 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Composition en acides gras chez la Daurade Sparus aurata MNARI. A1; BOUHLEL. I1; CHRAIEF. I1; HAMMAMI. M1; ROMDHANE. MS2; EL CAFSI. M3 et CHAOUCH. A1. 1- Faculté de Médecine: Département des sciences de Base A 519-Monastir. 2- Institut National d Agronomie de Tunis: Agrocampus, 43, Avenue CharlesNicolle-182-Tunis. 3- Faculté des Sciences de Tunis: Département de Biologie, Campus Universitaire-16-Tunis. Résumé : La teneur en lipides chez les poissons est très variable. Elle dépend de la nature de l alimentation disponible, de la taille, du stade de maturité ainsi que de la partie consommable. Nous nous proposons dans ce travail de réaliser une étude comparative de la composition lipidique en acides gras du muscle dorsal chez la Daurade immature Sparus aurata, naturelle et d élevage. Les résultas obtenues par chromatographie en phase gazeuse sur colonne capillaire, révèlent une différence significative (p<,5) des acides gras polyinsaturés (AGPI 3) exprimés en pourcentage des acides gras totaux chez la Daurade naturelle et d élevage. Ces teneurs sont égales respectivement à 19,4% et 32,52%. Nos résultats montrent aussi une différence significative (p<,5) des AGPI ( 6) chez la Daurade d élevage et naturelle avec des pourcentages respectivement de 7,75 et 19,27%. En outre l analyse détaillée des différents acides gras révèle une abondance en acide palmitique (C16:) (19,39%) et oléique (C18:1) (19,56%) chez la Daurade sauvage alors que chez celle d élevage c est l acide docosahexaénoique (C22:6) qui domine (23,1%). Abstract: The content of lipid in fish is very variable. It depends on the nature of the available food, the size, and the maturity stage as well as consumable part. This work consists of a comparative study on the lipid composition in fatty acids of the dorsal muscle of wild and reared gilt head Sea bream Sparus aurata. The results obtained by capillary gas chromatography reveal a significant difference (p<.5) of PUFA ( 3) expressed as a percentage of total fatty acids, between wild and farmed gilt head Sea bream. These contents are equal respectively to 19.4% and 32.52%. Our results show also a significant difference (p<.5) of the PUFA ( 6) in farmed and wild fish with levels respectively of 7.75 and 19.27%. Moreover the detailed analysis of the various fatty acids reveals an abundance in palmitic acid (C16:) (19.39%) and oleic (C18:1) (19.56%) in wild gilt head Sea bream whereas in farmed one the acid docosahexanoic (C22:6) is the highest (23.1%).. الطبيعية و المربية Sparus aurata دراسة مقارنة لمختلف األحماض الدهنية لعضلة الظهر عند سمك اأوراطة : مرحلة البلوغ و كذلك الجزء المعد لإلستهالك, الحجم, تخضع الدهنيات عند االسماك لعديد التغيرا ت منها طبيعة الغذاء. ملخص يهدف هذا البحث لدراسة مقارنة لمختلف األحماض الدهنية لعضلة الظهر عند سمك الوراطة الغير البالغ الطبيعية و المربية. لألحماض ال تبرز النتائج المتحصل عليها بواسطة الكروماتوغرافيا ذات الطور الغازي و المجهز عمود شعري رفيع تغيرات ذات داللة على التوالي عند سمك الوراطة الطبيعية و (P<.5)5 عند سمك الوراطة الطبيعية و (19.56%) C18 : و 19.4 نسبة لألحماض الدهنية الجملية و مقدارها 3 الدهنية المتعددة عدم التشبع (P<.5) المربية. تغيرات ذات داللة كما تبرز دراسة األحماض الدهنية المتعددة عدم التشبع من فصيلة المربية 6 بالنسبة لسمك األوراطة الطبيعية و و 7.75 و تحصلنا على الكميات التالية. % و. كما تثبت خالصة نتائج هذا البحث وفرة اكثر للحامضين الدهنيين (19.39%) C16 :1 ع عند نفس الصنف المربى الحامض. (23.1%) C22 :6 INTRODUCTION Chez les poissons, la nature et la qualité des lipides varient avec l espèce, l habitat, la saison ( Chaouch et al. 23), les caractéristiques du milieu (El Cafsi et al. 23), l alimentation, le stade de maturité sexuelle et la variabilité individuelle (Haliloglu et al. 22; Aras et al. 23a; Aras et al. 23b). Ces lipides sont caractérisés par leur richesse en AGPI ( 3) particulièrement EPA et DHA qui sont essentiels pour le développement neuronal du fœtus et durant la première enfance (Montano 21). Ces AGPI jouent un rôle significatif dans la biochimie de la membrane et ont un 13

15 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) impact direct dans le processus d échange membranaire (Haliloglu et al. 24). Par ailleurs, l effet préventif et curatif des AGPI 3 a été cité pour plusieurs maladies comme l hypertension artérielle, les maladies inflammatoires, les maladies cardiovasculaires et certains types de cancer (Belluzi 21 ; Connor 21; Augustsson et al. 23 ; Leaf et al. 23). Par ailleurs, la pisciculture de la Daurade Sparus aurata ne cesse d augmenter et de s améliorer en Tunisie. De ce fait, nous nous sommes proposés dans ce travail de réaliser une étude comparative de la composition lipidique en acides gras du muscle dorsal chez la Daurade immature Sparus aurata, naturelle et d élevage. MATERIEL ET METHODES Nous avons utilisé pour notre étude des échantillons de Daurades Sparus aurata immatures sauvages collectés sur les côtes de Monastir en automne 23 et des échantillons d élevage provenant de la station Aquaculture Tunisienne de Hergla pendant la même période. Nous avons pris soins de prendre les échantillons de même taille et de même poids. Nous avons prélevé sur chaque spécimen un fragment de muscle dorsal blanc qui sera trempé dans l azote liquide avant de les conserver à -8 C. L extraction des lipides a été réalisée par la méthode de Folch et al. (1957) modifiée par Bligh et Dyer (1959). Les protéines totales sont extraites par la technique de Lowry et al. (1951). Les esters methyliques d acides gras sont obtenus par la méthode de Metcalfe et al. (1966) et sont analysés par chromatographie en phase gazeuse. Le chromatographe est muni d une colonne capillaire HP Innowax et d un détecteur à ionisation de flamme. La température est programmée de 18 à 25 C. Le chromatographe est associé à un logiciel permettant d intégrer les valeurs de surface des pics des différents acides gras. La comparaison des moyennes a été réalisée par le test «t» de Student. La différence entre deux moyennes est considérée comme statistiquement significative pour toute valeur de p<,5. RESULTATS Les résultats obtenus montrent un taux d acides gras totaux (AGT) chez la Daurade d élevage égal à,37 mg/g protéines; alors que chez l espèce sauvage, ce taux est égal à,3. La différence observée est non significative et en faveur de la Daurade d élevage. Les différents groupes d acides gras saturés (AGS), monoinsaturés (AGMI), polyinsaturés (AGPI), AGPI ( 3) et AGPI ( 6) exprimés en pourcentages des acides gras totaux du muscle dorsal blanc chez la Daurade sauvage et d élevage sont consignés dans le tableau 1. Tableau I : Pourcentages des différents groupes d acides gras (% des AGT) du muscle dorsal chez les deux types de Daurades. Elevage (n=7) Sauvage (n=15) AGS (%) 31,59 ± 1,1 34,2 ±,53 AGMI (%) 28,11 ± 1,11 27,17 ± 1,5 AGPI (%) 4,28 ± 1,45 38,6 ± 1,44 AGPI ( 3) (%) 32,52 ± 1,39 19,4 ± 1,8 AGPI ( 6) (%) 7,75 ±,25 19,27 ±,94 Nos résultats indiquent une différence statistiquement significative (p<,5) en AGS égale à 2,61% en faveur de la Daurade sauvage. Pour les AGMI la différence non significative égale à,94% est observée en faveur de la Daurade d élevage. Nos résultats révèlent aussi une accumulation des AGPI chez la Daurade d élevage avec une différence non significative égale à 1,68%. Cette différence serait liée aux variations des deux familles d AGPI : les AGPI ( 3) en faveur de la Daurade d élevage et les AGPI ( 6) en faveur de l espèce sauvage. Le tableau 2 indique la composition en pourcentages des différents acides gras saturés, monoinsaturés, polyinsaturés ( 3) et polyinsaturés ( 6) présents dans nos échantillons. 14

16 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Tableau II : Pourcentages des différents acides gras (% des AGT) du muscle dorsal chez les deux types de Daurades C14: Elevage (n=7) 4,5±,6 Sauvage (n=15) 1,9±,14 C14:1 C16:,69±,14 15,83±,4,99±,11 19,39±,31 C16:1 C17: 4,61±,74,76±,4 4,86±,44 1,38±,7 C18: C18:1 4,1±,19 18,16±,41 7,56±,16 19,56±,77 C18:2 C18:3 4,92±,9 1,36±,9 3,±,22,96±,12 C2: C2:1 1,28±,7 3,86±,66,46±,4,88±,19 C2:2 C2:3,42±,14,48±,6,61±,7,57±,5 C2:4 C2:5 1,63±,11 7,68±,22 11,82±,82 7,56±,3 C22: C22:1 2,98±,52,24±,9,6±,6,4±,8 C22:4 C22:5,3±,6,49±,13 3,19±,23 1,69±,1 C22:6 C24: 23,1±1,29 2,23±,9 9,19±,99 2,92±,13 C24:1,56±,32,48±,21 L analyse détaillée des différents acides gras révèle que l acide palmitique (C16:) est le plus abondant parmi les AGS avec une différence significative (p<,1) égale à 3,56% observée en faveur de la Daurade sauvage. L acide oléique (C18:1) est le majeur AGMI. Cependant nos résultats ne révèlent pas de différence significative pour cet acide entre la Daurade sauvage et celle d élevage. Les résultats montrent aussi que: -l acide -linolénique (C18:3) révèle une différence statistiquement significative (p<,5) égale à,4% en faveur de la Daurade d élevage. - l acide docosahexaénoique (C22:6) est l acide gras le plus abondant, avec une différence statistiquement significative (p<,1) égale à 13,82% en faveur de la Daurade d élevage. - l acide linoléique (C18:2) est le plus fréquent parmi les AGPI ( 6) chez la Daurade d élevage. Une différence statistiquement significative (p<,1) égale à 1,92% en faveur de la Daurade d élevage est observée. -l acide arachidonique (C2:4) est le plus abondant parmi les AGPI ( 6) chez la Daurade sauvage une différence égale à 1,19% statistiquement significative (p<,1) en faveur de la Daurade sauvage. DISCUSSION ET CONCLUSION Nos résultats révèlent que la Daurade d élevage est plus riche en AGT exprimés en mg/g protéines en comparaison avec la Daurade sauvage. Saglik et al. (23) ont signalé chez la Daurade Sparus aurata et le Loup Dicentrarchus labrax que le dépôt de lipides est plus important chez l espèce d élevage. Cette différence s expliquerait d abord par la différence de l alimentation fournie aux espèces de poissons ainsi que par le mode de vie. En effet les poissons en aquaculture sont élevés avec un maximum d alimentation et une activité physique réduite. Donc l utilisation des lipides comme source d énergie serait réduite expliquant l accumulation de ces lipides sous forme de dépôts graisseux (Cahu 24). La Daurade d élevage est également plus riche en AGPI ( 3) particulièrement EPA et DHA par comparaison avec la sauvage qui serait plutôt riche en AGPI ( 6) particulièrement en acide arachidonique. Le profil lipidique de la Daurade d élevage reflète bien celui de l alimentation fournie en pisciculture très riche en AGPI ( 3) et déficitaire en AGPI ( 6). On peut donc conclure que la Daurade d élevage est très riche en AGPI ( 3) particulièrement en EPA et DHA en comparaison avec la Daurade sauvage qui accumule plutôt les AGPI ( 6) essentiellement l acide arachidonique. 15

17 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) BIBLIOGRAPHIE ARAS, N.M., HALILOGLU, H.I., AYIK, O., YETIM, H. (23a). Comparison of fatty acid profile of different tissues of mature trout (Salmo trutta labrax, Pallas, 1811) caught from Kazandere Creek in Coruh region, Erzurum, Turkey. Turkish Journal of Veterinary & Animal sciences, 27, ARAS, N.M., HALILOGLU, H.I., BAYIR, A., ATAMANALP, M., SIRKECIOGLU, A.N. (23b). The comparison of fatty acid composition of different tissues in mature trout (Salmo trutta macrostigma, Dumeril, 1858) Yesilder Creek in Karasu Basin. Turkish Journal of Veterinary & Animal sciences, 27, AUGUSTSSON, K., MICHAUD, D.S., RIMM, E.B., LEITZMANN, M.F., STAMPFER, M.J., WILLET, W.C., & GIOVANNUCCI, E. (23). A prospective study of intake of fish and marine fatty acids and prostate cancer. Cancer Epidemiology Biomarkers and Prevention, 12, BELLUZZI, A. (21). N-3 and n-6 fatty acids for the treatment of autoimmune diseases. Eur. J. Lipid Sci. Technol., 13, BLIGH, E.G., & DYER, W.J. (1959). A rapid method of total lipid extraction and purification. Can.J.Biochem.Physiol., 37, CAHU, C. (24). Domestication et fonction nutrition chez les poisons. INRA Prod.Anim., 17(3), CHAOUCH, A., BOUHLEL, I., CHRAIEF, I., HAMMAMI, M., EL HANI, A., ROMDHANE, M.S., & EL CAFSI, M. (23). Seasonal variation of polyunsaturated fatty acids (n-3) composition in Diplodus annularis from the gulf of Tunis: nutritional benefits. Journal de la Société Chimique de Tunisie, 5, CONNOR, W.E., (21). N-3 fatty acids from fish and fish oil: panacea or nostrum? Am. J. Clin. Nutr., 74, EL CAFSI, M., ROMDHANE, M.S., CHAOUCH, A., MASMOUDI, W., KHÉRIJI, S., CHANUSSOT, F., & CHÉRIF, A.( 23). Qualitative needs of lipids by mullet, Mugil cephalus, fry during freshwater acclimation. Aquaculture, 225, FOLCH, J., LEES, M., & SLOANE-STANLEY, G. H. (1957). A simple method for the isolation and purification of total lipids from animals tissues. J.Biolo.Chem., 226, HALILOGLU, H.I., ARAS, N.M., YETIM, H. (22). Comparison of muscle fatty acids of three trout species rainbow trout (Salvelinus alpinus, Salmo trutta fario, Onchorhynchus mykiss) raised under the same conditions. Turkish Journal of Veterinary & Animal sciences, 26, HALILOGLU, H.I., BAYIR, A., SIRKECIOGLU, A.N., ARAS, N.M., ATAMANALP, M. (24). Comparison of fatty acid composition in some tissues of rainbow trout (Oncorhynchus mykiss) living in seawater and freshwater. Food chemistry, 86, LEAF, A., XIAO, Y.F., KANG, J.X., & BILLMAN, G.E. (23). Prevention of sudden cardiac death by n-3 polyunsaturated fatty acids. Pharmacology Therapeutics, 98, LOWRY, O.H., ROSEBROUGH, N.J., FARR, A.L., & RANDALL, R.J. (1951). Protein measurement with the Folin phenol reagent. J.Biol.Chem., 193, METCALFE, L.D., SCHMITZ, A.A., & PELKA, J.R. (1966). Rapid preparation of fatty acids esters from lipids for gas chromatographic analysis. Ann.Chem., 38, MONTANO, N., GAVINA, G., GAVINO, V.C. (21). Polyunsaturated fatty acids contents of some traditional fish and shrimp paste condiments of the Philippines. Food Chemistry, 75, SAGLIK, S., ALPASIAN, M., GEZGIN, T., CETINTURK, K., TEKINAY, A. & GUVEN, K.C., 23 - Fatty acids composition of wild and cultivated gilthead seabream (Sparus aurata) and sea bass (Dicentrarchus labrax). Eur. J. Lipid Sci. Technol., 15,

18 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Quantification de l effort de pêche et de sa distribution géographique dans le Golfe de Tunis BEN RAIS LASRAM F.(1,3), GANA S. (1), BEL HADJ ALI A. (2) & BEN ABDALLAH L. (3) (1) : Institut National Agronomique de Tunisie. 43, Avenue Charles Nicolle.182, Cité Mahrajène, Tunis, Tunisie. Tél: Fax: , fridabenrais@mailcity.com, frida.lasram@gmail.com (2) : Centre National de Télédétection. Route de La Marsa, El Aouina. BP , Tunis, Tunisie. (3) : Institut National des Sciences et Technologies de la Mer. 28, Rue 2 Mars , Salammbô, Tunisie. Résumé: L évaluation des stocks et la connaissance de leurs systèmes d exploitation se basent sur la formulation et la représentation spatiale de l intensité de pêche. Cette dernière représente l'effort de pêche local et instantané dans une zone donnée. Elle constitue une mesure des moyens de capture mis en oeuvre par les pêcheurs sur un stock à savoir les caractéristiques de l'unité de pêche, celles de l'engin de pêche, les capacités humaines à bord L analyse des métiers de pêche permet donc de mieux connaître les moyens de production, d établir des typologies et de fournir ainsi une base de connaissances que des outils géostatistiques, interfacés avec un système d information géographique, permettent d exploiter pour modéliser et cartographier l'intensité de pêche. En s'appuyant sur les caractéristiques saillantes du métier de la pêche au feu mises en évidence par les méthodes d'analyses statistiques multivariées, ce travail consiste, d abord, à définir une formulation optimale de l effort de pêche et d en déduire par la suite, grâce à des contraintes additionnelles à caractère géographique, la distribution spatiale de l intensité de pêche au feu dans le Golfe de Tunis. : Abstract Stocks assessments and fisheries exploitation are strongly related to the spatial dimension of the fishing intensity. The fishing intensity represents the local and immediate fishing effort, that is a measure of the set of means used by fishermen in order to exploit a stock during a period of time in a given area. The aim of this work is to set up a dynamical geo-referenced relational database, associated with statistical tools, able to generate a cartography of the spatial distribution of the fishing effort. First, a multivariate analysis of catches and fleet statistics has been carried out in order to obtain a suitable formulation of the fishing effort. Then, a model of the spatial distribution of this fishing effort has been constructed. و الملخص : هذه الشدة تمثل مجهود الصيد المحلي. إن تقييم الثروة السمكية و معرفة طرق استغاللها تعتمد على تصميم التوزيع الجغرافي لشدة الصيد البحري الفوري و تكون مقياس لوسائل الصيد المستعملة بما فيها من خصائص المركب و آلة الصيد و الطاقة البشرية على متن المركب. لذلك يمكن تحليل مهن الصيد البحري من تحسين معرفة وسائل اإلنتاج و تأسيس نماذج األسطول قصد توفير قاعدة معلومات يمكن استغاللها بطرق التحاليل اإلحصائية المتعددة التغيرات و المنظومات المعلوماتية الجغرافية و ذلك لتحديد شدة الصيد البحري. اهتم هذا العمل بإنجاز منهجية لتصميم نموذج للتوزيع الجغرافي لمجهود الصيد باألضواء بخليج تونس و ذلك باالعتماد على الخصائص البارزة لمهنة الصيد باألضواء الموضحة عبر طرق التحاليل اإلحصائية المتعددة التغيرات. INTRODUCTION L évaluation des stocks et la connaissance de leurs systèmes d exploitations se basent sur la formulation et la représentation spatiale de l intensité de pêche qui représente l'effort de pêche local et instantané dans une zone donnée. Cette distribution spatiale peut être appréhendée par les systèmes d'information géographique permettant de délimiter les aires d'activité et d'implémenter une fonction de distribution spatiale, après la détermination préalable de l'unité d'effort optimale par les outils statistiques, afin de visualiser la distribution géographique de l'effort de pêche. Un premier prototype, faisant l'objet de cette étude, a été consacré au métier de pêche au feu et au golfe de Tunis. Il sera étendu à toute la région Nord de la Tunisie et inclura le chalutage pélagique. MATÉRIEL ET MÉTHODES La première étape de ce travail a été de déterminer une unité d'effort optimale, la seconde de formuler une fonction de distribution et la dernière d'implémenter le modèle dans le système d'information prototype. Au préalable, les aires d'activité ont été délimitée par l'intersection des entités légilsation zone accessible et rayons d'action sur la base d'un maillage de.25 de latitude x.25 de longitude. Les mailles où il y a activité sont affectées du score 1, celles où il n'y en a pas sont affectées du score. I. Choix de l'unité d'effort de pêche au feu 17

19 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Une base de données intitulée "métier de pêche au feu" a été élaborée sur la base d'enquêtes menées auprès de la flottille de pêche au feu du golfe de Tunis et relatives aux caractéristiques générales et structurales des unités de pêche, au moteur, aux équipements électroniques, à la machinerie du pont, aux engins de pêche, aux barques annexes, à la production de la lumière, à l'opération de pêche, à l'équipage et aux captures. Une analyse statistique multivariée a permis, à partir de ces données, de formuler une unité d'effort de pêche au feu. En effet, l'effort de pêche est une fonction de trois paramètres : les caractéristiques de la barque, les caractéristiques de l'engin et un facteur temps. Concernant ce facteur temps, les unités de pêche au feu enquêtées font des sorties d'une nuit, le nombre de sorties, noté Ns, constitue donc un bon indicateur de ce facteur temps. En notant X le facteur caractéristiques de la barque et Y le facteur caractéristiques de l'engin, il s'agit donc de trouver, dans la liste des paramètres, les facteurs X et Y qui, une fois combiné à Ns, donnent la meilleure corrélation avec les captures. On peut donc noter, pour chaque barque k : Fk = X.Y. Njs où Fk est l'effort pour la barque k. L'effort de pêche étant une combinaison de plusieurs paramètres, ces derniers ne participent pas tous de la même manière dans la puissance exercée. Dans le but d optimiser le choix d une formulation de l'effort de pêche et d éliminer les redondances générées par les paramètres similaires, nous procédons à une analyse de la variance selon la méthode des vecteurs équivalents d Escoufier (197) ainsi qu à une analyse de similarité (Legendre et Legendre, 1998) des différents paramètres caractérisant l embarcation et l engin de pêche. L analyse de la variance selon la méthode des vecteurs équivalents d Escoufier consiste à extraire de p variables mesurées, un échantillon q (q<p), de telle sorte que les composantes principales de l échantillon q soient aussi proches que possible de celles du groupe initial à p variables. On obtient un classem*nt de variables dans l ordre décroissant de la variance totale expliquée. Le choix des paramètres ainsi déterminés est ensuite confirmé par une analyse de corrélation entre différentes combinaisons de paramètres et les captures. La distribution spatiale de l'effort de pêche est régie par un facteur limitant qui est la distance. En effet, il existe au port un potentiel de pêche dont le déploiement sur une aire donnée est contraint par la distance de cette aire au port. C'est le principe de la «friction de la distance» (Caddy, 1999). Le facteur limitant que constitue la distance est principalement dû à : la durée du trajet : pour un trajet d'une journée, s éloigner du port signifie disposer de moins de temps pour la pêche. le coût : plus le trajet est long, plus le coût du carburant augmente et le risque de ne pas revenir au port à temps pour avoir le meilleur prix de vente au marché croît. Dans notre cas, il existe une zone en deçà de laquelle l effort est nul, il s agit de la limite de la zone autorisée matérialisée par l isobathe 35 m pour la pêche au feu et par l isobathe 5 m pour le chalutage pélagique. Une fois cette limite dépassée, l effort croît rapidement pour atteindre un pic au delà duquel il diminue moins rapidement jusqu à s annuler à une distance maximale correspondant à un rayon d'action maximum noté r max. Par ailleurs, pour certaines unités, la limite inférieure de la zone d activité n est pas la législation mais une distance en deçà de laquelle le patron n'est jamais descendu et qui correspond à un rayon minimum d'action, noté r min. La zone d activité de chaque unité de pêche s étend donc dans un intervalle [r min, rmax] déterminé par les contraintes techniques dues à l'embarcation et au comportement du pêcheur. Sur la base du maillage de.25 de latitude x.25 de longitude ayant servi à délimiter les zones d activité, il s'agit donc de chercher la contribution de chaque unité de pêche à l intensité de pêche exercée dans chaque maille. En notant r la distance du centre de la maille i au port de servitude de l unité k, et rmin(k) et rmax(k) les rayons minimum et maximum d'action, l intensité de pêche d une barque k dans une maille i est donc régie par une fonction de distribution normale tronquée (Aitchison et Brown, 1981): Où : est l intensité de pêche exercée par la barque k dans la maille i ; est l effort de pêche exercé par la barque k est l aire de la maille i en hectares est le poids représentant la part relative de la maille i dans l effort exercé par la barque k ; est calculé à partir de la fonction de distribution normale tronquée de la distance d., défini pour chaque unité k est contraint d être nul pour les distance d rmin(k) et d rmax(k). est exprimé par : 18

20 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) est un facteur choisi de telle sorte que égal à la somme des et ceci à des fins de normalisation. dans les mailles où la barque k est active ( est donc ): II. Implémentation du modèle Une fois l'intensité de pêche déterminée pour chaque maille et chaque barque, on multiplie la matrice A comprenant l'intensité de pêche pour chaque maille et chaque barque par la matrice B comprenant les scores ou 1 pour chaque maille et chaque barque. Les mailles affectées du score auront une intensité nulle, celles affectées du score 1 auront la valeur de l'intensité correspondante. RÉSULTATS I. Choix de l'unité d'effort de pêche au feu La méthode des vecteurs équivalents d'escoufier (197) a révélé que la puissance motrice introduit le plus de variance parmi les paramètres caractérisant les barques (.86), suivie de la longueur.; et que la chute de la senne introduit le plus de variance parmi les paramètres caractérisant les engins de pêche (.65). Le calcul de corrélation entre les différentes combinaisons et les captures a montré que l'unité d'effort donnant le meilleur résultat est : où : est la puissance motrice est la longueur de la barque est la chute de la senne est le nombre de sorties II. Les cartes de distribution spatiale de l'effort de pêche Les outputs du système d'information géographique prototype sont des cartes de distribution de l'effort de pêche au feu dans le golfe de Tunis exprimée en chevaux x jours par hectare (Fig.1). Figure 1 Carte de distribution spatiale de l'effort de pêche au feu total dans le golfe de Tunis DISCUSSION 19

21 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Grâce au système d'information géographique, les cartes de distribution de l'effort de pêche au feu dans le golfe de Tunis peuvent visualisées par barque, par port ou par total grâce à la formulation de requêtes. Elles ont montré que la flottille du port de Ghar El Melh, comptant 23 unités de pêche au feu, exerce l'effort le plus étendu. En effet, il couvre toute la zone du golfe de Tunis et arrive jusqu'aux bancs des Esquerquis. Les flottilles des ports de La Goulette et de Sidi Daoud, comptant respectivement cinq et trois unités, présentent une distribution très côtière de l'effort de pêche. Ceci est dû à leurs puissances motrices et à leurs longueurs relativement faibles. CONCLUSION Cette approche a confirmé l'importance et l'utilité de l'interfaçage entre les outils statistiques et les systèmes d'information géographique dans la modélisation de la distribution spatiale de l'effort de pêche. Ce couplage a d'abord permis une formulation optimale de l effort de pêche, ensuite la déduction, grâce à des contraintes additionnelles à caractère géographique, la distribution spatiale de l'intensité de la pêche au feu dans le golfe de Tunis. Ce prototype sera étendu à toute la région Nord de la Tunisie et inclura aussi bien la pêche au feu que le chalutage pélagique. On distinguera entre les unités d'effort nominal, du point de vue du pêcheur, et d'effort effectif, du point de vue du poisson (Laurec et Le Guen, 1981) et on intégrera l'approche de la friction du vent en introduisant une anisotropie dans la distribution spatiale de l'effort. Une comparaison entre les cartes distribution de l'effort de pêche et celles de la ressource permettra d'analyser l'état d'exploitation de cette ressource et de cerner les conflits entre la flottille hauturière et la flottille de pêche au feu. BIBLIOGRAPHIE AITCHISON, J., BROWN, J.A.C.,1981. The Lognormal Distribution. Cambridge University Press. ISBN: pp 87 : 99. CADDY J.F., Spatial modelling in GIS fisheries applications. SFEM : conceptual and methodological document. Workshop I, 11-14/4/2. Montpellier. Spatial modelling of fishing effort. 23 p. ESCOUFIER, Y. (197) Echantillonnage dans une population de variables aléatoires réelles. Pub. Inst. Stat. Univ. Paris, 19:1-47. LAUREC A., LE GUEN J.C., Dynamique des populations marines exploitées. Tome1. Concepts et modèles. 117 p. LEGENDRE P., LEGENDRE L., Numerical ecology. 2nd English edition. Elsevier Science BV. Amsterdam XV. 853 p. 2

22 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Etat du stock et résultats des campagnes de prospection par chalutage benthique dans la région Est de la Tunisie 1 MISSAOUI H.*, 1 SKANDRANI Y.**&2 GHARBI H. (1) Institut Supérieur de Pêche et d Aquaculture, BP 15, 78 Menzel Jamil Bizerte, Tunisie (2) Institut National des Sciences et Technologies de la Mer, La Goulette, Tunisie * missaouihechemi@inat.agrinet.tn ** skandraniyassine@yahoo.fr Abstract: Under the condition of exploitation of benthic stocks in the East part of Tunisia, it proved that stocks of benthic fish, cephalopods and crustaceans are overexploited. The trawling survey in this area show : The yield per hour of the captures was about 32,17 kg/h. The discard of non mature commercial species represents 26,1 % of the total capture. The estimates of the relative abundance of the unloading by using the swept area method shows that the yield par hectare equals to 22,89 kg/ha Key Words : East part of Tunisia Benthic stock Swept area - overexploited Résumé Dans les conditions actuelles d exploitation des stocks benthiques de la région Est tunisienne, il s est avéré que les stocks des poissons benthiques, des céphalopodes et des crustacés sont en état de surexploitation Les prospections par chalutage de fond dans cette région, montrent que : Le rendement horaire moyen des captures totales est de 32,17 kg/h. La quantité des rejets des espèces commerciales représente 26,1 % des captures totales. Ces rejets sont constitués des poissons de petite taille. La méthode directe (analyse par l aire balayée) donne un rendement à l hectare moyen de l ordre de 22,89 kg. Mots clés : Est Tunisie - Stocks benthiques Surexploitation Aire balayée - Rendement à l hectare. ملخص أفضت دراسة تقييم المخزون القاعي بالجهة الشرقية باإلعتماد على أمثلة اإلنتاج إلى حالة إستغالل مفرط. كما بينت عمليات الجر القاعي أن التركيبة النوعية وكذلك المردودية تختلف بإختالف األنواع و األعماق : س / كغ 32,17 معدل المردودية يساوي 26,1 كمية األسماك صغيرة الحجم و الملقات في البحر يساوي % 22,89 معدل المردودية في الهكتار يساوي المردودية في الهكتار إستغالل مفرط المخزون القاعي الجهة الشرقية : كلمات مفاتيح INTRODUCTION Dans le but de porter un jugement sur le niveau actuel d exploitation des stocks benthiques de la région Est de la Tunisie et afin de permettre un développement durable de l activité de pêche dans cette région, nous avons jugé nécessaire de mettre au point un diagnostic sur l état d exploitation des stocks benthiques en procédant à l estimation de la prise maximale équilibrée et l effort optimal. MATERIEL ET METHODES 21

23 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) L évaluation des stocks par les méthodes indirectes comporte entre autre l utilisation des modèles globaux qui se basent sur la disponibilité d une série historique importante de données de production par espèce et d effort de pêche relatives à une pêcherie donnée, ce sont les modèles globaux de SHAEFER (1954) et de FOX (197) qui sont utilisés dans nos estimations. Les données nécessaires à l élaboration de ce travail ont été recueillies auprès de la Direction Générale de Pêche et d Aquaculture (DGPA). Nous avons procédé au dépouillement des journaux de pêche relatifs à une période de douze années consécutives ( ). Pour déterminer l effort de pêche total des ressources benthiques (barques côtières et chalutiers), une standardisation de l effort a été effectuée selon la technique de Gulland (1969), Il s agit d une simple extrapolation de l effort des chalutiers selon la formule suivante : Effort de pêche total (E) = Effort chalut x (Production totale / Production chalut) Notons par la suite que nous avons effectué une campagne de chalutage benthique en période printanière durant l année 24, et ceci à bord du navire océanographique Hannibal, dans la région Est de la Tunisie. Ce travail entre dans le cadre du programme de recherche relatif à l évaluation des ressources halieutiques vivantes. Au total 27 traits de chalut ont été réalisé dont la durée moyenne de pêche effective est de l ordre d une heure. Les opérations de pêche sont effectuées, principalement le jour, en se servant de deux types de chalut (à grande ouverture verticale type GOV et crevettier). Les fonds prospectées varient de 32 à 37 m de profondeurs. Les indices d abondance, représentés en kg/h, sont cartographiés par groupes d espèces (poisson, Céphalopodes et Crustacés). La présentation des résultats a été réalisée en se servant de l outil SIG par le logiciel Arc view 3.2. RÉSULTAS ET DISCUSSION: L analyse des données relatives aux campagnes de prospection a révélé que la production globale en poissons, céphalopodes et crustacés a atteint 2 38 kg,soit un rendement horaire moyen de 82 kg/h. La ventilation de la production a montré que les petit* pélagiques (surtout les saurels et les maquereaux) occupent la première position avec 61,88 % de la production globale suivie par les poissons benthiques (33,97 %), les céphalopodes (3,87 %) et les crustacés (,28 %). En fonction de la strate bathymétrique nous avons remarqué que les fonds les plus productifs en poissons benthiques sont situés par des profondeurs inférieures à 5 m alors qu ils sont au-delà de 2 m pour les crustacés, entre 5 et 1 m pour les petit* pélagiques et par tous les profondeurs pour les céphalopodes. En terme de productivité relative (rendement horaire) nous avons obtenus les résultats suivants : Cas des poissons benthiques : Le rendement horaire moyen est estimé de 28,77 kg/h. Les poissons benthiques sont représentés essentiellement sur tous les prospectés par le rouget de vase (7,76 kg/h) et le merlu (5 kg/h). Le sargue (1,28 kg/h), le sparaillon (1 kg/h), le chien de mer (,29 kg/h) et la daurade (,23 kg/h) sont dominants sur la frange littorale à des profondeurs inférieures à 5 m ; Cas des céphalopodes : Le rendement horaire moyen des céphalopodes (poulpe, seiche, calmar et petit poulpe) est de 3,17 kg/h. Le poulpe commun Octopus vulgaris et le petit poulpe Eledone moschata sont les espèces les plus dominantes avec respectivement un rendement de 1,11 et 1,1 kg/h. ; Cas des crustacés : Les crustacés sont très rares dans la région Est et représentés principalement par la chevrette Parapenaeus longirostris. Le rendement horaire moyen est de,23 kg/h. Quant aux rejets nous avons remarqué que les poissons immatures représentent 26,1 % des captures totales. Ces rejets sont composés essentiellement de saurels (Trachurus trachurus)de petites tailles (3,8 kg/h), de sardine (Sardina pilchardus) avec 7,67 kg/h et d anchois Engraulis encrasicolis ( 4,74 kg/h) essentiellement par des profondeurs comprises entre 5 et 1 m. 22

24 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Sur la frange littorale (inférieure à 5 m), les rejets se composent de sparaillon Diplodus annularis (5,85 kg/h), de serran Serranus sp. (2,82 kg/h), de bogue Boops boops (2,22 kg/h), de pageot Pagellus erythrinus (1,13 kg/ h) et picarels Spicara sp. (1,6 kg/h). Notons par la suite que les déchets benthiques sont relativement abondants dans les apports du chalut, et sont composés de crabes, étoiles de mer, éponges, coquillages et des crustacés de la famille des Galathedae (Munida bamffia). En terme d abondance relative (rendement à l hectare) des ressources benthiques dans les différentes zones prospectées (Carte 1), nous avons obtenu une valeur moyenne de l ordre de 22,89 kg/ha. Sa variation en fonction de la strate bathymétrique est la suivante : o o o o 2.11 kg/ha par des profondeurs inférieurs à 5 m ; 27,44 kg/ha dans la strate 5-1 m ; 23,16 kg/ha pour la strate bathymétrique limité par les isobathes 1 et 2 m ; kg/ha par des profondeurs supérieures à 2 m Carte 1 : Répartition des rendements à l hectare des ressources benthiques en (kg/ha) dans la région Est de la Tunisie L évaluation par les modèles globaux a révélé un dépassem*nt de l effort optimal selon Schaefer et Fox, de 26.78% pour les ressources benthiques, soit en terme de groupe d espèces 2.76% pour les poissons, 68.81% pour les Céphalopodes et 49.71% pour les crustacés. 23

25 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Poissons benthiques Céphalopodes Crustacés Ressources benthiques Figure.1 Courbes des productions équilibrées en fonction de l effort de pêche selon les modèles de SHAEFER (1954) et FOX (197) (TJ : Jauge en tonnaux ; CV : Puissance en chevaux vapeur ; SM : Sorties en mer) CONCLUSION Les pêcheries des ressources benthiques dans la région Est sont en état de surexploitation. Malgré certaines défaillances, les résultats obtenus constituent une première évaluation pouvant contribuer à mieux gérer les pêcheries dans cette région.il est important de signaler que le rendement horaire moyen (32,17 kg/h) des principaux groupes d espèces commercialisables (poissons benthiques, crustacés et céphalopodes) obtenu durant la campagne de printemps, dans la région Est de la Tunisie, a enregistré une diminution par rapport à ceux obtenus par Garbi et coll., en automne 22 (34,5 kg/h), en hiver 21 (47 kg/ h) et en été 1999 (53 kg/h). Les espèces les plus représentées dans les débarquements sont le rouget de vase Mullus barbatus, le merlu Merluccius merluccius, la bogue Boops boops, le sparaillon Diplodus annularis, le pageot Pagellus erythrinus. BIBLIOGRAPHIE GHARBI, H., JARBOUI O., EZZEDINE N.S, ZARRAD R, GHORBEL M, BRADI M.N., CHEMMEM A.B., SALLEM F., et EL EBED A., 22. Etat d exploitation et cartographie des principales ressources vivantes benthiques dans la région Est de la Tunisie. Les Acquis de la recherche agricoles. Actes des 8 émes Journées Nationales sur les Résultats de la Recherche Agronomique Nabeul 13 et 14 Novembre 21 Pêche et Aquaculture GULLAND J.A., Manuel des méthodes d évaluation des stocks d animaux aquatiques. Première partie. Analyse des populations. Man. FAO Sci. Haleut. 4 : 16 p. 24

26 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Contribution à l étude d impact de la pêche avec les arts traînants sur les écosystèmes et les populations benthiques du golfe de Gabès BEN HADJ HAMIDA N.*, JARBOUI O.* & MISSAOUI H.** * Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (INSTM Sfax) ** Institut Supérieur de la Pêche et d Aquaculture (Bizerte) naderhadj@yahoo.fr Résumé: Le présent travail constitue une contribution à l étude et à l évaluation de l impact de l utilisation des arts traînants, particulièrement le chalut benthique, sur les écosystèmes marins et les populations benthiques dans la région du golfe de Gabès. La méthodologie adoptée est celle de l observateur embarqué à bord des bateaux de pêche professionnelle. Les opérations de prélèvement et d échantillonnage à bord ont concerné la période située entre septembre et novembre 23 (deuxième campagne de pêche à la crevette). Les plus importants résultats obtenus montrent que les rejets comprennent des espèces commerciales (rouget blanc, pageot, bogue, sparaillon et crevette blanche) et d autres non commerciales (squille ocellée, serran et gobidés). Par ailleurs, l étude qualitative effectuée sur les captures a montré que la majorité des individus pêchés n ont pas encore atteint la maturité sexuelle. Mots clés : impact, chalut benthique, rejet, espèces commerciales, espèces non commerciales, golfe de Gabès. Abstract: Impact of trawling on fish resources and benthic ecosystems in Gabes gulf This study constitutes a contribution to present and to evaluate the eventually damages caused by trawling on the sea ecosystems and the demersal populations in Gabes gulf. For this, the adopted methodologies are based on information and data collected during fishery s operations on board of professional trawlers from September to November 23. The main results showed that the discards are composed of both commercial and non commercial species and that the commercial catched species aren t yet mature. : ملخص دنا على تجميع MM وقد اعتم. ابس MM ثروات القاعية بجهة خليج ق MM ات البحرية وال MM بالجر على المنظوم تهتم هذه الدراسة بتقديم بعض المعلومات عن تأثيرات الصيد هري MM دة بين ش MM ترة الممت MM وتحليل المعطيات من خالل القيام بعديد الرحالت االستكشافية على متن بواخر صيد تابعة للمهنة في مياه خليج قابس وذلك خالل الف.23 سبتمبر ونوفمبر واع لم تصل بعد إلى MM ذه األن MM ير تجارية وأن أغلب ه MM رى غ MM واع تجارية وأخ MM ون من أن MM وقد بينت أهم النتائج المتحصل عليها أن الكميات المعادة إلى البحر تتك. النضج الجنسي INTRODUCTION Connue par ses caractéristiques géomorphologiques, climatiques et hydrologiques favorables à la prolifération d un nombre assez important d espèces marines exploitables, la région du golfe de Gabès constitue particulièrement une richesse nationale importante en ressources halieutiques (Bradai, 2). En effet, elle occupe une place de choix dans les pêcheries tunisiennes caractérisée par la pêche d espèces benthiques à haute valeur commerciale telles que la crevette royale Penaeus kerathurus, le poulpe commun Octopus vulgaris, la seiche Sepia officinalis, les deux espèces de rouget Mullus barbatus et Mullus surmuletus, le pageot commun Pagellus erythrinus, le petit pagre Pagrus caeruleostictis et la sole Solea aegyptiaca. Cette richesse a attiré une flottille de pêche assez nombreuse constituant respectivement pour les chalutiers, les barques côtières, les thoniers et les senneurs, 64%, 57,5%, 82% et 34% de la flottille nationale totale. Par ailleurs, l augmentation de la flottille de pêche au chalut, passant de 126 unités en 1981 à 258 en 23, a contribué à la dégradation des écosystèmes benthiques et l appauvrissem*nt des pêcheries de la région. L utilisation abusive de cet engin de pêche a des effets nocifs sur l écosystème marin et les différentes communautés qui le peuplent. Dans ce travail, nous avons essayé d évaluer l impact du chalutage benthique sur les écosystèmes et les ressources marines du golfe de Gabès. MATÉRIEL ET METHODES Pour notre travail, la collecte des informations sur les opérations de pêche et des données sur la capture s est basée sur la méthode de "l observateur embarqué". D une façon générale, l approche méthodologique adoptée dans cette étude repose sur trois étapes fondamentales complémentaires : Une première phase de collecte d informations et de données brutes à bord du bateau. Une deuxième phase de travail au laboratoire pour traiter les différents échantillons collectés Une troisième et dernière phase d analyse et de traitement statistique et informatique afin d estimer les différents paramètres recherchés. La zone concernée par notre étude s étend sur toute la région du golfe de Gabès. Les profondeurs au niveau desquelles se sont effectuées les différentes opérations de chalutage benthique sont situées entre 16 et 7 m. Par ailleurs, les 25

27 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) différentes opérations de pêche ont été effectuées durant la période de septembre et novembre 23 (coïncidant avec la deuxième campagne de pêche à la crevette). Les bateaux à bord desquels nous avons suivi le rejet sont des unités de pêche chalutière utilisant comme engin de pêche le chalut crevettier. A chaque coup de chalut, nous avons procédé à l enregistrement, sur des fiches appropriées, de la date, l heure, le numéro du trait, sa position géographique donnée par le GPS ainsi que la profondeur à laquelle le trait est effectué. Ces données sont, toutefois, acquises au début et à la fin de chaque trait. A la fin du trait, en plus des paramètres cités, nous avons procédé à l estimation et l enregistrement des données quantitatives et qualitatives des captures. De plus, après le triage des espèces commerciales, nous avons prélevé aléatoirement un échantillon représentatif de toute la quantité rejetée en mer. Cet échantillon ainsi prélevé est conservé dans la cale aux poissons pour être analysé ultérieurement au laboratoire. La période entre deux traits serait profitable pour estimer quantitativement la production par espèce et établir leurs structures démographiques en taille. En effet, les mensurations sont effectuées à l aide d un ichtyomètre à,5 cm près et sont consignées sur des fiches appropriées. Le travail au laboratoire consiste essentiellement à traiter les échantillons des rejets prélevés à bord du bateau. Pour chaque échantillon et après sa décongélation, nous procédons à la séparation, selon des lots, de toutes les espèces. La détermination des espèces est assurée par la consultation de certaines clés d identification telles que les fiches FAO (Fisher et al., 1987a et b) ; (Riedle, 1986). Toutes les données ainsi obtenues sont saisies et archivées dans des répertoires informatiques et selon des formats bien définis à l avance. Tout d abord, le paramètre le plus important à estimer étant l indice d abondance aussi bien des espèces commerciales que des rejets de petit* poissons et des autres groupes d espèces. Dans le présent travail, ce paramètre a été défini comme étant le rendement horaire, sa formule est la suivante : : Quantité débarquée ou rejetée de l espèce considérée pendant le trait (i) : Durée en minutes du trait i Pour une strate temporelle donnée, nous calculons assez souvent un rendement horaire moyen : : Nombre de traits de chaluts effectués dans la strate. La variance sera alors : L intervalle de confiance pour une probabilité de,5 % serait de la forme : : Ecart type du paramètre rendement horaire Il est à noter que pour chaque composante, groupes d espèces ou espèce, ce paramètre a été estimé par trait de chalut puis la moyenne a été calculée par strate temporelle. RÉSULTATS ET DISCUSSIONS Un total de 192 traits a été effectué dont 33% sont des traits de nuit ciblant la crevette royale. Après environ 32 heures de pêche effective, les débarquements des espèces commerciales ont été évalués à kg soit un rendement horaire global de 49,5 kg/h. Les groupes d espèces présents sont les poissons, les céphalopodes et les crustacés représentés par les deux espèces de crevette : la crevette royale Penaeus kerathurus et la crevette blanche Metapenaeus monoceros. Les différents indices d abondance relatifs à ces groupes sont consignés dans le tableau I : Tableau I : Rendements horaires des débarquements (septembre-octobre-novembre 23) Groupes R/H (kg/h) IC Poissons benthiques 24,3 4,894 Poissons pélagiques 1,2,386 Crustacés 1 2,816 Céphalopodes 9,7 1,836 Débarquement total 45,2 5,8 IC : Intervalle de Confiance Les apports en crevettes ont été évalués à 3 26 kg soit 22% du total des débarquements commerciaux durant toute la période. Ces apports sont constitués essentiellement de crevette blanche dont les quantités produites ont atteint kg soit environ 78,5% des apports en crevettes. Il est important de signaler que la principale espèce capturée est le rouget blanc Mullus barbartus dont les apports étaient de l ordre de 17 kg/h (Tableau II). 26

28 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Tableau II : Quantités et rendements horaires des espèces débarquées (septembre-octobre-novembre 23) Espèces Q (kg) Rh (kg/h) M. barbatus P. erythrinus 151,5 P. kerathurus M. monoceros S. officinalis ,4 En plus de ces quantités débarquées, les captures ont été accompagnées d une fraction de rejet. Globalement, le rendement horaire moyen en poissons rejetés a été évalué à 38 kg/h, celui en crustacés à 1 kg/h alors que celui en mollusques n était que de 2,4 kg/h. Pour la crevette blanche, les quantités rejetées sont de l ordre de 7 kg/h ceci est dû à sa petite taille (figure 1) ainsi qu à sa faible valeur économique. Les espèces constituant les rejets en poissons benthiques commerciaux sont essentiellement le rouget Mullus barbatus, le pageot Pagellus erythrinus et le saparaillon Diplodus annularis. Les quantités rejetées de ces espèces, durant la période de travail, sont évaluées à environ kg et représentent un rendement horaire moyen de 22 kg/h. La variation du rendement horaire des rejets selon les espèces montre que la valeur la plus importante est obtenue pour le rouget blanc Mullus barbatus avec environ 17 kg/h. L indice d abondance le plus petit est celui du merlu Merluccius merluccius dont les rejets n ont jamais dépassé,2 kg/h (Tableau III). Tableau III : Quantités et rendements horaires des espèces commerciales rejetées Espèces Q (kg) Rh (kg/h) M. barbatus 5137,4 17 P. erythrinus D. annularis M. merluccius 6,2 M ,19 monoceros L établissem*nt de la structure en taille du rouget blanc et du pageot rejetés à montré que la presque totalité des individus capturés n ont pas encore atteint la taille de première maturité sexuelle qui est, respectivement de 14,5 cm et 14 cm pour la première et la deuxième espèce (Ghorbel M et Bouain., 1991) ; (Gharbi, 198) (figures 2 et 3). En plus des espèces commerciales, les rejets étaient aussi constitués d espèces sans valeurs commerciales tels que les gobidés, le serran Serranus hepatus et la squille Squilla mantis ainsi que d autres espèces d algues et de benthos (Tableau IV). Tableau IV : Quantités et rendements horaires des espèces non commerciales rejetées Espèces Q (kg) Rh (kg/h) Serranus hepatus 442 1,5 Gobius niger Squilla mantis ,6 Divers 3112,4 1,3 7 N = Effectif Effectif LT (cm) N = 2485 TMS 6 Figure 1 : Structure démographique des rejets de Metapenaeus monoceros LT (cm) Figure 2 : Structure démographique des rejets de Mullus barbatus 27

29 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) 25 2 N = TM S LT ( c m ) Figure 3 : Structure démographique des rejets de Pagellus erythrinus CONCLUSION Dans le golfe de Gabès, le chalutage benthique est l une des principales activités de pêche. En effet, la majorité de la flottille hauturière nationale tunisienne (72%) est concentrée dans cette région. Ceci a entraîné l intensification de l activité de pêche au chalut dans la zone d où la dégradation des écosystèmes du golfe de Gabès et la surexploitation des ressources marines. Les principaux résultats ont montré que : Les principales espèces de poissons benthiques débarquées sont le rouget blanc Mullus barbatus et le pageot Pagellus erythrinus. Celles constituant les crustacés sont les deux espèces de crevettes Penaeus kerathurus et Metapenaeus monoceros avec une dominance de la première au niveau des apports. Les céphalopodes sont représentés essentiellement par la seiche Sepia officinalis. Les quantités rejetées renferment essentiellement deux composantes distinctes "Espèces Commerciales" et "Espèces non Commerciales". Pour la première composante, les espèces les plus touchées par le phénomène de rejet sont le rouget blanc, le pageot commun, la bogue, le sparaillon et la crevette blanche. Alors que pour les espèces non commerciales, ce sont les gobidés, la squille ocellée et le serran qui sont le plus souvent rejetées. Ce phénomène de rejet constitue en fait, une véritable "hémorragie" pour le golfe et un épuisem*nt assez considérable d une ressource qui devient de plus en plus rare. Pour les espèces commerciales, une très grande majorité des individus rejetés, n ont pas atteint leur taille de première maturité sexuelle et n ont pas, dès lors, participer à la ponte et, par conséquent, à la régénération des stocks en question. En effet, après les rejets, presque la totalité des spécimens n arrivent plus à survivre et constituent, de ce fait, une véritable perte des ressources halieutiques exploitables. De plus, leur effectif est très important et s ils sont épargnés par le phénomène de rejet, ils pourraient constituer une ressource halieutique supplémentaire pouvant se traduire par une augmentation de la production future. C est ainsi que pour les espèces qui souffrent actuellement de surexploitation, on assisterait très probablement à un redressem*nt de leur bilan d exploitation. BIBLIOGRAPHIE BRADAI, M.N. (2) - Diversité du peuplement ichtyque et contribution à la connaissance des sparidés du golfe de Gabès. Thèse Doct. d Etat. Fac. Sci. de Sfax, 595 p. FISCHER W., BAUCHOT M. L. & M. SCHNEIDER (1987a) - Fiches F.A.O. d identification des espèces pour les besoins de la pêche "Révision 1" Méditerranée et Mer Noire. Zone de pêche 37. Volume I. Invertébrés marins. Rome, F.A.O ; 2 : FISCHER W., BAUCHOT M. L. & M. SCHNEIDER (1987b) - Fiches F.A.O. d identification des espèces pour les besoins de la pêche "Révision 1" Méditerranée et Mer Noire. Zone de pêche 37. Volume II. Vertébrés marins. Rome, F.A.O ; 1 : GHARBI H. (198) Contribution à l étude biologique et dynamique des rougets (Mullus barbatus (Linnaeus, 1758) et Mullus surmuletus (Linnaeus, 1758)) des côtes tunisiennes. Thèse de 3 ème cycle. Biologie marine. Faculté des Sciences de Tunis : 1 pp GHORBEL, M. & A. BOUAIN (1991) -Régime alimentaire du pageot commun Pagellus erythrinus du golfe de Gabès. Bull. Inst. Natn. Scient. Techn. Océanogr. Pêche, Salammbô, 18 : RIEDL, R. (1986) - Fauna y flora del Mar Mediterràneo une guida sistemàtica para biologos y naturalistas. Edit OMEGA, 856 p.

30 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Etude Comparative de deux fractions de populations d anguille européenne Anguilla anguilla (Linné, 1758) dans les exutoires de deux hydrosystèmes : L oued Tinja exutoire du lac Ichkeul et le canal de drainage de Kalaat El Andalous. HIZEM B.(1), KRAIEM M.M.(1) & ELIE P. (2) (1) : Institut National des Sciences et Technologies de la Mer, (2) : CEMAGREF Bordeaux E Mail : Besmaaa@yahoo.fr ; mejd.kraiem@instm.rnrt.tn ; pierre.elie@bordeaux.cemagref.fr Résumé : L étude comparative de caractères morpho-anatomiques des anguilles provenant de 2 sites : l oued Tinja, canal de jonction du lac Ichkeul à la lagune de Bizerte et le canal de drainage de Kalaât El Andalous, a été réalisée à partir d échantillons effectués entre décembre 22 et mai 23. Cette comparaison utilise une méthode d analyse multivariée : l analyse en composantes principales (ACP). Nous avons constaté que la majorité des anguilles des 2 sites sont des anguilles sédentaires jaunes ou intermédiaires en voie d évolution vers les stades IV et V, de dévalaison. Cette analyse montre également que la condition des anguilles de Kalaât El Andalous est meilleure que celle des anguilles du lac Ichkeul. L examen des paramètres de maturation sexuelle démontre que les anguilles de Kalaât El Andalous sont caractérisées par un RGS plus faible (,29) et un RHS plus important (1,61) que ceux des anguilles du lac Ichkeul (RGS=,45 ; RHS=1,21) ce qui sous entend que les anguilles de Kalaât El Andalous sont pour la plupart, des mâles et indifférenciées alors que les anguilles du lac Ichkeul sont plutôt des femelles plus évoluées. Ceci est bien confirmé par l analyse statistique (ACP). Comme ailleurs dans l aire de répartition de cette espèce, les anguilles femelles échantillonnées dans les 2 sites tunisiens présentent des tailles supérieures (de 31 cm à 61cm) à celles des anguilles mâles (de 27,5 cm à 49,5 cm) et indifférenciées avec un RHS et un K plus faibles. Mots clés : Typage morpho-anatomique, hydrosystèmes continentaux, Anguilla anguilla, Tunisie. Abstract: The comparative study of the morpho-anatomical parameters of eel populations coming from 2 different sites: the junction canal of the Ichkeul lake and the drainage channel of Kalaât El Andalous, was carried out from samples catched between December 22 and May 23. A multivariate analysis (PCA) was used to compare these 2 populations. We noted that the majority of eels of the 2 sites are yellow resident eels or intermediaries in evolution path towards stages IV and V, silver migrating stages. This analysis shows also that the condition of eels of Kalaât El Andalous is better than that of Ichkeul lake ones. The examination of the sexual maturity parameters shows that the eels of Kalaât El Andalous are characterized by a lower RGS (.29) and a higher RHS (1.61) that those of the Ichkeul lake (RGS=.45; RHS=1.21). This supposed that the eels of Kalaât El Andalous are for the majority composed of males and undifferentiated specimens whereas the eels of the Ichkeul lake are mostly females. This result was confirmed by the PCA. As in other sites of the eel biogeographical distribution area, the females of the 2 Tunisian sites seem to be bigger (size between 31 cm and 61 cm) than males (size between 27.5 cm and 49.5 cm) and undifferentiated eels with a lower RHS and K : ملخص وقعت متابعة تطور التغيرات الشكلية والعضوية لسمك الحنشة في موقعين مختلفين وادي تينجة الذي يربط بحيرة بنزرت ببحيرة إشكل و قناة تعمال MM باس 23 اي MM و م 22 مبر MM دة المتراوحة بين ديس MM و ذلك في الم دلس MM قوية لمنطقة قلعة األن MM اه التجفيف لألراضي الس MM تجمع مي ) و قد الحظنا من خالل هذا التحليل أن أغلبية اسماك الحنشة المنتسبة ACP(. تحليل المركبات األساسية : الطريقة اإلحصائية المتعددة األبعاد رت MM أظه. رة M بة لبداية الهج M المناس V و IV ول إلى المراحل M ور التح M للموقعين لها تصرف استقراري و لون اصفر أو يميل إلى الفضي في ط. كل MM يرة إش MM ودة ببح MM متابعة تطور المؤشرات الشكلية أن اللياقة البدنية ألسماك الحنشة بقلعة األندلس افضل مما هي عليه اسماك الحنشة الموج ) مما 1,61( أهم RHS ) و,29( عف MM اض RGS كما أن فحص مؤشرات النضج الجنسي اثبت أن اسماك الحنشة بقلعة األندلس متميزة ب و M ذكور MM دلس متكونة من ال MM ماك الحنشة بقلعة األن MM ني أن أغلبية اس M و ما يع M ) وه RGS=,45 RHS=1,21( كل MM هي عليه اسماك بحيرة إش و نالحظ أيضا. ائي MM ذا ما بينه التحليل اإلحص MM و ه. اث MM ون اغلبها من اإلن MM كل تتك MM يرة إش MM ات بح MM ددة الجنس في حين أن مجموع MM ير مح MM أفراد غ 49.5 سم و 27,5 تراوح بين MM ول ي MM ذكور(ط MM م) من ال MM س 61 سم و 31 تراوح بين MM بالنسبة للموقعين أن اسماك الحنشة اإلناث اضخم (طول ي. اضعف K و RHS سم) واألسماك غير محددة الجنس و تتميز ب INTRODUCTION Le stock d anguille Anguilla anguilla peuplant les eaux tunisiennes fait partie de la fraction méditerranéenne de la population d anguille européenne qui, sur le plan économique, est très convoitée par la pêche professionnelle au niveau des différents stades de son développement (ELIE et ROCHARD 1994 ; ELIE 1995 ; AUNTUNES et TESCH 1997) et se trouve actuellement en pleine surexploitation. De plus, au niveau euro-méditerranéen, il a été constaté une diminution progressive du stock d anguille européenne due à l anthropisation des milieux naturels. Cette diminution a été également enregistrée en Tunisie au niveau de la production de la pêche lagunaire. C est pour ces raisons qu on a effectué ce travail sur l anguille en Tunisie qui consiste en une comparaison des paramètres morpho-anatomiques des

31 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) fractions de populations d anguille peuplant deux hydrosystèmes des eaux littorales et continentales tunisiennes. Pour ce faire, nous avons utilisé une analyse en composantes principales (ACP) mettant en jeu les principales caractéristiques biométriques qui caractérisent cette espèce. MATERIEL ET METHODES Pour cette étude deux hydrosystèmes ont été prospectés : le canal d évacuation des eaux de drainage de la plaine de Kalâat El Andalous (au niveau de la station de pompage P4) et le canal d entrée du lac Ichkeul au niveau de l oued Tinja, sur une période d environ 6 mois allant de décembre 22 à mai 23 (avec une interruption durant la période janvier - mars suite aux crues importantes au niveau des deux zones d étude). L échantillonnage a été effectué à l aide de deux types de nasses plastiques coniques confectionnées selon le modèle récupéré du CEMAGREF de Bordeaux (fig. 1). Au total, 36 nasses ont été utilisées (de 78 cm de hauteur et 2 cm de diamètre) ; 6 de couleur verte à mailles carrées de 5 mm de côté en plastique mou et 3 autres de couleur noire à mailles carrées de 1 mm de côté en plastique dur. Les nasses sont placées au niveau de la bordigue au niveau de l oued Tinja et de part et d autre de la pompe sur toute la largeur du canal pour la station P4. Pour chaque anguille, on a mesuré le poids total en g (Pt), la longueur totale en cm (Lt), la longueur de la nageoire pectorale (LNp), la hauteur du corps, le diamètre vertical de l œil (Dov), le diamètre horizontal de l œil (Doh) en mm (à l aide d un pied à coulisse). La couleur jaune ou argentée est déterminée. Ensuite le poisson est disséqué (218 individus) et les poids respectifs du foie (Pf), des gonades (Pg) et de l intestin (Pi) sont relevés et le sexe est identifié. A partir des différents paramètres mesurés, on a calculé les indices suivants : figure 1 : Nasses utilisées pour les échantillonnages Rapport intestino-somatique : Selon BERTIN (1951), le tractus digestif de l anguille subit une véritable dégénérescence au cours de la métamorphose en anguille argentée puisqu elle s arrête de se nourrir jusqu'à la reproduction. Le calcul du RIS peut donc refléter l évolution vers le stade argenté, il a pour formule : RIS = 1* Pi / Pt Indice oculaire : L indice oculaire reflète l état de développement des yeux des anguilles. En effet, au cours de la métamorphose en anguille argentée, la taille et la structure de l œil vont subir d importants changements. PANKHURST (1982) a constaté en faisant des expériences de maturation artificielle que le diamètre oculaire peut constituer un indice de maturité sexuelle chez les femelles et que cet indice est très corrélé au diamètre ovocytaire. Alors que pour les mâles, la corrélation entre le diamètre oculaire et le développement des gonades existe mais seulement après la maturation artificielle. IO = (Dov + Doh) 2 /4* (π/lt)*1 Indice de la nageoire pectorale : INp = 1* LNp/Lt Le coefficient de condition : Le coefficient de condition permet d étudier la variation de l embonpoint du poisson (LE CREN 1951) il a pour formule : K = 1* Pt/Lt3.Ce coefficient varie selon le sexe, le milieu et l état physiologique du poisson Rapport gonado-somatique : La détermination du RGS nous permet de déterminer le stade de développement de l anguille. En effet, d après MARCHELIDON et al. (1999) si le RGS est supérieur à 1% l anguille est une anguille argentée et si le RGS est de l ordre de,5 % alors l anguille est jaune. RGS = 1* Pg/Pt Rapport hépato-somatique : RHS = 1*Pf/Pt Ces paramètres permettent à la fois de typer l état des individus et de les situer sur une grille d évolution vers les stades argentés dévalant. L analyse en composantes principales est basée sur ces différents indices (les analyses sont réalisées grâce au logiciel SYSTAT 1). RESULTATS 1- Evolution des paramètres morpho-anatomiques: L axe 1 traduit principalement les variations au niveau du RGS, IO, LT et PT et l axe 2 celles du RHS et de K (Graphique 1 de la figure 2). On remarque que le RGS, IO, LT et PT sont significativement corrélés entre eux : le RGS est très corrélé à la longueur de l anguille, à son poids et à son indice oculaire, ce qui signifie que plus une anguille est grande et plus ses gonades sont développées et ceci se reflète aussi par une augmentation du diamètre de ses yeux, ce résultat à été aussi observé par Durif en 23. Il existe une corrélation très importante entre le RHS, K et le RIS avec une variation importante au niveau du RIS ; ce phénomène peut être lié à l alimentation de l anguille (Durif, 23). Dans le graphique 2 de la figure 2, le nuage des points correspondant à la majorité des anguilles du lac Ichkeul se situent en bas et dans la partie droite du graphique alors que celles de Kalaât El Andalous sont plutôt en haut et dans la partie gauche du graphique excepté une seule anguille qui est située à l extrême droite du graphique et qui a les RGS,

32 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) IO, LT et PT les plus élevés ; ceci peut s expliquer par le fait qu elle est la seule anguille argentée dans notre échantillon. On remarque aussi, d après ce graphique, que les anguilles du Lac Ichkeul ont les RIS, RHS et K les plus faibles et des RGS et IO plus élevés que ceux des anguilles de Kalaât El Andalous elles sont donc plus âgées mais pas encore matures et argentées. Les anguilles de Kalaât El Andalous sont en meilleure condition mais plus jeunes. On peut constater d après le graphique 3 de la figure 2 que le nuage des points correspondant aux anguilles mâles et indifférenciées est plutôt concentré à gauche du graphique ce qui se traduit par des IO, LT, PT et surtout RGS faibles. Ceci est logique parce que les gonades des anguilles mâles sont très peu développées. On remarque aussi que le RIS des anguilles mâles est inférieur à celui des indifférenciés et ceci a été constaté aussi par l étude de Durif en 23. Le nuage des points des anguilles femelles se trouve plutôt du côté droit et en bas du graphique, elles sont donc plus grosses que les autres anguilles mais elles ne sont pas encore argentées puisqu elles ne présentent pas des valeurs Factor Plot par rapport aux anguilles argentées. très importantes de RGS, IO, LT et PT (RGS =.454 ; IO =Loadings 4.822) Factor Loadings Plot RHS K RIS.5 RIS.5 PT INP INP PT FACTOR(2) VLT IO RGS RHS. IO VLT FACTOR(1) FACTOR(1) SITE ichkeul FACTOR(1) SEXE FACTOR(2) FACTOR(1) SEXE -1 femelle mâle femelle indifférenci Figure 4 :ACP effectuée sur les variables externe (1) par site (2) 2 P4-2 ichkeul SITE -1 P4 4 FACTOR(1) P SITE FACTOR(2) FA C TO R (2) FACTOR(2) 1 K RGS.5 FACTOR(2) 1. indifférenci mâle Figure 2des :ACP effectuée sur les FACTOR(1) 2- Evolution paramètres internes de la métamorphose: Figure 3 :ACP effectuée sur les paramètres variables morpho-anatomiques (1) internes (1) et dele la RHS métamorphose site (2) L axe 1 de l ACP est surtout représenté par le RIS qui sont par significativement corrélés entre eux et qui par site (2) et par sexe (3) et par sexe (3) évoluent de la même façon (Graphique 1 de la figure 3). Le nuage des points des anguilles de Kalaât El Andalous est plutôt situé à droite et en bas du graphique pour la plupart ce qui se traduit par un RGS faible, on remarque aussi cette même allure pour les anguilles mâles et indifférenciées puisqu elles représentent la majorité des anguilles de Kalaât El Andalous. Alors que pour les anguilles du lac Ichkeul, elles se caractérisent par des RGS plus importants et des RIS faibles. Cette caractéristique est rencontrée aussi chez les femelles concentrées pour la plupart à gauche et en haut du plan factoriel (Graphique 2 et 3 de la figure 3). 3- Evolution des paramètres morphologiques: L axe 1 traduit principalement les variations au niveau du PT, IO et la LT alors que K est très corrélé avec l axe 2 (Graphique 1 de la figure 4). Le graphique 2 de la figure 4 nous montre surtout que les anguilles de Kalaât El Andalous présentent une meilleure condition par rapport à leur taille et à leur âge que celles du lac Ichkeul (nuage des points correspondant situé en bas du graphique). Mais parmi ce groupe (du lac Ichkeul) quelques individus présentent des poids assez élevés ce qui explique leur position en haut et à droite du graphique, ce sont des anguilles plus âgées. DISCUSSION Les analyses des différents paramètres considérés montre que: ichkeul

33 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Les populations d anguilles échantillonnées sont constituées pour la majorité d anguilles jaunes ou intermédiaires donc sédentaires (un seul individu argenté a pu être identifié à la station P4). Le dimorphisme sexuel qui existe entre les individus femelles (de taille plus grande, comprise entre 31 cm et 61cm) et les individus mâles (plus petit*, taille comprise entre 27,5 cm et 49,5cm) et indifférenciés, confirme les valeurs trouvées dans les travaux précédents (ADAM 1997 et DURIF 23). Les paramètres discriminants entre les populations des deux sites sont essentiellement d une part, les indices internes (RIS, RHS et RGS) et d autre part, externes (INP, IO, LT, PT et K). La population de Kalâat El Andalous, isolée du bassin versant par un barrage estuarien est essentiellement constituée d individus mâles et indifférenciés (avec un RGS moyen égal à,29) alors que la population du Lac Ichkeul située sur un exutoire fermé à l amont est plutôt formée de femelles avec un RGS plus élevé égal à,45. La population de Kalâat El Andalous présente une meilleure condition (,16) que celle du Lac Ichkeul (,12).Ce phénomène resterait à évaluer, en effet il faudrait vérifier les capacités trophiques des deux milieux. CONCLUSION Cette analyse préliminaire permet de mettre en évidence les premières différences essentielles entres les deux fractions de populations ainsi que de visualiser les facteurs morphologiques de discrimination des sexes pour les populations tunisiennes. Les perspectives de cette étude cherchent à obtenir les principaux éléments de la dynamique de ces fractions de populations de l anguille européenne sous leurs contraintes environnementales dans les sites au sud de l aire de répartition de l espèce, elle permettra également d obtenir un premier état qualitatif et quantitatif de ces populations dans ces sites. BIBLIOGRAPHIE ADAM G., 1997 L anguille européen ne (Anguilla anguilla L.1758) : Dynamique de la sous population du lac de Grand-Lieu en relation avec les facteurs environnementaux et anthropiques. Thèse Doct. Univ. Toulouse III, 353 p. AUNTUNES C. et F.-W. TESCH, Eel larvae (Anguilla anguilla L.) Caught by R. V. " Heincke " at the Europeen continent slope in autumn Ecology of Freshwater Fish, 6: BERTIN L., 1951 Les anguilles. Variation, croissance, euryhalinité, toxicité, hermaphrodisme juvénile et sexualité, migration, métamorphose. Payot, Paris. 188p. DURIF C., 23 - La migration d'avalaison de l'anguille européenne Anguilla anguilla : Caractérisation des fractions dévalantes, phénomène de migration et franchissem*nt d'obstacles. Thèse Doct. Univ. Toulouse III, 348p. ELIE P., 1995 Parlons d'anguille. Le pêcheur professionnel, 13 : ELIE P. et E. ROCHARD, 1994 Migration des civelles d'anguille (Anguilla anguilla L.) dans les estuaires, modalités du phénomène et caractéristiques des individus. Bull. Fr. Pêche Piscic. 335 : LE CREN E. D., 1951 The length weight relation-ship and seasonal cycle in gonad weight and condition in the perch (Perca fluviatilis). J. Anim. Ecol., 2: MARCHELIDON J., LE BELLE N., HARDY A., VIDAL B., SBAIHI M., BURZAWA-GERARD E., SCHMITZ M. et S. DUFOUR, 1999 Etude des variations des paramètres anatomiques et endocriniens chez l anguille européenne (Anguilla anguilla) femelle, sédentaire et d avalaison : application à la caractérisation du stade argenté. Bull. Fr. Pêche Piscic., 355 : PANKHURST B.W., 1982 Relation of visual changes to the onset of sexual maturation in the European eel Anguilla anguilla L. Journal of Fish Biology, 21:

34 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Caractérisation génétique des populations de Solea aegyptiaca des côtes tunisiennes grâce aux isoenzymes. OUANES K., BAHRI-SFAR L., KAOUÈCHE M.& BEN HASSINE O.K.. Unité de recherche d'écologie, de biologie et de parasitologie des organismes aquatiques, Tél : Poste : 336, Fax : , kouanes@gmail.com Résumé: Les Soléidés suscitent un grand intérêt à la fois scientifique et économique justifiant l étude des différentes espèces de cette famille qui peuplent nos côtes. Ainsi, dans le cadre de notre travail, nous nous sommes intéressés à l analyse de la structure génétique de 3 échantillons de Solea aegyptiaca, récoltés dans 3 sites, deux lagunaires et un marin à savoir la lagune de Bizerte et le golfe de Tunis, situés dans le bassin occidental de la Méditerranée et la lagune d El Biban, localisée dans le bassin oriental (au Sud-Est du golfe de Gabès). La structure génétique de ces échantillons a été étudiée au moyen de marqueurs isoenzymatiques. Pour cela, 9 systèmes enzymatiques ont été testés. Nous avons mis en évidence 14 loci (Adh, Got1, Got2, Pgmf, Pgmm, Ldh1, Ldh2, Ldh3, Mdh1, Mdh2, Mdh3, Pgi1, Pgi2 et Sod) parmi lesquels 6 se sont avérés polymorphes. Il s agit de Ldh1, Mdh2, Pgi1, Pgi2, Pgm f et Pgmm. L analyse de la diversité génétique a montré l existence d une variabilité répartie de manière équivalente entre les 3 échantillons étudiés. Le nombre moyen d allèles ainsi que le taux d hétérozygotie présentent des valeurs non élevées. La vérification de l équilibre de Hardy-Weinberg montre un déficit en hétérozygotes au niveau des 3 échantillons étudiés. Celui-ci est essentiellement causé par le locus Pgmf. L analyse de la variabilité inter-populationnelle montre une importante hétérogénéité entre les échantillons étudiés. L échantillon marin du secteur Nord ne se distingue pas de celui du secteur Sud. Ceci indiquerait l absence d une différenciation Nord/Sud. Abstract: Solea genus urges a particular scientific as well as economic interest, which justifies studying its different species that populate our Tunisian inshore areas. Thus, we analysed the genetic structure of three Solea aegyptiaca samples, located in three different sites: two lagoons and one sea i.e. Bizerta lagoon and Tunis gulf, situated in the occidental Mediterranean basin, in addition to Biban lagoon, lying in the oriental Mediterranean basin (southern east of Gabes gulf). The genetic structure of these samples has been studied thanks to isoenzymatic markers. Hence, nine enzymatic systems have been tested thereby underlining 14 loci (Adh, Got-1, Got-2, Pgm- f, Pgm-m, Ldh-1, Ldh-2, Ldh-3, Mdh-1, Mdh-2, Mdh-3, Pgi-1, Pgi-2 and Sod), six of which have been confirmed to polymorphic (Ldh-1, Mdh2, Pgi-1, Pgi-2, Pgm-f et Pgm-m). The genetic diversity analyse, shows the existence of variability, which is equally distributed between the three studied samples. Neither the average number of alleles nor the heterozygote rate did seem to be high. When verifying the Hardy-Weinberg equilibrium, we noticed a deficiency in heterozygote individuals concerning all of the studied samples. This was essentially brought about by the Pgmf locus. The analysis of the variability between populations shows an important heterogeneousness between the studied samples. However, The marine sample of the northern east is similar to the southern east one, indicating the absence of a north/south differentiation. : ملخص ول[[ذلك اهتممن[[ا في. يفسر دراسة مختلف فصائله التـي تع مر[ س[[واحلنا التونس[[ية إن ألصناف سمك موسى أهمي ة كبرى علمي ة واقتصادي ة في اآلن ذاته وهو ما [ منه[ا بحيرت[ان ش[اطئيتان وبح[ر أخ[ذت من ثالث[ة مواق[ع Solea aegyptiaca المص[ري عملنا هذا بتحليل البنية الجينية لثالث عي نات من سمك موس[ى الشرقي (جنوب للمتوسط باإلضافة إلى بحيرة البيبان الموجودة في الحوض الغربي ونعنـي بذلك بحيرة بنزرت وخليج تونس والموقعان ينتميان إلى الحوض أقيمت تج[[ارب بخص[[وص تس[[عة أنظم[[ة أنزيمي [[ة ولهذا الغرض. وقد ت مت دراسة البنية الجينية لهذه العي نات بفضل األنزيمات المتماثلة.) شرقي خليج قابس مورثا وتسن ى لنا إبراز أربعة عشر مورثات )من بينها ست ة Adh, Got-1, Got-2, Pgm-f, Pgm-m, Ldh-1, Ldh-2, Ldh-3, Mdh-1, Mdh-2, Mdh-3, Pgi-1, Pgi-2, Sod ( وأبرز تحليل التن وع الجينـ ي وجود تنوع ي هذا Ldh-1, Mdh-2, Pgi-1, Pgi-2, Pgm-f et Pgm-m. : ش كيلة هي توزع بصورة متكافئة بين العي نات أبرز التح قق من توازن ه[اردي وف[اينبرغ نـقصا تهجيني [[ا يط[ول العي ن[[ات. المورثات أو نسبة التهجين مرتفعين ولم يكن معد ل أعداد صيغ. المدروسة الثالث الفسفوري) كما بي ن تحليل التن وع بين المجموعات تباينا جلي ا بين العي نات وإن الكبدي للجلوكوز (المح ول Pgmf المورث نقصا مرد ه أساسا إلى المدروسة. جنوبي شمالي م ما يبرز غياب تباين الشرقي الشرقي عن نظيرتها[ بالجنوب لم تختلف العي نة البحرية بالشمال INTRODUCTION : En Méditerranée, les ressources halieutiques connaissent une baisse considérable. Cette diminution des stocks est principalement due à une pêche abusive et irrationnelle. Ceci a conduit à l élevage d un certain nombre d espèces. Les technologies et les méthodes d élevage ont depuis progressé. Aujourd hui, l aquaculture est un secteur en pleine diversification, tant au niveau technologique qu à celui des espèces cultivées. La pisciculture des soles semble être une bonne alternative afin de pallier au déclin de la pêcherie en Méditerranée. En effet, les soles sont des poissons très prisés par les consommateurs et ont par conséquent, une grande importance commerciale. L élevage de ces espèces a en effet débuté il y a quelques années dans certains pays qui bordent la Méditerranée (Italie, Egypte, Turquie et Portugal). Or, l essor de l élevage de ces poissons plats ne sera atteint que grâce à des connaissances approfondies et très précises de leur éco-biologie et de leur génétique. En outre, la connaissance de la variabilité génétique des populations naturelles permet une meilleure connaissance, et une gestion rationnelle des stocks naturels et en particulier le stock de géniteurs qui doit être soumis à une gestion génétique rigoureuse, surtout lors de sa constitution initiale. Cette connaissance des stocks existants permet d orienter la stratégie de recrutement des futurs géniteurs, en fonction de ce que l on connaît de l organisation génétique de l espèce. Ainsi, l échantillonnage dans une portion restreinte de l aire de répartition de l espèce risque de priver les gestionnaires d une source de

35 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) variabilité potentiellement intéressante. De même, le regroupement et le croisem*nt d unités génétiquement différentes peuvent entraîner l apparition de phénomènes d incompatibilité (QUILLET et HAFFRAY, 1994). C est dans ce cadre que nous nous sommes proposés de caractériser génétiquement les populations de Solea aegyptiaca. MATÉRIEL ET MÉTHODES : Dans le présent travail, nous nous sommes intéressés à la structure génétique des populations tunisiennes de Solea aegyptiaca (CHABANAUD, 1927). Nous avons récolté nos poissons à partir de 3 sites. Il s agit de la lagune de Bizerte (45 individus), la lagune d El Biban (46 individus) et le golfe de Tunis (37 individus). Un tri des espèces du genre Solea est effectué selon les critères définis par BAUCHOT (1987). 1cm 3 de muscle et de foie ont été prélevés pour chaque individu puis stockés à -2 C. Pour chaque prélèvement nous avons effectué une extraction des protéines solubles. L électrophorèse se déroule sur un gel d'amidon (12 %) pendant 6 à 8 heures sous une tension de 12V et une intensité de 8mA (W=9,6). Le gel est ensuite découpé en son épaisseur en 4 à 6 tranches pour révéler autant de systèmes enzymatiques. Afin de révéler chaque système enzymatique, nous avons utilisé la méthodologie décrite par PASTEUR et al. (1987). Les systèmes enzymatiques étudiés sont : ADH, GOT, PGM, LDH, ME, MDH, PGI, SDH, SOD. A partir des zymogrammes obtenus, un génotype est attribué à chaque individu et ce pour chaque locus mis en évidence. RÉSULTATS: L analyse des zymogrammes nous a permis de définir 14 loci : Adh, Got-1, Got-2, Pgm-f, Pgm-m, Ldh-1, Ldh-2, Ldh-3, Mdh-1, Mdh-2, Mdh-3, Pgi-1, Pgi-2 et Sod (Tableau I). Parmi ces loci seuls Ldh-1, Mdh-2, Pgi1, Pgi-2, Pgm-f et Pgm-m se sont avérés polymorphes. ENZYMES LOCI TISSUS TAMPON ALLÈLES ADH ADH GOT-1 GOT-2 LDH-1 LDH-2 LDH-3 FOIE FOIE et MUSCLE FOIE et MUSCLE MUSCLE MUSCLE MUSCLE FOIE ET MUSCLE FOIE ET MUSCLE FOIE FOIE ET MUSCLE FOIE ET MUSCLE FOIE MUSCLE FOIE TC 8 MONOMORPHE MONOMORPHE MONOMORPHE 8, 1 et 12 MONOMORPHE MONOMORPHE GOT LDH MDH MDH-1 MDH-2 MDH-3 PGI PGI-1 PGI-2 SOD PGM SOD PGMm PGMf TC 8 TC 8 TC 8 MONOMORPHE 8, 1 et 12 MONOMORPHE TC 8 155, 175 et 195 7, 8, 9, 1 et 11 TC 8 TC 8 MONOMORPHE 65,87 et 1 65,87 et 1 Tableau I : Les systèmes enzymatiques révélés, loci mis en évidence, tissus et tampons utilisés chez Solea aegyptiaca. Le nombre moyen d allèles par locus a montré des valeurs comparables entre échantillons mais faibles (2 à 2,5). Toutefois, ce paramètre dépend de la taille de l échantillon. Afin d'éviter toute ambiguïté lors de l estimation de la variabilité génétique de chaque population étudiée, nous avons utilisé la diversité génique (Nei et Chesser, 1983), définie comme étant l hétérozygotie attendue non biaisée par les échantillons de faibles effectifs. Les intervalles des valeurs de Hnb (Tableau II) moyennes sont chevauchantes ce qui témoigne d une variabilité répartie de manière équivalente entre les échantillons. Toutefois, la valeur calculée au niveau de la lagune de Bizerte est supérieure à celles calculées pour les autres échantillons étudiés. La vérification de l équilibre de Hardy Weinberg a été réalisée grâce au calcul de l indice de fixation de Wright (1951, 1969) (Fis), calculé selon Weir et co*ckerham (1984) (Tableau III). Les valeurs de Fis pour la totalité des échantillons et pour chaque échantillon sont positives et hautement significatives. Ceci témoigne d'un déficit en hétérozygotes au sein des échantillons étudiés. Ce déficit est causé par le locus Pgmf. L élimination de ce dernier entraîne le rétablissem*nt de l équilibre (Fis global sans Pgmf =,534 NS). L analyse de la variabilité interpopulationnelle se base sur le calcul de Fst de Wright (1951, 1969) selon Weir et co*ckerham (1984). La valeur de l estimateur θ de Fst montre une hétérogénéité globale importante (θ =,187 ; P <,1). L analyse des valeurs de θ par paire d échantillons (Tableau IV) montre également une importante hétérogénéité entre l échantillon de Bizerte et les deux autres échantillons étudiés. Cependant, l échantillon marin du secteur Nord ne se distingue pas de celui du secteur Sud. Ces résultats mettent en évidence l individualisation de l échantillon de Bizerte ainsi que l absence d une différenciation Nord/Sud.

36 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Lagune de Bizerte Kalâat El Andalous Ldh1 (N) Lagune d EL Biban allèle 8,222 allèle 1,9,9865,9778 allèle 12 Hobs. Hn.b. Mdh2 (N) allèle 8 allèle 1 allèle 12 Hobs. Hn.b. Pgi1 (N) allèle 8 allèle 1 allèle 12 Hobs. Hn.b. Pgi2 (N) allèle 8 allèle 1 allèle 12 Hobs. Hn.b. Pgmf (N) allèle 1 allèle 12 Hobs. Hn.b. Pgmm (N) allèle 8 allèle 1 allèle 12 Hobs. Hn.b. Hnb Moyenne (±IC),1,2,182,135,27,27,444,439 45,111,9667,222,667, ,814,9186,1163, ,45,9189,45,1622, ,652,9348,87, ,1,7889,1111,2444, ,694,9167,139,1667, ,19,9891,,217,217 45,8222,1778,1778, ,3333,6667,1111,457 46,2174,7826,87,344 43,233,9186,581,1628,154,213 ±,857 37,135,8784,181,2432,2195,168 ±, ,87,8587,543,2826,2549,1362 ±,1117 Tableau II : Fréquences alléliques et hétérozygoties observées et attendues non biaisées pour chaque locus et par échantillon ; Hobs. = Hétérozygotie observée, Hn.b. = Hétérozygotie attendue calculée sans biais (NEI et CHESSER, 1983) f TLBA,25,1352 NS TKAA TBBA Total Total,2988,339,2647 Sans Pgmf -,751 NS,185 NS,534 NS Tableau III : Valeurs de Fis par échantillon et au total avec ou sans Pgmf; Valeurs significatives après la correction du BONFERRONI séquentiel indiquées en gras. Le nombre de tests simultanés K = 23 (P <,27). Kalâat El Andalous Lagune d EL Biban Lagune de Bizerte,184***,2833 *** Kalâat El Andalous,15 NS Tableau IV : Matrice des θ par paire d échantillons calculée selon WEIR et co*ckERHAM (1984). NS : valeur non significative ; P: erreur pour rejeter l hypothèse nulle (hom*ogénéité) ; *** P <,1. DISCUSSION: Le nombre moyen d allèles par locus a montré des valeurs comparables entre échantillons mais faibles (de 2 à 2,5). Ces valeurs sont observées avec des marqueurs à faible niveau de variabilité (cas des isoenzymes). Il en est de même pour la valeur du nombre moyen d allèles par locus pour Solea solea, (de 2,25 à 2,67; KOTOULAS et al., 1995). L hétérozygotie attendue varie de,1362 à,213. Ces valeurs sont de même ordre de grandeur que celles calculées, en Méditerranée, pour l espèce Solea solea (,157 ; KOTOULAS et al., 1995).La comparaison des hétérozygoties attendues entre les échantillons étudiés ne montre pas de différences significatives. Toutefois, la valeur relevée au niveau de la lagune de Bizerte semble être plus élevée. (H.n.b. dans la lagune de Bizerte=,213). GOUCHA et al. (1987) rapportent des valeurs d hétérozygotie inférieures à celles calculées dans le présent travail (Ho =,88 dans le Golfe du Lion,,89 dans le Golfe de Tunis et,37 dans le Golfe de Gabès). L analyse de la variabilité inter-populationnelle a révélé une importante hétérogénéité des échantillons étudiés. Cette valeur très élevée est tributaire d un seul locus : le Pgmf. Ce locus présente un important déficit en hétérozygotes

37 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) surtout au niveau des deux échantillons du golfe de Tunis et de la lagune d El Biban. Aucune hétérogénéité n a été détectée entre l échantillon du golfe de Tunis (Kalâat Andalous) et celui de la lagune d El Biban et ceci en prenant ou non en considération le locus Pgmf. Ce locus serait vraisemblablement sous sélection ou renfermerait des allèles nuls. Cependant, cette hom*ogénéité ne concerne pas l échantillon de la lagune de Bizerte. Ce dernier semble se distinguer des deux autres échantillons. Ainsi, le passage du bassin occidental au bassin oriental ne semble pas s accompagner par des différences génétiques. Ces résultats nous paraissent surprenants. En effet, on s attend à des différences entre, d une part les sites du secteur Nord-Est (lagune de Bizerte et Kalâat El Andalous) situés dans le bassin occidental de la Méditerranée et, d autre part, le site d El Biban, localisé dans le bassin oriental de la Méditerranée. Une telle hétérogénéité semble provenir de l existence d une hybridation entre Solea aegyptiaca et Solea senegalensis dans la lagune de Bizerte. Cette hypothèse nous est suggérée par les travaux de SHE et al. (1987) qui se sont intéressés, par le biais d une analyse multivariée, aux échanges génétiques entre Solea aegyptiaca et Solea senegalensis. Dans le présent travail, nous nous sommes intéressés à l espèce Solea aegyptiaca vivant dans deux situations différentes. Dans la première situation (lagune de Bizerte et Golfe de Tunis) Solea aegyptiaca est en sympatrie avec Solea senegalensis. Ceci n est pas le cas pour la deuxième situation où Solea senegalensis est absente dans le Golfe de Gabès (Lagune d El Biban). Ainsi, l hom*ogénéité observée entre l échantillon de Kalâat El Andalous et celui de la lagune d El Biban plaide en faveur de l absence de tout échange génétique entre Solea aegyptiaca et Solea senegalensis dans le Golfe de Tunis. Cependant, l échantillon de Solea aegyptiaca de la lagune de Bizerte présente non seulement une importante différenciation vis-à-vis de l échantillon de la lagune d El Biban mais encore une certaine hétérogénéité interne. CONCLUSION: L analyse de la diversité génétique a montré l existence d une variabilité répartie de manière équivalente entre les 3 échantillons étudiés. Le taux d hétérozygotie présente des valeurs non élevées mais proches de celles calculées chez d autres espèces et en utilisant les mêmes marqueurs. La vérification de l équilibre de HardyWeinberg montre un déficit en hétérozygotes au niveau des 3 échantillons étudiés. Ce déficit est causé par le locus Pgmf au niveau de l échantillon du golfe de Tunis (Kalâat El Andalous) et celui de la lagune d El Biban. La suppression de ce dernier rétablirait l équilibre. L analyse de la variabilité inter-populationnelle montre L existence d un seul stock de Solea aegyptiaca peuplant les côtes tunisiennes ainsi que la présence éventuelle d individus hybrides de Solea aegyptiaca ayant des combinaisons génotypiques de Solea senegalensis dans la lagune de Bizerte. L hom*ogénéité observée entre l échantillon de Kalâat El Andalous (zone où ces espèces sont sympatriques) et celui de la lagune d El Biban (absence de l espèce Solea senegalensis) plaide en faveur de l existence d une population typique de Solea aegyptiaca dans le Golfe de Tunis. BIBLIOGRAPHIE: BAUCHOT, M.-L., Fiches FAO d'identification pour les besoins de la pêche. (Rev. 1).Méditerranée et mer Noire. Zone de pêche 37. FAO. (Ed.) Rome Vol II.Vertebtés : GOUCHA, M., SHE, J.X., KOTOULAS, G., MATHIEU, E., RENNO, J. F., et PASTEUR, N., 1987 Solea aegyptiaca et Solea senegalensis Biosystématique et relations génétiques avec d autres espèces de soléidés de l Atlantique et de la Méditerranée. Bioch. System. And Ecol., 12p. KOTOULAS, G., BONHOMME F., BORSA, P., "Genetic structure of the common sole, Solea vulgaris at different geographic scales." Marine Biology, 122 : NEI, M., & CHESSER, R.K., Estimation of fixation indices and gene diversities. Ann. Hum. Genet., 47 : PASTEUR, N., PASTEUR, G., BONHOMME, F., CATALAN, J., et BRITTON-DAVIDIAN, J., Manuel technique de génétique par électrophorèse des Protéines, Lavoisier. 87p. QUILLET, E. et HAFFRAY, P., "Génétique en aquaculture : perspectives et applications" Cahier des ingénieurs agronomes 7 : 3-19 SHE, J.X., AUTEM, M., KOTOULAS, G., PASTEUR, N. et BONHOMME, F., 1987 Multivariate analysis of genetic exchanges between Solea aegyptiaca and Solea senegalensis. Biological journal of the linnean society (32), WEIR, B., et co*ckERHAM, C., Estimating F-statistics for the analysis of population structure. Evolution 38: WRIGHT, S., "The genetic structure of populations." Annals of Eugenics 15: WRIGHT, S., Evolution and genetics of populations (Vol.2). The theory of gene frequencies. University of Chicago, 511p.

38 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Caractères méristiques et métriques de Symphodus roissali (Teleostei, Labridae) des côtes sud de la Tunisie OUANNES-GHORBEL A.1, JARBOUI O.1 & BOUAIN A.². 1 : Institut National des Sciences et Technologies de la Mer, Centre de Sfax, B.P 135, 318 Sfax, Tunisie. amira.ouannes@instm.rnrt.tn 2 : Faculté des Sciences de Sfax, 328 Sfax, Tunisie. Résumé: Le crénilabre à cinq tâches Symphodus (Crenilabrus) roissali, est un poisson Labridé pêché surtout au printemps par les petit* métiers avec une multitude d espèces d herbier sur les côtes sud de la Tunisie. Dans le présent travail nous étudions les principaux caractères biométriques de cette espèce du golfe de Gabès. Cette étude a été réalisée sur un échantillon de 184 individus de longueur totale (Lt) comprise entre 7,4 et 14,4 cm. A partir des mensurations relevées sur le corps du poisson, nous avons estimé la croissance relative des différentes parties du corps par une fonction de la forme y = axb, où y = longueur du caractère considéré, x = Lt (longueur de référence) ; a et b sont des constantes. Ces dernières sont estimées par la méthode des moindres carrés. Enfin, nous avons pu comparer nos résultats avec ceux obtenus dans d autres secteurs de la Méditerranée. Abstract: The Five spotted wrasse Symphodus (Crenilabrus) roissali, Labridae fish, that is mainly caught in spring, by the artisanal fishing gears in the Gabes gulf coasts. In this work we try to study the biometric characters of this.species The present study is carried out on 184 individuals of Symphodus (C.) roissali with a total length ranged between 7.4 and 14.4 cm. Biometric measurements are recorded and related through regression equations and mean indices of body proportions. Morphological dissimilarities are indicated, by other authors, between populations coming from different localities of the Mediterranean sea. : مـلـخـص الربيع ماك MM ينتمي إلى عائلة أس Symphodus roissali سمك ة في فصل M خاص يده MM ابس يقع ص MM واحل خليج ق MM في س ير M الخض. السمك نتعرض إلى دراسة وفي هذا العمل. الساحلي التقليدي ة البيومتري ة لهذا الن وع من M الخاصي ات الصيد بوحدات ذه MM تعملة في ه MM المس M اييس MM مم تتمثل المق 144 مم و 74 تراوح طولها الجملي ما بين MM مكة ي MM س 184 M قمنا ب معاينة دد M الص ذا MM في ه. الصفات القياسي ة من ع د وقيس لمختلف المظاهر الشكلي ة للعي نات المدروسة الد راسة في أخذ. حاولنا إستنباط عالقات الن م و وتحديد نسبة الترابط بينها من خالل األقيسة. المتوسط في مناطق أخرى للبحر األبيض M المتحصل عليها بمقارنتها M الن تائج M م كنتنا INTRODUCTION Le crénilabre à cinq tâches Symphodus (Crenilabrus) roissali est un poisson Labridae parmi les 12 espèces recensées sur les côtes sud de la Tunisie. A côté des autres crénilabres, ce poisson est pêché également avec une multitude d espèces d herbier par les petit* métiers de la pêche côtière opérant dans les faibles profondeurs de la zone, notamment au printemps (OUANNES-GHORBEL, 23). Dans ce travail nous étudions les principaux caractères biométriques de ce poisson du golfe de Gabès. MATERIEL ET METHODES Cette étude a été réalisée sur un échantillon de 184 individus de longueur totale (Lt) comprise entre 7,4 et 14,4 cm. A l œil nu, nous avons relevé le nombre des rayons à la nageoire dorsale (D) et à la nageoire pectorale (P). Les branchiospines du premier arc branchial droit et les écailles de la ligne latérale ont été dénombrées sous une loupe binoculaire. Le nombre de vertèbres est compté, après cuisson de l individu, de la première cervicale à l urostyle. Concernant les caractères métriques, nous avons utilisé un ichtyomètre et un compas à pointes sèches pour mesurer en millimètres les longueurs totale (Lt), standard (Lst), de la tête (T), de la nageoire dorsale (D), de la nageoire anale (A) et de la distance préventrale (Pv). La hauteur du corps (H) et le diamètre de l œil (O) ont été également relevés (Fig. 1).

39 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Figure 1 : Mesures relevées sur le corps du poisson Figure 1 : Mesures relevées sur le corps du poisson Figure 1 : Mesures relevées sur le corps du poisson A partir de ces mensurations, nous avons estimé la croissance relative des différentes parties du corps par une fonction de la forme : Y = axb Après transformation logarithmique, cette relation devient du type linéaire est s'écrit de la forme : Ln (Y) = b ln (X) + ln (a) avec Y = longueur d'une proportion du corps ; X = longueur de référence ; b = pente de la droite ; ln(a) = ordonnée à l'origine. Suivant les valeurs de la pente b, nous pouvons tester l'allométrie c'est à dire que les proportions du corps étudié s'accroissent en conservant le même rapport avec la longueur de référence (la croissance est isométrique pour b = 1 et l'allométrie est majorante pour b > 1 alors qu'elle est minorante pour b < 1). En fin, nous avons pu comparer nos résultats avec ceux obtenus dans d autres secteurs de la Méditerranée. RESULTATS Caractères méristiques Les paramètres statistiques décrivant les huit caractères méristiques considérés sont consignés dans le tableau I : Tableau I : Caractères méristiques de S(C.) roissali des côtes sud de la Tunisie (N : effectif ; Extr : valeurs extrêmes ; X : moyenne ; Et : écart type ; M : mode ; Dd : nombre des rayons durs à la dorsale ; Dm : nombre des rayons mous à la dorsale ; Am : nombre des rayons mous à l anale ; P : nombre de rayons

40 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) des pectorales ; LL : nombre d écailles de la ligne latérale ; Vert : nombre de vertèbres branchiospines) Espèce Paramètres N Extr X Et M Dd Dm ,39 15 Am ,53 9,4 P ,45 9, ,84,43 13 LL ,6,81 3 et Br : nombre de Vert ,2,87 3 Br ,87 14 Caractères métriques Le tableau II représente les différentes variations des caractères métriques de S(C.) roissali des côtes sud de la Tunisie. Pour chaque relation, l allométrie est déterminée selon la valeur de b. Tableau II : Variations des caractères métriques de S(C.) roissali des côtes sud de la Tunisie Caractère (Y) (Lst) N X/Y Y = axb lny = b lnx + lna R Allométrie 184 1,216 lnlst = 1,12lnLt -,254,99 Presque isométrique (H) 168 3,6 Lst =,776Lt1,12 H =,354Lt,983 lnh =,983 lnlt -1,38,92 Presque isométrique 3,46 T =,146Lt1,149 LnT = 1,149 lnlt - 1,928,95 Majorante (T) 168 (O) 168 3,536 O = 1,797T,47 LnO =,47 lnt +,586,89 Majorante (D) 169 2,193 D =,777Lt,887 LnD =,887 lnlt -,253,94 Minorante (A) 168 5,681 lna = 1,36 lnlt -1,94,93 Presque isométrique (Pv) 168 2,795 A =,149Lt1,36 Pv =,26Lt1,118 lnpv = 1,118 lnlt - 1,58,92 Majorante DISCUSSION ET CONCLUSION L ensemble des résultats relatifs à l étude des caractères méristiques de ce poisson dans différents secteurs de la Méditerranée (Italie, France, Algérie, Tunisie) sont consignés dans le tableau III Tableau III : Variations des caractères méristiques de S(C.) roissali d après les données de divers auteurs. Auteurs Dieuzeide et al., (1955) (Algérie) Tortonese (1975) (Italie) Quignard (1966) (France) Présent travail (Sud Tunisien) Dd Dm Am P LL Vert Br XIV-XVI XIV-XVI XIV-XVII XIII-XVI Les étendues de variations des caractères méristiques du crénilabre à cinq tâches des côtes sud de la Tunisie concordent avec celles indiquées dans la littérature. Cependant, la valeur minimale du nombre d écailles sur la ligne latérale et celle des vertèbres chez les spécimens du golfe de Gabès sont inférieures à celles rapportées par d autres auteurs. Pour les caractères métriques, l allométrie a montré des cas proches de l isométrie pour la longueur standard, celle de la nageoire anale et la hauteur du corps alors qu elle été majorante pour les autres caractères. Les résultats relatifs à l étude des principaux caractères biométriques de S(C.) roissali des côtes sud de la Tunisie, comparés à ceux d autres auteurs pourraient nous aider à bien identifier l espèce et déceler des variabilités d ordre génétique ou environnemental.

41 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) BIBLIOGRAPHIE DIEUZEIDE R., NOVELLA M. & J. ROLAND, Catalogue des poissons des côtes algériennes. Bull. Sta. Aquic. Pêche Castiglione. N.S n 6 : 384 p. OUANNES-GHORBEL A, 23. Etude écobiologique des Labridés (Poissons - Téléostéens) des côtes sud de la Tunisie. Thèse. Fac. Sci. Sfax : 26p. QUIGNARD J. P., Recherches sur les Labridae (Poissons Téléostéens Perciformes) des côtes européennes. Systématique et biologie. Ed. Cause et Castelnau, Montpellier, 247 p. TORTONESE E., Fauna d'italia. Osteichthyes (Pesci Ossei). Parte Seconda. Vol XI. Edit., Calderini, Bologna : 636 p.

42 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Etat d exploitation de la sériole Couronnée Seriola dumerili des côtes tunisiennes SLEY A.*, JARBOUI O.*& BOUAIN A. ** * : Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (Centre de Sfax)- BP : Sfax. ** : Faculté des Sciences de Sfax BP : , Sfax sley_aida@yahoo.fr ; Othman.Jarboui@instm.rnrt.tn Résumé: La pêche de la sériole couronnée Seriola dumerili constitue une activité importante en Tunisie. En effet, elle couvre aussi bien les régions Nord et Est que la région Sud du pays par une multitude d engins de pêche. Nous avons suivi cette activité durant la dernière décennie et nous avons trouvé qu elle présente des fluctuations remarquables au niveau des débarquements dans le temps et dans l espace. Ainsi, nous avons enregistré des variations annuelles, mensuelles et selon les régions. Toutefois, l essentiel des captures est concentré dans la région Nord du pays contribuant par environ la moitié de la production de cette espèce. L échantillonnage biologique de la sériole mené dans divers points de débarquements de la région sud, nous a permis de constituer une première idée sur les structures démographiques des captures selon les mois et saisons. Il nous a permis également de confirmer la modalité de migration de l espèce tout au long de nos côtes. En effet, les débarquements des individus adultes dont la taille dépasse un mètre sont très important au mois de juin et juillet. Par contre, la longueur totale de la grande majorité des individus capturés aux mois d août et septembre n excède pas 4 cm : Ce sont, en fait, des juvéniles issus de la dernière ponte de mai à août. Ainsi, il semble que la sériole Seriola dumerili vient de l atlantique vers nos côtes à la fin du printemps : c est la migration de grands individus qui effectueront la ponte dans nos eaux pendant la période estivale et commenceront à regagner le large et les eaux atlantiques vers la fin de l été et le début de l automne. Abstract: The fishing of the greater amberjack Seriola dumerili is an important activity in Tunisia. Indeed, it covers the north, east and south areas of the contry by many fishing gears. We have followed this activity during the decade and we ve found that it presents remarkable fluctuations at the level of landings in the time and the space. So. We have noted yearly and monthly variations as well as regional variations. However, the main captures is concentrated in the North region wich represents half of the total production of this species. Biological sampling of the greater amberjack taken in various points of landing of the south region, allowed us to constitute a first idea on the demographic structures of captures according to months seasons. In fact, adult individual landings whose size is more than one meter are very large in June and July. On the other hand, the total length of individuals captured in August and September doesn t exeed 4 cm. They are, in fact, the juveniles descended of last spawn of May to August. Thus, it seems that greater amberjack comes from of the Atlantic ocean toward our coasts at the end of the spring : it is the migration of big individuals that will spawn during the summer and regrain the large and the Atlantic waters in the end of the summer and at the spawn beginning of autumn. أهمية على طول الشريط الساحلي للبالد التونسية حيث يقع صيده بواسطة تقنيات صيد متعددة في Seriola dumerili يشكل صيد سمك الصفير : ملخص رات في MM جلت تغي M M حيث س 22 و 1993 ترة المتراوحة بين MM ورا ملحوظا خالل الف M مك تط M الس وع من MM ذا الن MM يد ه MM ولقد شهد ص. مختلف المناطق الساحلية والي نصف MM أتى ح MM طن) ويت 8( السمك من معدل اإلنتاج الجملي لهذا النوع من % 86 الساحلي بـ الصيد هذا وقد ساهم. اإلنتاج حسب الجهات والسنوات. للسواحل التونسية اإلنتاج من الشريط الشمالي هذا وقد تبي ن من خالل دراسة التركيبة الديمغراافية الربيع مت جها نحو سواحلنا السمك يغادر المحيط األطلسي في أواخر فصل أن هذا الن وع من جة MM ماك الناض MM يد األس MM يعود هذا الن وع إلى األعماق والمياه األطلسي ة لذلك نالحظ ارتفاع ص الصيف وأوائل فصل الخريف وفي أواخر فصل. حيث يتكاثر هري أوت M صم خالل ش 4 دى طولها الجملي M أسماك ال يتع M وظهور خاصة خالل شهري جوان وجويلية ) صم 1 كبيرة الحجم (الطول الجملي أكثر من. والتي يمكن اعتبارها ناتجة عن وضع البيض خالل الفترة الممتدة بين شهري ماي وأوت وسبتمبر INTRODUCTION En Tunisie, la pêche de la sériole couronnée Seriola dumerili constitue une activité relativement importante dans les principaux ports des côtes tunisiennes. En effet, elle est capturée aussi bien dans les régions Nord, Est que Sud du pays par une multitude d engins de pêche. Par ailleurs, la production de la sériole couronnée en Méditerranée et en Mer Noire est, sans cesse, en augmentation au cours de ces dernières années. La Tunisie est l un des premiers pays producteurs de la sériole couronnée en Méditerranée avec la Syrie, la Croatie et Chypre. Aussi bien à travers le monde qu au niveau de la Méditerranée, ce poisson a fait l objet de plusieurs études de recherche. Les plus récentes sont ceux de Thompson et al. (1999) qui ont étudié l âge, la croissance et la distribution de la sériole Seriola dumerili, vivant au Nord du golfe de Mexique. D autres études ont été réalisées par ANDALORO F. (1993) ; GARCIA A. et DIAZ M. V. (1994); GUERBEJ, H. et al. (22); MARINO G et al. (1996).

43 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Durant la période allant de 1993 à 22, les débarquements tunisiens de cette espèce ont connu des fluctuations importantes Annuaires statistiques de la DGPA). En effet, des variations annuelle, mensuelle et régionale ont été enregistrées. Dans ce qui suit nous avons, en effet, l occasion de détailler, aussi bien, les techniques de pêche de la sériole Seriola dumerili, l évolution des ses débarquements par type de flottilles ainsi que sa structure démographique. MATÉRIEL ET MÉTHODES Les données concernant la production de sériole couronnée en Tunisie ont été acquises à partir des bilans mensuels des statistiques de la production disponibles à la Direction Générale de Pêche et de l Aquaculture (D.G.P.A). Ces données sont reparties sur une base de 1 ans ( ). Leur analyse a permis de suivre les débarquements annuels, et mensuels ainsi que importance des captures selon la région et par type de pêche. Dans le but de suivre l évolution mensuelle et saisonnière des tailles des captures de la sériole couronnée, nous avons effectué des échantillonnages basées sur des observations hebdomadaires, l échantillonnage a été réalisé sur un total de 591 individus débarqués entre septembre 22 et août 23 des tailles(lt) qui varient entre 14,7 à 169 cm, ces mensurations ont été réalisées dans les ports de pêche de Mahdia, Zarzis et essentiellement dans le port et le marché aux poissons de Sfax où les apports débarqués proviennent de la région du golfe de Gabès (Skhira, Kerkennah, Zarzis et Djerba) et le Sahel tunisien (Chebba et Mahdia). Sur le terrain, le poids des sérioles débarquées est estimé sur place. Les mensurations sont effectuées à l aide d un ichthyomètre à butée, muni d une règle graduée, au millimètre prés. Pour chaque poisson, nous avons mesuré la longueur totale (LT) ; de l extrémité du museau à celle du plus long rayon de la nageoire caudale. Nous avons tracé les histogrammes représentant les fréquences des différentes classes de taille, la taille considérée est la longueur totale (LT). RESULTATS ET DISSCUSION Les engins de pêche capturant la sériole couronnée Seriola dumerili utilisés par les pécheurs tunisiens sont nombreux. En effet, les individus de petite taille (inférieure à 5 mm de LT) sont essentiellement capturés par les filets droits (filets maillants, trémail), les charfias (sud), Dispositifs de Concentration des Poissons (DCP) ou " Jrid " (Est), les sennes et la palangre. Quant aux grands spécimens, ils sont pêchés par les sennes, la palangre ainsi que les madragues. En Tunisie, Les débarquements annuels et mensuels de la sériole ont enregistré des fluctuations importantes durant la décennie allant de 1993 jusqu au 22. En effet, les captures annuelles ont été multipliées par 3 en passant de 34 en 1993 à plus de 13 tonnes durant l année 22. Par ailleurs, la production a atteint son maximum en 21 avec 122 tonnes et un minimum d environ 2 tonnes en Par ailleurs, les débarquements nationaux de la sériole proviennent essentiellement de la pêche côtière. En effet, durant la période qui s étend de 1993 à 22, la production nationale moyenne de cette espèce par la pêche côtière a été évaluée à 69 tonnes/an soit en moyenne 87% de la production halieutique totale moyenne de la sériole (8 tonnes). Ainsi, cette espèce est capturée essentiellement par les engins de la pêche côtière et en moindre importance par la pêche au feu et la petite senne, les thoniers et les madragues. Cependant, elle est rarement pêchée par le chalut benthique et dans les lagunes (fig.1). Par ailleurs, il est important de noter que l analyse des fluctuations de la production annuelle débarquée durant a montré que celle-ci est inégalement repartie au niveau des trois régions de pêche (fig.2). Tunis ie 16 P(kg) Est(s ahel) Sud(Golfe de Gabès ) 12 Nor d 8 4 année Fig. 1: Evolution de la production mensuelle moyenne (en tonnes) de la pêche côtière de la sériole S.dumerili ( ) Fig. 2 : Variation annuelle moyenne de la production nationale de la sériole S.dumerili par région ( ) En effet, l essentiel des captures est concentré dans la région Nord du pays contribuant par environ la moitié de la production de la sériole tandis qu'on trouve une proportion assez faible dans la région Sud (19 %). Quant à la zone Est, elle occupe souvent le deuxième rang avec 32% des apports nationaux de l espèce. Distributions mensuelle et saisonnière des fréquences des tailles

44 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) L évolution mensuelles et saisonnières des tailles de capture de la sériole couronnée Seriola dumerili durant la période qui s étend de septembre 22 à août 23 dans la région du golfe de Gabès est présentée dans les figures 3a et 3b. D après les résultats obtenus et selon notre première analyse selon les mois, il s est avéré que les tailles mensuelles moyennes des échantillons de sérioles mesurées ont été reparties comme suit : -Durant le mois de septembre 22, les tailles des individus débarqués varient entre 21,5 et 4 cm avec une moyenne de 28,3 cm. Signalons que le nombre de spécimens mesurés est évalué à environ 35 individus. -Durant le mois suivant (octobre 22), le nombre mesuré était de 59 et nous avons remarqué un léger décalage à droite de la distribution des fréquences de tailles en comparaison avec le mois précédent. Ceci pourrait être dû essentiellement au phénomène de la croissance de l espèce. De plus, nous avons également constaté l apparition d individus de grandes tailles dans les captures. En effet, la taille maximale observée a une longueur totale de 11 cm. -Au mois de novembre de la même année, le décalage de la distribution devient de plus en plus net par rapport au deux mois précédents. La longueur totale moyenne a été estimée à 35,7 cm. De plus, nous avons également constaté une présence plus évidente des spécimens de grandes tailles dans les débarquements de la sériole pêchée au niveau des côtes tunisiennes. -Après cette première analyse, selon les mois, des distributions de fréquences de tailles des individus de sériole débarqués dans la région du golfe de Gabès, nous avons essayé de les regrouper selon les saisons. Cette analyse par saison des structures démographiques des échantillons de l espèce confirme ses mouvements de migration au niveau de nos côtes. En effet, il ressort des distributions saisonnières obtenues que : -En automne : Lors de cette saison, nous avons observé 26 classes de taille. Les classes de taille les plus pêchés sont ceux ayant une longueur totale comprise entre 22 et 4 cm. Nous constatons, de ce fait, que la majorité des individus capturés en automne sont totalement immatures avec quelques individus dont la taille peut dépasser 9cm (fig.3a.). - Durant les mois de décembre, janvier et février, l espèce a été peu échantillonnée du fait de leur rareté dans la zone d étude. En effet, pendant cette période, les débarquements de sériole ont connu une chute remarquable qui peut être liée, entre autre, aux conditions climatiques défavorables pour la pêche. C est ainsi que l échantillon récupéré n a pas permis de déterminer la structure démographique des captures de l espèce. Cependant, il est important à signaler que pendant ces trois mois, les grands spécimens ont totalement disparus. Par contre, au cours du mois de décembre, nous avons observé la capture de quelques juvéniles de petite taille (LT était inférieure à 25 cm), ce-ci pourrait être attribué au recrutement des juvéniles issus d autres pontes plus tardives, ayant lieu probablement en juillet août. Les individus observés au mois de janvier présentent une taille située entre 32 et 4cm. Au mois de mars 23, les tailles des individus débarqués varient essentiellement entre 31,5 et 43,5 avec une moyenne de 36,1 cm. Pendant le mois d avril de la même année, les tailles des individus débarqués varient entre 31,5 et 44 cm avec une longueur moyenne de 37,6 cm. Au mois de mai, la longueur moyenne des individus mesurés était de l ordre de 39 cm. Par ailleurs, vers la fin du mois, nous avons observé la réapparition des individus de grande taille surtout dans les régions de Djerba et Zarzis. Ce-ci pourrait bien expliquer l arrivage des premiers individus mâtures sur nos côtes en provenance de l Atlantique pour se préparer à la ponte estivale. Au printemps, les tailles des individus mesurés oscillent entre 31,5 cm et 148 cm. La distribution de la fréquence de taille obtenue durant cette saison est répartie en 1 classes de taille avec un noyau de captures constitué d individus dont la longueur totale est comprise entre 33 et 39 cm. Vers la fin du printemps, nous avons également constaté le débarquement de quelques individus matures indiquant le début de la période de reproduction de l espèce. Pendant le mois de juin, les tailles capturées varient essentiellement entre 38 et 169 cm. La distribution de fréquence de taille des sériole capturées pendant ce mois se caractérise par la présence de 17 classes de taille. Les tailles les plus fréquentes dans les débarquements dépassent 1 cm de longueur totale. C est ainsi que la majorité des individus capturés sont des spécimens matures qui commencent à coloniser les eaux tunisiennes pour se reproduire. -Durant le mois de juillet, les captures de sériole étaient relativement importantes et elles étaient, presque totalement, constituées d individus de grandes tailles. Il semble que c est la période idéale de rapprochement de la sériole des côtes pour se reproduire, facilitant ainsi leurs captures. Les longueurs totales des spécimens capturés dépassent aisément 13 cm et peuvent atteindre 169 cm. -Au mois d août, et d après les résultats obtenus, nous avons remarqué une nette diminution des spécimens de grande taille dans les débarquements. Cette diminution pourrait s expliquer par le retour des individus matures vers l Atlantique mettant fin à la période de ponte de l espèce. Par contre, nous avons constaté la capture des centaines de kilogrammes des individus de petite taille. La taille des individus débarqués était, essentiellement, comprise entre 15,5 et 26 cm soit une longueur moyenne de 2,5 cm. Ce-ci s explique par l apparition de nouveaux individus de petites tailles issus de ponte ayant lieu probablement en mai - juin. -En été, nous avons une distribution plus large constituée essentiellement d individus de petites tailles capturés a.

45 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) durant le mois d août (issus de la ponte de mai - juin) et des individus de grandes tailles (en pleine période de reproduction) capturés essentiellement en juin et juillet. En effet, la taille minimale des captures était de 5,5 cm alors que la taille maximale a atteint 169 cm (fig.3b.). b Fig. 3 : Evolution siasonnière des distributions de fréquences de tailles se la seriole Seriola dumerili dans le golfe de Gabès (automne et été) CONCLUSION Les opérations d échantillonnage que nous avons mené dans les plus importants points de débarquement de l espèce au niveau de la région sud du pays, nous a permis d avoir une première idée sur les structures démographiques des captures de la sériole selon les mois et les saisons. La pêche de la sériole Seriola dumerili en Tunisie cible, entre autres, les individus de petites tailles encore juvéniles. Cette pêche, fait l objet d une campagne qui s étend généralement du mois de mai au mois de décembre. Quant aux adultes, ils ne font pas l objet de pêche spécifique (à part une ou deux unités spécialisées dans la région de Zarzis). Des prises occasionnelles sont toutefois, réalisées à partir du mois de mai dans des zones plus profondes et par divers engins de pêche. D une façon générale, ce suivi des débarquements nous a également confirmé la modalité de migration de l espèce tout au long de nos côtes. En effet, il semble que l espèce arrive de l Atlantique vers nos côtes vers la fin du printemps (migration de grands individus) ; ces individus participent à la ponte pendant la période estivale et commencent à regagner les eaux atlantiques vers la fin de l été et le début de l automne. De ce fait, les débarquements des individus adultes dont la taille dépasse un mètre sont très importants au mois de juin et juillet. Par contre, la longueur totale de la grande majorité des individus capturés au mois d août et septembre n excèdent pas 4 cm, ce sont, en fait, des juvéniles issus de dernière ponte de mai en août. Enfin, il est important de noter que ce travail de suivi des débarquement n est qu un début d un travail futur régulier et approfondi. Nous envisageons de l étaler sur les autres régions de la Tunisie pour obtenir, à la fin, une structure démographique fiable annuelle ou par saison des captures de l espèce sur la totalité de nos côtes. Il est évident que ces structures, une fois établies, seront d une grande utilité pour évaluer le stock de la sériole et situer son état d exploitation. BIBLIOGRAPHIE Annuaires des statistiques des produits de la pêche en Tunisie 1 volumes ( ) - Direction Générale de Pêche et de l Aquaculture. ANDALORO F Biologica, distribuzione dello stock di ricciola, Seriola dumerili (Risso, 181) in basso tirreno e nei mari siciliani in relazione alla gestione della risorsae alle prodpettive in aquacoltura. Technical report prepared for the Italian Merch Navy Ministry, Rome. 235 p. GARCIA A. & M. V. DIAZ Culture of Seriola dumerili. Spain. pp: GUERBEJ H., BESBES R., ELOUER, A. & A. EL ABED, 22 - Diversification des poissons d élevage. Adaptation et croissance de deux carangidés : Seriola dumerili et Lichia glauca. 5èmes journées Tunisienne des Sciences de la mer. Ain Drahem, décembre 22. MARINO G., PORRELLO, S., ANDALORO, F., MASSARI, A. & A. MANDICH, Aspects of reproductive biology of the Mediterranean amberjack Seriola dumerili (Risso,181). Gonadal development. Italy. pp: THOMPSON A.B., BEASELY M. & C. A. WILSON, Age, distibution and growth of greater amberjack, Seriola dumerili, from the north_ central gulf of Mexico. Fish. Bull.97:

46 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) CONTRIBUTION À L ÉTUDE DE LA SEXUALITÉ DE LA SÉRIOLE COURONNÉE "Seriola dumerili" DES CÔTES TUNISIENNES SLEY A.*, JARBOUI O.*& BOUAIN A. ** * : Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (Centre de Sfax)- BP : Sfax. ** : Faculté des Sciences de Sfax BP : , Sfax sley_aida@yahoo.fr ; Othman.Jarboui@instm.rnrt.tn Résumé : La sériole "Seriola dumerili" (Famille : Carangidae) est une espèce à croissance rapide. Elle peut atteindre un poids de 8 kg pour une taille de deux mètres. Seriola dumerili est une espèce gonochorique. La différenciation sexuelle a été détectée très tôt. Elle est nettement apparue chez les juvéniles de la sériole vivant sur les côtes tunisiennes ayant une longueur standard (Lst) qui s étend entre 25 et 26 mm. Les gonades de 279 individus ont été observées microscopiquement, nous avons dénombré 18 individus de sexe indifférencié, 9 femelles et 81 mâles. Ce qui donne un taux de féminité de 53%. Cette dominance des femelles n est pas significative (c 2=,473). Abstract: The greater amberjack Seriola dumerili (Family : Carangidae) is a fast growth species. It can reach easily a weight of 8 kg with a total length of two meters. Seriola dumerili is a gonochoric species. The sexual differentiation has been detected very early. It appears distinctly in the juveniles of the Tunisian coast greater amberjack having a standard length (Lst) between 25 and 26 mm. The gonads of 279 individuals have been observed microscopically and we counted 18 individuals of undifferentiated sex, 9 females and 81 males. This result gives a rate of femininity of 53% and this dominance of females is not significant (c 2=,473). اعتمدنا في هذه الدراسة على عينة. م 2 كغ با لنسبة لسمكة طولها 8 من األسماك كبيرة الحجم حيث تبلغ Seriola dumerili " "" يعتبر سمك" الصفير تمحورت هذه الدراسة حول الحجم األدنى للتميز الجنسي لسمك "الصفير" المتواجد. مم 122 مم إلى 155 ) من LT( سمكة يمتد طولها الجملي 279 تعد. مم 26 و 25 للتفرقة بين الجنسين يتراوح بين Lst( ( و ق د دلت أهم النتائج أن الحجم األدنى. بسواحل البالد التونسية. و يعتبر هذا التميز الجنسي لدى هذا السمك مبكرا جدا بالمقارنة مع الحجم االقصى الذي يمكن أن تبلغه السمكة. % 53 أي نسبة أ ناث تقدر ب. ذكرا 81 أ نثى و 9, سمكة غير محددة الجنس 18 هذا و قد أدى الفحص المجهري للغدد التناسلية الى تعداد INTRODUCTION En Tunisie, la pêche de la sériole constitue une activité relativement importante au niveau des principaux ports des côtes tunisiennes. En effet, elle est capturée aussi bien dans les régions Nord, Est que Sud du pays par une multitude d engins de pêche (filets maillants, trémail, DCP (Jrid), madrague, palangre, sennes, ). Cependant, très peu d études scientifiques se sont intéressées aux différents aspects biologique et démographique de l espèce. Nous essayons, par ce travail, d apporter plus d informations sur l ecobiologie de la sériole particulièrement sur sa sexualité et sa reproduction. Enfin, il est important de signaler que ce travail entre dans le cadre général de la réalisation du Projet de recherche DORAD 24 et du projet ESSATEL, menés par le laboratoire des Ressources Marines Vivantes de l INSTM.. MATERIEL ET METHODES L étude a concerné 279 spécimens dont la longueur totale a été comprise entre 155 et 148 mm. Pour chaque individu, nous avons relevé la masse avant et après éviscération ainsi que les différentes longueurs. Les fragments des gonades pris à l état frais destinés à l étude histologique sont fixés au Bouin alcoolique pendant 48 heures. Après fixation, ces fragments sont préparés à l inclusion à la paraffine par déshydratation dans l alcool à degrés croissant (95 et 1 ). Après la mise en bloc final dans la paraffine, des coupes de 5µm d épaisseur ont été réalisées et colorées au trichrome de Masson modifié qui s harmonise bien au Bouin alcoolique et permet une étude des structures internes des tissus gonadiques. Les observations microscopiques ont été réalisées à l aide d un système d analyse d image composé par : une loupe (Leica), une camera (Sony CCD), un moniteur (Sony Triton), un logiciel performant d analyse d image" Optimas, version 6,5". La détermination des variations des proportions numériques des sexes permet de renseigner sur la biologie, en particulier sur l inversion sexuelle et sur la croissance différentielle des sexes. Ces variations ont été, respectivement, exprimées en pourcentage des mâles :

47 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Taux de masculinité : % Mâles = % M %M M x 1 M F M : nombre des mâles F : nombre des femelles Nous avons analysé les variations de ces taux en fonction du temps et en fonction de la taille. Nos résultats ont été testés par un test 2 dont la formule générale est la suivante : N : nombre observé Nt : nombre théorique RESULTATS ET DISCUSIONtific L observation microscopique nous a permis de discerner les mâles des femelles. Aucun cas d hermaphrodisme n a été relevé. Ainsi la sériole couronnée Seriola dumerili est une espèce gonochorique (planche 1 et 2). De même, Yamamotto (1969) a trouvé le même résultat sur Seriola dumerili des côtes japonaises. Chez les femelles, l ovaire est constitué de plusieurs lobules ovariens séparés par la lumière. Ces lobules logent des ovogonies et des ovocytes en différentes étapes de la maturation laissant échapper entre eux des petites aires du stroma ovarien et des sections de vaisseaux sanguins (planche 1). Chez les mâles, les testicules sont constitués de capillaires sanguins et de nombreux tubes séminifères remplis de spermatogonies et de spermatocytes. La lumière occupe le milieu des gonades (planche 2). L étude histologique effectuée a démontré que Seriola dumerili présente une phase d indifférenciation sexuelle. En effet, la différenciation sexuelle est nettement apparue chez des juvéniles ayant une longueur standard (Lst) comprise entre 25 et 26 mm. A une taille inférieure, les sexes sont indifférenciés. La plus petite femelle observée a une longueur standard égale à 258 mm correspondant à une longueur totale de 345 mm soit une longueur à la fourche de 294 mm (planche 1d). C est un individu immature. En effet, la coupe histologique de l ovaire montre la présence des ovogonies des ovocytes prèvitellogéniques au stade I et II marquant ainsi l absence des ovocytes vitellogéniques. Le plus petit mâle observé présente une longueur standard égale à 255mm correspondant à une longueur totale de 342 mm et une longueur à la fourche de 291mm (planche 2a). Ainsi, la différenciation sexuelle se situe à une classe de taille de 25 à 26 mm puisque au-delà de cette longueur la distinction du sexe est possible. Il faut noter que chez les juvéniles de la sériole peuplant l archipel des Eolies (Italie), la différenciation de sexe est nette pour une longueur standard comprise entre 24 et 255 mm correspondant à 4 au 5 mois d âge (Marino et al., 1994). La période pendant laquelle les gonades persistent indifférenciées ne dépasse pas le onzième mois selon Micale et al. (1993). Cette période d indifférenciation sexuelle qui dépasse une année chez les autres téléostéens (Moiseera et al. 1998) n a pas été signalée chez la sériole couronnée. En effet, bien que la maturité sexuelle n est atteinte qu à l âge de 4 à 5 ans, la différenciation sexuelle a été détectée très tôt (4 à 5 mois après l éclosion) (Marino et al., 1994). a. Femelle immature ; LT = 391 mm ; LF = 335 mm ; Lst = 296 mm Mt : 725 g ; (G: x 1) b. Femelle immature ; LT = 357mm ; LF = 325 mm ; Lst = 289 mm Mt : 57 g ; (G : x 2) c. Femelle âgée mature ; LT= 1133 mm ; LF =15 mm ; Lst = 95 mm Mt =11919 g ; Mev =125 g (G: x 4)

48 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) d. Femelle immature LT=345 mm ; LF = 294 mm ; Lst = 258 mm ; Mt = 455 g ; Mev = 41,5 g (G : x1) Planche1: Identification du sexe et différenciation sexuelle chez la femelle de Seriola dumerili des côtes tunisiennes Lu Ts Sg et Sp a. Mâle immature : LT= 355 mm ; LF = 342 mm ; Lst = 255 mm ; Mt = 495,5 g ; Mev = 35,5 g) ; Lu : Lumière ; Sg : Spermatogonies ; Sp : Spermatocytes. Ts : tube séminifère (G : x 2) b. Mâle immature : LT= 663 mm ; LF = 577 mm ; Lst = 515 mm ; Mt = 361 ; Mev = 2887g (G : x 2) La détermination du sexe chez Seriola dumerili Planche2 : Identification du sexe et différenciation sexuelle chez les mâles de n a pu Seriola dumerili des côtes tunisiennes être réalisée que par l histologie. Sur 279 individus analysés, nous avons dénombré 18 individus de sexe indifférencié, 9 femelles et 81 mâles ce qui donne un taux de féminité de 53%. Cette dominance des femelles n est pas significative. En effet, 2 calculé était de l ordre de,473 ne dépasse pas la valeur limite du paramètre théorique (3,84) (pour un seuil de sécurité de 95%). Par ailleurs, les variations des proportions des deux sexes en fonction des tailles (tableau I) et des saisons (tableau II) ne montrent pas une différence significative entre le taux théorique (5%) et le taux observé sauf pour la classe de taille où Lst dépasse 3 mm (pendant l hiver). Nous ne pouvons pas avancer une interprétation plausible, à ce propos car l effectif de l échantillon était faible. Nous essaierons, par conséquent d étudier ce thème sur un échantillon plus grand dans nos futures recherches. Par ailleurs, la sex-ratio des juvéniles capturés pendant la période de ponte à partir du canal du Sicile (Italie) est estimé à 1 : 1 (Micale et al. (1993)). Tableau I : Variations des proportions des sexes en fonction de la taille Classe de taille (Lst) (mm) Lst > 3 T Femelles n Mâles % 62, ,18 7,6 52,63 n % , ,81 29,4 47,36 2 1,81 3,92,58 8,64,47 Tableau II: Variations des proportions des sexes en fonction des saisons

49 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Saison N femelles N mâles Totaux Femelles% Mâles% 2 Printemps ,58 55,42 1,33 Eté ,8 Automne ,78 39,22 2,42 Hiver ,71 74,29 6,27 CONCLUSION Les résultats de l étude de la reproduction de la sériole des côtes tunisiennes obtenus dans ce travail ont montré que cette espèce est gonochorique. Par ailleurs, le sexe de l espèce n est pas identifiable par observation macroscopique essentiellement chez les juvéniles immature et même, parfois, chez les individus matures en dehors de la période de ponte. Cependant, il serait reconnaissable chez les spécimens ayant une taille plus grande notamment chez les individus matures pendant la période de reproduction. Bien que la maturité sexuelle n est atteinte qu à l âge de 4 à 5 ans (Marino et al.1994), la différenciation sexuelle chez la sériole des côtes tunisiennes est très précoce et elle peut se situer à une classe de taille qui s étend généralement entre 25 à 26mm. BIBLIOGRAPHIE FISCHER W., BAUCHOT M. L. & M. SCHNEIDER, Fiches FAO d'identification des espèces pour les besoins de la pêche. Rév. 1. Méditerranée et Mer Noire, Zone de pêche 37, II: vertébrés MARINO G., MANDICH A., MASSARI A., ANDALORO F., PORRELLO S., FINOIA, M.G., & F. CEVASCO, Aspects of reproductive biology of Mediterranean amberjack (Seriola dumerili Risso) during the Spawing period. J. Appl. Ichthyol.1: MICALE V., GENOVESA L., GRECO S. & F. PERDICHIZZI, Aspect of the reproductive biology of the amberjack Seriola dumerili ( Risso 181 ). In from disocovery to commercialization. Carrillo, M. et al. (eds). World aquaculture 93. European Aquaculture Society. Special Publication N : 19.Ostende, Belgium. p:413. MOISEERA E.B., MOGIL NAYA, A.N. & I. PISARESVSKAYA, Gonadal development of the black sea mullet, liza aurata, during early life- history stages.vopr.ikhtiol., 5: YAMAMOTO T Sex differenciation. in fish physiology. Hoar, W.S. and Randall, D.J (eds). Academic Press, pp:

50 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Contribution à l étude de la biologie de la crevette mouchetée Metapenaeus monoceros dans le golfe de Gabès (Tunisie) BEN ABDALLAH O.*, JARBOUI J.* & MISSAOUI H.** * Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (INSTM Sfax) ** Institut Supérieur de la Pêche et d Aquaculture (Bizerte) olfa-ben-abdallah@lycos.com Résumé : Depuis le début des années 9, aussi bien les scientifiques que les pêcheurs du golfe de Gabès ont constaté dans les captures démersales, la présence d une nouvelle espèce de crevette. Il s agit, en fait, de la crevette mouchetée Metapenaeus monoceros originaire de la Mer Rouge et qui est introduite en Méditerranée à travers le canal de Suez. Le présent travail n est, en fait, qu une contribution à l étude de la reproduction de cette espèce dans la région du golfe de Gabès. Les premiers résultats ont montré que la ponte de la crevette mouchetée Metapenaeus monoceros est située en été et que cette espèce atteint sa première maturité sexuelle à une taille de 11,3 cm. Mots clés : Crustacés, Crevette mouchetée Metapenaeus monoceros, golfe de Gabès, période de ponte, maturité sexuelle. Abstract: Since the beginning of years 9, as well the scientists as the fishermen have noted the presence of a new species of shrimp in the catches of fishing fleets. This shrimp is Metapenaeus monoceros, an alien species native of the Red Sea and which is introduced in Mediterranean through the channel of Suez. In this study we give some information about the spawning period and the sexual maturity of this species. The obtained results show that M. monoceros spawns mainly in the summer and reaches the first sexual maturity at the size of 11.3 cm. Key-words: Crustaceans, speckled shrimps Metapenaeus monoceros, gulf of Gabes, spawning period, sexual maturity. ملخص ذا MM ه Metapenaeus monoceros. بري األبيض MM ابس وهو القم MM ريات بجهة خليج ق MM وع جديد من القش MM زال ن MM ارة ان MM منذ التسعينات الحظ الباحثون والبح. دخل البحر المتوسط عبر قنال السويس M أصيل البحر األحمر النوع ذا MM اث ه MM عليها أن إن M ائج المتحصل MM ولقد بينت النت. ريات MM وع من القش MM ذا الن MM اثر له MM ائص التك MM بعض خص M ذه الدراسة يتمثل في معرفة MM دف الرئيسي من ه MM إن اله. صم 11.3 وأنها تبلغ النضج الجنسي عندما يبلغ طولها القمبري تبيض خالل فصل الصيف. النضج الجنسي فترة التكاثر خليج قابس القمبري األبيض القشريات : كلمات مفاتيح INTRODUCTION Les crustacés, particulièrement les crevettes, sont les espèces les plus recherchées par les unités de pêche de la région du Golfe de Gabès. En effet, la crevette royale Penaeus kerathurus a été, depuis longtemps, appréciée par les pêcheurs de cette région à cause de sa haute valeur économique (Ben Mariem, 1996). Depuis 1993, une nouvelle espèce de crevette, Metapenaeus monoceros, figurait dans les apports des chalutiers ainsi que des unités de la pêche côtière. Les pêcheurs de la région l ont communément appelée "Maklouba" ou "Bitha" (Missaoui et al. (1995); Missaoui et Zaouali (1995); Zaouali (1993)). Rappelons aussi que cette espèce, originaire de la mer rouge, est introduite en Méditerranée à travers le canal de Suez (Galil et al., 22) et elle est devenue actuellement assez fréquente dans les débarquements de la pêche démersale du golfe de Gabès. Rares sont les travaux scientifiques qui se sont interressés à l étude biologique et dynamique de cette espèce dans le golfe. En effet, seuls ceux de Missaoui et al. (1995) et Ben Abdallah et al. (23) ont étudié certains aspects liés surtout à l exploitation de l espèce et ses caractères biométriques. Nous essayons dans ce travail d élucider donc, pour la première fois, les paramètres de sa reproduction, particulièrement ceux de la période de ponte et de la maturité sexuelle de la crevette mouchetée Metapenaeus monoceros dans le golfe de Gabès. MATÉRIEL ET MÉTHODES Cette étude a été effectuée dans la région du golfe de Gabès et a porté donc sur certains aspects de la reproduction de la crevette mouchetée, d origine indo-pacifique, Metapenaeus monoceros. Le matériel biologique sur lequel cette étude a été menée provient des opérations d échantillonnage aléatoires et régulières réalisées sur les apports des unités de pêche côtière et chalutière dans les ports de Sfax, Skhira et Mahrès. Dans ce travail nous nous sommes intéressés essentiellement à la détermination de la période de ponte de cette espèce et à l estimation de la taille de la première maturité sexuelle. La taille à la première maturité sexuelle des crustacés est étudiée afin de préciser, entre autre, la taille minimale d exploitation commerciale (Jewet et al., 1985). De plus, la connaissance de la saison de ponte et de sa durée chez une crevette est importante dans l aménagement des pêcheries (Chabanne, 1987). Cependant, les données obtenues à partir des différentes études doivent être considérées avec précaution car les résultats sont largement influencés par la taille

51 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) et la composition des échantillons (Dall et al., 199 ; Sobrino et Garcia, 1994 ; Mori et al., 2). Les divergences entre certaines valeurs peuvent être expliquées également par la différence de méthodologies appliquées (Dall et al., 199). Pour la détermination de la saison de ponte chez la crevette mouchetée M. monceros, nous avons utilisé, comme critère, le pourcentage des femelles fécondées. Nous avons alors étudié la variation de ce paramètre au cours du temps. La période de ponte déterminée sera plutôt la période correspondante au maximum de fécondation. Par ailleurs, nous avons essayé de déterminer la taille de première maturité sexuelle en se basant sur le critère présence de spermatophores chez les femelles, adopté par Ben Mariem (1998) pour la crevette royale Penaeus kerathurus. Pour l ensemble des échantillons, le traitement a été fait par sexe. Les femelles identifiées ont été mises à part pour nous servir dans cette étude. La présence de spermatophores ainsi que l observation des ovaires bien visibles sur la partie dorsale de la femelle, aisément reconnaissables sans moyens optiques particuliers, permettent de distinguer facilement les femelles fécondées. La détermination de la taille LT (longueur totale) de première maturité a été réalisée en ajustant selon la méthode des moindres carrés, la proportion des femelles fécondées en fonction de la taille selon une fonction logistique de la forme : : Proportion des femelles fécondées : Longueur totale correspondant à 5% d individus matures : Constante L application du test statistique 2 nous a permis de tester le degré de fiabilité des résultats obtenus. Ce teste s écrit de la façon suivante : : Proportion des matures observée : Proportion théorique : Nombre de classes de taille RÉSULTATS ET DISCUSSION Nos opérations d échantillonnage nous ont permis de suivre la variation du pourcentage des femelles fécondées en fonction du temps et de déterminer donc la période de ponte. Les résultats obtenus ont montré la présence d une période de ponte estivale située entre juin et août. Cependant, nous pouvons noter l éventualité d une deuxième période de ponte hivernale de moindre importance (figure 1). 7 6 % fécondité juin4 juil-4 ao ût4 sept4 o ct4 no v4 déc4 janv5 févr- mars5 5 Dates Fig.1 : Variation du taux de fécondation de M. monoceros dans le golfe de Gabès (juin 24-mars 25) Il est important de noter que durant le mois de janvier, nous n avons pas pu effectuer d échantillonnage à cause de l absence de la crevette mouchetée au niveau des captures des unités de pêche. L étude de la maturité sexuelle chez Metapenaeus monoceros dans le golfe de Gabès, durant sa période de ponte, a montré que cette espèce atteint la première maturité sexuelle pour une longueur totale de 11,3 cm ±,24 (figure 2). Toutefois, nous avons calculé les longueurs L25 et L75 correspondant respectivement à 25% et 75% d individus matures et qui sont les suivantes : L25 = 9,8 cm

52 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) L75 = 12,8 cm La valeur 2cal=,14 est largement inférieure à 2 th = 15,5 ce qui montre qu il n y a pas de différence significative au seuil de 5%. Fig. 2 : Courbe de l évolution de la maturité sexuelle selon la taille de M. monoceros dans le golfe de Gabès Par ailleurs, il faut noter que Ben Abdallah et al. (23) ont étudié la sex-ratio de M. monoceros dans le golfe de Gabès et ont montré que les femelles sont plus nombreuses que les mâles. Par ailleurs, la variation de ce paramètre selon la taille a montré essentiellement une dominance significative des femelles pour les classes de taille les plus importantes. Selon ces auteurs, ce dimorphisme sexuel pourrait s expliquer par un taux de croissance plus élevé chez les femelles de crevettes que chez les mâles. CONCLUSION L arrivée de la crevette blanche Metapenaeus monoceros peut être considérée comme étant l une des plus importantes parmi les migrations lesseptiennes des crustacés ayant affecté le golfe de Gabès. En effet, cette espèce a pu s adapter aux conditions climatiques et environnementales du golfe de Gabès où elle se reproduit normalement depuis Le calcul du pourcentage des femelles fécondées de Metapenaeus monoceros et l étude de sa variation au cours du temps a montré que la ponte a lieu essentiellement en été. La taille de première maturité sexuelle a été estimée, pour cette espèce, à 11,3 cm. Ces résultats ne sont que des données préliminaires et qui doivent être appuyées, entre autre, par une étude histologique. BIBLIOGRAPHIE BEN ABDALLAH O., JARBOUI O., MISSAOUI H. & N. BEN HADJ HAMIDA, 23 Croissance relative, sexratio et exploitation de la crevette blanche Metapenaeus monoceros (Fabricius, 1798) du golfe de Gabès (Tunisie). Bull. Inst. Natn. Scient. Tech. Mer Salammbô ; Vol. 3 : BEN MARIEM S., 1993 Taille de première maturité et période de ponte de Penaeus kerathurus (Decapoda, Penaeoidea) dans le golfe de Gabès, Tunisie. Crustaceana 65 (1) : BEN MARIEM S., 1996 Mortalités (F et M) et analyse des rendements par recrue de Penaeus kerathurus (Forskål, 1775) du golfe de Gabès, Tunisie. Cahiers Options Méditerranéennes, vol. 35 : CHABANNE J., 1987 Le peuplement des fonds durs et sableux du plateau continental sénégambien. Etudes et thèses. Edition de l OSTROM, 355 p. DALL W., HILL B.J., ROTHLIBERG P.C. & D.J. STAPLES, 199 The biology of the Penaeidae. In Blaxter J.H. S. and Southward A.J. (Eds), Marine biology. Vol. 27. Academic press, New York, 489 p. GALIL B., FROGLIA C., & P. NOËL, 22 - CIESM Atlas of Exotic Species in the Mediterranean. Vol. 2. Crustaceans: decapods and stomatops. [F. Briand, Ed.]. CIESM Publishers, Monaco. 192 pages. JEWETT S.C., SOLAN N.A. & D.A. SOMERTON, Size at sexual maturity and fecundity of the FjordDwelling golden King crab Lithodes aequispina Benedict from Northern British Columbia. J. Crust. Biol., 5 : MISSAOUI H., JARBOUI O., GHORBEL M., ZAOUALI J., JABEUR Ch., & S. SUISSI, Sur la présence de nouvelles espèces de crustacés décapodes dans le golfe de Gabès (Tunisie). Bull. Inst. Natn. Scient. Tech. Mer Salammbô ; Vol. 22. MISSAOUI H. & J. ZAOUALI, Apparition de nouveaux Crustacés dans les pêches crevettières du golfe de Gabès, Tunisie. Mar. Life, 5 (2) : MORI M., SBRANA M. & S. DE RANIERI, 2 Reproductive biology of female Parapenaeus longirostris (Crustacea, Decapoda, Penaeidae) in northern Tyrrhenian Sea (Western Mediterrnean). Atti. Soc. Tosc. Sci. Nat. Mem. Serie B, 17: 1-6.

53 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) SOBRINO I. & T. GARCIA, 1994 Biology and fishery of the deep water Rose shrimp, Parapenaeus longirostris (Lucas, (1846) from the Atlantic Moroccan coast. Sci. Mar. Medit. 3 (1): ZAOUALI J., Les peuplements benthiques de la petite Syrte, golfe de Gabès - Tunisie. Résultats de la campagne de prospection du mois de juillet 199. Etude préliminaire : biocénoses et thanatocénoses récentes. Mar. Life vol 3 (1-2): 47-6.

54 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) État du débarquement du poisson guitare fouisseur Rhinobatus cemiculus dans le golfe de Gabès ENAJJAR S.*, BRADAI M.N.* & BOUAIN A.** yahoo.fr ; mednejmeddine.bradai@instm.rnrt.tn * Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (Centre de Sfax) BP Sfax. ** Faculté des Sciences de Sfax. BP Sfax. Résumé : Rhinobatos cemiculus est une espèce à affinité atlanto-méditerraneénne préférant les eaux tempérées chaudes. Elle est communément pêchée en Tunisie et notamment dans le golfe de Gabès principalement au chalut benthique à Sfax et au filet maillant appelé "Garracia" à Zarzis. Les débarquements sont relativement importants durant toute l'année. Notre échantillon a porté sur 312 spécimens de longueur totale (LT) variant de 39 à 22 mm provenant des deux principaux ports du golfe de Gabès: le port de Sfax et celui de Zarzis. Les tailles des poissons guitare fouisseur débarqués dans le port de Sfax varient entre 39 et 171 mm avec une moyenne de 737 mm. Toutefois, 82% de ces spécimens sont immatures. Alors que les tailles des spécimens débarqués dans le port de Zarzis varient de 54 à 22 mm avec une moyenne 1252 mm. Seulement 18,5% des spécimens débarqués n'ont pas encore atteint la taille de première maturité sexuelle. Les quantités et les tailles de cette espèce varient avec l'engin utilisé et les saisons. Abstract: The Blakchin guitarfish is a common fish found in temperate waters a long the Tunisian coast and notably in Gabes gulf. Landing is relatively important during all year in Sfax harbour by trawls and during spring and summer in Zarzis by "Garracia". 312 fishes (LT vary between 39 and 22 mm), were collected from two harbours of Gabes gulf: Sfax and Zarzis to examinate the quality of the disembarkment of Rhinobatos cemiculus. The total length of this species in Sfax harbour vary between 39 et 171 mm, however, 82 % of these specimens are immature. At Zarzis, the common size landed vary between 54 and 22 mm TL, only 18,5% of specimens have not reached the size of sexual maturity. الملخص اعتمدنا في هذه الدراسة الخاصة بحالة استغالل هذا. يعتبر[ سمك المحراث من األسماك الشائعة علي السواحل التونسية و خاصة منها خليج قابس. صفاقس و جرجيس : مم متأتية من أكبر مواني خليج قابس 22 إلى 39 سمكة يمتد طولها من 312 النوع من السمك على من هذه األسماك غير ناضجة %82 كما تجدر اإلشارة إلي أن.737 مم مع معدل 171 و 39 تتراوح أحجام األسماك المنزلة بميناء صفاقس بين منها لم تبلغ بعد طول النضج %18,5 مم 1252 مم مع معدل 22 و 54 يتراوح طول هذا النوع من السمك المنزل بميناء[ جرجيس بين. جنسيا. تتغير الكميات و األطوال حسب نوعية الشباك و الفصول. الجنسي INTRODUCTION Rhinobatos cemiculus est une espèce à affinité atlanto-méditerranéenne qui préfère les eaux tempérées chaudes (Fredj et Maurin, 1987). C est une espèce benthique de faible profondeur qui fréquente les sables vaseux, les vases et les herbiers littoraux. Le poisson guitare fouisseur est commun en Tunisie. Son exploitation est plus importante dans le golfe de Gabès où il est débarqué en grandes quantités au printemps et en été dans le port de Zarzis et accidentellement par les chalutiers dans le port de Sfax durant toute l année. Les caractères biologiques de cette espèce (maturité sexuelle tardive, croissance lente et faible fécondité) la rendent sensible à l exploitation. Dans ce travail, nous présentons quelques données sur la structure des débarquements de cette espèce afin d'étudier l impact des différentes techniques de pêche sur le stock. MATERIEL ET METHODES L étude a concerné 312 poissons de longueur totale (LT) comprise entre 39 et 22 mm provenant du golfe de Gabès, de 21 à 24. Les débarquements proviennent principalement du «Garracia», dans le port de Zarzis et secondairement des chalutiers rattachés au port de Sfax. Le «Garracia» consiste en un filet maillant dont les mailles mesurent 16 cm de côté, il est utilisé spécifiquement pour la pêche des Rhinobatidae et également des requins et ceci durant le printemps et l été. La structure des débarquements de Rh. Cemiculus a été analysée en fonction des engins de pêche utilisés, les sexes et les saisons. RESULTATS ET DISCUSSIONS Notre échantillonnage montre, chez cette espèce vivipare aplacentaire, que les femelles atteignent des tailles plus importantes que les mâles ; la plus grande femelle observée mesure 22 mm, alors que la longueur totale du plus

55 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) grand mâle est de 18 mm. Ce dimorphisme est lié, en effet, à la nature de la reproduction chez les Elasmobranches (Mellinger, 1989). 3 % 3 Eté (f) TPM Eté (m) % TPM LT(mm) LT(mm) % 12 TPM Printemps (f) 3 % TPM Printemps (m) LT (mm) LT (mm) Figure 1 : Structure de débarquement de Rhinobatos cemiculus dans le port de Zarzis m: Mâle ; f: femelle ; TPM : taille de première maturité sexuelle. La structure des débarquements est illustrée par les figures 1 à 3. L examen de ces figures montre que le filet maillant «Garracia» ramène principalement des individus adultes, des mâles matures ou des femelles gestantes portant des embryons ou des foetus à terme avec des ovaires garnis d ovocytes prêts à l ovulation. Par ailleurs, les tailles les plus communes sont situées entre 1 et 15 mm de longueur totale (Fig. 1). Il faut noter que les tailles de première maturité sexuelle (TPM) sont de 1 et 11 mm LT respectivement chez les mâles et les femelles de cette espèce (Capapé et Zaouali, 1981). Les Rhinobatidae sont des poissons vivipares aplacentaires dont la vitellogenèse et la gestation sont concomitantes. Par ailleurs, la période d utilisation de cet engin coïncide avec la période de rapprochement des femelles des côtes pour la mise bas. L'étude de la variation des structures des débarquements du poisson guitare fouisseur en fonction du sexe ne montre pas de variation remarquable.

56 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) 4 % Automne 4 Hiver % TPM TPM LT (mm)1 LT (mm) 2 Printemps2 % % TPM TPM LT (mm)5 Ete LT (mm) Figure 2 : Structure de débarquement de Rhinobatos cemiculus femelles dans le port de Sfax Figure 2 : Structure de débarquement de Rhinobatos cemiculus femelles dans le port de Sfax TPM : taille de la première maturité sexuelle. Les spécimens débarqués par le chalut benthique dans le port de Sfax en automne et en hiver sont en majorité des individus immatures (Fig. 2 et 3). Les tailles les plus communes chez les mâles ainsi que les femelles se situent entre 7 et 9 mm LT. Par ailleurs, 87% de ces individus n'ont pas atteint la taille de la première maturité sexuelle. Cela pourrait s expliquer par une ségrégation en fonction de la taille : les poissons guitares fouisseurs adultes et immatures ne fréquentent pas les mêmes biotopes. Au printemps, 5 % des spécimens pêchés sont matures (Fig. 2). Les tailles communes varient entre 1 et 14 mm LT. C'est la saison de rapprochement des femelles gestantes des côtes pour se préparer à la mise bas. De même durant cette période les chalutiers fréquentent les faibles profondeurs puisque le golfe est ouvert pour la campagne de la crevette.

57 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) 3 % TPM Automne 25 Hiver % TPM LT (mm) 15 5 Printemps2 % TPM 15 1 LT (mm) Eté % TPM LT (mm) LT(mm) Figure 3 : Structure de débarquement de Rhinobatos cemiculus mâles dans le port de Sfax TPM : taille de première maturité sexuelle. L étude comparative des structures de débarquement du poisson guitare fouisseur dans le port de Sfax et celui de Zarzis permet de montrer que les tailles moyennes débarquées (LT) sont respectivement de 737 et 1252 mm. De même, on constate qu en moyenne 82% des spécimens pêchés par les chaluts dans le port de Sfax sont immatures alors que seulement 18,5% du totale du débarquement par «Garracia» à Zarzis le sont (fig. 1,2 et 3). CONCLUSION L analyse des structures de débarquement du poisson guitare fouisseur dans le golfe de Gabès montre que : -d importantes quantités de cette espèce débarquées par le chalut sont de petites tailles n ayant pas atteint la taille de première maturité sexuelle; -les spécimens débarqués par le filet maillant «Garracia» sont en majorité des femelles grainées. Cet engin bien qu il soit spécifique aux poissons guitares, pourrait porter préjudice à la population des Rhinobatidae; -le golfe de Gabès pourrait être une nursery pour cette espèce et pour d'autres Elasmobranches puisqu'il constitue un milieu de parturition. Pour la protection de ce stock très fragile, des études de dynamique des populations s avèrent nécessaires. BIBLIOGRAPHIE CAPAPÉ C., & J. ZAOUALI, Note sur la taille de la première maturité sexuelle de Rhinobathos rhinobathos (Linnaeus, 1758) et Rhinobathos cemiculus (Geoffrey Saint-Hilaire, 1817) des côtes tunisiennes. Archs. Inst. Pasteur Tunisie, 58 (1 2) : FREDJ G., & C. MAURIN, Les poissons dans les banques de données Medifaune. Application à l étude des caractéristiques de la faune ichtyologique méditerranéenne. Cybium, 11 (3) : MELLINGER J., Reproduction et développement des Chondrichtyens. Océanis, 15 (3) :

58 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Contribution à l étude du régime alimentaire du corb méditerranéen Sciaena umbra dans le golfe de Gabès REBAI R ²., OUANNES-GHORBEL A.1., O JARBOUI1 & A BOUAIN² 1 : INSTM, Centre de Sfax, B.P 135, 318 Sfax, Tunisie. amira.ouannes@instm.rnrt.tn 2 : Faculté des Sciences de Sfax, 328 Sfax, Tunisie. Résumé : Le corb Sciaena umbra est le poisson le plus abondant de la famille des Sciaenidaes dans le golfe de Gabès. Dans ce travail, nous essayons d'analyser le régime alimentaire de ce poisson durant la saison estivale allant de juin jusqu'au mois d'août sur les côtes du golfe de Gabès. Pour cette étude nous avons utilisé 213 individus de longueurs totales comprises entre 48,8 cm et 13,2 cm. Les résultats obtenus montrent que les proies préférentielles sont les crustacés, alors que les mollusques, les annélides, les poissons, les bryozoaires et d'autres invertébrés benthiques sont ingérés accessoirement par ce poisson. Abstract : Most Sciaena umbra is the more abundant fish among the others species of Sciaenidae family in the Gabes gulf. During the period from juin to august, feeding habits of the Sciaena umbra where investigated by analyzing stomach contents of 213 specimens (48,8 13,2 cm total length) caught from the Gabes gulf coasts. The obtained results show that the preferential preys of this fish are crustaceans, mollusks, annelids, fishes, bryozoaires and small benthic invertebrates are eaten but in much smaller amounts. : الملخص حاولن[ا وفي ه[ذا العم[ل. من األسماك األكثر انتش[ارا في خليج ق[ايس وه[و ينتمي إلى عائل[ة س[مك الغ[راب Sciaena umbra سمك الصيفي الممت د من شهر جوان إلى شهر أوت اعتمادا على عي نات من س[[واحل السمك خالل الفصل دراسة الن ظام الغذائي لهذا الن وع من الحظن[[ا في هﺫه الدراس[[ة. ص[[م 8 [,48 صم و 2 [,13 بين. س[[مكة[ ت[[تراوح أﻄوالها 213 خليج قايس بلغ عددها أن القش[[ري ات تع[ د الغ[[ذاء سرطان البحر والعلقيات في حين تعتبر بقي ة األنواع غذاءا نادرا له[[ذا الن [[وع المفضل لسمك الغراب و تتمث ل باألساس في جراد البحر. السمك من INTRODUCTION Le corb méditerranéen Sciaena umbra est le poisson le plus abondant de la famille des Sciaenidae sur les côtes tunisiennes et notamment celles du golfe de Gabès. Dans ce travail, nous essayons d analyser le régime alimentaire de ce poisson, actuellement considéré menacé d'extinction (BRADAI, 2) de point de vue qualitative et quantitative durant la saison estivale sur les côtes du golfe de Gabès. MATÉRIEL ET MÉTHODES L étude du régime alimentaire a été effectuée sur 213 individus de longueurs totales comprises entre 13,2 cm et 48,8 cm et de poids total compris entre 26,83 g et 1563,42 g. Pour chaque poisson, nous notons le sexe puis nous déterminons le poids total et le poids éviscéré en gramme. Les proies des estomacs pleins ont été identifiées à l œil nu et parfois par une loupe binoculaire, puis elles sont comptées et pesées. Les proies sont classées selon les indices alimentaires suivants : Selon Hureau(197) : Nous calculons le coefficient alimentaire (Q) Q=Cn% X Cp%

59 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Avec : Cn%= ; Cp%= Si Q>2: Les proies sont préférentielles; si 2<Q<2: Les proies sont secondaires et Si Q<2: Les proies sont accessoires Selon Geistdoerfer (1975) : Nous calculons l'indice de fréquence d une proie (F) F= Si Q>1 et F>3 : Les proies sont principales préférentielles; si Q>1 et F<3: Les proies sont principales occasionnelles; 1<Q<1 et F>1 : Les proies sont secondaires fréquentes; si 1<Q<1 et F<1 : Les proies sont secondaires accessoires; si Q<1 et F>1 : Les proies sont complémentaires du 1 er ordre et Q<1 et F<1 : Les proies sont complémentaires du 2ème ordre. Selon Zander (1982) les proies sont classées selon l indice d alimentation ou Main food Index (MFI) MFI= ((Cn%+Cp%) /2)),5 X Cp% Si MFI>75 : Les proies sont essentielles; si 5<MFI<75 : Les proies sont principales; si 26<MFI<5 : Les proies sont secondaires ; si MFI<26 : Les proies sont accessoires. RESULTATS Coefficient de vacuité La valeur du coefficient de vacuité moyen, chez le Corb méditerranéen du golfe de Gabès pendant la saison estivale est égale à : Cv% = 33,33 Il paraît que cette valeur assez faible que 5% est essentiellement le reflet de l état de maturation du poisson pendant les trois mois de l'été. Ainsi, il semble que Sciaena umbra du golfe de Gabès se nourrit d avantage pendant l été pour assurer pleinement sa fonction de reproduction dans les bonnes conditions. Nature des proies Plusieurs groupes systématiques sont ingérés par ce poisson, la liste des items est consignée dans le (tableau I). Analyse quantitative des proies Les différents indices alimentaires relatifs à cette analyse sont consignés dans le (tableau II). Classification des proies A partir du calcul du coefficient alimentaire (Q), l'indice de fréquence des proies (F) et l'indice d'alimentation (MFI), nous avons établi le classem*nt des différentes proies pour cette espèce (tableau III).

60 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Tableau I : Liste des proies ingérées par Sciaena umbra du golfe Embranchement Sous embranchement Super classe Classe Sous classe Ordre Sous ordre Gastéropodes Mollusques Arthropodes Crustacés Eucarides Peracarides Mésogastéropoes Décapodes Brachyoures Macroures Amphipodes Copépodes Isopodes Groupe ou Famille de Gabès Genre Turbinidae Xanthidae daeportin Geryonidae Penaeidae Gammaridae Laophontidae Sphaeromidae Idoteidae Cymothoidae Espèce Tricolia Eriphia Liocarcinus ongery Penaeus Gammarus Microlaophonte Sphaeroma Cymodoce Idotea Anilocra speciosa verrucosa vernalis longipes Kerathurus locusta trisetosa serratum truncata baltica phisodes Polychètes Annélides nopla Sipunculiens Hétéronémertes Linéidés Micrura fasciola Némathelminthes Bryozoaires Plathelminthes Foraminifères Angiospermes Monocotylédones Poissons Ostéichtyens Téléostéens Juncaginales clupéiformes Posidonacee 17,49 65,24 49,73 1,16 3,14 3,74 3,21 1,7 2,67,7,54,54 15,17 47,43 2,24 2,63 4,22 3,5 2,52 2,54,79,7,1,19 oceanica Clupéidae Tableau II : Valeurs des différents indices alimentaires de Sciaena umbra PROIES Cn% Cp% Q Isopodes Crabes Crevettes Crustacés indéterminés Végétaux Annélides Foraminifères Plathelminthes Gastéropodes Poissons Némathelminthes Bryozoaires Posidonia 163, ,6 16,7 26,75 127,23 13,9 8,7 2,72 2,1 1,41,1,1 du golfe de Gabès F% MFI 3,28 52,82 27,47 7,75 32,39 4,93 4,23 1,41 3,52 1,7,7,7 118,8 337,97 119,73 6,66 17,5 6,65 4,26 3,41 1,3,5,1,11

61 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Tableau III : Classem*nt des proies de Sciaena umbra en fonction du coefficient alimentaire (Q), l'indice de fréquence des proies (F) et l'indice d'alimentation (MFI). Méthodes Hureau (197) Classem*nt Proies préférentielles Q>2 Proies secondaires 2<Q<2 Proies accessoires Q<2 Geisdoerfer (1975) Proies principales préférentielles Q>1, F>3 Proies principales occasionnelles Q>1, F<3 Proies secondaires accessoires 1<Q<1, F<1 Proies complémentaires deuxième ordre Q<1, F<1 Zander (1982) Proies essentielles MFI>75 Proies accessoires MFI<26 Proies Crabes; Isopodes; Crevettes Végétaux; Crustacés indéterminés Annélides; foraminifères; Poissons; Plathelminthes; gastéropodes; némathelminthes; Bryozoaires Crabes; Isopodes; Végétaux Crevettes Annélides;Crustacés ; indéterminés Foraminifères;Poissons; Plathelminthes;Gastéropodes; Némathelminthes; Bryozoaires Crabes; Isopodes; Crevettes Végétaux;Crustacés indéterminés;annélides; Foraminifères;Poissons; Plathelminthes;Gastéropodes; Némathelminthes; Bryozoaires DISCUSSION ET CONCLUSION Sciaena umbra du golfe de Gabès se nourrit d'avantage pendant l'été pour mûrir ses gonades. Son régime alimentaire à spectre large est très varié, il est composé essentiellement de crustacés avec notamment les crabes, les isopodes et les crevettes. Les annélides, les foraminifères, les poissons, les plathelminthes, les gastéropodes, les némathelminthes, les bryozoaires et d'autres crustacés inférieurs sont ingérés accessoirement par ce poisson. Nous constatons par ailleurs, que l'importance des crustacés dans le bol alimentaire de ce poisson s'expliquerait d'une part par le choix du prédateur de ces proies et d'autre part, par leur abondance ramarquable dans le biotope de cette espèce pendant la saison estivale, Toutefois, la présence des végétaux (la posidonie) accidentellement dans le bol alimentaire de ce poisson serait en grande partie en relation étroite avec son biotope. Enfin, nous pouvons conclure que Sciaena umbra du golfe de Gabès ingère pratiquement les mêmes groupes de proies que celles indiqués par Chakroun et Ktari (1981). BIBLIOGRAPHIE BRADAI M. N., 2. Diversité du peuplement ichtyque et contribution à la connaissance des Sparidés du golfe de Gabès. Thèse Doct. Sciences nat. Fac. Sfax, 6 p. CHAKROUN N et M.H KTARI., Régime alimentaire des Sciaenidae (poissons téléostéens) du golfe de Tunis. Bull. Inst. Natn. Scient Tech. Océanogr. Pêche Salammbô, 8 : GEISTDOERFER P., Ecologie alimentaire des Macrouridae, Téléostéens Gadiformes. Thèse de doctorat. Université Paris p. HUREAU J. C., 197. Biologie comparée de quelques poissons antarctiques (Nototheniidae). Bull. Inst. Ocean. Monaco, 68 (1391) : 244 p. ZANDER C. D., Feeding Ecology of littoral gobid and blennioid fish of the Benzyls area (Mediterranean Sea). Item Main food and trophic dimension of niche and ecotype. Vie et milieu 32: 1-1.

62 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Les encornets (Cephalopoda, Teuthoïdea, Ommastrephidae) des eaux tunisiennes: identification et distribution EZZEDDINE-NAJAÏ S.*, CHEMMEM B.** & EL ABED A. INSTM- 225 Salammbô (Tunisie) * soufia.ezzeddine@instm.rnrt.tn** bachra_chem@yahoo.fr Résumé : Le présent travail est une contribution à l étude des encornets de la famille des Ommastrephidae identifiés le long des côtes tunisiennes. Il représente la synthèse des données recueillies lors des campagnes de prospections expérimentales réalisées à bord du N/O de l INSTM. Spécifiquement, ce sont les calmars de profondeur désignés communément par nos pêcheurs sous le nom de «calamars sauvages». Trois espèces représentent cette famille dans les eaux tunisiennes, il s agit d Illex coindetii, de Todaropsis eblanae et de Todarodes sagittatus. Eventuellement, il y a une quatrième espèce, Ommastrephes bartramii, mais sa présence est encore douteuse. Dans cette étude, nous avons abordé les caractères morphométriques distinctifs des 3 espèces, présenté leur distribution bathymétrique et établi leur répartition spatiale à partir de cartes de pêche par zone. Mots-clé: Cephalopoda, Ommastrephidae, côtes Tunisiennes (Méditerranée occidentale et centrale). Abstract: This paper deals with the Ommastrephidae Squids identified in the Tunisian waters. It points out a synthesis of the data collected during the surveys campaigns which have been conducted aboard the Oceanic Ship belonging to the INSTM. This family is represented by three species which are: Illex coindetii, Todaropsis eblanae and Todarodes sagittatus. There is probably a fourth species, Ommastrephes bartramii, but we have still doubts about its presence. The study introduces the morphometrical and biometrical characters of the 3 identified species, their composition in the captures as also their spatial and bathymetric distribution. Title : The Squids (Cephalopoda, Teuthoïdea, Ommastrephidae) in Tunisian waters: identification and distribution Key-Word: Cephalopoda, Ommastrephidae, Tunisian coasts (Western and Central Mediterranean). ال تي تم التع[رف عليه[ا بالس[واحل التونس[ية Ommastrephidae تشتمل هذه الورقة على أول عمل لعائلة أص[ناف الـمتيق باألعم[اق أو : الخالصــــة.24 و 1978 وهي حصيلة لالستكشافات البحرية الميداني[ة ال[تي أنج[زت من ط[رف المعهـد الوط[ني لعل[وم وتكنولوجيا البح[ار خالل الم[دة الزماني[ة تشمـل هذه العائلة أصناف المتيق المتعارفة بين صيادينا باسم مـتيق األعماق وفقا لتواجدها بالمياه البعيدة القاع وتـم التع[[رف على ثالث[[ة أص[[ناف وهـي إال أننا Ommastrephes bartramii وقد يكون هناك صنف رابع وهو Todarodes sagittatus و Illex coindetii Todaropsis eblanae لم نتيقن بعـد من وجوده وتضم هذه الدراسة تعريفا للخصائص المورفـولوجية والبيومترية التي تميز األصناف الثالثة المتعارفة وعرضا للرسوم البيانية. إلى جانب المعلومات المتعلقة بتوزيعاتها حسب األعماق والمساحة الفضائية البحرية وفقا لخرائط للصيد الخاصة بتركيبات األطوال المصطادة الدراسة المورفـولوجية والتوزيع الفضائي والعمقي : ) بأعماق المياه التونسية Cephalopoda, Teuthoïdea, Ommastrephidae ( أصناف المتيق : العـــنــوان.( المياه الت ـونسي ة) البحر المتوسط الشمالي واألوسط Ommastrephidae عائــلة الـ الرأسيات األرجل : الكــلــمات المفتــاحية INTRODUCTION Trois espèces de calmars de profondeur, appelés encore encornets, sont prises accessoirement par le chalut. Il s agit de Todaropsis eblanae (Ball, 1841), de Todarodes sagittatus (Lamarck, 1798) et d Illex coindetii (Vérany, 1839) (fig.1) mais ce dernier est manifestement le plus abondant et commercialement le plus exploité. Une nouvelle espèce, Ommastrephes bartramii (Lesueur, 1821)1 est éventuellement présente au large de la zone Nord tunisienne; mais son identification à partir de photos prises du spécimen reste à confirmer. Les Ommastrephidés se distinguent des Loliginidés (cas Loligo) par un corps musculeux robuste conforme au mode de vie qu ils mènent puisqu ils sont de grands nageurs océaniques. MATERIEL ET METHODES Les échantillons de céphalopodes sont essentiellement fournis au cours des prospections expérimentales réalisées à bord du N/O de l INSTM le long des côtes tunisiennes. Ils sont capturés au chalut benthique et, de par son affinité océanique, ils sont également pris au moyen du chalut à grande ouverture verticale (G.O.V.). Les bathymétries prospectées s étendent du rivage jusqu à l isobathe 8m dans la région Nord (de la frontière algérienne à la limite de Kélibia), jusqu à 35m à l Est (de Kélibia au parallèle 35 Nord) et au delà de 2m par rapport à la côte Sud (du parallèle 35 à la frontière libyenne). A chaque trait de chalut, tous le calmars capturé 1 Nous remercions vivement Mr. Mohamed CHALGHAF de l INAT pour nous avoir procuré les photos d O. bartrami.

63 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) est identifié puis échantillonné à bord ou collecté pour une étude morphométrique ultérieure au laboratoire. Les spécimens rares sont conservés dans la collection de référence des céphalopodes à l INSTM. L ensemble des informations recueillies sur ces calmars porte sur leur lieu de capture (position géographique et bathymétrique) et leur composition démographique (fréquence en taille, indice d abondance). Particulièrement, pour l espèce Illex coindetii, nous avons relevé tous les paramètres biométriques et pondéraux, ce qui nous a permis d accomplir une étude biologique de l espèce exploitée dans la région Nord et dont les résultats seront parus ultérieurement. Classification Classe: Cephalopoda Sous-classe: Coleoidea Ordre: Teuthoidea Sous-ordre: Oegopsida Famille: Ommastrephidae Sous famille: Ommastrephinae Genre: Todarodes... espèce : Todarodes sagittatus Sous-famille:Illicinae Genre: Illex.... espèce : Illex coindetii Genre: Todaropsis.. espèce : Todaropsis eblanae Sous-famille: Ommastrephinae Genre: Ommastrephes..espèce : Ommastrephes bartramii Caractères morphologiques distinctifs 1) sillon de l entonnoir sans fovea ni poches latérales, main tentaculaire occupe moins des 3/4 de la longueur du tentacule a, b a. corps long et effilé, doigt de la main tentaculaire avec 8 rangées longitudinales de petites ventouses, 1 seul bras ventral hectocotyle illex coindetii b. corps trapu, doigt de la main tentaculaire avec 4 rangées longitudinales de petites ventouses, les deux bras ventraux hectocotyles avec des formations chitineuses caractéristiques..todaropsis eblanae 2) sillon de l entonnoir avec fovéa seulement, pas de poches latérales ; main tentaculaire occupe plus de 75% de la longueur du tentacule....todarodes sagittatus 3) sillon de l entonnoir avec fovéa et poches latérales, membrane interbrachiale développée au niveau des bras latéro-dorsaux et latéro-ventraux ommastrephes bartramii Distribution géographique et bathymétrique Les 3 espèces sont présentes le long des côtes tunisiennes à des fréquences différentes selon les régions et les profondeurs, mais elles sont relativement plus abondantes dans la zone Nord. Ceci confirme le fait que la faune teuthologique méditerranéenne est essentiellement une faune de l Atlantique Nord (Mangold-Wirz, 1973). Cependant, leurs captures sont sporadiques et ne reflètent pas la densité réelle de la population à cause du fait que les encornets ne sont pas des espèces cibles et donc leur pêche est fortuite. Ce sont des espèces océaniques néritiques qui effectuent des migrations verticales journalières ce qui explique leur abondance dans les captures effectuées de nuit. Par contre, nous n avons pas noté une différence saisonnière appréciable pour pouvoir parler de migration saisonnière comme c est le cas de ces espèces dans l Atlantique (Clarke, 1966). Cette différence de comportement entre les populations dans l Atlantique et la Méditerranée pourrait s expliquer par le fait qu en Méditerranée occidentale et centrale, il existe une isothermie de 13 c située à la limite de l isobathe 5m. Les encornets, vivant au-delà de cette limite, ne seraient donc pas assujetties aux variations saisonnières ni de température ni de salinité que subissent les couches d eau superficielles. Par ailleurs, de par leur comportement écologique à savoir, qu elles sont opportunistes et se reproduisent dans les eaux profondes, ces espèces ne semblent pas manifester le besoin d effectuer ni des migrations d ordre génétique ni trophique, mais plutôt de simples déplacements verticaux. Dans le présent travail, nous avons adopté la classification bathymétrique de Voss (1978) dans laquelle il répartit les Céphalopodes, selon leur mode de vie, en 8 étages bathymétriques benthiques et pélagiques. Pour les espèces étudiées, la distribution verticale obtenue à partir de la synthèse des campagnes de chalutages à différents niveaux bathymétriques est consignée dans la figure 2. La fourchette de leur répartition bathymétrique s étend de 5m à 8m de profondeur, confirmant donc leur affinité néritique et leur distribution circalittorale et bathyale. Nos investigations en mer dans les différentes régions Nord, Est et Sud nous ont permis d établir les cartes de pêche respectives (figs.3 ; 4 ; 5) qui représentent la répartition spatiale des 3 espèces et les histogrammes de fréquence correspondant à l espèce Illex coindetii. Elles ont permis également de dégager les caractères spécifiques suivants : I. coindetii est présente tout le long des côtes tunisiennes, elle fréquente les profondeurs comprises entre 5 et 65m mais les meilleures concentrations se situent entre les isobathes 1 et 4m. Les indices d abondance obtenus par chalutage expérimental sont de l ordre de 1.kg/h dans la région Nord,.5kg/h à l Est et.2kg/h dans la région Sud. Les faibles rendements sont dus à l emploi d engins non spécifiques pour la capture de ces espèces océaniques qui demeurent donc des produits de pêche accessoires. Selon l histogramme de fréquence par sexe (fig.6), les femelles atteignent des tailles supérieures à celles des mâles. Toutes les classes de tailles sont

64 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) représentées dans les différentes strates bathymétriques (fig.7) bien que les grands individus soient numériquement plus abondants sur le plateau continental (strates de 5-2m) alors que les juvéniles sont plutôt concentrés sur le talus continental (strates supérieures à 2m). Des résultats comparables sont rapportés sur la même espèce dans le canal de Sicile (Jereb & Ragonese, 1995). La thermocline et le front thermique de 13 C15 C situés à 5m de profondeur respectivement dans le canal de Sicile (Moretti & al., 1974, in Jereb & Ragonese, 1995) et dans le golfe de Gabès (Ben Brahim & al., 1994) fournissent, en dessous de cette isobathe un lieu favorable pour le développement des œufs qui nécessite une température adéquate de 13 C (Boletzky, 1973). Todaropsis eblanae est une espèce démersale qui habite les étages circa- et épilittoraux (12m-6m) sur fond de préférence vaseux à sableux mais qui peut remonter sur les petit* fonds de 2m (Guerra, 1992). Dans les eaux tunisiennes, elle est moins fréquente qu Illex coindetii et généralement capturée associée à celle-ci. Les tailles échantillonnées sont comprises entre 6 et 2cm de longueur du manteau. Comme tous les Ommastréphidés, les femelles atteignent des tailles plus grandes que les mâles et les plus grandes longueurs dorsales du manteau échantillonnées sont respectivement de 19.5cm et 13.5cm. Ragonese & Jereb (199) reportait pour l espèce du canal de Sicile des tailles maxima de 2cm pour les mâles et 21cm pour les femelles. La femelle dépasse en longueur le mâle s explique par le fait que la maturité sexuelle chez le mâle est atteinte à un âge précoce ce qui retarde la croissance de l individu et ce, relativement à la femelle qui arrive à maturité plus tardivement. Ce dimorphisme sexuel est un caractère qui distingue pratiquement tous les Ommastréphidés. Todarodes sagittatus est relativement rare, vit sur le talus continental et peut atteindre plus de 1m de profondeur (25m dans la littérature). C est une espèce néritique et océanique le plus souvent remontée par le chalut avec Todaropsis eblanae. Elle effectue des migrations nycthémérales importantes en s approchant de la surface la nuit et redescend le jour. Dans l Atlantique Nord, elle est connue par ses déplacements horizontaux de grande envergure enquête de la thermocline (13 ) (Clarke, 1966), ce qui n est pas apparemment le cas pour l espèce de la Méditerranée. Les tailles enregistrées appartiennent aux classes de 6cm à 16cm alors que Guerra (1992) mentionne que la taille maximum peur atteindre jusqu à 75cm. Ommastrephes bartramii: un seul spécimen est éventuellement capturé dans la région Nord; les données recueillies sont les suivantes: date: 1er août 24; zone de pêche: Zembra; coordonnées du lieu de capture: 37 18'7 /1 4' '77 /1 53'48; profondeur: 241m; longueur dorsale du manteau: 53cm. C est une espèce cosmopolite mais pratiquement rare en Méditerranée. Grâce à son corps très musculeux, O. bartramii est classé dans la classe des céphalopodes parmi les grands nageurs menant une vie océanique et mésopélagique pouvant atteindre jusqu à 15m de profondeur. CONCLUSION Les encornets abordés dans le présent travail sont pris comme «by-catch» par les chalutiers qui ciblent essentiellement les poissons et les crustacés de profondeur. Exception faite aux indices d abondance estimés à partir des résultats des campagnes de prospection expérimentales, il n y a donc aucune donnée disponible sur les captures industrielles annuelles de ces espèces. Or, leur connaissance qualitative et quantitative est importante non seulement pour l étude de la biodiversité durable de la faune marine tunisienne mais aussi pour de larges acquis visés en perspectives entre autres : L identification de leur rôle dans l écosystème puisqu ils jouent un rôle important dans la chaîne trophique en tant que prédateurs (des poissons, crustacés, calmars..) et proies (aux oiseaux, cachalots, dauphins ) ; La connaissance de leur comportement écologique en vue d adoption de techniques de pêche ad hoc à ces espèces océaniques accessoires mais probablement à potentiel d exploitation important; à ce propos, on pense à Illex coindetii qui pourrait constituer un produit de substitution aux espèces de céphalopodes déjà surexploitées. BIBLIOGRAPHIE Ben Brabim M., C. Sammari, S. Gana, Circulation et dynamique de la matière en suspension au large de Kerkennah. Bull. Inst. Nat. Scient. Tech. Océanogr. Pêche Salammbô, 21 : Boletzky S.v., L. Rowe, L. Aroles, Spawning and development of the eggs, in the laboratory, of Illex coindetii (Mollusca, Cephalopoda). Veliger, 15: Jereb P. and S. Ragonese, An outline of the biology of the squid Illex coindetii in the Sicilian Channel (Central Mediterranean). J. mar. biol. Ass. U.K., 75: Clarke, M.R A review of the systematics and ecology of oceanic squids. Advances in Marine biology, 4: Mangold-Wirz K., 1973 La faune teuthologique actuelle en Méditerranée et ses rapports avec les mers voisines. Rapp. Comm. Int. Mer Médit., 21, 1 : Moretti M., E. Sansone, G. Spezie, M. Nixon, Batitermogrammi del canale di Sicilia. Estratto da Annali dell Istituto Universitario Navale di Napoli, XLI-XLII, : Ragonese S. and P. Jereb, 199- Sulla teutofauna di interesse commerciale del canale di Sicilia. Oebelia, 16 (2) : Voss G.L., The biologic and bathymetric distribution of deep-ea Cephalopods. Stud. Trop. Oceanogr., Inst. Mar. Sci. Univ. Miami, 5:

65 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Fig.1- Différentes espèces d encornets identifiées dans les eaux tunisiennes Fig.2- Répartition bathymétrique des encornets des eaux tunisiennes Fig. 3- carte des pêches des encornets de la région Nord et histogramme de fréquence de taille de l I. coindetii 15 % 1 5 Lmd (cm) Fig. 4- carte des pêches des encornets de la région Est et histogramme de fréquence de taille de l I. Fig. 5- carte des pêches des encornets de la région Sud et histogramme de fréquence de taille de l I. 14 fréquence prof 5-1m 12 prof sup1-2m 1 prof sup2-3m prof sup3m Fig.6- Fréquence en taille par sexe d I. coindetii Lmd(cm) Fig.7- Distribution en taille d I. coindetii par strate bathymétrique

66 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Étude préliminaire de la composition spécifique de la pêche au Tilla dans le littoral de Gabès AYADI A., M. GHORBEL & M.N. BRADAI Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (Centre de Sfax) BP Sfax. mohamed.ghorbel@instm.rnrt.tn Résumé : Le «tilla» est une senne de plage de très faible maillage manœuvrée à partir du rivage et exercée dans des profondeurs allant de 1 à 3 mètres. Cette senne, utilisée surtout dans la région de Gabès, ramène de petit* poissons commercialisés séchés. Ce produit est appelé localement «ouzef». Cette activité de pêche et de commercialisation est très importante dans la région. Dans ce travail, nous essayons d évaluer l impact de cette activité sur le milieu marin et la biodiversité ichtyque. A partir des résultats obtenus, 44 espèces de poissons ont été observées dont la plupart sont de petites tailles et n ayant pas encore atteint la première maturité sexuelle. Parmi ces poissons, 4 espèces lesseptiennes ont été observées. Elles semblent être bien adaptées dans la région. Abstract: The «tilla» is a fishing gear with very restricted mesh operated in small depths (from 1 to 3 meters). This tilla practiced especially in the region of Gabes, brings miniature fish, commercialized after being dried. This product is called ouzef. The activity of fishing and commercialization are very important in Gabes. The aim of this study is to evaluate the impact of this activity on the marine environment and the biodiversity. 44 species have been identified in the study. Among these species, 4 are alien species which seem to be adapted. الملخص تتمثل هذه الوسيلة في شباك ذات عيون ضيقة تعمل في أعم[[اق ت[[تراوح بين. تعتبر[ «التيلة» من أهم وسائل الصيد التقليدية المستعملة بجهة قابس." هذه الشبكة تجلب أسماكا صغيرة تباع مجففة وتعرف محليا باسم "الوزف. تجر من الشاطئ اعتمادا على سواعد فريق من البحارة. متر و ثالثة أمتار نحاول في هذه الدراسة تقييم مدى تأثير هذا النشاط على البيئة البحرية و التن[[وع ال[[بيولوجي بص[[فة اعتمادا على االستمارات الميدانية والمعاينات البيولوجية. عامة نوع[[ا من األس[[ماك جله[[ا ص[[غيرة الحجم لم تص[[ل بع[[د إلى س[[ن النض[[ج 44 تبين لنا أن ه[[ذه الوس[[يلة تمكن من اص[[طياد من خالل النتائج المتحصل عليها. نجد أنواعا متسربة من البحر األحمريبدو أنها تأقلمت مع الظروف الطبيعية للجهة من بين هذه األسماك. الجنسي INTRODUCTION Le «tilla» est un engin de pêche artisanal utilisé par les pêcheurs de Gabès depuis le début du siècle, il fut introduit très probablement par les italiens. Il s agit d une senne de plage de très faible maillage manœuvrée à partir du rivage et exercée sur des fonds allant de 1 à 3 mètres (Zouari, 1983). L utilisation de cette senne de plage est presque toujours précédée par le halage d une autre à plus grandes mailles le «Hlig». La première senne ramène de petit* poissons commercialisés séchés. Ce produit est appelé localement «Ouzef». Cette activité de pêche et de commercialisation de l Ouzef est très importante dans la région. Vu son importance, nous avons entamé, depuis mai 24, une étude de la pêche de «l ouzef» en s intéressant surtout aux aspects biologique, technique et socio-économique. L objectif principal de ce travail est l évaluation de l impact de cette activité sur le milieu marin et la biodiversité ichtyque d une façon générale. MATERIEL ET METHODES Dans la présente étude préliminaire, nous nous sommes intéressés à l analyse des débarquements effectués dans la région de Gabès et particulièrement sur les côtes de Matouia, Gannouche, Chott Essalem, Mtorrech et Tébélbou. Un échantillonnage biologique a été effectué régulièrement dans les principaux points de débarquement de «l ouzef» de mai à octobre 24. La détermination des espèces débarquées a été effectuée à l aide des catalogues de poissons et particulièrement ceux de Riddel (1963), Whitehead et al. (1986), Ficher et al. (1987) et Aboussouan (1992). Pour chaque poisson examiné, nous avons enregistré la longueur totale (Lt) au millimètre près et la masse de l animal entier (Mt) au 1/1 de gramme près. Au total 1742 individus d anchois, 273 individus de marbré et 219 individus de demi-bec ont été échantillonnés.

67 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Nous avons tracé les histogrammes représentant les fréquences des différentes classes de taille. La taille considérée est la longueur totale (Lt). La taille de première maturité sexuelle (TM ) est portée sur chaque histogramme. Les résultats préliminaires de l étude de la composition spécifique des débarquements de la pêche à la senne de plage «Tilla» révèlent une diversité spécifique très importante de la faune ichtyologique dans la zone étudiée. Au total 3232 individus ont été examinés représentant 45 espèces. Toutefois les captures sont constituées principalement de petit* individus. Pour analyser les principales caractéristiques de ces échantillons, nous nous sommes intéressés aux structures des débarquements de trois principales espèces constituant la majeure partie des échantillons prélevés. L anchois Engraulis encrasicolus Cette espèce représente 53,89 % des débarquements en nombre et 31,68% en masse. L échantillon sur lequel nous avons travaillé compte 1742 individus d anchois répartis sur 23 classes de taille (entre 2,5 et 13 cm). L analyse de l histogramme des fréquences montre que cette espèce est débarquée principalement dans les tailles allant de 8,5 à 9,5 cm (Figure 1). Toutefois, il faut noter que la plupart des individus (9,41%) ont des tailles supérieures à la première maturité sexuelle qui est de 6,9 cm (Mili, 24). Le marbré Lithognathus mormyrus Le marbré Lithognathus mormyrus représente 8,44 % en nombre et 8,7 % en masse. La distribution des tailles chez le marbré débarqué durant les opérations de pêche réalisées entre mai 24 et octobre 24 s étend sur 24 classes de tailles séparées par un intervalle de,5 cm. Le noyau de capture est situé entre 2 et 11 cm (Figure 2). Nous remarquons ici que 98,91 % des individus n ont pas encore atteint la première maturité sexuelle qui est de 13,5 cm pour les mâles (TMm) et de 14,5 cm pour les femelles (TMf) (Bradai, 2). Le demi-bec Hyporhamphus picarti Le demi-bec Hemiramphus picarti représente 6,77 % en nombre et 4,58 % en masse. L échantillon sur lequel nous avons travaillé compte 219 individus répartis sur 31 classes de tailles (entre,35 et 3,5 cm) (Figure 3). Le noyau de captures est situé entre 4 et 17,5 cm. Par ailleurs, la zone prospectée semble être une frayère et une nursery pour plusieurs espèces de poissons. En effet des alevins et des juvéniles de plusieurs espèces ont été capturés et échantillonnés. Nous citons entre autres ceux de Sphyraena chrysotaenia, Stephanolepis diaspros, Siganus luridus, Engraulis encrasicolus, Caranx rhonchus, Hyporhamphus picarti, Stromateus fiatola et Raja radula. Des espèces lessepsiennes observées dans la région du golfe de Gabès semblent être bien installées et s y reproduisent. Nous citons l exemple de Stephanolepis diaspros, Siganus luridus et de Sphyraena chrysotaenia. CONCLUSION Cette étude préliminaire a montré que la senne de plage est très néfaste pour la faune ichtyologique de la région qui semble être une zone de nursery et de frayère pour l essentiel de la faune ichtyologique du golfe de Gabès. L impact de cette activité sur l environnement est à évaluer d urgence.

68 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Figure 1 : Structure des débarquements chez Engraulis encrasicolus par la senne de plage «Tilla» à Gabès. Figure 2 : Structure des débarquements chez Lithognathus mormyrus par la senne de plage «Tilla» à Gabès. Figure 3 : Structure démographique de Hyporhamphus picarti débarqué par la senne de plage «Tilla» à Gabès.

69 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) BIBLIOGRAPHIE ABOUSSOUAN A., 1992 Guide pour l identification des larves de poissons de la mer Méditerranée. Com. int. Mer Médit. 59p. BRADAI M.N., 2 Diversité du peuplement ichtyque et contribution à la connaissance des sparidés du golfe de Gabès. Thèse Doct. D Etat. Fac. Sci. Sfax, 6 p. FISHER W., BAUCHOT M.L. & M. SCHNEIDER, 1987 Fiches F.A.O. d identification des espèces pour les besoins de la pêche. (Révision I). Méditerranée et Mer Noire. Zone de pêche 37. Volume II. Vertébrés. Publication préparée par la F.A.O. et la commission des communautés européennes (projet BCP/INT/422/EEC). MILI S., 24 La reproduction de l anchois Engraulis encrasicolus le long des côtes tunisiennes. Mémoire de Diplôme d Etudes approfondies. INAT, 87p. RIDDEL R., 1963 Fauna und flora der Adria. Verlag Paul parey, Hamburg und Berlin, 64 p. WHITEHEAD P.J.P, M.L. BAUCHOT, J.C. HUREAU, J. NIELSEN & E. TORTONESE, 1986 Poissons de l Atlantique du Nord Est et de la Méditerranée (vol 2) UNESCO : ZOUARI M., 1983 La pêche au Hlig à Gabès. Rapp. Doc. Inst. natn. scient. tech. Océanogr. Pêche Salammbô, 4 : 3 27.

70 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Structure démographique et exploitation du Chinchard à queue jaune (Carangidés) dans la région Est de la Tunisie FEZZANI SERBAJI S.*, CHEMMEM-ABDELKADER B.** & BEN SALEM M. *** INSTM 28, rue 2 Mars 1934, Salammbô 225, Tunisie * Samia. **bachra_chem@yahoo.fr *** Faculté des Sciences de Tunis Résumé : Dans la région Est de la Tunisie, trois espèces de Saurels sont présentes dans les débarquements de la pêche professionnelle, Trachurus trachurus, Trachurus mediterraneus et Trachurus picturatus. Le Chinchard à queue jaune (Trachurus mediterraneus) constitue une espèce plus ou moins fréquente dans les captures, elle est exploitée par la pêche côtière, la pêche hauturière et la pêche au feu. Cette dernière assure la plus grande part de la production totale des saurels. La majorité des captures des saurels est constituée de spécimens de taille moyenne à grande allant de 16 à 3 cm de longueur totale. L analyse de pseudo-cohorte a montré que le stock du Chinchard à queue jaune de la région Est est à son niveau optimal d exploitation. Il est donc conseillé de maintenir l effort de pêche actuel en vue d une exploitation durable. Mots clés : Chinchard à queue jaune, pseudo-cohorte, niveau d exploitation, région Est. Abstract: Three species of Horse Mackerel (Trachurus trachurus, Trachurus mediterraneus and Trachurus picturatus) are present in the professional fishing landings of the East region of Tunisia. The Mediterranean horse mackerel (Trachurus mediterraneus) is moderately frequent in captures. This species is exploited by the coastal fishing, trawlers and the purse seine. This last assures the most important part of the total production of Horse Mackerel. The average size of the landed Horse Mackerel is between 16-3 cm of total length. The pseudo-cohort analysis showed that the stock of the Mediterranean horse mackerel in the East region is at its optimal level of exploitation. It is therefore recommended to maintain the present fishing effort in view of a sustainable exploitation. Key words: Mediterranean horse mackerel, pseudo-cohort, exploitation level, East region. ملخص Trachurus trachurus توجد بالمنطقة الشرقية للمياه التونسية ثالثة أصناف من سمك الشورو وهي Trachurus picturatus. و Trachurus mediterraneus دها بكثافة MM دم تواج MM ية رغم ع MM اه التونس MM تغلة بالمي MM ماك المس MM من األس Trachurus mediterraneus نف MM ي لص M فر المنتم MM سمك الشورو األص M يعتبر واء MM يد باألض MM ارة وخاصة الص MM يد بالكرك MM احلية والص MM و يتم صيد هذه األسماك بواسطة وسائل الصيد الس Trachurus trachurus مقارنة للصنف. الذي يوفر الجزء الهام من اإلنتاج العام لسمك الشورو. صم 3 و 16 التي تتراوح بين M إلى األحجام المتوسطة والكبيرة M البيولوجية التي قمنا بها بالمصائد فإن أغلب األفراد تنتمي M وحسب المعاينات واحل M بالس Trachurus mediterraneus فر MM ورو األص M نف الش M لص pseudo-cohorte تغلة عن طريق MM واستنادا على تحاليل المجموعات المس. الشرقية فإن النتائج بينت أن المخزون في حالة استغالل أمثل ولذا فإن مجهود الصيد األقصى الحالي ال يمكن تجاوزه حفاظا على هذه الثروة INTRODUCTION La dynamique des populations exploitées a pour but la description et l analyse de l état d exploitation du stock de poisson afin d obtenir sur les lieux de pêche un rendement pondéral maximal. Les modèles analytiques sont plus adéquats aux pêcheries méditerranéennes (multispécifiques et exploitées par divers types d engins) que les méthodes reposant sur les données de l effort de pêche et qui sont conçues pour les ressources exploitées par un seul type d engin (MTIMET et al., 1995). Le présent travail a pour objectif l estimation pour la première fois, de la biomasse du chinchard à queue jaune dans la région Est de la Tunisie, l abondance des recrues et les mortalités par pêche relatives aux différents tailles et âges du stock considéré. MATÉRIEL ET MÉTHODES La stratégie d échantillonnage adoptée est aléatoire, les prélèvements mensuels ont été réalisés à raison d une à deux fois par semaine. Au total 8998 individus ont été mesurés, les données récoltées lors des campagnes en mer, réalisées à bord du bateau de recherche océanographique «Hannibal» ont été également utilisées. Une base de données des structures en taille des captures par métier de l'espèce Trachurus mediterraneus relative à deux années (de décembre 1997 jusqu à novembre 2) a été préparée. Ces données ont été traitées comme une pseudo-cohorte, en admettant que le recrutement et les mortalités par pêche aux différents âges et tailles restent constants.

71 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Dans cette étude, le modèle de l analyse de pseudo-cohorte a été appliqué à la base de données en utilisant le logiciel VIT (Lleonart et Salat, 1992), élaboré pour l analyse des populations virtuelles et des rendements par recrue à partir des pseudo-cohortes en tailles ou en âges. Avant de procéder aux analyses, la connaissance de quelques paramètres relatifs à l espèce est nécessaire tels que les paramètres biologiques et les coefficients de mortalité. Le choix d une valeur pour le coefficient de mortalité par pêche terminal (Ft) pour initier la VPA (Analyse de Populations Virtuelles) ou encore analyse de pseudo-cohorte est arbitraire. Les différents paramètres biologiques de l espèce sont : Lt (cm)=39,2 ; K=,18 ; T (année)=-1,5 ; a=,8 b=3,16 ; M=,3 ; Ft =,5 RÉSULTATS ET DISCUSSIONS Les captures de l espèce Trachurus mediterraneus par les trois types de métiers (pêche côtière, pêche au chalut et pêche au feu) ont été regroupées en une structure démographique annuelle par engin de pêche (Fig.1) Effectif Effectif Effectif Lt (cm) Lt (cm) Lt (cm) a b c Fig. 1 : Structures en tailles annuelles du chinchard à queue jaune de la pêche côtière (a), au chalut (b) et au feu (c). Les prises de Trachurus mediterraneus par la pêche côtière sont constituées par des individus de taille moyenne à grande, de 15 à 33 cm. Pour la pêche au chalut, les individus piégés dans les filets sont de tailles variant de 8 à 27 cm (Lt), les plus fréquentes sont de 16 et 2 cm. Les spécimens Trachurus mediterraneus de la classe de taille 22 cm sont intensément exploités par la pêche au feu, les plus grands font défaut dans les captures, ceci peut être expliqué par le phénomène d évitement qui leur permet de fuir les filets de pêche. Dans la majorité des captures du chinchard à queue jaune, la taille des spécimens oscille entre 16 et 22 cm et dont les classes les plus exploitées sont 19 cm et 2 cm à égales proportions sachant que L 5 est égale à 15,7 cm de longueur totale (Fig.2). La figure 3 montre la variation du coefficient de mortalité par pêche (F) en fonction des classes de taille. 12 poids (tonnes) Lt (cm ) Fig. 2 : Composition en poids du stock de l'espèce Trachurus mediterraneus dans la région Est. La pêche au feu cible surtout les individus Trachurus mediterraneus dont la gamme de taille est comprise entre 19 et 26 cm, la classe la pleinement exploitée correspond à 23 cm avec un coefficient (F) de 1,659. L effort de pêche au chalut affecte les individus dont la taille est comprise entre 23 et 27 cm avec 2 pics correspondant aux classes de tailles 24 et 26 cm. Pour la pêche côtière, ne sont exploités que les spécimens du chinchard à queue jaune de taille supérieure ou égale à 26 cm, un pic est observé pour la classe de taille 32 cm. Les rendements et les biomasses par recrue ont été également calculés et leurs variations en fonction d un niveau F de la mortalité par pêche (F) sont illustrées par les figures 4 et 5.

72 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) F(tot) F chalut F feu F cotier 2 1,5 1 F, Lt (cm) Fig. 3 : Variation du coefficient de mortalité par pêche (F) en fonction de la taille. Y/R total Y/R chalut 3 Y/R feu Y/R côtier 2 1,2,4,6,8 1 F 1,2 1,4 1,6 1,8 2 biomasse totale 3 Biomasse par recrue en grammes Rendement par recrue en grammes 4 biomasse féconde 2 1,2,4,6,8 1 1,2 1,4 1,6 1,8 2 F Fig. 5 : Variation de la biomasse par recrue (B/R) Fig. 4 : Variation du rendement par recrue (Y/R) en fonction de la mortalité par pêche (F). en fonction du coefficient de la mortalité par pêche (F). Les gains dans le stock proviennent essentiellement de la croissance. Concernant les pertes, la mortalité par pêche (59,4 %) l emporte aux dépens de la mortalité naturelle (4,6 %). Pour cette espèce, la variation de Y/R en fonction de F, actuellement F = 1, se situe au niveau du palier de la courbe ; Le stock du chinchard à queue jaune est en situation d équilibre, l exploitation est à son niveau optimal. Alors que l espèce Trachurus trachurus est sous exploitée dans cette région. Le maintien de l effort de pêche actuel est nécessaire en vue d une gestion rationnelle du stock de Trachurus mediterraneus. D après Dardignac (1989), il est souhaitable que l âge moyen des captures ne soit pas trop inférieur à l âge critique si on veut tirer une production élevée d un stock. Le Tableau I présente les résultats récapitulatifs des principales composantes du stock de Trachurus mediterraneus dans la région Est de la Tunisie. CONCLUSION Cette étude portant sur l évaluation du stock du Saurel (Trachurus mediterraneus) dans la région Est, constitue une étape fondamentale, d une part pour cette première tentative d estimation de sa biomasse exploitable, ainsi que l évaluation de son état d exploitation et d autre part pour la compréhension de la pêcherie de cette espèce. Le stock de Trachurus mediterraneus paraît en état d exploitation optimale et qu une augmentation excessive de l effort de pêche n est pas souhaitable. L évaluation de la biomasse situe le stock de Trachurus mediterraneus à environ 1226 tonnes. La plus grande part de capture de cette espèce revient à la pêche au feu, la pêche côtière ne prélève qu une faible proportion du stock. BIBLIOGRAPHIE DARDIGNAC J., La pêche des juvéniles, ses effets sur la ressource et son renouvellement. Magazine des Ressources Vivantes de la Mer, IFREMER, Equinoxe, (26) : LLEONART J. ET SALAT J., VIT. Programa de analisis de pesquerias. Inf. Técn. Sci, Mar., : 116 pp. MTIMET M., FARRUGIO H. AND OLIVER P., Dynamique des populations marines. Rapp. Groupe de travail «DYNPOP» sur la dynamique des populations. Com. vert. Marins et céphalopodes de la CIESM. Tunis, 1-14 sep : 7-16.

73 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Tableau I : Les principales composantes du stock de Trachurus mediterraneus Les composantes Est Ft,5 Z moyen Age moyen (ans) 1,65 Age critique (stock actuel) (ans) 2,9 Age critique (stock vierge) (ans) 4,67 Longueur moyenne (cm) 14,67 Longueur critique (stock actuel) (cm) 2 Longueur critique (stock vierge) (cm) 25,25 Biomasse moyenne (t) 1226 total chalut feu côtier F global,26,37,159,9 Rendement / Recrue (Y/R)(g) 28,778 4,28/ 21,99 2,28 Biomasse / Recrue (B/R) (g) 65, Bilan de la situation d'équilibre du stock (en tonnes) B % Recrutement 77,41 8,5 Croissance 829,1 91,5 Mortalité naturelle 367,8 4,6 Mortalité par pêche 538,7 59,4

74 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Effet du cuivre sur Hexaplex trunculus originaire de la lagune de Bizerte (Tunisie) GHARBI S., DELLALI M., AISSA P. & ROMEO M. Laboratoire de Biosurveillance de l'environnement, unité d'écologie côtière et d'écotoxicologie marine. Faculté des Sciences de Bizerte, 721 ZARZOUNA gharbisamia@yahoo.fr Résumé : Ce travail concerne l'effet du cuivre sur un mollusque gastéropode carnivore Hexaplex (Murex) trunculus, originaire de la lagune de Bizerte où il constitue d'importantes populations. L'effet in vivo du cuivre sur H. trunculus a été déterminé en mesurant trois biomarqueurs au niveau de sa masse viscérale: l'activité anti-oxydante catalase (CAT), l'activité de la glutathion S- Transférase (GST) induite quand un organisme est exposé aux organochlorés et/ou aux métaux et l'activité acétylcholinestérase (AChE) inhibée par certains insecticides et métaux. Les animaux collectés de la lagune debizerte ont été préalablement acclimatés au laboratoire puis contaminés pendant 48 h et 72 h avec du cuivre aux doses de 5, 1 et 2 µg l -1. Ces premières données semblent indiquer une augmentation transitoire des activités CAT et GST. L effet du cuivre qui provoque un stress oxydant peut être contrebalancé par l'induction de l'activité CAT. L'activité GST peut aussi, intervenir dans la défense anti-oxydante. Il semble qu'après 72h d'exposition au cuivre la défense anti-oxydante soit débordée et que ce métal puisse exercer son effet toxique (par exemple la peroxydation lipidique). L'inhibition de l'activité AChE, après 72h de traitement, montre aussi un effet néfaste du cuivre. MOTS CLES: Cuivre, Hexaplex trunculus, Catalase, Acétylcholinestérase, Glutathion S-transférase. Abstract: This work concerns the effect of the copper on a mollusk gastropod carnivorous Hexaplex (Murex) trunculus, from the Bizerte lagoon where it constitutes important populations. The effect in vivo of the copper on H. trunculus has been considered by measuring the three biomarkers measure: the activity anti-oxydant catalase (CAT), the activity of the S glutathion - Transferase (GST) that is misled an organism when is exposed to organochlorinated and/or to metals and activity acetylcholinesterase (AChE) that is inhibited by insecticides and some metals. These first data seem to indicate a transient increase of the CAT activities and GST. The copper is a metal that provokes a stress oxidizing that can be balanced by the induction of the CAT activity. The GST activity also can, to intervene in anti-oxydant defense. It seems that after 72h of exposition anti-oxydant defense is overflowed and the copper can exercise its poisonous effect (for example lipid peroxidation). The inhibition of the AChE activity, after 72h of treatment, watch also an ominous effect of the copper KEY WORDS: Copper, Hexaplex trunculus, Catalase, Acetylcholinesterase, Glutathion S-transferase ملخص و 5 ودلك بإضافة H. trunculus خالل هده الدراسة وقع اختبار تأثير النحاس على أحد الرخوياتﺍﻠﻣﻌﺭﻭﻔﺔ ﺒﺇﺳﻡ ﺍﻟﺑﮐﻭﻣﺔ س اعة ﻣﻊ قي اس ثالث ة أنزيم ات (الكتالز ومح والت الغليت تيون واالس يتيلكولين 72 و 48 ميكروغ رام في الل تر ﻟﻣﺪﺓ 2 و 1 ميكروغ رام 5 ساعة إلى ارتف اع الكتالز ابت داء من 48 ﻘد تبين من خالل هده الدراسة المخبرية أن النحاس يؤدي خالل.) استيراز. ميكروغرام في حين أن االسيتيلكولين استيراز لم تتغير 1 و ومحوالت الغليتتيون ابتداء من التركيز ساعة من التعرض للنحاس لم يالحظ أي تغير في نش اط الكتالز ومح والت الغليت تيون في حين أن االس يتيلكولين اس تيراز 72 بعد س اعة إلى مقاوم ة فيزيولوجي ة س رعان 48 يمكن أن نستنتج من خالل هده الدراسة أن النحاس يؤدي خالل. تناقصت بشكل ملحوظ ما تنهار تحت تأثير النحاس ويظهر دلك بتوقف استجابة الكتالز و ومحوالت الغليتتيون INTRODUCTION Le Murex (Hexaplex trunculus) est un gastéropode prédateur, abondant dans la lagune de Bizerte. Pendant longtemps, cette espèce comestible a surtout été récoltée en Méditerranée pour extraire la pourpre de sa glande à pourpre. Plusieurs études se sont intéressées à sa biologie ; certaines portent sur les conditions de son élevage (NUGRANAD et al, 1994 ; GUTIERREZ et GALLARDO, 1999 ; RAMON et FLOS, 21) et d'autres sur son pouvoir d accumulation vis-à-vis de métaux comme le cadmium (BOUQUEGNEAU et MARTOJA, 1987) ou encore le cuivre et le mercure (CATSIKI et ARNOUX, 1987). Le cuivre a un impact écotoxicologique certain car il entre dans la composition des peintures anti-salissures et qu il est employé en agriculture comme pesticide. Dans la présente étude, il a été procédé à une évaluation de l'effet du cuivre semblant être une source majeure de la contamination de l'eau et des sédiments dans la lagune de Bizerte en mesurant trois biomarqueurs chez les animaux contaminés au laboratoire. Les biomarqueurs consistent à des changements biochimiques et/ou physiologiques observés chez un organisme exposé à une molécule polluante et qui constituent un système d alarme précoce du stress causé par les contaminants ( MCCARTHY et SHUGART, 199 ; ROY et al., 1996).

75 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) MATERIEL ET METHODES 1-Contamination in vivo Les murex utilisés dans les présents tests ont été amenés de la lagune de Bizerte puis laissés en stabulation pendant 72 heures au laboratoire pour supprimer tout stress. Les animaux d une taille moyenne uniforme de 3± 5mm pour minimiser les différences individuelles, indépendamment du sexe, sont placés dans quatre aquariums en verres contenant de l eau de mer naturelle, à raison de 1 individus par aquarium. Un premier lot sert de témoins alors que les trois autres représentent les contaminés pendant 48h et 72h aux doses croissantes 5, 1 et 2 µg.l -1 de cuivre, administré sous forme de CuSO4. Afin de minimiser l interaction de certains facteurs comme la température et la durée d éclairement, les aquariums contenant les murex sont aérés et climatisés à une température de 18 C à une photopériode normale (12L :12D) Durant toute la durée de l expérience, les animaux sont privés de nourriture. 2-Tests étoxicologiques Les échantillons sont hom*ogénéisés dans le Tris buffer (Tris 5mM, NaCl 15 mm, ph 7.4,.1 mm antiprotease co*cktail,1 mm DTT [dithiothreitol]) avec 1/5 m/v (masse/volume), à l'aide d'un ultra-turrax. Les hom*ogénats sont ensuite centrifugés pendant 25 min à 9 x g. Toutes les manipulations sont maintenues à une température de - 4 C. Les aliquotes du surnageant (S9 fraction) sont stockés à -8 C pour les analyses. Les protéines sont déterminées selon la méthode de BRADFORD (1976) et l'activité AChE selon la méthode de ELLMAN et al. (1961). L'activité GST est mesurée en utilisant comme substrat le 1-chloro-2,4-dinitrobenzène (CDNB) selon la méthode de HABIG et al. (1974) et l'activité Catalase selon la méthode de CLAIRBONE (1985). RESULTATS Après 48 h d'exposition au cuivre, l'activité catalase chez H. trunculus est significativement induite (9.3 ± 16.4 µmol min-1 mg protéines 1 à 5µg Cu l-1 et 1,5± 1.4 µmol min -1 mg protéines 1 à 2 µg Cu l-1) par rapport aux animaux témoins (52.7 ± 16.3 µmol min -1 mg protéines -1) ( Fig 1A). La CAT semblerait donc dose- dépendante au bout de 48 h d exposition au cuivre. Après 72h d exposition au métal, cette même réponse enzymatique diffère ;celleci est significativement inhibée dès la seconde concentration métallique testée (Fig1 B). (B) µmoles/ min /mg de protéines (A) * * ** Fig.1: Valeurs moyennes de l'activité CAT mesurée chez Hexaplex trunculus exposés à trois concentrations de cuivre : A) pendant 48 h, B) pendant 72h, C1 : 5µg, C2 Cu l-1 :1µg et Cu l-1 et C3 : 2µg.Cu l-1, * significatif à p<5%. Témoins C1 C C 21 3 L'activité de la GST après 48h d exposition au cuivre tend à augmenter comme celle de la CAT. La différence de 21 est significative dès la dose de 1 µg Cu l -1 (86 ± 13 nmol min-1 réponse entre les murex contaminés et les témoins mg protéines 1 contre 53 ± 52 nmol min-1 mg protéines 1 chez les animaux non exposés ). (Fig2 A). Par contre, au bout de 72 h, la GST demeure inchangée, quel que soit le lot des murex (Fig 2B).

76 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) (A) (B) Fig.2: Valeurs moyennes de l'activité GST mesurée chez Hexaplex trunculus exposés à trois concentrations de cuivre : A) pendant 48 h, B) pendant 72h, C1 : 5µg Cu l-1, C2 : 1µg Cu l-1 et C3 : 2µg Cu l-1, * significatif à p<5% Par contre, il n est relevé après 48h d'exposition au cuivre aucune différence significative entre l'activité AChE mesurée chez les spécimens témoins et les contaminés (Fig3A). Au bout de 72h, cette activité chez les individus exposés à 1 et 2 µg Cu l-1 diminue significativement (respectivement ± 2.43 nmol min -1 mg mg protéines 1 et 9.77 ± 1.4 nmol min-1 mg protéines -1) comparée à celle des témoins (16.36 ± nmol min -1 mg protéines -1). (A) (B) Fig.3: Valeurs moyennes de l'activité AChE mesurée chez Hexaplex trunculus exposés à trois concentrations de cuivre : A) pendant 48 h, B) pendant 72h, C1 : 5µg Cu l-1, C2 : 1µg Cu l-1 et C3 : 2µg Cu l-1, * significatif à p<5% DISCUSSION D après nos résultats, la réponse de la CAT chez Hexaplex trunculus, semblerait dose- dépendante au bout de 48 h d exposition au cuivre. Après 72h d exposition au métal, cette même activité enzymatique diffère ; celle-ci est significativement inhibée dès la seconde concentration métallique testée (Fig 1 B). A noter qu'une telle variation transitoire de l'activité CAT a été déterminée chez d'autres mollusques comme Mytilus edulis (NAJIMI, 1997) ou Mytilus galloprovincialis (REGOLI ET PRINCIPATO, 1995). Ces auteurs ont en effet enregistré au niveau de la glande digestive exposée in vivo au cuivre une baisse de 75% de la CAT. Dans le présent travail, une baisse similaire a été trouvée chez H.trunculus mais seulement au bout de 72h d exposition au cuivre (Fig 1 B). Ainsi, l exposition des gastéropodes à des concentrations croissantes en polluants dans l environnement pourrait selon COSSU et al. (1997) entraîner dans certains cas une baisse des activités anti-oxydantes.

77 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) D'après la CAT et la GST, deux biomarqueurs de défense contre le stress oxydant, les variations de leurs activités mesurées chez le murex pourraient s expliquer par : -L ampleur du stress provoqué par la présence de cuivre et contrebalancé dans un premier temps par l induction de la CAT et de la GST, -La bioaccumulation à forte dose du cuivre qui peut se fixer sur le groupement fonctionnel de protéines comme la Catalase et la GST et entraîner l altération de leur fonctionnement et par suite une diminution de leur activité. Quant à la diminution de l AChE avec le temps, elle pourrait s expliquer par la bioaccumulation progressive du cuivre inhibant ainsi l activité AChE, un biomarqueur de dommage (Fig 3B). CONCLUSION Le cuivre est un métal qui provoque un stress oxydant chez Hexaplex trunculus, à faible dose il induit les réponses de la catalase et de la GST et à forte dose, il s'avère un inhibiteur de l'ache. BIBLIOGRAPHIE BOUQUEGNEAU JM, MARTOJA M Seasonal variation of cadmium content of Murex trunculus in a noncadmium polluted environment. Bull. Environ. Contam.Toxicol.39: BRADFORD M A rapid and sensitive method for the quantification of microgram quantities of protein utilizing the principle of protein-dye blinding. Anal Biochem; 72: CATSIKI A-V, ARNOUX A 1987.Etude de la variabilité des teneurs en Hg, Cu, Zn et Pb de trois espèces de mollusques de l étang de Berre (France).M ar Environ Res 21: CLAIRBORNE A Catalase activity. In: Greenwald RA, editor. Handbook of methods for oxygen radical research. CRC Press, Boca Raton, FL pp COSSU C., DOYOTTE A., JACQUIN MC., BABUT M., EXINGER A., VASSEUR P Glutathion reductase, selenium-dependent glutathione peroxidase, glutathion levels and lipid peroxidation in fresh water bivalve, Unio tumidus, as biomarkers of aquatic contamination in field studies. Ecotoxicology and Environmental Safety 38: ELLMAN GL, COURTNEY KD, ANDRE JRV, FEATHERSTONE RM A new and rapid colorimetric determination of acetylcholinesterase activity. Biochem Pharmacol; 7: HABIG WH, PABST MJ, JAKOBI WB Glutathione S-transferases: The first enzymatic step in mercapturic acid formation. J Biol Chem; 249: GUTIERREZ, R.M; C.S. GALLARDO, Prey attack, food preference and growth in juveniles of the edible muricid snail Chorus giganteus. Aquaculture, 174:69-79 MC CARTHY JF, SHUGART L. Biomarkers of Environmental Contamination. Lewis Publishers Boca Raton, FL, 199 NAJIMI S Evaluation de l état de santé de la baie d Agadir : Bioaccumulation métallique et réponses de deux biomarqueurs de pollution chez Mytilus galloprovincialis et Perna perna. Thèse, Université Ibnou Zohr, Agadir, Maroc,, 236 pp. NUGRANAD, J., T.POOMTONG, PROMCHINDA K Mass culture of Chicoreus ramosus (L., 1758) (Gastropoda: Muricidae).phu*ket mar biol.cent. Spec. Publ., 13: RAMON M, FLOS R., 21. First trials to cultivate the muricid gastropods Bolinus brandaris (Linnaeus). Abstracts of contributions presented at the International Conference of Aquaculture Europe, 21, Trondheim, Norway, August 4-7 Europe Aquaculture Society, Special Publication n 29. REGOLI F, PRINCIPATO G., Glutathione, glutathione-dependent and antioxidant enzymes in mussel Mytilus galloprovincialis ; exposed to metals under field and laboratory conditions: implications for the use of biochemical biomarkers. Aquatic Toxicology 31: ROY S, LINDSTRÖM-SEPPÄ P, HÄNNINEN O.1996.Integrative approach to aquatic environment biomonitoring.in:richardson M,editor. Environmental Xenobiotics.Taylor and Francis, London, pp

78 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Etude de la concentration des métaux traces d Hexaplex trunculus de la côte tunisienne CHOUBA L.1, ROMDHANE M.S.2,TISSAOUI C.1 & EL ABED A.1 1 INSTM, port de pêche 26 La Goulette - Tunis lassaad.chouba@instm.rnrt.tn 2 INAT, 43 Avenue Charles Nicole 182 Tunis, Tunisie Résumé La Tunisie dispose d une ressource importante en coquillages, plusieurs espèces sont commercialisées et elles ont fait l objet de programmes de qualité pour la sauvegarde de la santé humaine. Dans ce contexte, nous avons réalisé un suivi saisonnier de la concentration des métaux traces toxiques, le cadmium (Cd), le plomb (Pb), et le mercure (Hg) dans la totalité de la chair d un Mollusque Gastéropode, l Hexaplex trunculus communément appelé «Bakouma». Les échantillons proviennet des golfes de Tunis et de Gabès et des lagunes de Bizerte et de Tunis durant la période 22 et 23. Les échantillons sont traités puis minéralisés et analysés par spectrométrie d absorption atomique à four graphite, à effet Zeeman (Varian 22Z). Les résultats ont montré que, toutes régions confondues, les concentrations varient de,227 à,953 mg/kg PF pour le Cd, de,214 à,786 mg/kg PF pour le Pb et de,67 à,595 mg/kg PF pour le Hg. Les résultats montrent une variation par saison et entre les régions étudiées. Ces variations sont attribuées essentiellement au biotope et surtout à la période de reproduction de l espèce. Les teneurs trouvées restent en deçà des normes fixées par l OMS. Abstract: Tunisian coast is one of important fisheries and industrial activities. These different activities have often an impact on the quality of marine environment. This work is devoted to study the toxics contaminant, cadmium, lead and mercury in flesh of Gastropod shellfish Hexaplex trunculus and to evaluate pollution by these metals and to identify if the specie was considered a bio indicator of environmental chemical quality. The samples were collected in Gabes and Tunis gulfs and in Tunis and Bizerte lagoons, during 23/24. The analysis methods used for determined trace metals is that adopted by UNEP/IAEA/FAO, 199. If we combined by region the different traces metals mean concentrations recorded during the year, results showed variations from,227 to,953 mg/kg PF for Cd,,214 to,786 mg/kg PF for Pb and,67 to,595 mg/kg PF for Hg. Results record showed variation within season and location, these variations are due to essentially to biotope and specie reproduction period. However, all concentrations remain lower than the thresholds recommended by the World Organization of Health (WHO). Mots clés : Métaux traces, Murex, Pollutions, Cadmium, Plomb, Mercure الملخص استغالل القوقعيات من أهم المنتوجات البحرية في تونس وقد وقعت عدة دراسات وحتى شبكات في مجال صحة وجود القوقعيات على طول M يعتبر. السواحل التونسية تبقى عائالت أخرى من القوقعيات لم يقع التطرق اليها من الجانب البيئي ونذكر من أهمها الباكومة وفي هذا اإلطار قمنا بدراسة المعادن السامة. الرصاص والزئبق) في لحم البكومة M (الكادميوم. إستعملنا طريقة اإلمتصاص الذري لتحليل هذه العينات. 23 و 22 أخذت العينات كل ثالث أشهر طيلة سنتي نتيجة معدل. تبين النتائج أن الكميات تتغير حسب المنطقة والفصل وهذا ناتج بالخصوص عن العوامل البيئية والبيولوجية لهذا النوع من القوقعيات الى,214 غرام من لحم جاف لمعدن الكادميوم / ميكرو غرام,953 الى,227 عليها في لحم البكومة تتراوح من M الكميات الجملية المتحصل وأن به من طرف المنظمة العالمية للصحة M هذه األرقام تبقى ضعيفة بالمقارنة بما هو مسموح للزئبق,595 الى,67 للرصاص و,786. استهالك هذه األحياء ال تمثل خطرا على صحة اإلنسان INTRODUCTION L exploitation des ressources marines, notamment des coquillages reste tributaire de leur qualité chimique et du milieu environnant. L étude de la qualité des Mollusques a fait l objet de nombreux travaux (M zoughi et al., 22 ; Khessiba et Aissa, 22 ; Chouba et al.,24 ). Cependant, peu d études se sont intéressées aux communautés des Gastéropodes au niveau de leur bioaccumulation en métaux traces pour être utilisées comme espèce indicatrice de la pollution du milieu. Dans ce contexte, nous avons réalisé un suivi saisonnier des métaux traces toxiques, le cadmium (Cd), le plomb (Pb) et le mercure (Hg) dans la totalité de la chair d un Mollusque Gastéropode, l Hexaplex trunculus communément appelé «Bakouma» en Tunisie. L H. trunculus est une espèce carnivore, à large répartition sur les côtes tunisiennes, qui se rencontre aussi bien dans les lagunes qu en mer.

79 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) MATERIEL ET METHODES Les échantillons sont collectés durant les années 23 et 24 à une cadence saisonnière, au niveau des filets maillants utilisés pour la pêche côtière dans les golfes de Tunis et de Gabès. Ceux des lagunes de Bizerte et de Tunis ont été ramassés à pied (Fig. 1). La taille des individus étudiés est supérieure à 4 mm de l apex à l extrémité du canal siphonal, tous sexes confondus. Les échantillons prélevés sont nettoyés à l eau distillée puis mesurés avec un pied à coulisse et pesés. Ensuite, la totalité de la chair est récupérée dans des flacons adéquats après hom*ogénéisation, lyophilisation, broyage et tamisage. Les échantillons sont gardés à l abri de l humidité et de la lumière pour être analysés ultérieurement. TUNISIE La minéralisation est effectuée par des acides forts, et la dilution est réalisée avec de l eau ultra pure acidulée à 5%o dans des tubes en plastiques gradués à 5ml. Les dosages des métaux Cd et Pb sont réalisés par Spectrométrie d Absorption Atomique à four graphite (SAA type Varian 22 Zeeman) suivant la méthode de l UNEP/IAEA/FAO (199). Le dosage du Hg est effectué par la SAA en vapeur froide, en utilisant Sn Cl2 comme agent réducteur et la lampe de Déterium pour correction du bruit de fond (UNEP/IAEA/FAO, 1984). Les résultats obtenus sont exprimés en mg/kg de Poids Frais (PF). Pour l assurance et le contrôle de la qualité, deux blancs et un échantillon de référence certifié (ROMP) sont inclus dans les séries analytiques d une façon systématique. Figure : 1 : Sites de prélèvement des échantillon RESULTATS ET DISCUSSION Les résultats obtenus sont représentés sous forme d histogrammes (Fig. 2). Les concentrations métalliques tissulaires trouvées en fonction des saisons et des régions, chez l espèce étudiée varient, en cadmium de,227 à,953 mg/kg PF, en plomb de,214 à,786 mg/kg PF et en mercure de,67 à,595 mg/kg PF. Généralement les valeurs les plus élevées en Cd et en Pb sont trouvées en été et en automne pour les différentes régions. Les concentrations en Hg sont presque similaires à l exception de la région sud où nous avons enregistré des teneurs plus élevées. Les fluctuations saisonnières des teneurs métalliques dans les tissus de cette espèce semble dépendre principalement du degré de contamination du milieu où elle se trouve et de son cycle biologique. En effet, des concentrations faibles ont été enregistrées en hiver et au début de printemps, période de reproduction de l H. trunculus dans les lagunes de Bizerte (Lahhib et al. 24) et de Tunis. Les concentrations moyennes trouvées par région (Fig.3) montrent que les teneurs en Cd sont plus importantes dans les lagunes que dans les golfes. Les taux en Hg et en Pb dans la chair d H. trunculus du golfe de Gabès sont élevés par rapport à ceux provenant des autres régions étudiées. Ceci pourrait être du aux rejets anthropiques et industriels des différentes installations qui longent la côte sud de la Tunisie. Cette espèce pourrait être utilisée comme bio-indicateur quantitatif de la contamination par le Cd, Pb et le Hg des zones côtières et lagunaires, vu qu elle est sédentaire, bioaccumulatrice des métaux et se trouve à un niveau supérieur de la chaîne trophique par rapport aux coquillages filtreurs. Les valeurs enregistrées ne paraissent pas élevées, elles sont en moyenne inférieures aux normes fixées par l Organisation Mondiale de la Santé (OMS), donc cette espèce vivante sur les côtes tunisiennes est salubre.

80 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Figure 2 : Concentrations des métaux traces dans la chair d Hexaplex trunculus par saison et par région Figure 3 : Concentrations moyennes des métaux en traces (Cd, Pb, Hg) dans la chair d H. trunculus par région CONCLUSION Cette étude préliminaire nous a permis d étudier la bioaccumulation des trois métaux toxiques Cd, Pb et Hg dans la chair d une espèce de Gastéropode carnivore collectée des golfes de Tunis et de Gabès et des lagunes de Tunis et de Bizerte. Les concentrations sont variables suivant les saisons et les régions, la bioaccumulation dépend de la disponibilité de ces métaux dans le milieu dont la contamination reste tributaire des rejets anthropiques déversés. Les échantillons des lagunes de Bizerte et de Tunis semblent être riches en Cd par rapport aux prélèvements des autres régions. Par contre, une teneur élevée en Pb et en Hg est enregistrée dans le golfe de Gabès. Les contaminations par les micro polluants étudiés n atteignent pas des niveaux préoccupants et sont encore faibles par rapport aux limites exigées par l OMS (1 µg/g pour le Cd, 2 µg/g pour le Pb et,7 µg/g Hg). Ces résultats nous ont permis aussi de communiquer une vision de la qualité chimique de l ensemble du milieu étudié, par une espèce carnivore qui s apprête facilement à la surveillance du milieu. BIBLIOGRAPHIE CHOUBA, L. ;N. LANGAR-ZAMOURI ;M.S. ROMDHANE and A. ElABED. (24) Accumulation of Heavy metals in shellfish of marine environment along the coast of Tunisia. Proceedings of the international Conference on Isotopes in Environmental Studies. IAEA, CN118, 613p.

81 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) KHESSIBA, A. ET P. AISSA (22) Effet du lindane sur certains biomarqueurs de stress chez la moule (Mytilus galloprovincialis) originaire de la lagune de Bizerte (Tunisie). Actes des 5 èmes Journées Tun. Scien. de la Mer Bull. INSTM, N Spécial 7 : LAHHIB, Y., TRIGUI ELMENIF N. ; LE PENNEC M. ; BOUMAIZA, M. (24) Données sur le cycle reproducteur du mollusque gasteropode Hexaplex trunculus (Linné, 1758) de la lagune de Bizerte (Tunisie). Bull.Soc. zool. Fr., 129 (4) : M ZOUGHI, N. ; STOICHEV,T. ; DACHRAOUI,M. ; EL ABED, A. ; AMOUROUX, D &DONARD, O.F.X. (22) Inorganic mercury and methylmercury in surface sediments and mussel tissues from a microtidal lagoon (Bizerte, Tunisia). Journal of Coastal Conservation 8 : UNEP/IAEA/FAO, 199. Determination of total cadmium, zinc, lead and copper in selected marine organisms by atomic absorption spectrophotometer. Reference Methods for Marine Pollution Studies N 11 Rev UNEP/IAEA/FAO, Determination of total mercury in selected marine organisms by cold vapour atomic absorption spectrophotometer. Reference Methods for Marine Pollution Studies N 8 Rev. 1.

82 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Evaluation de la contamination par les métaux traces (Cd, Pb et Hg) des sédiments superficiels de la frange côtière du golfe de Gabès ENNOURI R., CHOUBA L., TISSAOUI CH., AMARA H. & M RABET R. INSTM, port de pêche 26 La Goulette - Tunis rymenvmarin@yahoo.fr lassaad.chouba@instm.rnrt.tn Résumé : Dans l objectif d évaluer l état de la contamination inorganique des sédiments superficiels de la frange littorale du golfe de Gabès, on a dosé le Cadmium (Cd), le Plomb (Pb) et le Mercure (Hg). L échantillonnage a été effectué à l aide d une benne VanVeen dans 25 stations. Les concentrations du Cd et du Pb ont été déterminées par Spectrométrie d Absorption Atomique Electrothermique (SAA) en utilisant un four en.graphite et un correcteur de fond continu à effet Zeeman (Varian 22 Z) Pour le mercure, le dosage a été effectué par Spectrométrie d Absorption Atomique sans flamme à vapeur froide (Varian AA 1). Les concentrations en Cd et en Hg varient respectivement de,1 à 26,34 µg/g et de,11 à 2,12 µg/g du poids sec. Le Sud de la ville de Gabès (à proximité du centre industriel de Ghannouche) est la zone la plus touchée par ces deux métaux. Pour le Pb les concentrations sont comprises entre 7,64 et 16,53 µg/g du poids sec, les teneurs les plus élevées ont été enregistrées au niveau de Sfax et de la Skhira. Mots clés : golfe de Gabès, cadmium, plomb, mercure. Abstract: In this work we evaluated the state of inorganic contamination in superficial sediments in coastal boundary of the Gabes Gulf. Sampling was carried out in 25 stations by Van Veen grab. Cd and Pb concentrations were determined by Atomic Absorption Spectrometry with graphite furnace (type Varian 22Z). The Hg was analysed by Atomic Absorption Spectrometry with Cold Vapor. Concentrations of Cd and Hg varied respectively between,1 to 26,34 and,11 to 2,12. µg/g dry weight, the South of Gabes was the most polluted area by Cd and Hg. The levels of Pb varied between 7,64 to 16,53 µg/g dry weight. Skhira area was the most contaminated as well as harbours showed the elevate concentrations. Key words: Gabes Gulf, Cadmium, Lead, Mercury. ملخص في ه[ذا اإلط[ار قمن[ا. في السنوات األخيرة التطور اإلقتصادي والص[[ناعي في ه[ذه المنطق[ة جعلت من خليج ق[[ابس مص[با للنفاي[[ات العض[وية و الص[ناعية ) بالمنطقة الساحلية لخليج قابس للمساعدة في أخذ القرارات المناسبة Hg ( ( ) و الزئبق Pb ( الرصاص )Cd( بدراسة لتقييم التلوث الكيميائي ) الكادميوم. للحفاظ على هذه المنظومة البيئية الص[[خيرة و الكن[[ايس المح[[رس تين[[ة ) من ست ة خطوط مركزية ) ص[[فاقس benne Van Veen( الرواسب ال سطحية الساحلية بآلة. لقد ت م أخذ عينات ( قابس أجريت التحاليل باستعمال آلة اإلمتصاص. كل واحدة تحتوي من ثالث إلى ست ة محطات. الذري و تبين النتائج. المنطق[تين األك[[ثر تل[ وث هم[[ا ص[[فاقس و. غ[[رام من ال[[وزن الج[[اف / ميكروغ[[رام 26,34 و,1 أن نسبة تركيز الكادميوم تتراوح بين [يرا بالن س[[بة الى,11 [ فالكمي[[ة ت[[تراوح من للزئب[[ق [ أخ. أ ما بالنسبة للكميات الهامة للرصاص فق[[د س[[جلت بمنطق[[تي ص[[فاقس والص[[خيرة قابس نستطيع أن نقول أن المنطقة الساحلية لخليج قابس وصلت الى الحد األقص[[ى بالمقارنة للحد األدنى للتلوث. غرام من الوزن الجاف / ميكروغرام 2,12. من التلوث بهذا المعدن الكيميائي INTRODUCTION

83 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Le golfe de Gabès est l une des zones les plus productives de la Méditerranée. Les conditions maritimes, climatiques et topographiques favorables lui permettent d être riche en ressources halieutiques et surtout en espèces de grande valeur commerciale à savoir des Céphalopodes et des Crustacés qui sont destinés à l exportation. Durant ces dernières années, l écosystème du golfe de Gabès a subi des modifications, ce qui entraîne une dégradation de son couvert végétal et par conséquent une diminution de ses ressources halieutiques. Cette détérioration est due à leur surexploitation et à une pollution d`origine industrielle, notamment suite au déversem*nt de grandes quantités de phosphogypse au niveau de sa frange littorale. Les effluents industriels et urbains dans cette région sont riches en polluants organiques et inorganiques tels que les métaux traces (cadmium, zinc, plomb, mercure ) qui peuvent être toxiques vis a vis de l écosystème marin. Dans le but d évaluer et de sauvegarder les ressources halieutiques de cette région, nous avons étudié la distribution spatiale du Cadmium (Cd), du Plomb (Pb) et du Mercure (Hg) au niveau des sédiments superficiels de la frange côtière du golfe de Gabès. MATERIEL ET METHODES L échantillonnage a été réalisé en automne 24. Six radiales ont été effectuées le long de la côte sud de la Tunisie, (Sfax, Tyna, Mahrès, Kneiss, Skhira et Gabès), au total 25 stations (Fig 1). Le prélèvement de la couche superficielle du sédiment a été réalisé avec une benne Van Veen S fa x 25 K m Tyna M a h rè s K n e ïs s S k h ira G o lfe d e G a b è s 1m m G abès J e rb a Figure 1 : (+) Stations d échantillonnage -Traitement et dosage des échantillons Au laboratoire les échantillons ont été lyophilisés, tamisés, la fraction inférieure à 63 µm a été récupérée et minéralisée par des acides forts (acide chlorhydrique, acide nitrique et acide fluorhydrique) selon la méthode de Loring et Rantala (199).

84 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Le dosage du Cd et du Pb a été réalisé par Spectrométrie d Absorption Atomique Electrothermique (SAA) en utilisant un four en graphite et un correcteur de fond continu à effet Zeeman (type Varian 22 Z) suivant la méthode de.l UNEP/IAEA/FAO (1996) Pour le mercure, le dosage a été effectué par SAA sans flamme à vapeur froide (type Varian AA 1) selon la méthode de l UNEP/IAEA/FAO (1984). RESULTATS ET DISCUSSION Le Cadmium (Cd) Les concentrations en Cd sont comprises entre,11 et 26,34 µg/g de PS avec une moyenne de 2,96 µg/g de PS. Par comparaison à la norme du comité d évaluation et de surveillance de l environnement (ASMO) 1997 qui pour le Cd est de 1 µg/g de PS pour les sédiments non pollués, les résultats de la présente étude montrent que les stations Sud de Tyna et Mahrès sont non polluées ainsi que la frange littorale Nord de la Skhira. Les plus fortes teneurs, trouvées en face de Gabès, sont de l ordre de 26,34 µg/g, ces taux sont associés aux sédiments fins déposés par décantation des rejets anthropiques dans cette région. Au niveau de la région méridionale du littoral de Sfax les concentrations élevées (1,42 µg/g PS), sont liées aux anciens rejets des usines et au rejet actuel du port. La carte de répartition spatiale du Cd (Fig. 2) a permis de montrer une zone à degré élevé de contamination qui suit une bande littorale en allant de Ghannouche jusqu au Sud de Gabès. Cette zone est soumise aux déversem*nts des émissaires domestiques et des effluents rejetés par le complexe industriel chimique de Ghannouche, jugé la principale source de pollution dans cette région m g /K g S fa x 25 Km Tyna M a h rè s S k h ir a I lô t K n e ïs s G han no uch G abès J erba Figure 2 :Répartition spatiale du Cd dans les sédiments superficiels de la frange côtière du golfe de Gabès Le Plomb (Pb) Les concentrations en Pb sont comprises entre 7,64 et 16,53 µg/g de PS avec une moyenne de 26,62 µg/g. La carte de répartition spatiale de ce métal (Fig. 3) nous a permis de distinguer deux zones où la teneur ne dépasse pas 3 ppm. La première qui s étend du Sud de la ville de Sfax à l îlot de Kneïss atteignant l isobathe 5 m et la deuxième qui prend son origine au niveau du Sud de la Skhira et se prolonge vers la partie méridionale du golfe de Gabès. D autres zones caractérisées par des teneurs en Pb dépassant 3 µg/g PS, peuvent être considérées comme zones contaminées par ce métal d après le seuil fixé en 1997 par l ASMO. Il s agit de la partie nord de la ville de Sfax et tout le long de la radiale de la Skhira. En effet, le large de la Skhira présente des concentrations variant entre 41,53 et 16,53 µg/g PS, il est qualifié comme région préoccupante, cette contamination pourrait être attribuée aux activités maritimes, à l exploitation pétrolière comme au niveau du terminal de chargement de la Skhira (TRAPSA), du champ pétrolier d Ashtart et à la nature granulométrique des sédiments vaso-sableux qui retiennent la charge métallique. En plus, les pétroliers qui ont pour destination le terminal pétrolier TRAPSA évacuent dans cette région leurs eaux de ballast qui est une source de contamination supplémentaire par le Pb.

85 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) m g /K g S fa x Tyna 25 Km M a hrès ilô t s S k h ira K n e ïs s G ha nnou ch G abès Jerba Figure 3: Répartition spatiale du Pb dans les sédiments superficiels de la frange côtière du golfe de Gabès Le Mercure (Hg) Les teneurs en Hg varient de,11 à 2,1 µg/g PS avec une moyenne de,67 µg/g. La carte de répartition spatiale de ce polluant (Fig. 4) montre sa présence en quantité relativement élevée au niveau de certaines zones du golfe. En effet, les sédiments où il a été enregistré des concentrations supérieures à,5 µg/g PS de Hg sont considérés comme zones contaminées d après les normes fixées par l ASMO (1997). Les sites présentant des concentrations inférieures à cette norme sont situés au Nord de Sfax, entre Tyna et Mahrès, ainsi qu au Nord de la Skhira et en face de l île Kneïss adoptant l allure d un sac. La presque totalité du littoral du golfe de Gabès est contaminé par le Hg, les concentrations les plus élevées ont été enregistrées au Sud de Gabès et s étend jusqu à l île de Jerba, ceci est due aux rejets riches en Hg générés par le centre industriel de Ghannouche. En effet, le phosphogypse contient des teneurs élevées en Hg de l ordre de 14,5 ppm (El Kihel, 1995) m g /K g S fa x 25 Km Tyna M a hrès I lô t K n e ïs s S k h ira G hannouch G abès Jerba Figure 4 : Répartition spatiale du Hg dans les sédiments superficiels de la frange côtière du golfe de Gabès CONCLUSION Les résultats acquis au terme de cette étude nous ont permis de conclure que la répartition spatiale des métaux traces Cadmium, Plomb et Mercure dans les sédiments superficiels du golfe de Gabès présente une grande hétérogénéité. Les concentrations les plus élevées en Cd et en Hg ont été enregistrées au Sud de la ville de Gabès et plus précisément à proximité du centre industriel de Ghannouche (source de contamination minérale). Alors que pour le Pb, les taux les plus élevés (supérieurs à 3 µg/g), ont été trouvés tout au long de la radiale de la Skhira.

86 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer( I.N.S.T.M. Salammbô). Numéro Spéciial (9) : Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer ATSMer 24 : Zarzis (18 22 décembre 24) Ce travail a permis aussi d évaluer le degré de la pollution minérale du littoral du golfe de Gabès, ces micropolluants inorganiques sont d excellents traceurs de la pollution urbaine et industrielle et font partie des éléments les plus toxiques étant donné leur faible biodégradation, ce qui nécessite une surveillance régulière. BIBLIOGRAPHIE ASMO, Conventions d Oslo et de Paris pour la prévention de la pollution marine. Comité Evaluation et Surveillance de l environnement Copenhague : 5p. EL KIHEL, B., Impact des rejets du phosphogypse dans le golfe de Gabès : géochimie des métaux lourds dans les sédiments. DEA de la faculté des Sciences de Tunis, 81p. LORING, D-H., RANTALA, R-T-T., 199. Sediment and suspended particulate matter: total and partial methods of digestion ICE Tech. Mar. Environ. Sci. 9 int. Explor. Mer. 14p. UNEP/IAEA/IOC., Reference Methods for Marine Pollution Studies. N 7 Rev 2 UNEP. UNEP/IAEA/FAO., Reference Methods for Marine Pollution Studies. N 71. UNEP.

87 Biosurveillance de l environnement par la mesure de biomarqueurs chez la moule Mytilus galloprovincialis transplantée en baie de Cannes (Méditerranée Nord-occidentale, France) ROMÉO M., DAMIENS G., AMIRAL S. & GNASSIA-BARELLI M., UMR INRA-UNSA 1112 R.O.S.E. «Réponse des Organismes aux Stress Environnementaux», Faculté des Sciences, BP 71, 618 Nice Cedex 2, France damiens@unice.fr ; romeo@unice.fr Résumé Des moules Mytilus galloprovincialis provenant d une même population de Méditerranée ont été transplantées en quatre sites de la baie de Cannes et laissées dans des cages pendant un mois. Plusieurs biomarqueurs biochimiques (activités glutathion S-transférase : GST, catalase : CAT et acétylcholinestérase : AChE ; concentrations en substances réagissant à l acide thiobarbiturique : TBARS) ont été mesurés sur les animaux transplantés de même que les concentrations en métaux (Cd, Cu et Zn), en hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et en polychlorobiphényles (PCB). Globalement les résultats de l expérience de transplantation indiquent que le site «vieux port» semble être le plus pollué, il est suivi du port Canto qui possède des caractéristiques similaires mais dans une moindre mesure. Le site correspondant à l embouchure de la Siagne semble être moins pollué que le port Canto. Néanmoins, les concentrations en HAP et en PCB y sont élevées dans les moules. L Ile de Lérins semble relativement préservée. BIOMONITORING OF THE ENVIRONMENT BY THE DETERMINATION OF BIOMARKERS IN MYTILUS GALLOPROVINCIALIS TRANSPLANTED T THE BAY OF CANNES (NORTH-WESTERN MEDITERRANEAN, FRANCE) :Abstract Mussels, Mytilus galloprovincialis, from an hom*ogenous population of the Mediterranean were transplanted to four sites located in the Bay of Cannes. They were kept in cages during one month. Several biochemical biomarkers (glutathione S-transferase : GST, catalase : CAT and acetylcholinesterase : AChE activities and thio-barbituric acid reactive substances : TBARS levels) were measured in transplanted animals as well as metal (Cd, Cu and Zn), PAH (Polycyclic aromatic hydrocarbons) and PCB (Polychlorobiphenyls) concentrations. As a whole, results indicate that the old harbour site seems to be the most polluted, it is followed by Canto harbour which presents the same characteristics but to a lesser extent. The site located in the mouth of the Siagne river appears to be less polluted than Canto harbour. Nevertheless, PAH and PCB concentrations are high in the mussels there. The island of Lérins seems to be relatively clean. INTRODUCTION Des articles récents montrent que transplanter des moules d un site de référence à un site pollué peut constituer une bonne stratégie pour contrôler les effets des changements environnementaux dans des zones côtières et estuariennes (AMIARD-TRIQUET et al. 1998). La Côte d Azur (Sud-Est de la France) est une zone très touristique de la Méditerranée Nord-occidentale. La côte est soumise à la pollution urbaine des villes environnantes qui représentent environ un million d habitants entre les baies de Nice et de Cannes. Le port de Nice est sujet à un trafic maritime assez intense (bateaux cimentiers, gros bateaux de croisière, ferry-boats pour la Corse etc ) tandis que les bateaux de plaisance et les bateaux de pêcheurs sont présents dans le port de Cannes. Dans cette zone, le RNO (Réseau National d Observation de l IFREMER) a analysé les variations spatio-temporelles des concentrations en contaminants dans les sédiments (RNO 1998). Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et les polychlorobiphényles (PCB) atteignent des teneurs importantes (1,22 mg fluoranthène/ kg et,2 mg PCB 138/kg -dans les sédiments du port de Nice) ; certains pics de concentrations en métaux lourds se trouvent dans cette zone (RNO 1998). L agrandissem*nt des ports de Nice et Cannes est en projet et les décideurs ont besoin de connaître l état écologique et physiologique des écosystèmes voisins des aires considérées. Dans cette perspective, un «bio-monitoring actif» (DE KOCK et KRAMER 1994) a été réalisé avec des moules, ces animaux étant un bon modèle biologique du fait de leur vie sédentaire et de leur mode de nutrition par filtration. Le bio-monitoring actif est basé sur la comparaison des propriétés chimiques et/ou biologiques d échantillons collectés à partir d une seule population et exposés ensuite à différentes conditions environnementales, en des sites choisis. Dans le cadre de ce travail, les moules Mytilus galloprovincialis proviennent d une même population vivant près d une ferme aquacole, elles ont été transplantées en différents points de la Baie de Cannes en Juin 24. Plusieurs biomarqueurs ont été mesurés sur les moules transplantées. Les isoformes de la glutathion S-transférase (GSTs : EC )) sont impliquées dans le métabolisme des pesticides organochlorés (HOARAU et al. 21) et commencent à être utilisées comme biomarqueurs de ces substances et des PCBs dans les mollusques du fait que l EROD, éthoxyrésorufine O-déséthylase, ne donne pas de réponse satisfaisante comme biomarqueur d exposition à 86

88 ces composés organiques dans ces animaux (CAJARAVILLE et al. 2). Un autre biomarqueur, l activité catalase (EC ), bien que ne répondant pas spécifiquement à un groupe de contaminants mais à un stress oxydant, a été utilisé dans ce travail. De plus, un marqueur de stress oxydant, les substances réactives à l acide thiobarbiturique, nommées TBARS, a aussi été mesuré, il reflète l état de la peroxydation lipidique des membranes (KNIGHT et al. 1988). L activité acétylcholinesterase, inhibée par la présence de composés organophosphorés et de carbamates, est considérée comme un biomarqueur d exposition à ces substances (GALGANI et BOCQUENÉ 1991). MATERIELS ET METHODES Des Mytilus galloprovincialis, provenant d une même population et d une taille hom*ogène ( mm) ont été placées dans des cages rectangulaires (2 x 3 x 5 cm) constituées de filet en polyéthylène à raison de 12 par cage. Les cages sont immergées par plongée à 7-1 m de profondeur et maintenues par une ancre. Elles ont été placées en quatre différents sites de la baie de Cannes : au Vieux port (VP), à l extérieur de la digue du Port de plaisance Canto (PC), à l Ouest de la baie de Cannes où se trouve l embouchure d un fleuve, la Siagne (ES), soumis à des pressions anthropiques et enfin dans une zone plus propre, l île de Lérins (IL). Après un mois de stabulation, les cages ont été remontées et transportées au laboratoire dans des containers froids. Les animaux survivants ont été comptés, l indice de condition (rapport du poids du tissu mou au poids total de la moule) a été mesuré sur dix animaux pour chaque cage (AMIARD et al. 1998). Les tissus mous ont été hom*ogénéisés dans du tampon TRIS (TRIS 5 mm, NaCl 15 mm, ph 7.4), 1 mm PMSF (phénylméthylsulfonylfluorure), 1 mm DTT (dithiothréitol) dans un rapport 1/4 (poids/volume) en utilisant un ultra-turrax. Les hom*ogénats ont été ensuite centrifugés pendant 3 min à 9 g. C est sur le surnageant surnageant à 9 g (S9) que sont réalisées, à froid, toutes les mesures biochimiques (n = 1 dans tous les cas). Les protéines totales ont été déterminées selon la méthode de BRADFORD (1976). Les activités GST ont été mesurées par spectrophotométrie à 34 nm en suivant le conjugaison du substrat accepteur le 1-chloro-2,4-dinitrobenzène avec le glutathion réduit (HABIG et al. 1974). Les activités catalase ont été déterminées selon la méthode de CLAIRBONE (1985) : on mesure les variations de l absorbance à 24 nm provoquées par la dismutation du peroxyde d hydrogène. La peroxydation lipidique a été estimée par la formation de substances réactives à l acide thiobarbiturique (TBARS). L activité acétylcholinestérase a été déterminée par la méthode d ELLMAN et al. (1961) modifiée par GALGANI et BOCQUENÉ (1991). Pour l analyse des métaux lourds, les tissus mous ont été séchés à 5 C à poids constant. La minéralisation des échantillons (tissus mous entiers, n = 6 pour chaque station) a été réalisée dans un four à micro-ondes sous pression (CEM-MDS 81D) avec de l acide nitrique concentré. Les concentrations en cadmium, cuivre et zinc ont été déterminées avec un spectrophotomètre d absorption atomique équipé d une flamme pour le cuivre et le zinc et d un four graphite pour le cadmium. Un correcteur de bruit de fond au deutérium a été utilisé. La méthode analytique a été contrôlée avec du Matériel Standard de Référence (hépatopancréas de homard TORT-2) fourni par le Conseil National de Recherche du Canada. Nos valeurs sont en bon accord avec les valeurs certifiées. Les variations de chaque biomarqueur ont été testées avec une analyse de variance ANOVA à un facteur contrôlé (le site). Quand l ANOVA est significative, une comparaison par paire entre stations est faite avec le test de Student. Une Analyse en Composantes Principales (ACP) a été utilisée pour discriminer les différents sites de transplantation avec huit variables: les activités GST, CAT et AChE, les niveaux de TBARS, les concentrations en cadmium, cuivre et zinc ainsi que l indice de condition des moules. Pour les analyses d hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), deux moules par station sont lyophilisées, le lyophilisat est extrait au micro-ondes par un mélange 5 acétone/5 éther de pétrole. L extrait est purifié sur cartouche CN cyanopropyle/sioh, le dosage effectué par HPLC/FLUORIMETRIE (11 AGILENT) à longueurs d ondes variables. Le seuil de détection de la méthode est de,1 ng de HAP. Pour les analyses de polychlorobiphényles, l extraction est identique à celle des HAP. L extrait est purifié sur cartouche NAN 7 mg de Na2SO4/2 mg SiOH imprégnée d AgNO3 ; le dosage est effectué par CPG/SM (689 AGILENT 5973 MSD) en recherche d ions spécifiques. Le seuil de détection est de,1 ng de PCB. RESULTATS Le taux de survie des moules à la remontée des cages est de 1%. Les quatre sites étudiés ne présentent donc pas de toxicité aiguë. L indice de condition varie de 25,95 au Vieux Port (VP) à 15,84 à Port Canto (PC). L ANOVA (p,1) permet de dire que les quatre stations sont globalement différentes pour l indice de condition qui est nettement plus élevé au VP (test de Student significatif). En ce qui concerne l activité GST, l ANOVA globale indique une différence significative entre sites (p,1). VP se différencie des autres sites (test de Student significatif), l activité de la GST y est significativement plus élevée (45,14 ± 69,17 nmole/min/ mg protéines). PC et IL ont des valeurs qui ne sont significativement pas différentes (297,6 ± 93,58 et 225,74 ± 43,55 nmole/min/mg protéines). ES a des résultats de GST (375,88 ± 11,61 nmole/min/mg protéines) compris entre VP et PC et IL. L activité acétylcholinestérase varie en fonction des stations, l ANOVA globale indique une différence significative entre sites (p=,97), ES a une activité significativement plus faible (5,71 ± 1,25 nmole/min/mg protéines) que celle de PC (8,54 ± 2,98) et de IL (7,51 ±,72 nmole/min/mg protéines) qui 87

89 présentent les activités de AChE les plus élevées. Le site VP (6,95 ± 1,27 nmole/min/mg protéines) a une situation intermédiaire entre ES d une part et PC-IL d autre part. Le taux de TBARS varie en fonction des stations (ANOVA entre sites significative à p,1) ; VP (3,6 ±,58 nmole/mg protéines) et PC (3,79 ± 1,48 nmole/mg protéines) sont significativement plus élevés (test de Student) que ES (1,58 ±,51) et IL (1,5 ±,19 nmole/mg protéines). L activité catalase varie en fonction des sites (ANOVA significative à p=,3) ; VP (18,91 ± 3,48 µmole/min/mg protéines) et PC (21,22 ± 13,35) sont significativement plus forts (test de Student) que ES (9,59 ± 2,35) et IL (1,13 ± 1,36 µmole/min/mg protéines). Les résultats des analyses chimiques (par rapport au poids sec) dans les moules entières sont présentées dans le tableau ci-dessous : Stations VP PC ES IL Cd mg/kg,5 ±,14 1,3 ±,15,89 ±,1 1,11 ±,16 Cu mg/kg 65,2 ± 36. 8,18 ± 1,7 5,99 ±,97 6,65 ±,92 Zn mg/kg 165 ± ± ± ± 8 Somme des HAP mg/kg,18,161,369,21 PCB 153 mg/kg,13,13,33,23 Les concentrations de cadmium des moules du VP sont significativement plus faibles que celles des autres sites. Les concentrations en cuivre des moules du VP sont environ 1 fois plus élevées que dans celles des autres sites qui ne présentent pas de différence significative entre eux. Les moules transplantées au VP et au PC n ont pas de concentrations en zinc différentes, celles de ES et Il ont des teneurs plus faibles. Les HAP pris en compte dans cette étude sont les mêmes que ceux mesurés par le R.N.O, leurs concentrations dans les moules sont aussi données dans le tableau, les HAP à 5 ou 6 noyaux aromatiques sont présents à des concentrations inférieures à la limite de détection, en revanche le phénanthrène, provenant des essences et des fiouls, est détecté dans tous les échantillons. Les moules mises en cage présentent donc des valeurs supérieures à celle de la médiane nationale du R.N.O. qui est de,14 mg HAP/kg, les moules, avant transplantation, avaient des concentrations plus faibles (,89 mg HAP/kg). Le tableau ci-dessus donne également les concentrations en PCB, en particulier le CB153. La contamination peut en effet être décrite par la concentration du congénère CB 153. Les moules de ES et IL ont des concentrations plus faibles qui sont peu différentes de la médiane nationale de,21 mg CB153/kg établie par le RNO, alors que celles du VP et du PC ont des concentrations fortes en PCB 153. Avec l ensemble des résultats (n = 32 valeurs), excepté ceux des HAP et PCB (uniquement deux moules par site ont été analysées), une analyse en composantes principales a été réalisée (logiciel «Statbox» ). Les deux premières composantes principales représentent 42,35% (F1) et 24,9% (F2) de la variance totale. Le résultat de cette ACP est présentée dans le graphe F1/F2 ci-après. Les variables les plus significatives, du côté négatif de l axe 1, sont les activités GST et CAT, et du côté positif les taux de TBARS, de Cu et de Cd. Sur l axe 2, les variables les plus significatives sont IC (l indice de condition) en négatif et l AChE, en positif. La concentration en Zn n est pas un paramètre très significatif. La dissemblance entre deux sites est appréciée par leur distance. Leurs caractéristiques sont déterminées par leurs positions par rapport aux axes et aux variables. La position de la station VP sur l axe 1 la sépare des autres stations, les moules y présentent des activités de GST et des taux de Cu supérieurs aux autres sites, des taux de TBARS et l activité CAT sont également élevés. En revanche, le taux de Cd est le plus faible. La position sur l axe 2 permet de dire que l activité AChE est faible. Il y a donc une inhibition de cette enzyme dans ce port. L indice de condition est fort. Cette station semble donc être polluée par divers contaminants chimiques, le cuivre provenant des peintures anti-salissure utilisées, cependant les moules ont à leur disposition de la nourriture en abondance, évaluée par l indice de condition. Les moules transplantées au PC ont une activité CAT et un taux de TBARS peu différents de VP mais l activité GST et le taux de Cu sont plus faibles, leur concentration en Cd est moyenne ; l axe 2 permet de dire que l activité de l AChE est la plus forte (pas d inhibition dans ce port). L indice de condition est nettement plus faible que pour VP. Ce site PC semble donc être pollué mais dans une moindre mesure que le VP, la cause probable est que la cage de PC est située à l extérieur de la digue du port. A l embouchure de la Siagne, les moules présentent des valeurs de Cu, CAT, TBARS, GST et Cd plus faibles que celles du VP et du PC. Par contre la position sur l axe 2 indique une forte inhibition de l AChE et un indice de condition fort. Le point ES semble être moins pollué que le PC mais est tout de même soumis à des pressions anthropiques mises en évidence par les concentrations en HAP, la nourriture y est abondance puisque c est une zone d estuaire. La station IL présente les plus faibles activités de GST et CAT et les plus faibles taux de TBARS, Cu, par contre les valeurs de Cd sont les plus fortes. IL possède une AChE et un indice de condition moyens (axe 2). Cette station semble donc être peu polluée par rapport aux autres, c est pour cela qu on la considère comme station de référence, cependant les concentrations en Cd sont légèrement supérieures à celles trouvées dans les moules des autres stations. D après des travaux antérieurs (ROMEO et al. 21) les moules transplantées dans cette zone ont généralement des teneurs en fer très faibles. Il pourrait y avoir une compétition entre le fer et le cadmium qui serait plus accumulé par les moules. 88

90 En conclusion, les divers biomarqueurs et les différentes analyses chimiques ont permis de déterminer sur des moules transplantées durant un mois des différences significatives de pressions anthropiques exercées sur le milieu marin en baie de Cannes et d établir un gradient de pollution du Vieux Port aux Iles de Lérins. BIBLIOGRAPHIE AMIARD, J. C., GEFFARD, A., AMIARD-TRIQUET, C. (1998). Journal de Recherche Océanographique 23, pp AMIARD-TRIQUET, C., ALTMANN, S., AMIARD, J. C., BALLAN-DUFRANÇAIS, C., BAUMARD, P., BUDZINSKI H., CROUZET, C., GARRIGUES, P., HIS, E., JEANTET, A.Y., MENASRIA, R., MORA, P., MOUNEYRAC, C., NARBONNE, J. F., PAVILLON, J. F. (1998). Hydrobiologia 373/374, pp BRADFORD, M. (1976). Analytical Biochemistry 72, pp CAJARAVILLE, M. P., BEBIANNO, M. J., BLASCO, J., PORTE, C., SARASQUETE, C., VIARENGO, A., 2. Science of the Total Environment 247, CLAIRBONE, A., In: GREENWALD, R. A. (Ed.), Handbook of methods of oxygen radical research, CRC Press, Boca Raton, pp DE KOCK, W. C., KRAMER, K. J. M., In: KRAMER, K. J. M. (Ed.), Biomonitoring of coastal waters and estuaries, CRC Press, Boca Raton, pp ELLMAN, G. L., COURTNEY, K. D., ANDREAS, V., FEATHERSTONE, R. M. (1961). Biochemistry and Pharmacology 7, pp GALGANI, F., BOCQUENÉ, G. (1991). Water Research 25, pp HABIG, W. H., PABST, M. J., JAKOBI, W. B., Journal of Biological Chemistry 249, HOARAU, P., GNASSIA-BARELLI, M., ROMÉO, M., GIRARD, J. P. (21). Environmental Toxicology and Chemistry 2, pp KNIGHT, J.A., PIEPER, R.K., MCCLELLAN, L. (1988). Clinical Chemistry 34, pp RNO (1998). Travaux du Réseau National d Observation. Edition IFREMER et Ministère de l Aménagement du Territoire et de l Environnement, Nantes. ROMEO M., GNASSIA-BARELLI M., PORRACHIA M., GIRARD JP. (21). 36th CIESM Congress Proceedings, 36, p

91 Propriétés technologiques et activites enzymatiques de principales souches de staphylocoques et microcoques isolees a partir des produits de la mer salés *ESSID I., ** HASSOUNA M. & * BEN ISMAÏL H. *: École Supérieure des Industries Alimentaires de Tunis (ESIAT) - 58 Avenue Alain Savary-13- Tunis El khadra, Tunisie. (ESSID_INES@VOILA.FR), ** : Institut National Agronomique de Tunisie (INAT) - 43 Avenue Charles Nicole Tunis, Tunisie. Résumé : Cent bactéries halotolérantes coagulase-négatives ont été isolées à partir de six échantillons de produits de la mer salés tunisiens (athérine, mendole, poulpe, mérou, boutargue et anchois) dans le but de sélectionner les souches les plus performantes et aptes à être utilisées en tant que starters des produits carnés secs fermentés et des produits de la pêche frais en association avec les ferments lactiques. L identification des souches isolées a été réalisée à l aide de 36 tests physiologiques et biochimiques en utilisant les galeries API ID 32 STAPH. Parmi les souches isolées, 72 % sont des staphylocoques, contre 15 % de microcoques. Les souches S. warneri (18,3 %), S. xylosus (11,4 %) et S. epidermidis (11,4 %) représentent les espèces dominantes pour les staphylocoques, contre K. rosea (11,4 %), espèce la plus représentative des microcoques. Par ailleurs, 25 souches, les plus représentatives de la microflore halotolérante, et comprenant : S. xylosus (1), S. simulans (3), K. varians (2), K. rosea (8) et M. luteus (2) ont été caractérisées aussi bien sur le plan physiologique que sur le plan technologique. L optimum de croissance de la plupart des souches étudiées est observé pour des températures comprises entre 3 et 37 C et pour des valeurs de ph proches de la neutralité (6,6-7,6). De plus, la majorité des espèces testées assimile des teneurs en sels jusqu à 15 %. La quasi-totalité des souches étudiées sont capables de réduire les nitrates en nitrites (à 18 et 37 C), avec toutefois, une activité nitrate réductase plus importante chez les staphylocoques que chez les microcoques. Mots clés : Produits de la mer salés, Isolement, Identification, Staphylocoques, Microcoques, Propriétés technologiques. Abstract: One hundred strains of salted tolerant coagulase negative bacteria were isolated from six samples of tunisian salted sea product in order to select the most suitable strains to be used as starter in fermented meat and sea product, in associ ation with lactic straters. The identification of strains isolated was studied with 36 conventional physiological and biochemical tests using API ID 32 STAPH system. Among the strains isolated, 72 % were Staphylococci (with predominance of S. warneri (18,3 %), S. xylosus (11,4 %), S. epidermidis (11,4 %)) against 15 % of Micrococci (with predominace of K. rosea (11,4 %)). The 25 isolated strains of S. xylosus (1), S. simulans (3), K. rosea (8), K. varians (2) et M. luteus (2) were further characterized. The optimum growth of these strains was situated between 3-37 C and for neutrality value of ph. In addition, a large majority of the above strains was able to grow in the presence of 15 % salt. Moreover, most of strains were able to reduce nitrates in nitrites (at 18 and 37 C), however strains of Staphylococci showed a higher nitrate reductase activity than Micrococci. Key words: Salted sea product, Isolation, Identification, Staphylococci, Micrococci, Technological properties, Enzymatic activities. ملخص أكتوبيس, أنقروليس أنكرازيكوليس, إبينفليس كانينيس, سبيكارا ماينا, وقع استخراج مائة بكتريا من ستة أصناف من منتجات البحر ال مملحة (أترين بويري [ بيض ميجيل سيفاليس) و تم إخضاع هذه البكتريا إلى عديد التحاليل التكنولوجية و األنزولوموجية و ذلك بهدف اختيار األنسب منها لالستعمال, فيلقاريس كمخمر لمنتجات اللحوم و البحر إلى جانب البكتريا االكتيكية. بالمائة من مجموع البكتريا 72 " مثلت فصيلة "ستافيلوكوكي. تحليل فيزيولوجي و كيمائي حيوي 36 تم التعرف على فصائل هذه البكتريا بواسطة باامائة 15 المستخرجة أما بالنسبة لفصيلة "ميكروكوكي" فإنها لم تمثل سوى. ) لتحاليل فيزيولوجية انزومولوجية و تكنولوجية أخرى و قد أظهرت النتائج أن درجات الحرارة 25( [ إضافة إلى هذا خضعت أهم البكتريا المستخرجة كما تمكنت هذه األخيرة من تحمل درجة ملوحة. هي األفضل لنمو هذه البكتريا 7 درجة و درجة مؤشر الحموضة القريبة من 37 و 3 المتراوحة بين بالمائة 15 وصلت إلى. كما تمكنت معظم[ البكتريا من اختزال مادة النيترات إلى مادة النيتريت و أظهرت فصيلة "ستافيلوكوكي" أكثر قيمة في اختزال مادة النيترات إلى مادة "النيتريت من فصيلة "ميكروكوكي. ميكروكوكي تحاليل تكنولوجية, ستافيلوكوكي, استخراج, المملحة, كلمات مفاتيح منتجات البحر. 9

92 INTRODUCTION Outre les bactéries lactiques, les bactéries halotolérantes (staphylocoques et microcoques) jouent aussi un rôle essentiel lors de la fabrication des produits carnés et la bioconservation de certains produits de la mer frais. La réduction des nitrates en nitrites, activité responsable de la couleur rouge rose des produits carnés (GOUTEFONGEA, 1988) est considérée comme la plus importante activité produite par les staphylocoques. De même, ces germes peuvent produire des substances aromatiques grâce à leurs activités lipolytiques et protéolytiques (PAPAMALONI et al., 22) Par ailleurs, la potentialité des ces souches à produire des substances antimicrobiennes et à inhiber la croissance de certaines bactéries pathogènes (Listeria monocytogenes ) est considérée comme un critère important pour la sélection des ferments des produits carnés secs et de la mer (MIRALLES et al., 1996). Le premier objectif de ce travail a été d isoler et d identifier des souches de staphylocoques et de microcoques à partir des principaux produits de la mer salés tunisiens. Le deuxième objectif a été d étudier les principales propriétés technologiques (tolérance au ph, concentration en sel, température et l activité nitrate réductase) des souches les plus représentatives de la microflore halotolérante isolée et identifiée en vue de les utiliser comme cultures starters en association avec certaines bactéries lactiques sélectionnées pour la fabrication de produits tunisiens de charcuterie secs et fermentés et /ou pour la bioconservation des produits de la mer. MATÉRIEL ET MÉTHODES Six échantillons de produits de la mer salés ont été utilisés pour isoler les staphylocoques et les microcoques: Anchois salés (Engraulis encrasicolus), Mendole salé (Spicara maena), Poulpe séchée (Octopus vulgaris), Mérou salé (Epinephelus caninus), Athérine salée (Atherina boyeri) et Boutargue salé (Mugil cephalus). L isolement des bactéries halotolérantes a été effectué sur milieux de Chapman (Mannitol Salt Agar MSA) et le milieu Tryptone Soja Agar (TSA) additionné de 4 % de NaCl (BEN ISMAIL et al., 23). L identification des espèces de microcoques et de staphylocoques coagulase-négatives, a été faite à l aide de 36 tests biochimiques en utilisant les galeries API ID 32 STAPH. Par la suite, 25 souches, les plus représentatives de la microflore halotolérante, ont subi, d une part, une caractérisation physiologique (température et ph optimums de croissance, tolérance au sel) et, d autre part, une étude de l activité nitrate réductase. RÉSULTATS ET DISCUSSION Nos résultats ont montré que la majorité des espèces isolées à partir des produits de la mer salés sont des staphylocoques (72 %), contre seulement 15 % qui sont des microcoques. Cette répartition inégale entre les staphylocoques et les microcoques a été également observée dans plusieurs produits alimentaires salés (BUZZINI et al., 1994 ; GARCIA et al., 1995 ; PAPAMALONI et al., 22 ; BEN ISMAIL et al., 23). Cette prédominance des staphylocoques peut être expliquée par l importante résistance aux concentrations élevées en NaCl et à la faible demande en oxygène des staphylocoques comparées aux microcoques (PAPAMALONI et al., 22). Les 25 souches retenues pour cette étude sont soit celles utilisées actuellement en tant que ferments industriels des produits de la pêche et des produits carnés européens, soit les espèces dominantes et non pathogènes pour l homme. Les souches ainsi sélectionnées sont : S. xylosus (1), S. simulans (3), K. rosea (8), K. varians ainsi (2) et M. luteus (2). Les résultas obtenus (Fig1) ont montré que l optimum de croissance des souches étudiées est situé dans l intervalle de température 3 37 C. A 4 C, la croissance est faible, voire même inhibée pour certaines espèces ( DO <,5). Par ailleurs, les souches de S. simulans ont présenté une croissance normale à 44 C, ce qui suggère leur caractère thermophile. 91

93 Figure 1- Effet de la variation de la température d incubation ( C) sur la croissance des souches de staphylocoques et de microcoques isolées à partir des produits de la mer Le suivi de la croissance a été effectué pour cinq concentrations de NaCl différentes : ; 3,5 ; 7,5 ; 1 et 15 % (Fig 2). Les résultats ont montré que toutes les souches étudiées sont capables de se développer à une concentration en NaCl de 15 %. L optimum de croissance varie selon les souches, mais pour la majorité cet optimum est situé dans l intervalle 3,5 à 1 % de NaCl. Fig ur e 2- Effet de la variation de la concentration en NaCl sur la croissance des souches de staphylocoques et de microcoques isolées à partir des produits de la mer salés Par ailleurs, le suivi de la croissance pour 4 valeurs de ph (4,6 ; 5,6 ; 6,6 et 7,6) (Fig 3) a montré que la majorité des souches ont présenté leur optimum de croissance pour des valeurs proches de la neutralité (6,6 et 7,6). En revanche, les souches de S. simulans, ont montré une croissance normale pour des valeurs assez faibles (ph=4,6). Figure 3- Effet de la variation du ph du milieu de culture sur la croissance des souches de staphylocoques et de microcoques isolées à partir de produits de la mer salés Les résultats, relatifs au dosage de l activité nitrate réductase (Fig 4), montrent que les quantités de nitrites, dosées dans des conditions aérobies et anaérobies, diffèrent d une souche à une autre. Ainsi, pour les souches de S. simulans et S. xylosus, la réduction des nitrates est plus importante en anaérobiose qu en aérobiose alors que, pour les 92

94 souches de K. rosea, M. luteus et K.varians, cette activité reste plus élevée en aérobiose qu en anaérobiose, en raison de leur métabolisme aérobie. Ces résultats suggèrent que les staphylocoques réduisent mieux les nitrates que les microcoques. Figure 4 Activités de réduction des nitrates par les souches de staphylocoques et de microcoques isolées à partir des produits de la mer salés en aérobiose et anaérobiose CONCLUSION L identification biochimique et physiologique des bactéries halotolérantes coagulase- négatives, isolées à partir des produits de la mer salés, a permis de montrer que la majorité des espèces sont des staphylocoques (72 %) contre 15 % de microcoques. Par ailleurs l étude des propriétés technologiques des 25 souches sélectionnées, a montré que l optimum de croissance de la plupart des souches est situé dans l intervalle de température 3-37 C et pour des valeurs de ph proches de la neutralité. De plus, la majorité des espèces testées ont pu tolérer jusqu à 15 % de sel. Enfin, nos résultats montrent que les staphylocoques ont des aptitudes technologiques plus performantes que celles des microcoques. A cet effet, ces germes sont caractérisés par : (i) des activités nitrate réductase plus élevées, (ii) des pouvoirs lipolytiques, protéolytiques et fermentaires plus importants (résultats non montrés) et (iii) une.certaine résistance vis-à-vis des températures assez élevées (44 C) BIBLIOGRAPHIE BEN ISMAIL H., HASSOUNA M., BOUDABOUS A., EL OUNI R. (23). Maturation d un fromage industriel à pâte molle et à croûte type Camembert : Identification des Micrococcaceae- caractérisation minérale et.rhéologique. Ind. Alim. Agric., 12, pp 9-16 BUZZINI P., ROSSI J., GERANIO N., TOZZI G., MOROSI A. (1994). Fermented sausges produced in.umbria (Italy): Chemical, microbiological and sanitary characteristics. Microbiol. Alim. Nutri., 12, pp COPOLLA R., LORIZZO M., SAOTTA R., SORRENTINO., GARCIA L.(1997). Characterization of Micrococci and Staphylococci isolated from soppressata molisana, a southern Italy fermented sausage. J. Food Microbiol.,14, pp GARCIA I., ZUMALACARRGUI M., DIEZ V.(1995). Microbial succession and identification of Micrococcaceae in dried beef Cecina, an intermediate moisture meat product. J. Food Microbiol., 12, pp GOUTEFONGEA R. (1988) La salaison, In: Girard J.P. (éd.) Techniques de la viande et des produits carnés, Tec. et Doc. Lavoisier, Paris, pp MIRALLES M.C., FLORES J., MARTINEZ G.P. (1996). Biochemical tests for the selection of Staphylococcus strains as potential meat starter cultures. J. Food Microbiol., 13, pp OLESEN T. P., STAHNKE L.H. (24). The influence of environmental parameters on the catabolism of brabchedchain amino acids by Staphylococcus xylosus and Staphylococcus carnosus. J. Food Microbiol., 21, pp PAPAMALONI E., KOTZKIDOU P., TZANETAKIS N., LITOPOLOU E.T. (22). Characterization of Micrococcacea isoltated from dry fermented sausage. J. Food Microbiol., 19,

95 Contribution à l Évaluation de l État de Contamination de deux sites du Littoral Tunisien Moyennant une Approche Multimarqueur BEN DHIAB R1, YAHIA A1, BANNI M2,JEBALI J2, BOUSSETTA H2, ELBOUR M3 & EL ABED A3 1 Laboratoire de Biochimie et Génétiques Marines, Institut National des Sciences et des Technologies de la Mer, Centre de Monastir Laboratoire de Biochimie et d Ecotoxicologie, Ecole Supérieure d Horticulture, Chott Mariem -Sousse 3 Institut National des Sciences et des Technologies de la Mer, Salambô - Tunis 2 Résumé : L état de santé de deux sites du littoral, Gargour et Menzel Jemil, a été évalué moyennant un ensemble de biomarqueurs à savoir le dosage des métallothionéines, l activité acétylcholinestérase, la fréquence de micronoyaux et la stabilité de la membrane lysosomale. Nous avons choisi comme bioindicateur de la pollution marine de ces deux sites la palourde "Ruditapes decussatus". L analyse de l ensemble de ces biomarqueurs montre que les animaux provenant de Gargour présentent deux types d altérations. Une altération génotoxique manifestée par l augmentation des micronoyaux au niveau des cellules branchiales et une altération physiologique exprimée par une déstabilisation de la membrane lysosomale, révélée au niveau des glandes digestives. Il est encore à signaler au niveau de ces animaux une accumulation assez élevée des métallothionéines qui est beaucoup plus prononcée au niveau des glandes digestives qu au niveau des branchies et une activité acétylcholinestérase assez élevée par rapport aux animaux provenant de Menzel Jemil dans la lagune de Bizerte. Les bivalves provenant du site de Menzel Jemil, présentent une altération génotoxique et physiologique mais à moindre niveau que ceux de Gargour. Nous notons aussi au niveau des branchies de ces animaux, une accumulation plus importante de métallothionéines et une activité acétylcholinestérasique plus faible au niveau de l animal entier. Abstract: Pollution status of two littoral stations (Menzel Jemil and Gargour) was evaluated by using four biomarkers tests: metallothionein level, acetyl cholinesterase, micronucleus frequency and evaluation of lysosomal membrane stability. "Ruditapes decussatus" was chosen as bio indicator of marine pollution. Analysis of these biomarkers showed that animals coming from Gargour present two kinds of changes. A genotoxic change indicated by increasing of micronucleus frequency in gills cells and a physiological change expressed by a destabilization of lysosomal membrane, revealed in digestive glands. Furthermore, we signaled an accumulation of metallothionein which more pronounced in digestive glands than in gills and an elevated acetylcholinesterase activity compared to animals coming from Menzel Jemil. Animals coming from Menzel Jemil showed also genotoxic and physiological changes but at a least level then those coming from Gargour. In this site we signalled an important accumulation of metallothionein in gills of these animals and a lower acetyl cholinesterase activity. ملخص يتطرق[ هدا العمل لدراسة درجة التلوث بمنطقة منزل جميل و قرقور[ بواسطة مجموعة من المؤشرات البيئية و قد تم اختيار Ruditapes decussatus كمؤشر بيولوجي لتوفره بهذه المناطق. كما الحظنا تراكم البروتينيات أال أنزيمي[ة من فئة الميتالوتيونين لدى. لقد بينت النتائج أن الكائنات المتأتية من منطقة قرقور تظهر إختالال جينيا و فيزيولوجيا القوقعيات خاصة داخل الغدد الهضمية مقارنة بالقوقعيات المتأتية من منطقة منزل جميل. وقد أثبتت النتائج أن القوقعيات المتأتية من منطقة منزل جميل أظهرت كذلك إختالال جينيا و فيزيولوجيا[ ولكن بدرجة أقل حدة مما هي عليه في منطقة كما أظهرت هذه النتائج أيضا تراكم البروتينيات أال أنزيمي[ة من فئة الميتالوتيونين لدى القوقعيات خاصة داخل الخواشم وانخفاض نشاط. قرقور مما يبين أن هذه المنطقة عرضة للملوثات الكيميائية الفالحية كاألسمدة باإلضافة إلى الفضالت الحضرية. acéthylcholinestérase. INTRODUCTION Ce travail s intègre dans le cadre du programme de réseau de biosurveillance du littoral Tunisien, crée par le groupement GILEA (Groupement Inter Laboratoire d Eco toxicologie Aquatique). Au cours de ce travail, nous étudions l état de contamination de deux sites du littoral tunisien, dont l un est situé au nord dans la lagune de Bizerte (Menzel Jemil) et l autre au Sud de la Tunisie (Gargour), moyennant un ensemble de biomarqueurs à savoir la fréquence des micronoyaux, la stabilité des membranes lysosomales, le dosage de l activité acétylcholinestérase et le dosage de métallothionéines. Pour cela, nous avons choisi comme bioindicateur la palourde Ruditapes decussatus, bivalve filtreur, sédentaire et fréquente dans ces deux stations. MATÉRIEL ET MÉTHODES 1- Matériel biologique Les mollusques marins sont généralement considérés comme de bons indicateurs pour la surveillance biologique du littoral (VIARENGO et CANESI, 1991). En effet, ces bivalves sont d une part capables d accumuler plusieurs types 94

96 de contaminants et d autre part présentent une répartition géographique très étendue permettant de standardiser la surveillance tout le long des côtes. Dans ce travail nous nous sommes intéressés à la palourde "Ruditapes decussatus", bivalve présent tout le long des côtes tunisiennes et abondant dans les lagunes de Bizerte, de Tunis et dans le Golfe de Gabès. Cette espèce est recommandée par plusieurs auteurs comme étant un bon indicateur de milieu pollué (POUTIER., 1987 ; MENIF et al., 1996). 2- Sites d étude Le deux stations de prélèvement que nous avons choisies appartiennent à deux milieux écologiques différents. Elles présentent des caractéristiques physiques très diversifiées avec de grands intérêts économiques et écologiques. L étude écotoxicologique de la lagune de Bizerte et Gargour reflète tout changement biotique et abiotique auquel ces sites sont soumis. 3-Détermination de la fréquence des micronoyaux Les micronoyaux sont de petit* corps contenant de l ADN qui peuvent être présents près du noyau de la cellule à l interphase, résultant à la fois d une cassure des chromosomes et d un mauvais fonctionnement du fuseau achromatique. La fréquence des micronoyaux est déterminée selon la méthode recommandée pour le programme de Biosurveillance du MEDPOL (UNEP, 1999). 4-Evaluation de la stabilité lysosomale membranaire La procédure cytochimique permettant la détermination de la stabilité lysosomale est fondée sur l évaluation de l activité de la N-acétyl- hexosaminidase, une enzyme lysosomale. La déstabilisation lysosomale est mesurée par une augmentation de la perméabilité du substrat (naphtol AS-BI N-acétyl- -glucosaminide) et visualisée par la réaction avec l enzyme dans les lysosomes en présence de sels diazonium (VIARENGO et al., 1987) 5- Dosage des métallothionéines (MT) La concentration en métallothionéines dans les échantillons est quantifiée en évaluant le contenu en résidus SH par une méthode spectrophotométrique utilisant le réactif d Ellman (DTNB : 5.5 dithiobis-2-acide nitrobenzoïque préparé dans un tampon phosphate.1m) (ELLMAN, 1959). Une gamme étalon est réalisée en utilisant comme référence plusieurs concentrations de la forme réduite de glutathion riche en groupement SH. Il est connu que les métallothionéines sont caractérisées par un contenu en cystéines extrêmement élevé (environ 2 à 3%) par rapport à d autres protéines qui peuvent être présentes dans l extrait éthanolique et donc la détermination de la concentration en métallothionéines fondée sur la détection des résidus SH permet une évaluation plus sélective de ces métalloprotéines (VIARENGO et al., 1997). 6- Dosage de l activité acétylcholinestérase Le dosage de l activité acétylcholinestérase est réalisé selon la méthode colorimétrique décrite par ELLMAN et al (1961) et basée sur l hydrolyse d un ester de choline ; acétylthiocholine (ACh) par l acétylcholinestérase (AChE). La thiocholine (TH) libérée réagit avec le 5-5 -dithio-bis (2-nitrobenzoate) (DTNB) pour former le 5 thio-2-nitrobenzoate (TNB), produit de couleur jaune qui absorbe à 412nm. L intensité de la coloration est proportionnelle à la quantité d enzyme présente dans le milieu. RESULTATS ET DISCUSSION 1- Fréquence des micronoyaux 95

97 L étude comparative de la fréquence des micronoyaux au niveau des bivalves provenant de Menzel jemil et Gargour (Fig.1), montre une différence significative entre ces deux sites. En effet, les cellules branchiales des animaux prélevés de la région Gargour sont plus endommagées par rapport à celles prélevées de la région Menzel Jemil, ce qui concordent avec les résultats trouvés par JEBALI (22). Cette différence au niveau du degré de dommage des cellules branchiales pourrait être attribuée à la diversité des sources de pollution au niveau de chaque station. D ailleurs, nous notons que les rejets agricoles et domestiques des zones limitrophes au niveau de Menzel Jemil pourraient être responsables de dommage de ces cellules (15 ). Les forts dommages des cellules branchiales enregistrées au niveau des animaux prélevés à Gargour (37 ), pourraient être dus à l accumulation de polluants issus des industries chimiques proches du site et plus particulièrement ceux des rejets issus de la société industrielle d acide phosphorique et d engrais (S. I. A. P. E) contenant certains métaux traces. 45 Micronoyaux/1 cellules Menzel Jemil Gargour Figure 1 : Fréquence des micronoyaux, mesurée au niveau des branchies des palourdes des sites de Menzel Jemil et Gargour Il est également à noter que les rejets solides issus de traitement de minerais comme le phosphogypse ont une forte tendance se déposer au fond du littoral du Sfax et à se concentrer au niveau des animaux sédentaires. D après les travaux de BOLIGNIESI (1999), le cuivre, le magnésium et le cadmium sont considérés comme de puissants génotoxiques et leurs effets augmentent avec la concentration métallique dans l organisme. Les fréquences de micronoyaux trouvées au niveau des branchies des palourdes de Menzel Jemil et de Gargour concordent avec celles trouvées par BANNI et al. (23) mais sont plus faibles que celles citées par Jebali (22) (62 ; 8 ), ce qui pourrait être attribué à une différence au niveau de la saison d échantillonnage, la nature des rejets industriels. 2- Stabilité de la membrane lysosomale L observation et l analyse des différentes coupes (Fig.2), montre que le temps de labilisation des échantillons provenant du site Gargour est très réduit (LP = 8min) avec une coloration violette très intense par rapport à celle des échantillons prélevés du site Menzel Jemil (LP=18min). D après l UNEP (1999), le temps de labilisation est très court chez les organismes exposés à des contaminants métalliques et organiques, trois à dix minutes seulement sont nécessaires pour labiliser complètement les membranes lysosomales d individus contaminés, contre trente à quarante minutes pour des individus témoins. Par conséquent, les animaux analysés au cours de ce travail au niveau des membranes lysosomales altérées sont jugés contaminés. En effet, le temps de labilisation observé pour ces animaux est inférieur à 3minutes, temps considéré comme nécessaire pour labiliser des animaux témoins. fig. 2a fig. 2b Figure 2 : Observation microscopique des coupes transversales des glandes digestives de la palourde "Ruditapes decussatus" mettant en évidence les lysosomes grâce à une coloration violette spécifique aux sels de diazonium (Gx4x1) Fig. 2a : Aspect des lysosomes trois minutes après le début de la perméabilisation des membranes par la solution acide. Fig. 2b : Aspect des lysosomes 3minutes après le début de la perméabilisation des membranes par la solution acide. Les lysosomes apparaissent plus larges car leur membrane est totalement désagrégée et laisse s échapper le contenu enzymatique des organites, coloré en violet. En comparant ces deux sites, nous signalons une altération beaucoup plus rapide des membranes lysosomales des glandes digestives des animaux provenant de Gargour (LP : 8min) par rapport aux animaux provenant de Menzel Jemil (LP : 18min). Cette variation du temps de labilisation entre ce deux sites pourrait être attribuée à la source principale de pollution. En effet, Gargour peut être considéré comme un site très pollué à cause de son exposition à des rejets chimiques induisant un stress cellulaire au niveau des animaux exposés à ces polluants (hydrocarbures, métaux lourds) alors que Menzel Jemil peut être considéré comme site moyennement pollué, vu qu elle reçoit seulement des rejets agricoles et urbains. 3- Dosage des métallothionéines Les concentrations en métallothionéines au niveau des cellules branchiales des animaux collectées de Menzel Jemil et Gargour (Fig.3) sont respectivement de l ordre de,11 et 96,3µg/mg de protéines. Ces concentrations sont beaucoup plus élevées au niveau des glandes digestives (,12µg/mg de protéines à Menzel Jemil et,3µg/mg de protéines à Gargour.

98 contre par une synthèse assez élevée de métallothionéines au niveau des branchies.,4 Concentration de métallothionéines (µg/mg) de protéines En comparant les animaux de ces deux stations, nous constatons que ceux provenant de Gargour se distinguent par une synthèse plus élevée de métallothionéines au niveau des glandes digestives qu au niveau des branchies. Cette synthèse est beaucoup plus faible au niveau des glandes digestives des animaux collectés à Menzel Jemil, ceux ci se caractérisent par Glandes digestives Branchies,35,3,25,2,15,1,5 Gargour Sites Menzel Jemil Figure 3 : Concentrations des métallothionéines au niveau des branchies et des glandes digestives des palourdes collectées de deux sites Gargour et Menzel Jemil. Ces résultats pourraient s expliquer du fait que les animaux collectés de la station Gargour sont exposés aux métaux et aux qui finissent par se concentrer dans la chaîne alimentaire en induisant une synthèse assez élevée de métallothionéines au niveau des glandes digestives. Les animaux provenant de Menzel Jemil sont plutôt exposés à des polluants solubles dans l eau et par ailleurs recueillis et filtrés par les branchies de ces animaux et de ce fait, elles sont capables de circuler d important volume d eau et ainsi une synthèse assez importante de métallothionéines. D ailleurs BEBIANO et al (1993) considèrent les branchies comme organes majeurs d exposition aux métaux Concentration AChE nmol/min/mg protéines 4- Dosage de l activité Acétylcholinestérase Les animaux provenant de la station Menzel Jemil présentent des teneurs relativement plus faibles de l activité acétylcholinestérase (12nmol/min/mg des protéines) que celle trouvées chez les animaux provenant de Gargour (16nmol/min/mg des protéines) (fig.4). Cette variation est due essentiellement au faite que Menzel Jemil est très exposée à des polluants à pouvoir inhibiteur de l enzyme acétylcholinestérase tels que les organophosphorés. A ce propos, il est nécessaire de rappeler que la lagune de Bizerte est limitrophe d une zone à vocation agricole et qu elle est continuellement sujette à des apports en eau douce (Oued Tinja) susceptibles d être chargées en contaminants d origine agrochimique Gargour Menzel Jemil Sites 97

99 Au niveau de cette station (Menzel Jemil) aussi bien qu au niveau de la station Faroua de la région de Bizerte, BANNI et al (23) ont noté une inhibition de l activité acétylcholinestérase au niveau des muscles adducteurs et des glandes digestives de Ruditapes decussatus par rapport aux animaux provenant du Lac Nord et du Canal de Tunis. Figure 4 : Evaluation de l activité acétylcholinestérase au niveau de l animal entier CONCLUSION L analyse de l ensemble de ces biomarqueurs montre que les animaux provenant de Gargour présentent deux types d altérations. Une altération génotoxique manifestée par l augmentation des micronoyaux au niveau des cellules branchiales due à une pollution de nature métallique et une altération physiologique exprimée par une déstabilisation de la membrane lysosomale, révélée au niveau des glandes digestives. Il est encore à signaler au niveau de ces animaux une accumulation assez élevée des métallothionéines qui est beaucoup plus prononcée au niveau des glandes digestives qu au niveau des branchies et une activité acétylcholinestérase assez élevée par rapport aux animaux provenant de Menzel Jemil. L analyse de ces biomarqueurs au niveau de Menzel Jemil montre que les animaux présentent une altération génotoxique et physiologique mais à moindre niveau que ceux provenant de Gargour où l altération est plus accentuée. Nous notons aussi une accumulation plus importante de métallothionéines au niveau des branchies de ces animaux et une activité acétylcholinestérasique plus faible, ce qui suggère que ce site reçoit essentiellement des polluants d origine agrochimique tels que les organophosphorés et les carbamates. Par conséquent, Gargour est globalement un site plus pollué que Menzel Jemil. Cette pollution est de type métaux lourds et hydrocarbures. BIBLIOGRAPHIE BANNI, MED., BEN DHIAB, R., EL ABED, A AND BOUSSETTA, H. 23. Genotoxicity, catalase and acetyl cholinesterase, in the assessment of the pollution status of some sites on the Tunisian littoral. Bulletin of Environmental contamination and toxicology. Mai 23. BEBIANO, M.J., Nott, J.A., Langston, W.J Cadmium metabolism in the calm Ruditapes decussatus : the role of metallothioneins. Aquat.Toxicol. Vol. 27, pp BOLIGNIESI, C., LANDINI, E., ROGGIERI, P., FABRI., RAND VIARENGO, A Genotoxicity biomarkers in the assessment of heavy metal effects in mussels: Experimental Studies. Environmental and molecular Mutagenesis. Vol. 33, pp ELLMAN, G. L Tissue sulphyphydryl groups. Arch. Biochem. Bioph. Vol. 82, pp ELLMAN, G.L., COURTNEY, K.D., ANDRES, VS ; FEATHERSTONE, R.M., A new and rapid colorimetric determination of acetylcholinesterase activity. Biochem. Pharmacol. Vol. 7, pp JEBALI, J. 22. Suivi de l activité acétylcholinéstérase dans l évaluation de la contamination des produits de pêche par les organophosphorés et las carbamates. 5éme journée Tunisienne des sciences de la mer, Ain Drahem décembre 22. MENIF, N., LE PENNEC, M., MAAMOURI, F AND MEDHIOUB, K Impact du phosphogypse et des rejets urbains sur la bioaccumulation en métaux traces par la palourde "Ruditapes decussatus" prélevée dans la région de Sfax. Bulletin de l INSTM. Vol. 23, pp POUTIER, J.M Fiche d identification des espèces pour les besoins de la pêche, Méditerranéen et mer noir. Chap. Bivalves. Zone de pêche 37. Vol. 1, pp UNEP, Manual on the biomarkers recommended for the MEDPOL Biomonitoring programme, UNEP/RAMOGE, Athens 1999, 92p VIARENGO, A., CANESI, L Mussels as biological indicators of pollution. Aquaculture. Vol. 94, pp VIARENGO, A., MOORE, M.N., MANCINELLI, G., MARTINO, G., MAZZUCDELLI, A., PIPE, P.K. AND FARR, S.V Metallothioneins and lysosomes in metal toxicity and accumulation in marine mussels: the effects of cadmium in the presence and absence of phenanthrene. Mar.Biol. Vol. 94, pp VIARENGO, A., PONZANO, E., DONDERO, A AND FABBRI, R A simple spectrophotometric method for MT evaluation in marine organisms: an application to Mediterranean and Antarctic mollusc. Mar. Environ. Res. Vol. 44 pp

100 Analyse des proteines chez trois espèces de bivalves vivant dans des milieux différents, la lagune El Mellah et le golfe d Annaba (Algérie) BOUZERAA N., ABBES A. & SOLTANI N. Laboratoire de Biologie Animale Appliquée Département de Biologie, Faculté des sciences, Université d Annaba 23-Annaba (Algérie) nsolt@yahoo.fr Résumé : Trois espèces de Bivalves, Ruditapes decussatus, Cardium glaucum et Donax trunculus, économiquement et écologiquement importantes, ont fait l objet d une étude biochimique portant sur un dosage et une séparation éléctrophorétique (SDS-PAGE) des protéines extraites de la masse molle, du manteau et du pied. D. trunculus provient des stations de Sidi Salem et El Batah, situées dans le golfe d Annaba, tandis que les espèces R. decussatus et C. glaucum ont été récoltées dans la lagune El Mellah dans deux sites, Est et Sud. L analyse de la variance à deux critères de classification a mis en évidence des différences significatives au niveau des taux de protéines entre sites d échantillonnage et organes chez les trois espèces étudiées. De plus, l étude électrophorétique des protéines révèle un nombre de fractions protéiques caractéristique des espèces. Cependant, on enregistre une réduction du nombre de fractions protéiques chez les espèces vivant dans la station Sud du lac El Mellah et à Sidi Salem dans le golfe. Ces différences quantitatives et qualitatives sont en rapport avec la qualité des milieux..mots clés : Biochimie, Protéines, Mollusques, lagune, golfe PROTEIN ANALYSIS IN THREE BIVALVIA SPECIES FROM DIFFERENTS ECOSYSTEMS, THE LAGOON OF EL MELLAH AND THE GULF OF ANNABA Abstract: A biochemical study on the dosage and electrophoretic separation of proteins from three Bivalvia species, Ruditapes decussatus, Cardium glaucum and Donax trunculus, economically and ecologically important, was carried out. The proteins were extracted from the whole body, the leg and the coat. D. Trunculus was collected from two stations located in the gulf of Annaba, while R. Decussatus and C. Glaucum were sampled in two stations, East and West situated in the lagoon El Mellah. Analysis of variance showed significant difference in the amount of proteins between both stations and organs in the three species studied. Moreover, electrophoretic analysis of proteins revealed a number of bands charateristic to species. These biochemical differences in the proteins are related to the quality of ecosystems. Key words: biochemy, proteins, molluscs, lagoon, gulf. ) بحيرة المالح و خليج عنابة ( الجزائر, التحليل البروتينى لثال ث انواع من الرخويات ثنائيات القوقعة المتواجدة فى اوساط مختلفة ملخص Donax trunculus و Cardium glaucum, Ruditapes decussatus, ثالث أنواع مختلفة من الرخويات ثنائية القوقعة حيث تناولت هده االخيرة بواسطة التعيير و التحليل بطريقة [ تعتبرمهمة اقتصاديا و بيئيا كانت محل دراسة بيوكيميائية الغشاء[ المبطن للقوقعة و عضلة, )) البروتينات المتواجدة على مستوى الكتلة الحية الكاملة SDS-PAGE االلكتروفوراز الواقعتان على هما سيدي سالم و البطاح على مستوى محطتين مختلفين Donax trunculus تم اخد عينات من. االرجل فهما مأخوذتان من بجيرة المالح من موقعين Cardium glaucum و Ruditapes decussatus اما, ساحل خليج عنابة في نسبة p<.5( ) أثبتت وجود اختالفات معنوية AVII(( النتائج اإلحصائية بمتغيرين. مختلفين هما جنوب و شرق البحيرة باالضافة الى هدا فنتائج. البروتينات على مستوى كل من مواقع اخد العينات و االنسجة المختلفة وهذا عند األنواع الثالثة من جهة اخرى الحظنا. تحليل البروتينات بطريقة االلكتروفوراز تبين وجود عدد مميز لهده البروتينات تختص به هده االنواع قد تكون. نقصان[ فى عدد البروتينات عند الكائنات التى تعيش في الجهة الجنوبية للبحيرة و كدلك فى سيدى سالم من خليج عنابة. هده االختالفات الكمية و النوعية على عالقة مع نوعية الوسط البيئي. خليج بحيرة رخويات [ البروتينات بيوكمياء : كلمات المفاتيح INTRODUCTION Les produits halieutiques sont d'excellents éléments à hautes valeurs nutritionnelles en raison de la qualité de leurs protéines et de leur richesse en éléments minéraux, en vitamines et en acides gras insaturés (CEARS et al. 2). Les Mollusques Bivalves sont d'un intérêt économique très important. Cependant, leur production reste faible en Algérie. Elle est de l ordre de 1 tonnes/an. La biosurveillance de la qualité des eaux des différents écosystèmes nécessite l'utilisation d'organismes sentinelles tels les Mollusques Bivalves qui sont des bioindicateurs de la pollution (LONG et NILSON 1997). Notre étude vise la caractérisation biochimique de trois espèces de Mollusques Bivalves récoltées dans le golfe d'annaba et dans le lac El-Mellah : Ruditapes decussatus, Cerastoderma glaucum et Donax trunculus par une analyse quantitative et qualitative des protéines extraites de divers tissus ou organes.

101 MATERIEL ET METHODES Caractéristiques des stations d'échantillonnage R. decussatus et C. glaucum ont été récoltées dans deux stations dans la lagune El-Mellah (Sud et Est). Cette lagune est alimentée en eau douce par trois affluents ; l'oued R'Kibet au Nord-Ouest, l'oued Mellah au Sud-Ouest et l'oued Bellaroug au Sud. La station Sud est sous influence continentale, tandis que la station Est est soumise aux flux marins pénétrant par le chenal. La troisième espèce, D. trunculus, provient de deux stations dans le golfe d'annaba (Sidi Salem et El-Battah). Deux Oueds s y déversent : l'oued Mafragh riche en composés organiques et minéraux, et l'oued Seybousse riche en déchets d'origine agricole, domestique et industrielle. La station Sidi Salem présente de lents tourbillons résultant de courants d'eau, tandis que la station El-Battah est caractérisée par un régime hydrodynamique important. Dosage des protéines La quantification des protéines à été réalisée à partir d une courbe de référence exprimant l absorbance en fonction de la quantité d une protéine standard, l albumine, sur le corps entier, le pied et le manteau. Après extraction (SHIBKO et al. 1966), le dosage est réalisé selon BRADFORD (1976) et la séparation électrophorétique des protéines du corps entier effectuée selon LAEMMLI (197) sur PAGE-SDS (1%). RÉSULTATS Analyse quantitative des protéines Les résultats du dosage des protéines sont présentés dans le tableau I. Concernant les espèces vivant dans la lagune El Mellah, R. decussatus et C. glaucum, l analyse de la variance à deux critères de classification révèle des effets stations (R. decussatus : p=,4 ; C. glaucum : p=,) et organes R. decussatus : p=, ; C. glaucum : p=,) significatifs. Les taux de protéines les plus importants sont mis en évidence dans la masse molle. De plus, des valeurs relativement élevées sont obtenues dans la station Est de la lagune comparativement à la station Sud. Chez D. trunculus, l analyse statistique met en évidence des effets sites (p=,9) et organes (p=,) hautement significatifs et des taux supérieurs en protéines sont enregistrés au niveau de la station de Sidi Salem dans le golfe d Annaba Tableau I. Taux de protéines (µg/mg tissu) dans différents tissus et organes chez trois espèces de Mollusques Bivalves (m+s, n = 4-5). Espèces R. decussatus C. glaucum D. trunculus Stations Sud Est Taux de protéines (µg/mg tissu) Manteau Pied Corps entier 6,91 ± 1,2 8,52 ± 1,2 1,35 ± 1,3 6,53 ± 1,3 4,89 ±,3 1,69 ±,4 Sud Est 6,66 ±,7 1,5 ±,6 4,85 ±,9 9,14 ±,9 1,47 ± 2,4 14,36 ± 2,17 Sidi Salem El Battah 11,83 ± 2,1 11,9 ± 1,7 8,17 ± 2,4 5,96 ±,4 3,22 ± 2,4 24,55 ±,5 Analyse qualitative des protéines Les profils électrophorétiques des protéines extraites du corps entier des diverses espèces sont mentionnés dans la figure 1. Les principales caractéristiques des protéines sont données dans le tableau II. On remarque que le nombre de fractions protéiques varient en fonction de l espèce et de la station pour une même espèce. Chez R. decussatus et C. glaucum, l analyse révèle 3-4 fractions protéiques. La fraction supplémentaire ayant un poids moléculaire d environ 9 KDa, est détectée chez les individus provenant de la station Est de la lagune El Mellah. Chez D. trunculus vivant dans le golfe d Annaba, l analyse électrophorétique met en évidence 3-5 fractions protéiques selon la station : 3 à Sidi Salem et 4 à El Battah. Ces 2 bandes protéines supplémentaires observées à El battah ont des poids moléculaires respectifs de 135 et 155 KDa.

102 A G B C D E F a b c Figure 1. Séparation électrophorétique des protéines de la masse molle de trois espèces de Bivalves récoltées dans les stations El-Battah (D. trunculus : A), Est: (C. glaucum: B ; R. decussatus: C) et Sidi Salem: (D. trunculus: D), Sud: (C. glaucum : E ; R. decussatus: F) comparée à celle de protéines marqueurs (G) (ß-Galactosidase: a ; Phosphorylase: b ; Albumine: c). Espèces R. decussatus C. glaucum D. trunculus Stations Nombre de fractions PM KDa (min-max) Sud Est Sud Est Sidi Salem El Battah Tableau II. Analyse électrophorètique des protéines extraites du corps entier chez trois espèces de Mollusques Bivalves : nombre de fractions protéines et poids moléculaire (PM : KDa). DISCUSSION La présente étude qui s intègre dans un programme de biosurveillance de la qualité des eaux de différents écosystèmes. Elle complète les travaux antérieurs réalisés sur des espèces bioindicatrices de la pollution et leurs réponses au stress environnemental : D. trunculus (AOUADENE 23), R. decussatus et C. glaucum (ABBES 24). Les résultats obtenus sur l analyse des protéines mettent en évidence des différences quantitatives et qualitatives selon les espèces et pour une même espèce selon les stations. Des conclusions similaires ont été rapportées concernant la mesure de l activité de quelques biomarqueurs chez ces mêmes espèces (AOUADENE 23 ; ABBES et al. 23) ou d autres espèces de Mollusques (CONNERS et RINGWOOD 2. Les stations étudiées sont caractérisées par des apports d éléments nutritifs et de rejets de diverses origines qui affectent à des degrés divers les populations animales. Au niveau de la lagune El Mellah, les taux de protéines ainsi que le nombre de fractions protéiques les plus élevés sont obtenus dans la station Est subissant l influence marine par le biais d un chenal et relativement moins polluée que la station Sud. Ces observations sont confortées par les données de ABBES (24). Enfin, concernant le golfe d Annaba et l espèce D. trunculus, nos données confirment l étude biométrique et biochimique faite par AOUADENE (23). CONCLUSION L'analyse de variance à deux critères de classification révèle des effets sites et organes sigificatifs. R. decussatus et C. glaucum présentent des taux de protéines plus élevées dans la station Est que dans la station Sud de la lagune El Mellah. Chez D. trunculus, les taux de protéines sont plus élevées à Sidi Salem qu'à El-Battah. La séparation électrophorétique révèle des différences au niveau du nombre de fractions protéiques entre espèces. Des différences sont également observées au sein d une même espèce entre les stations. Ces différences sont liées aux apports des oueds dans le cas du golfe et aux influences marines dans la lagune El Mellah.

103 BIBLIOGRAPHIE ABBES A. (24). Variation spatio-temporelle de l'activité de trois biomarqueurs du stress environnemental (AChE, GST, LDH) chez Ruditapes decussatus et Cardium glaucum (Mollusca, Bivalvia) provenant de la lagune El-Mellah. Mémoire de magistère en Biologie et Physiologie Animale, option Reproduction et Développement. Département de Biologie, Université d Annaba, 97 p. ABBES A., CHOUAHDA S. et SOLTANI N. (23). Activité comparée de deux biomarqueurs du stress environnemental dans divers tissus chez deux espèces de bivalves pêchées dans la région d Annaba. Bulletin de l INSTM, 8 : pp AOUADENE A. (23). Evaluation spatio-temporelle de quelques paramètres biométriques et biochimiques chez Donax trunculus (Mollusca, Bivalvia). Mémoire de magistère en Biologie et Physiologie Animale, option, Ecologie Animale Appliquée. Département de Biologie, Université d Annaba, 79 p. BRADFORD M. M. (1976). A rapid and sensitive method for quantification of microgram quantities of protein utilizing the Principe of protein-dye binding. Anal. Biochem., 72: pp CEARS M., COUTTEAU P. et SORGELOOSE P. (2). Impact of starvation and of feeding algal and artificial diets on the lopid content and composition of juvenile oyster (Crassostrea gigas) and lams (Tapes phillippinarium). Mar. Biol., 136: pp CONNERS D.E. et RINGWOOD A. H. (2). Effect of glutathione depletion on copper cytotoxicity in oyster (Crassostrea virginica). Aquatic Toxicology, 5: pp LAEMMLI U. K. (197). Cleavage of structural protein during the assembly of head of bacteriophage T4 Nature, 227: pp LONG E.R. & NILSON C.J. (1997). On the identification of toxic hot spots using measures of the sediment quality triad. Environ. Toxicol. Chem., 34(6): pp MILLER B.S., PINE D.J. et REDSHAW C.J. (2). An assessment of the contamination and toxicity of marine sediments in the Holy Loch, Scotland. Mar. Poll. Bull., 4: pp SHIBKO S., KOIVISTOINEN P., TRATYNECK C., NEW HALL A. Et FREIDMAN L. (1966). A method for the sequential quantitative separation an glycogen from a single rat liver hom*ogenate from a subcellular fraction, Anal. Biochem., 19: pp

104 Evaluation de la qualité bactériologique de Deux espèces de mollusques bivalves Ruditapes decussatus et Cerastoderma glaucum peuplant la lagune El Mellah DJABOURABI A., CHAIBI R., KADRI S. & BENSOUILAH M. Laboratoire d Ecobiologie des Milieux Marins et Littoraux Université Badji Mokhtar Annaba. BP : 12 Annaba. 23. Algérie. Tel/Fax : ; (*) bensouilah_mourad@yahoo.fr Résumé : Pour la réalisation de cette étude nous avons recherché et dénombré, par colimétrie, les coliformes et les streptocoques chez deux espèces de Mollusques bivalves Ruditapes decussatus et Cerastoderma glaucum provenant de trois zones : la première sous influence marine, la seconde intermédiaire et la troisième sous l influence d apports continentaux. Les résultats de l analyse bactériologique montrent que : Le nombre de germes varie, chez les deux espèces étudiées, d un site à l autre et d un mois à l autre. Ces germes, bien que fréquemment rencontrés dans la partie sud du lac durant toute la période d étude, enregistrent les valeurs les plus élevées dans la partie nord en période printanière. Leur densité est plus élevée chez C. glaucum et dans la zone sud de la lagune. La source probable de contamination des bivalves est généralement mixte. Toutefois, le nombre réduit de coliformes et de streptocoques enregistré, atteste de la bonne qualité bactériologique des produits aquacoles de la lagune. Mots clés : Ruditapes decussatus et Cerastoderma glaucum ; bivalves ; bactériologie ; lagune El Mellah ; Abstract: For the realization of this study we sought and counted, using the colimetric technique, the coliformes and the streptocoques ones at 2 species of bivalve Mollusc Ruditapes decussatus and Cerastoderma glaucum coming from 3 zones: the first under marine influence, the intermediate second and the third under influence of continental contributions. The results of the bacteriological analysis show that: The number of germs varied, at the 2 studied species, from one site to another and month to another.; This germs, although frequently met in the southern part of the lake during all the period of study, records the greatest values in the northern part in spring period.; The density of the counted germs is higher at C. glaucum and in the southern zone of the lagoon. The probably source of contamination of the bivalves is generally mixed. However, the tiny number of coliformes and streptocoques recorded, attest good bacteriological quality of the aquacoles products of the lagoon. Key words: Ruditapes decussatus and Cerastoderma glaucum; bivalves; bacteriology; lagoon El Mellah; الملخص : نوعين من الرخويات ثنائي Coliformes و عند لتعداد و البحث عن Colimetrie لتحقيق هده الدراسة اعتمدنا على طريقة streptocoques وقع اخدها من ثالثة مناطق Ruditapes decussatus Cerastoderma glaucum [ المصرعين : الموضع األول يتأثر بمياه مالحة بحرية و الثالث تحت تأثير المياه العذبة وموضع ثان متوسط. نتائج التحاليل البكتريولوجية تبين مايلي : - من مكان إلى آخر ومن شهر آلخر تعداد البكتيريا يتغير عند النوعين. - فان التقادير القصوى لها سجلت في المنطقة الشمالية وهدا هده البكتيريا بالرغم من تواجدها في المنطقة الجنوبية للبحيرة خالل كامل فترة الدراسة خالل فصل الربيع. - في الجهة الجنوبية Coque هده البكتيريا موجودة بكثافة معتبرة[ عند. - ) المصادر المحتملة لتلوث هده الرخويات في الغالب مختلطة(حيواني و بشري. خالصة القيم الدنيا لهده البكتيريا للنوعين المدروسين تبين الجودة البكتريولوجية[ للمنتوج المائي للبحيرة. بحيرة المالح بكتيريا. ثنائي المصرعين Ruditapes decussatus Cerastoderma glaucum الكلمات المفتاح : INTRODUCTION Facilement digestible, les produits de la mer s'avèrent un choix approprié, quelque soient l'âge et le style de vie des consommateurs, car ces produits contiennent peu de calories et de cholestérol; ils renferment, par ailleurs de grande quantité de minéraux, d'iode, de vitamine A etc.

105 Toutefois, le consommateur de bivalves n'est pas à l'abri de graves problèmes de santé car ces organismes filtreurs sont, selon Brissou et Denis (198), capables d héberger plus d un million de germes par gramme de broyat ; ce qui représente une charge bactérienne peu commune, n'existant dans aucune autre denrée alimentaire. Cette étude a pour objectifs : l évaluation de la qualité bactériologique de deux espèces de mollusques bivalves peuplant la lagune El Mellah ; le suivi de l évolution de la charge bactérienne dans chaque espèce et dans chaque station de récolte. MATÉRIEL ET MÉTHODES Les principales zones de collecte sont au nombre de trois: - zone 1: située au nord de la lagune, à proximité de l emplacement des tables conchylicoles; - zone 2 : localisée à l embouchure de l oued Souk E Rguibet ; - zone 3: Située dans la partie sud de la lagune La récolte des bivalves est réalisée mensuellement de février 24 à septembre 24. Les bivalves récoltés manuellement sont recueillis dans des sacs en plastique propre, puis entreposés dans une glacière dans laquelle la température est maintenue à 4 C. La recherche et le dénombrement des coliformes totaux, des coliformes fécaux et des streptocoques fécaux est réalisée par une méthode basée sur le test de fermentation des tubes multiples, afin de déceler le Nombre le plus probable (NPP) de germes dans 1 ml d'échantillon, et ce par incubation en milieux liquides (in Rodier, 1975). RESULTATS Distribution spatiotemporelle des coliformes totaux C est en été que le plus grand nombre de germes (14 germes/1ml) est relevé dans l ensemble des sites et chez les deux espèces de bivalves (Fig. 1). Par ailleurs, un pic de 14 germes/1ml est enregistré en mars chez les deux espèces, dans la partie nord de la lagune (Fig. 1a) F M A M J J A1 A2 S a a b c

106 Figure 1 : Variation spatiotemporelle du NPP de coliformes totaux chez R. decussatus(pal) et C. glaucum(coq) (a/-nord; b/-souk Rguibet; c/-sud) (Févrie24- septembre 24) Distribution spatiotemporelle des streptocoques totaux La charge en streptocoques totaux varie d un site à l autre et d une espèce à l autre. Dans le nord, des pics de plus de 1 germes/ 1 ml sont relevés en avril et en mai chez C. glaucum et R. decussatus respectivement. (Fig. 2) Au niveau de Souk Rguibet, c est la palourde qui présente plus de 1 germes/1 ml en juin et juillet. Dans la partie sud, c est chez R. decussatus qu un pic de 14germes/1ml est enregistré en juin b F M A M J J A1 A2 S c F M A M J J A1 A2 S Figure 2 : Variation spatiotemporelle du NPP de streptocoques totaux chez R. decussatus (pal) et C. glaucum(coq) (a/-nord; b/-souk Rguibet; c/-sud) (Févrie24r- septembre 24) Distribution spatiotemporelle des Coliformes fécaux Les plus fortes concentrations en ces germes sont surtout relevées en période estivale. Chez la palourde, des pics de 14 coliformes fécaux/1 ml sont relevés en juillet et en août respectivement dans la partie Nord Ouest et la partie Nord. (Fig. 3) Chez la coque, des pics de 14 coliformes fécaux/1ml sont enregistrés en avril dans la partie Nord Ouest et en juillet et en Août dans la partie Sud Nombre de germes/1ml 14 Nombre de germes/1ml a Palourde S1 Coque S Palourde S2 8 Coque S Mar. Avr. Mai. Jui. Juil. Aout1 Aout2 Mar. Avr Mar. Avr. Mai. Jui. Juil. Aout1 Aout2 Mai. Jui. Juil. Aout1 Aout2

107 Figure 3 : Distribution mensuelle des coliformes fécaux dénombrés chez la palourde et la coque peuplant la lagune (a /-Nord ; b/ -Souk Rguibet ; c/ -Sud) DISCUSSION Il ressort de notre étude que les bivalves abritent tout au long de l année des bactéries d origine fécale ; les charges bactériennes varient, cependant, d une espèce à l autre, d une zone à l autre et d un mois à l autre. Nous notons toutefois que les charges bactériennes les plus élevées, sont enregistrées, en période estivale ; ceci serait lié non seulement à la hausse de la température mais aussi à la forte présence d estivants dans cette zone à cette période de l année. E.coli (E.C.)/1g de chair et de liquide intervalvaire Seuils microbiologiques Au moins 9% des résultats < 23 E.C. Zones Classem*nt A Exploitation Elevage Autorisé pour une consommation directe Aucun > 1 E.C. Au moins 9% des résultats < 46 E.C. B Autorisé à être consommé après Reparcage ou purification C Autorisé à la consommation après Reparcage (sur une longue période) ou après purification intensive Aucun > 46 E.C. Au moins 9% des résultats < 46 E.C. ; Aucun > 46 E.C. CONCLUSION Ces résultats nous permettent de déclarer les bivalves, récoltés en période estivale, impropres à la consommation immédiate du fait que les concentrations rencontrées sont nettement supérieures aux valeurs seuils européennes préconisant moins de 23 E. coli/1 g de chair (Tab. I). Si on se réfère aux niveaux de salubrité définis en Europe (Tab.1), nous pouvons classer la lagune El Mellah dans la zone B dans laquelle l exploitation des gisem*nts de bivalves sera autorisée, toutefois, le produit récolté nécessitera un reparcage et un traitement dans un centre de purification avant sa mise à la disposition du consommateur. Tableau I : Normes de qualité Européenne (Directive 76/16/CEE/) des eaux de baignade (Réglementation française, décret exécutif N : de 1/7/1993)

108 Afin de prévenir les problèmes de santé publique relatifs à la consommation de produits marins, il serait nécessaire d instaurer un plan de surveillance du plan d eau El Mellah en imposant à l exploitant de procéder à : o une étude bactériologique des eaux (en amont et en aval) des oueds qui se déversent dans la lagune ; o une étude de la qualité bactériologique des mollusques bivalves peuplant la lagune ; o un suivi de l évolution des paramètres physico chimiques de l eau ; o une meilleure connaissance de la courantologie des eaux de la lagune BIBLIOGRAPHIE Brissou J.F, Denis F.A (198) «Technique de surveillance de l environnement maritime» édition Masson». Rodier.J., (1975), Analyse de l eau naturelle, eau de mer, et eau industrielle, ed. Dunod, 629p.

109 Évaluation de la qualité bactériologique et détermination de la source de contamination de l eau de la lagune El Mellah (Algérie) DJABOURABI A., CHAIBI R, RACHEDI M. & *BENSOUILAH M Laboratoire d Ecobiologie des Milieux Marins et Littoraux Université Badji Mokhtar Annaba. BP : 12 Annaba. 23. Algérie. Tel/Fax : ; (*) bensouilah_mourad@yahoo.fr Résumé: Cette étude porte sur la qualité bactériologique et la détermination de la source de contamination de l eau de la lagune El Mellah. Le suivi des paramètres physico-chimiques de l eau de la lagune montrent des fluctuations saisonnières à l exception du ph. Le dénombrement des germes montre que le nombre de coliformes totaux varie d une station à l autre et d un mois à l autre ; mais les valeurs les plus élevées restent inférieures à 1 germes/1ml ; en ce qui concerne, E.coli, ce germe est présent à de très faibles densités, mais fréquent dans la station 4. Les streptocoques totaux sont fréquents dans l ensemble des sites ; toutefois, un pic égal à 24 streptocoques totaux/1ml est enregistré en avril dans la station 4. Quant aux streptocoques fécaux, bien que présents dans l ensemble des stations, ces derniers enregistrent les teneurs les plus élevées (>15germes/1ml) et les fréquences d apparition les plus importantes dans la station 4. La source de contamination de l eau de la lagune est soit d origine animale soit mixte ; elle varie, cependant, d un site à l autre et d un mois à l autre. Nous notons toutefois que le centre de la lagune est pratiquement indemne de toute contamination bactérienne. Mot-clés : bactériologie; lagune El Mellah; paramètres physico-chimiques ; source de contamination de l eau ; Abstract: This study is about the bacteriological quality and the determination of water contamination source of the lagoon El Mellah. The results of the measures of the physical-chemical parameters of the water of the lagoon show seasonal fluctuations with the exception of the ph. The numbering of the germs shows that the number of total coliformes varies from a station to the other and from month to the other; but the most elevated securities remain lower to 1 germes/1ml; with regard to, E.coli, it is present to very weak density, but frequent in the station 4. The total streptococci are frequent on the whole sites; however, a peak equal to 24 totals streptococci /1ml is recorded in April in the station 4; as for the fecal streptococci although present on the whole stations; these last record the most elevated contents (>15germes/1ml) and the frequencies of most important apparition in the station 4. The source of contamination of the water of the lagoon is either of animal origin either mixed; it varies, however, from a site to the other and one month to the other. We note however that the center of the lagoon is practically unscathed of all bacterial contaminations. Keywords: bacteriology; lagoon El Mellah; parameters; physic-chemical source of water contamination; : الملخص قياس الخصائص الفيزيوكيميائية للم[[اء بين لن[[ا أن[[ه توج[[د تغ[[يرات. تهتم هده الدراسة بالنوعية البكتريولوجية و تحديد مصدر[ التلوث لمياه بحيرة المالح. ) فهي في أغلب األحيان مستقرة ph( فصلية باستثناء قيم درجة الحموضة 1 لكن تبقى القيم المرتفع[ة له[ده البكتيري[ا[ ال تتع[دى يتغير من مكان ألخ[ر و من ش[هر ألخ[ر coliformes totaux تعداد البكتيريا[ بين لنا أن عدد. فهي موجودة بأعداد ضئيلة جدا E.coli فيما يخص. مل 1/ بكتيريا مل من هدا النوع خالل شهر افري[[ل في الموض[[ع رقم 1[/ بكتيريا 24: تتردد في جميع المواضع حيث الحظنا منحنى ل Les streptocoques totaux. مل 1[/ بكتيريا 15: مع قيم قصوى Les streptocoques totaux : لها نفس ا لتوزع ل streptocoques fécaux فيما يخص 4 نالحظ أيضا أن وسط البحيرة. حيث يتغير مصدرا التلوث من موضع ألخر و من شهر ألخر. مصدر[ تلوث مياه بحيرة المالح يتراوح بين حيواني أو مختلط. خال من أي تلوث بكتيري. [ مصدر[ التلوث الخصائص الفيزيائية و الكيميائية [ بحيرة المالح بكتيريا : الكلمات المفتاح

110 INTRODUCTION L'étude de la variation de la pollution bactérienne globale, la recherche des bactéries d'origine fécale et des bactéries pathogènes sont les trois grandes lignes des analyses bactériologiques des eaux. Les sources probables de contamination bactérienne d un plan d eau auraient diverses origines : les marées, les eaux de lessivage des bassins versants, ainsi que les activités agricoles et domestiques liées à la croissance des agglomérations autour de ce plan d eau. Ce travail vise à suivre l évolution de certains paramètres physico chimiques et celle de la pollution bactérienne par la recherche et le dénombrement des bactéries d origine fécale MATERIEL ET METHODES La lagune El Mellah est un plan d eau saumâtre qui communique avec la Mediterannée par un chenal de 9m environ. Elle est alimentée en eau douce par trois Oueds: Souk E Rguibet au Nord ouest, Oued Mellah au sudouest et Belaroug au Sud. Les stations de prélèvements retenues dans cette étude sont au nombre de cinq: station 1: située au point de contact du chenal et la lagune ; station 2 : localisée à l embouchure de l oued Souk E Rguibet ; station 3: située au point central de la lagune station 4 : située à l embouchure de l oued Belaaroug ; station 5 : située à l emplacement des tables conchylicoles ; au nord de la lagune. L échantillonnage est réalisé mensuellement pendant la période s étalant d octobre 23 à mai 24 ; La mesure de la température, le ph, l oxygène dissous et la salinité, est effectuée «in situ» à l aide d un multiparamètre (Consort 535) utilisant différentes sondes. La recherche, le dénombrement des coliformes et l identification d E. coli sont effectués par colimétrie en milieu liquide (Rodier, 1975). L évaluation du rapport des Coliformes fécaux (CF)/ Streptocoques fécaux (SF) permet de déterminer la source probable de la contamination (in Rodier, 1984). Si CF/SF> 4 (origine humaine), si CF/SF<,7 (origine animale). RESULTATS Paramètres physico-chimiques Les paramètres physicochimiques de l eau présentent des variations similaires dans l ensemble des stations échantillonnées ; la température, la salinité et l oxygène dissous présentent des fluctuations saisonnières ; quant au ph il est alcalin. (Fig. 1) Oct Nov Dec Jan Fev Mar Avr Mai Oct Nov Dec Jan Fev Mar Avr Mai Oct Nov Dec Jan Fev Mar Avr Mai Oct Nov Dec Jan Fev Mar Avr Mai Figure 1:Variation spatio-temporelle des paramètres physico-chimiques de l eau de la lagune El Mellah. (Octobre 23-Mai 24) Distribution spatio-temporelle des bactéries d origine fécale Le dénombrement des coliformes totaux montre que leur nombre varie d une station à l autre et d un mois a l autre (Fig. 2). C est dans la station 4 que la contamination par E.coli est la plus fréquente (décembre, janvier et avril) et relativement la plus élevée (égale à 23 germes /1 ml en décembre et de 15 germes/1ml en janvier et avril (Fig. 2). Les streptocoques totaux sont présents dans l ensemble des sites, mais leur nombre ne dépasse pas 1 germes/1ml ; sauf en avril où un pic (24germes/1ml) est enregistré dans la station 4 (Fig. 3).

111 CT 4(Fig.d). E.coli Nombre de germes/1ml Nombre de germes/1ml Les streptocoques fécaux sont présents dans l ensemble des stations mais leur nombre ne dépasse pas 3 germes/1ml. C est la station 4 qui présente les taux de contaminations les plus élevés. 1 8 S1 S2 6 S3 4 S4 2 S5 Oct. Nov. Déc. Jan. Fév. Mar. Avr. Mai S1 S2 15 S3 1 S4 5 S5 Oct. Nov. Déc. Jan S1 2 S2 15 S3 1 S4 5 S5 Oct. Nov. Déc. Jan. Mar. Avr. Mai. SF Nombre de germes/1ml Nombre de germes/1ml ST Fév. Fév. Mar. Avr. Mai S1 2 S2 15 S3 1 S4 5 S5 Oct. Nov. Déc. Jan. Fév. Mar. Avr. Mai. Figure 2 : variation spatiotemporelle des germes témoignant d une contamination fécale de l eau de la lagune El Mellah (octobre 23 Mai 24). CT: Coliformes totaux, ST: Streptocoques totaux, SF: Streptocoques fécaux. Détermination de la source probable de la contamination L évaluation du rapport CF/SF montre que la source probable de contamination, soit animale soit mixte ; elle varie d une station à l autre et d un mois à l autre (Fig. 4) Humaine S1 Mixte Animale 1,5 1,5 CF/SF CF /S F 2 Humaine S2 Mixte 1,5 Animale 1,5 Oct Nov Déc Janv Fev Mar Avr Oct Nov Déc Janv Fev Mar Avr Mai Mai Mois Mois S4 Humaine S3 CF/SF Animale 2,5 2 1,5 1,5 Animale Oct Nov Déc Janv Fev Mar Avr Mai Oct Nov Déc Janv Fev Mar Avr Mai Mois Mois S5 Humaine Mixte 1,5 CF/SF CF/SF 2,5 2 1,5 1,5 Humaine Mixte Mixte Animale 1,5 Oct Nov Déc Janv Fev Mar Avr Mai Mois Figure 3 : Détermination de la source probable de contamination de l eau de la lagune El Mellah (octobre 23 Mai 24).

112 DISCUSSION Il ressort de notre étude que les charges bactériennes maximales, sont enregistrées, au niveau des embouchures des oueds, surtout en périodes de crues. Il est généralement bien admis qu en zones agricoles, il existe une relation entre l augmentation de la charge bactérienne dans les cours d eau et les périodes de crues, mais selon Merceron (1999), aucune loi simple ne peut être établie. Selon Kiener (1978), la survie des microorganismes varie d un site à l autre et d une saison à l autre ; de ce fait, la qualité intrinsèque du milieu récepteur joue un rôle important vis-à-vis du devenir des germes fécaux dans le milieu naturel. La faible concentration en germes dans l eau du lac El Mellah serait la résultante d une pollution bactériologique faible ou d un fort pouvoir d autoépuration de ce plan d eau du fait qu il entretient des échanges avec la mer par le biais du chenal. CONCLUSION Les résultats de cette étude montrent la présence de coliformes totaux et E. coli durant toute l année et dans l ensemble des sites, mais à des concentrations différentes n excédant pas la valeur guide fixée à 1 germes/1ml d eau. Si on se réfère aux critères de qualité bactériologique des eaux de surface (tab.i) retenus par le Ministère de l environnement et de la faune du Québec, (1998), ce résultat nous permet d attester de la bonne qualité des eaux du lac. Tableau I: Critères de qualité bactériologique des eaux de surface Direction des (Ministère de l Environnement et de la Faune du Québec, 1998 ; écosystèmes aquatiques) Nombre de coliformes Appréciation fécaux (col.féc./1ml) [1-2] Excellente (*) [21-1] Bonne (**) [11-2] Satisfaisante (***) [21-1] Mauvaise (****) [>1] Polluée (*****) Toutefois, la question de l impact de l accroissem*nt des rejets suite à une urbanisation plus importante du bassin versant sur la qualité de l eau reste posée. Il serait intéressant de poursuivre l étude de la qualité bactériologique de l eau par: Une étude bactériologique des eaux (en amont et en aval) des oueds qui se déversent dans la lagune ; Une étude de la qualité bactériologique des mollusques bivalves peuplant la lagune ; Un suivi de l évolution des paramètres physico-chimiques de l eau ; Une meilleure connaissance de la courantologie des eaux de la lagune. BIBLIOGRAPHIE Kiener.A., (1978), Ecologie, physiologie et économie des eaux saumâtres, ed. Masson, 218p. Merceron.M., (1999), Pollution diffuse du bassin versant au littoral, ed. Ifremer, 36p. Ministère de l Environnement et de la Faune du Québec, (1998) ; Direction des écosystèmes aquatiques, 387p Rodier.J., (1975), Analyse de l eau naturelle, eau de mer, et eau industrielle, ed. Dunod, 629p. Rodier.j., (1984), Analyse de l eau naturelle, eau de mer, et eau industrielle, ed. Dunod, 1135p.

113 Impact de différentes formes de margine sur la croissance et la photosynthèse de la microalgue Chlorella sp. CHALLOUF R.1, BEN OUADA H.1, BEN OTHMEN N.2 & HAMDI M Laboratoire de Biodiversité et de Biotechnologie marine. Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (INSTM). Rue de Khniss BP59, Monastir 5. rafikach@yahoo.fr 2. Laboratoire de microbiologie : Ecole Supérieure des Industries Alimentaire (ESIAT) Tunis.. Laboratoire de microbiologie de l environnement. Institut National des Sciences Appliquées et Technologies (INSAT), Tunis. Résumé : L effet des margines sur la microalgue du genre Chlorella (Chlorella sp) a été évalué par le suivi de la concentration cellulaire, la synthèse pigmentaire et l activité photosynthétique. La culture d une microalgue chlorophycée du genre Chlorella a été réalisée en présence de différentes formes de margine brute, traitée par un bioprocédé à deux étapes et décolorée par Pediococcus pentosaceus. Ce travail montre que les composés phénoliques contenus dans les margines n ont pas d effet toxique apparent sur la microalgue Chlorella sp. Les margines peuvent ainsi constituer un supplément nutritif au milieu de culture «Zarrouk» pour la production de cette microalgue. Les margines non diluées semblent former un écran qui empêche l accès de la lumière à la microalgue et inhibent par conséquent la croissance et l activité photosynthétique. Les margines diluées 1 et 2 fois permettent d obtenir des concentrations cellulaires de cellules/ml pour la margine brute (fraîche et oxydée) et de cellules/ml pour la margine traitée. Ces valeurs dépassent celles obtenues chez les cultures témoins (12 15 cellules/ml). La combinaison entre les bactéries et les champignons dégradant les composés phénoliques et les microalgues qui consomment les minéraux et produisent l oxygène nous semble une voie intéressante pour développer un procédé biologique plus efficace. Mots clés : Chlorella sp, margine, photosynthèse Abstract: The effect of Olive Mill Wastewaters (OMW) on the microalgue of the Chlorella kind (Chlorella sp) has been valued by the follow-up of the cellular concentration, the synthesis of pigments and the photosynthetic activity. The culture of a microalgue Chlorophycee of the Chlorella kind has been achieved in presence of different shapes of raw OMW: No treated, treated by a bioprocess to two stages and discolored by Pediococcus pentosaceus. This work shawed that the phenolic compounds contained in the OMW doesn't have an obvious toxic effect on the microalgue Chlorella sp. Olive Mill Wastewaters can constitute a nourishing supplement thus in the nutrient medium "Zarrouk" for the production of this microalgue. The undiluted OMW seems to form a screen that prevents the access of light to the microalgue and inhibits the growth and the photosynthetic activity. The maximal cellular concentrations gotten at the cultures in presence of the dilute OMW (until 1 and 2 times) are of cellules/ml for the raw OMW (no traited and oxidized) and of cellules/ml for the treated OMW. These values pass those gotten at the cultures witness ( cellules/ml). The combination between the bacteria and fungi that removal the phenolic compounds and the microalgues that consume the minerals and produce the oxygen seems us an interesting way to develop a more efficient biologic process. Keywords: Chlorella sp, Olive Mill Wastewaters, photosynthesis.. ملخص مرجين خ[[ام و م[[رجين مؤكس[[د و م[[رجين تمت معالجت[[ه بالفطري[[ات : [ باستعمال أربعة أنواع من المرجين sp. Chlorella تم استزراع الطحلب المجهرى Pediococcus pentosaceus و مرجين تمت معالجته بالفطريات المجهرية و بالبكتيريا Geotrichum candidum المجهرية. قمنا بمتابعة تكاثف هذا الطحلب و متابعة االفرازات الصبغية و دراسة التماثل الضوئي حسب نوع المرجين المستعمل. يكون المرجين المؤكسد المركز[ و المرجين الخام المركز[ حاجزا لعبور الضوء و بالتالي يؤثر على نمو هذا الطحلب بتقليص ارتشاح الضوء خلي[ة ب[المللتر في بينت هذه الدراسة ان مادة الفينول الموجودة بكثافة في المرجين ليس له[ا أي[ة س[مية له[ذا الطحلب حيث بلغت كثاف[ة الطحلب. خلية بالمللتر في محيط زروق الخالي من المرجين بالنسبة في المرجين[ المعالج و لم تتعدى المرجين المؤكسد الخام و [ كما أن الجمع بين هذا الطحلب و الفطري[[ات المجهري[[ة و البكتيري[ا.Chlorella sp نستنتج إمكانية استعمال المرجين[ كمثمن[ لزراعة الطحلب من نوع. يمكن اعتماده كمنهج بيولوجى جديد لمعالجة المرجين بطريقة انجع. التماثل الضوئى مرجين Chlorella Sp : كلمات مفاتيح

114 INTRODUCTION L industrie oléicole produit principalement l huile d olive vierge ainsi que celle des grignons. Cette production engendre deux types de résidus, l un liquide, les margines et l autre solide, les grignons. Les margines qui sont des effluents très riches en sels minéraux (sodium, calcium, potassium ), en composés azotés et en vitamines (SALVEMINI, 1985), peuvent être un supplément riche en fertilisants pour le milieu de culture de la chlorelle (SĂNCHEZ et al., 21). Les margines sont aussi des polluants très complexes (HAMDI, 1996). Elles contiennent une forte concentration en composés organiques. Ces margines posent de sérieux préjudices à l environnement. Leurs effets nocifs résident en grande partie en leur contenu en composés phénoliques très difficilement biodégradables. La concentration des composés phénoliques dans les margines dépasse les 1g/l et peut atteindre 5g/l ( FIESTAS ROS DE URSINOS, 1981). Les composés phénoliques inhibent la croissance des microorganismes et bloquent toute décomposition biologique naturelle (COWAN, 1999), causant un déséquilibre des écosystèmes naturels. Nous étudions dans le présent travail l impact des margines sur une souche de microalgue du genre Chlorella (Chlorella sp) isolée à l Oued Essed à Sousse. MATERIEL ET MÉTHODES La souche de chlorelle utilisée dans ce travail (Chlorella sp.), a été isolée en 22 dans l oued Essed à Sidi Bou Ali. Elle a été purifiée et conservée sur des boites de pétri dans le milieu de culture «Zarrouk» (ZARROUK C,1966) dans le laboratoire de Biotechnologie et de Biodiversité marine de l INSTM Monastir. Quatre formes de margine sont utilisées comme milieux de culture : - Margine fraîche (MF) : prélevée du séparateur au cours de l extraction d huile d olive et conservée à +4 C. - Margine oxydée (MO): margine fraîche exposée à l air libre. - Margine traitée (MT): margine traitée par Geotrichum candidum et par un traitement anaérobie dans un digesteur. - Margine décolorée (MD): margine traitée (MT) qui subit, en plus des traitements précédents, un traitement par Pediococcus pentosaceus. Les quatre formes de margine sont stérilisées pendant 1 min à 12 C et utilisées à différentes dilutions. Les dilutions sont réalisées avec le milieu de culture «Zarrouk». Les cultures de Chlorella sp. sont réalisées sur milieu liquide, en batch, dans des erlenmeyers de 5 ml, avec un volume total de culture de 2 ml pour chaque culture. L'ensem*ncement des cultures est fait par une solution concentrée de Chlorelle âgée de 6 jours. Les cultures sont réalisées dans une salle thermostatée à 25-3 C. Un éclairement de 2/24h, d une intensité de 2 µmol.m-2.s-1, est assuré par des tubes fluorescents. Les paramètres suivants ont été mesurés : - la concentration cellulaire par comptage des cellules à l aide d une cellule de Malassez ; - le contenu pigmentaire (chlorophylles et caroténoïdes) par spectrophotométrie ; - l activité photosynthétique globale par l émission d O2 (Électrode de Clark) ; - Le rendement photochimique du PSII par la cinétique de fluorescence variable moyennant un Fluorimètre (PEA: Plant Efficiency Analyser) ; - la transformation des composés phénoliques par mesure de l absorbance à 39 nm et 28 nm. RÉSULTATS Les différents paramètres mesurés au cours de nos expériences sont groupés dans un tableau (Tableau I) où les variables sont les paramètres relatifs à la physiologie de la microalgue Chlorella sp. et ceux relatifs à la transformation des composées phénoliques et les individus sont les types des margines utilisées. Le tableau ainsi formé est soumis à une analyse factorielle en composantes principale avec rotation varimax, réalisée à l aide du logiciel SPSS7.5.

115 Tableau I : Paramètres relatifs à la physiologie de la microalgue Chlorella sp.et ceux relatifs à la transformation des composées phénoliques. Vm: vitesse maximale de croissance (log (nbcell/ml)/j).cm: concentration cellulaire maximale (cellules/ml).ratio: Ratio caroténoïdes totaux/chla. Fv/Fm: rendement photochimique. Tfm: temps maximal de fluorescence. AC: Aire complémentaire. α: efficience photosynthétique (µmol O2.mg-1 Chla.h-1 /µmol.m-2.s-1 ). Pm : activité photosynthétique maximale (µmol O2.mg-1 Chla.h-1). Ls : lumière de saturation (µmol.m-2.s-1). Rd: respiration à l obscurité (µmol O2.mg -1Chla.h-1). DO28 : absorbance à 28 nm (%). DO39 : absorbance à 39nm (%). Vmax CM Ratio DO28 DO39 Fv/Fm Tfm AC α Pm Ls Rd T, ,49,,, , , ,75 MFS, ,58 9,42 21,46, MF5, ,32 22,1 22,55, , ,57 MF1, ,39 27,4 22,55, , MF2, ,42 29,5 31,4, , MOS, ,59 5,39 8,68, MO5, ,39 16,2 12,23, , MO1,1446 1,38 23,96 15,37, , MO2, ,37 31,84 28,67, , MTS,464 64,36 25,28 19,5, , MT5, ,41 3,3 25,28, , MT1,168 15,36 33,28 28,, , MDS, ,41 7,98 6,94, , MD2, ,36 23,84 25,1, , MD4, ,34 28,51 38,44,6 5 6, La figure1 représente les résultats des projections des variables et des individus sur le plan des axes factoriels 1 et 2.L axe 1 représente 45 % de l inertie globale et l axe 2 représente 22 % de cette inertie. 2,5 %DO39nm %DO28 nm 2 1,5 MD4 1 MO2 MF2 MF1 Axe 1 (45%) MFS -2,5-2,5 MTS Ac TFm Pm Fv/Fm MT1 MD2 CM -1,5 Rd -1 -,5 -,5 Ratio MOS MF5,5 MT5 MO5 MO1 1 1,5 Ls 2 2,5 Vmax -1 MDS -1,5-2 Axe 2 (22%) -2,5 Témoin Figure1 : Analyse factorielle en composantes principales avec rotation varimax. Plan des axes factoriels 1 et 2. Les Variables Pm, AC, Fv/Fm, Tfm et Ls, représentant l activité photosynthétique sont corrélés positivement avec la vitesse maximale de croissance. L ensemble de ces variables caractérise l axe 1 dans ces valeurs positives. Par opposition, la variable respiration à l obscurité et la variable ratio car/chla, caractérisent l axe 1 dans ces valeurs négatives. Le côté positif de l axe 2 est caractérisé par les variables relatives à la transformation des composés phénoliques soit la DO28 et la DO39. Les cultures réalisées sur margine fraîche et margine oxydée non diluées présentent les plus faibles valeurs de croissance et les plus faibles activités photosynthétiques. D ailleurs, les fortes vitesses de respiration et les fortes proportions des caroténoïdes par rapport à la chlorophylle-a sont élevées au niveau de ces cultures et indiquent un état de stress. En effet les états de stress engendrent souvent une diminution de la vitesse de réoxydation de plastoquinone primaire du PSII, et donc une augmentation du pourcentage de fermeture des centres réactionnels. Cet état engendre un

116 excédant d énergie au niveau du PSII qui se manifeste par l augmentation de la forme singlet d oxygène qui est très oxydative et provoque des dommages au niveau des structures membranaires du PSII (LINCOLN. et ZEIGER, 1998). Les cellules, réagissent en général contre le stress par des mécanismes de dissipation de cet excédent d énergie qui font intervenir : - les caroténoïdes comme «quencher» des molécules d oxygène ou de chlorophylle excitées, tellque le cycle des xanthophylles (HAGER ASTRANSKY, 197 ; RMIKI et al., 1996) ou la synthèse de la βcarotène (BOROWITZKA, 1981; BEN OUADA et al., 21)ce qui s exprime par des fort ratios caroténoïdes/chlorophylle-a ; - les phénomènes de phosphorylation oxydative dont la chaîne de transport d électron est couplée avec la chaîne de transport d électron pour la photosynthèse, s exprime par une augmentation de la vitesse de respiration (BEN DHIAB et al. 24). Les margines traitées par Geotrichum candidum puis par digestion anaérobie et celles qui subissent en plus le traitement par Pedioccus pentasoceus favorisent la croissance de la chlorelle. En effet, les points correspondant aux cultures en présence de ces deux types de margines sont corrélés avec le côté positif de l axe factorie11. La margine traitée non diluée, est de plus corrélée avec la D28 et la DO39 (voir axe 2, valeur positives, figure 1), ce qui indique une transformation plus forte et une clarification plus rapide des cultures en présence de cette forme de margine. Les valeurs faibles des DO28 et 39 au niveau de la margine décolorée sans dilution seraient synonymes d une faible présence initiale de formes pigmentées dans ce type de margine, plutôt que d une faible vitesse de clarification. CONCLUSION Les résultats obtenus montrent que les composés phénoliques contenus dans les margines n ont pas d effet toxique net sur la microalgue Chlorella sp. La margine peut ainsi constituer un supplément nutritif au milieu de culture «Zarrouk» pour la production de cette microalgue. La microalgue Chlorella sp peut constituer un moyen biologique pour la clarification et la décoloration des margines, moyennant une dilution initiale adéquate. Ce travail ouvre des perspectives sur l utilisation des microalgues, comme une étape de post-traitement des margines d une part, et sur l utilisation des margines diluées, comme milieu nutritif pour la production en masse des microalgues, d autre part. BIBLIOGRAPHIE Ben Dhiab Rym, Ben Ouada Hatem, Hammadi Boussetta, Fabrice Franck, Amor El Abed, et Michel Brouers.(24). Physiological behavior of salt adapted cultures of Arthrospira platensis «Straight Morphone». Biologia marina Mediterranea, 11. Ben Ouada H, Brouers M, Ayara N, Trabelsi L, Beji M. (21). Variability of the cyanobacteria Arthrospira platensis induced by salinity. Proceedings of fifth international conference on the Mediterranean coastal Environment, Medcoast 1, E. Ozhan (Editor), October. 2: pp Borowitzka L.J.(1981). The microflora. Adaptation to life in extremely saline lakes. Hydrobiologia. 8: pp Cowan M.M.(1999). Plants products as antimicrobial agents. Clinical Microbiology Reviews. 12 (4):pp Fiestas Ros de Ursinos JA.. (1981). Différentes utilisations des margines.in Proc.of séminaire international sur la valorisation des sous produits de l olivier. FAO-PNUD. Tunisie, Decembre : pp Hager AStransky.(197).Das Carotenoidmuster und die verbreitung des lichtinduzierten Xanthophyllcyclus in verschiedenen Algenklasen. V. Einzelne Verreter der Cryptophycae, Euglenophycea, Bacillariophyceae und Phaeophyceae. Arch Mikrobiol 73: pp Hamdi M.(1996).Anerobic digestion of olive mill Wastewater. A review. Process Biochem.31:pp Lincoln T, Zeiger E.(1998). Photosynthesis: the light reaction. Plant Physiology (2nd ed). Chap7. pp Rmiki N E, Brunet C, Cabioch J, Lemoine Y. (1996). Xanthophyll-Cycle and photosynthetic adaptation to environment in macro-and microalgae. Hydrobiologia 326/327: pp Salvemini F Composizione chemical evolutazione biologica di un mangime ottenuto essicando tercamentele acque di vegetazione delle olive. Riv. Delle Sostanze grasse. 112: Sánchez S., Martínez M. E., Espejo M.T., Pacheco R., Espinola F., Hodaifa G Mixotrophic culture of Chlorella pyrenoidosa with Olive-mill wastewater as the nutrient medium. Journal of Applied Phycology.13:pp Zarrouk C.1966.Contribution à l étude d une cyanophycée. Influence de divers facteurs physiques et chimiques sur la croissance et photosynthèse de Spirulina maxima Geitler, Ph.D. Thesis, University of Paris.

117 Distribution des hydrocarbures aromatiques dans les sédiments superficiels de la région côtière du Golfe de Gabès MZOUGHI N., L. CHOUBA, Z. SOULI & K. DRIDI Institut National des Sciences et Technologies de la Mer, 28 Rue 2 Mars 1934, Salammbô, 225 Tunisie nadia.mzoughi@instm.rnrt.tn / lassaad.chouba@instm.rnrt.tn Résumé Le golfe de Gabès reste depuis plusieurs années le réceptacle des différents rejets anthropiques de la région sud de la Tunisie. L étude de la contamination par les hydrocarbures aromatiques dans les sédiments superficiels de la région côtière (1-3 m) nous paraît nécessaire pour évaluer l état de sa contamination. L échantillonnage des sédiments a été réalisé sur six radiales (Sfax, Mahrès, Tyna, Kneis, Skhira et Gabès) et nous avons choisi 3 à 6 stations le long de chaque radiale. Les analyses ont été réalisées par spectrométrie à fluorescence. Les résultats ont montré que les concentrations en hydrocarbures aromatiques totaux varient de,5 à 95 µg/g par poids sec. les teneurs les plus élevées sont trouvées au niveau du port de Gabès et de la région de Mahrès. L analyse des spectres de fluorescence des échantillons, montre la présence des hydrocarbures aromatiques polycycliques à 4 et 5 noyaux aromatiques (phénanthrène, fluoranthène, pyrène et chrysène) à des teneurs plus importantes que les dérivés aromatiques à 2 noyaux (naphthalène, acénaphthylène, acénaphthène et fluorène). Ceci peut être expliqué par la présence d une pollution d origine pétrolière. Mots clés : Golfe de Gabès, sédiment, hydrocarbures aromatiques polycycliques, pollution Abstract: The Gulf of Gabes constitutes the second economic and demographical pole regarding its fisheries stocks and industrial activities. The main objective of this study is to investigate the state of pollution of the superficial sediments from the coast of Gabes gulf by monitoring aromatic hydrocarbons. Analysis of aromatic hydrocarbons are performed using UV fluorescence (UV-F). The technique has been applied to environmental samples collected from the coast of Gabes Gulf, during autumn 24. Results showed that concentrations of total aromatic hydrocarbons varied between,5 to 95 µg/g dry weight. The higher concentrations are found in the harbour of Gabes and in the Mahres area. Analysis of spectra obtained by UV-F showed that concentrations of polycyclic aromatic hydrocarbons with 4 and 5 aromatic rings (phenanthrene, fluoranthene, pyrene and chrysene) are more important than concentrations of aromatic derivatives with 2 rings (naphthalene, acenaphthylene, acenaphthene and fluorene). Keywords : coast of Gabes gulf, sediment, aromatic hydrocarbons, pollution ملخص لذلك تعتبر دراسة, يعتبر خليج قابس منذ العديد[ من السنين من المناطق التى تحتاج المتابعة نظرا للتلوث القادم من اليابسة أخذت عينات الرواسب البحرية على طول ساحل. التلوث في الرواسب اابحرية بالهيدروكاربون ذا نوات ذو أهمية فائقة صخيرة وقابس, كنايس, تينا, محرص, صفاقس : خليج قابس حسب اتجاهات وهم. وأهمها, غرام / ميكروغرام 95 و.5 وقد أثبتت النتائج المتحصل عليها ان كميات الهيدروكاربون ذا نوات تتراوح بين موجودة بميناء قابس وبمنطقة المحرص. وقد تم تحديد مصدر هذه الكميات من الهيدروكاربون باالعتماد على spectres de fluorescence التي تمكننا من إدراجه ضمن المواد العضوية الناجمة عن تلوث بالمواد البترولية. كلمات مفاتيح : التلوث الهيدروكاربون ذا نوات الرواسب البحرية خليج قابس INTRODUCTION Le Golfe de Gabès constitue le deuxième pôle économique et démographique à l échelle nationale grâce à ses réserves halieutiques et son importance industrielle, avec en particulier la Groupe Chimique Tunisien. La région est caractérisée par un climat aride à semi aride, avec une direction des vents dominants du secteur Ouest et surtout Nord-Ouest. Les polluants parviennent à cette région par l intermédiaire de différents agents de transport, les effluents urbains et industriels, les eaux de drainage et de ruissellement des différents oueds, les courants atmosphériques (les vents) et les rejets directs en mer (bateaux et autres). Toutes sortes de pollution, dans cette région, bouleversent le milieu marin (DARMOUL 1979).

118 L objectif principal de cette étude est la connaissance des teneurs en hydrocarbures totaux dans les sédiments du golfe de Gabès, en raison du nombre important d unités industrielles implantées dans cette zone et la présence de plusieurs ports commerciaux (Sfax, Gabès, Skhira et Zarzis). Les hydrocarbures constituent une menace pour le golfe de Gabès de part leur toxicité et leur temps de séjour important. Le choix des hydrocarbures aromatiques totaux (HT) repose sur leurs caractères cancérigènes et/ou mutagènes (JACOB et al ; GRIMMER et al. 1991), ils sont, en effet, difficilement dégradables et peuvent s accumuler dans différents compartiments du milieu (BERSET et HOLZER, 1995 ; NEIDERER et MASCHKA-SELIG, 1995). Dans le but d avoir une vue synoptique de la distribution spatiale des hydrocarbures non dégradables, nous avons évalué dans le présent travail, l état actuel de la contamination le long de la côte du golfe de Gabès. MATERIEL ET METHODES Echantillonnage Deux campagnes ont été réalisées, en automne 24 avec 23 échantillons de sédiments prélevés couvrant l ensemble de la frange côtière du Golfe (Fig. 1). Ces prélèvements ont été effectués par une benne Van Veen et stockés dans des récipients propres au congélateur à une température de 3 C pour traitement. Fig.1 : Position des stations de prélèvement d échantillons de sédiments Traitement des échantillons Les échantillons des sédiments sont lyophilisés, hom*ogénéisés au mortier et tamisés. L analyse des hydrocarbures totaux nécessitent trois étapes, une étape d extraction par un extracteur de Soxhlet (UNEP/IOC/IAEA 1992 ; UNEP/FAO/IAEA/IOC 1996), une étape de purification et une étape d analyse par spectrofluorophotomètre de marque Shimadzu modèle RF-531PC (VILLENEUVE 1996 ; MILLER 1999 ; DRIDI et al 2). Les échantillons dissous dans l hexane ont été analysés entre les longueurs d ondes de 23 nm et 5 nm et les calculs de concentrations ont été réalisés par rapport à l étalon standard : chrysène. RESULTATS ET DISCUSSION Sur la Fig. 2 sont présentés les spectres de fluorescence de quelques échantillons (6, 14, 22 et 23) avec le blanc qui est l hexane dans notre cas et le standard chrysène. D après ces spectres de fluorescences des échantillons (Fig. 2), on constate pour chacune des stations que la concentration des hydrocarbures aromatiques polycycliques à 4 et 5 noyaux aromatiques (phénanthrène, fluoranthène, pyrène et chrysène) est plus importante que pour les dérivés aromatiques à 2 noyaux (naphthalène, acénaphthylène, acénaphthène et fluorène). La répartition entre dérivés alkylés et non alkylés conduit à envisager que ces hydrocarbures aromatiques polycycliques ont une origine principalement pétrolière.

119 1 noyau 3à 4 noyaux 2 noyaux 5 noyaux et plus chrysène blanc 14 Fig.2 : Spectre de fluorescence en synchronisation excitation/émission de la fraction aromatique en excitant les échantillons à une longueur d onde de 31 nm. L histogramme de la Fig. 3 montre les concentrations des hydrocarbures aromatiques totaux dans les différentes stations de prélèvement de sédiment. Il permet d avoir une idée sur la répartition des hydrocarbures aromatiques totaux sur la côte allant de la région de Sfax à Gabès. Les concentrations en hydrocarbures aromatiques totaux varient de,5 à 95 µg/g par poids sec, les teneurs les plus élevées sont trouvées au niveau du port de Gabès et dans la région de Mahrès, respectivement noté 23 et 12 (Figure 1). Concentrations (µg/g) Stations Fig.3 : Concentrations des hydrocarbures aromatiques totaux dans les différentes stations de prélèvement des sédiments Les teneurs élevées trouvés dans le port de Gabès et la région de Mahrès peuvent être dues essentiellement aux trafic maritime (bateaux de pêche, remplissage de fuel pour bateaux ). Si les études menées au large du golfe de Gabès ne montrent pas une forte pollution en hydrocarbures, une pollution inorganique a été identifiée suite au déversem*nt des rejets du phosphogypse des unités industrielles susceptibles d altérer l écosystème marin (MZOUGHI et CHOUBA 25). Par comparaison au taux des hydrocarbures trouvés dans les sédiments modérément contaminés des sédiments superficiels d autres régions : zone côtière FOS/mer-Monaco (21 15 µgg-1) (MILLE et al. 1982), baie de

120 New York (2 12 µgg-1) (FARRINGTON et TRIPP 1977), Golfe de Mexique µgg-1 (GEARING et al. 1976) et baie de Californie (45-73 µgg-1) (WAKEHAM et al. 198 a, 198 b) les concentrations trouvées dans la région d étude sont faibles. CONCLUSION Les hydrocarbures mis en évidence ont une origine principalement pétrolière qui est souvent évidente, il existe aussi pour certains hydrocarbures d autres origines : terrigène, marine (n-alcanes), biogénique (oléfines) ou pyrolytique (hydrocarbures aromatiques polycycliques). En général, la situation environnementale de la région côtière du golfe de Gabès peut être considérée comme non perturbée et ne présente pas une contamination par les hydrocarbures aromatiques totaux seuls les ports de Gabès et de Mahrès montrent des taux plus élevés. BIBLIOGRAPHIE BERSET J.D., HOLZER R.,(1995). Int. J. Environ. Chem. 59 : 145p. DARMOUL B., (1979). Thèse de doctorat, Faculté des Sciences de Tunis. DRIDI S., SABBAH S., MEDIMAGH M.S., (2). J. Soc. Chim. Tunisie 4, 7 : 65p. FARRINGTON J.W., TRIPP B.W., (1977). Geochim. Cosmochim. Acta, 41: GEARING P., GEARING J. N., LYTLE T. F., LYTLE J. S., (1976). Geochim. Cosmochim. Acta, 4: GRIMMER G., BRUNE H., DETTBARN G., JACOB J., MISFELD J., MOHR U., NAUJACK W.K., JIMM J., (1991). Fresenius J. Anal. Chem. 339 : 792p. JACOB J., KARCHER W., BELLIARDO J.J., DUMLER R., BOENKE A., (1991). Fresenius J. Anal. Chem. 34 : 755p. MILLE G., CHEN Y.Y., DOU H., (1982). Vies journées d études sur les pollutions marines en Méditerranée, CIESM, Cannes 2-4 Décembre (1982). MILLER J.S., Analytica. Chemica Acta. 388 (1999) MZOUGHI N., CHOUBA L., (25). J. Phys. Chem. News 22 : p. NEIDERER M., MASCHKA-SELIG, (1995). Chr. Hohl, Sci. Pollut.Res. 2 : 83p. UNEP/FAO/IAEA/IOC, (1996). Reference Methods for Marine Pollution Studies N 71,UNEP. UNEP/IOC/IAEA, (1992). Reference Methods for Marine Pollution Studies N 2 Rev 2, UNEP. VILLENEUVE J.P., (1996). IAEA/MEL/MESEL. Détermination des composés organochlorés et des hydrocarbures pétroliers dans l environnement. WAKEHAM S. G., SCHAFFNER C., GIGER W., (198a). Geochim. Cosmochim. Acta, 44 (198 a): WAKEHAM S. G., SCHAFFNER C., GIGER W., (198b).Geochim. Cosmochim. Acta, 44 (198 b) :

121 New records of invasive fishes in the western libyan coast BEN-ABDALLAH A.R. *, A. A. ALTURKY** & A. A. FITURI** *P.O.Box: 13227, Dept. of Zoology, Faculty of Science, Al-Fatah University, Tripoli, Libya. ** Marine Biology Research Center, Tajura, Libya. Abstract Several specimens of the sweeper; Pempheris vanicolensis Cuvier, 1821, were collected during summer 24 in the eastern coast of Libya. This paper adds a new alien fish to the sixteen species that have been recorded in the Libyan waters. الملخص تم جمع عدة عينات من سمكة القصيطلة Pempheris vanicolensis Cuvier, بشاطئ ليبيا الشرقي 24 خالل صيف الليبية M هذه الورقة تضيف سمكة دخيلة جديدة إلى األنواع الستة عشر التي تم تسجيلها في المياه. Key-words: alien species, Lessepsian migration, Pempheris vanicolensis, Libya. INTRODUCTION The number of alien fish species invading the Mediterranean is increasing continuously. This ichthyoinvation has attracted the attention of many Mediterranean scientists and has been discussed in various forums. Ben-Tuvia (1966) reported the Red Sea fishes recently found in the Mediterranean. Papaconstantinou (199) discussed the spreading of Lessepsian migrants into the Agean Sea. Quignard and Tomasini (2) reviewed and updated the Mediterranean fish species inventory. Basusta et al. (22) studied the distribution of 33 Lessepsian fish species stated from the Anatolian coast. Bradai et al. (24) and Ben Souissi et al. (24) recorded the exotic fishes recently found in Tunisian waters. Golani et al. (24) updated the inventory of the exotic fishes of the Mediterranean. Ben-Abdallah et al. (25) documented 16 alien fish species recorded along the coast of Libya. The present study adds a Lessepsian immigrant, Pempheris vanicolensis, to the 16 alien fish species recently recorded in the Libyan waters. MATERIAL AND METHODS This study was based on specimens collected in framework of the exotic fishes of Libya project conducted by the Marine Biology Research Center, Tajura (MBRC). In summer 24 a scientific trip along the eastern coast of Libya was launched, during which several marine organisms were collected. The fish specimens were fixed in 1% formaline solution for two days before being preserved in 5% formalin and deposited with the fish collection in the MBRC museum. RESULTS AND DISCUSSION On 22 August 24, a 15mm total length specimen, mass 51.5g, of Pempheris vanicolensis Cuvier, 1821 was captured by monofilament gillnet in Ras El-Hilal area (GPS coordinates: N and E), 235 km east of Benghazi, at a depth of 2 meters on a rocky bottom. The water temperature was 26 C. The specimen was deposited in the MBRC museum with the exotic fishes collection (Fig.1). Pempheris vanicolensis was caught together with Oblada melanura, Diplodus sargus, D. vulgaris, Siganus luridus, S. rivulatus and Sparisoma cretense. Fig 1. Pempheris vanicolensis (15mm, 51.5g) from the east coast of Libya.

122 In Table 1, the morphometric and meristic characteristics of the Libyan specimen of P. vanicolensis are presented. This specimen is described as follows: Body deep and compressed. Snout very short. Eyes very large. Small oblique mouth. Jaw weak with small villiform teeth. Dorsal fin short triangular located in mid body. Anal fin very long. Small rough scales. Color of the specimen chestnut brown, from which it derived its local name "ghesetlah". Tip of dorsal fin black. This is an unmistakable species on accounts of its distinguished body shape. All counts, and descriptions agree with Golani et al. (22). Table 1. Morphometric (mm) and meristic characteristics of the Pempheris vanicolensis specimen from the eastern coast of Libya. characteristics Total length Fork length Standard length Body height Head length Eye diameter Pre orbital Post orbital Predorsal Preanal mm characteristics Base of dorsal fin Base of anal fin Dorsal height Pectoral fin length Pelvic fin length Dorsal fin Anal fin Pectoral fin Pelvic fin mm VI + 9 III I+5 P. vanicolensis has a wide distribution and is found throughout the Indian and Pacific Oceans, Red Sea and eastern Africa. First Mediterranean record was in Lebanon (Mouneimne, 1979). P. vanicolensis is nocturnal, spends day-time in caves and crevices and at dusk moves to open water. It feeds on planktonic crustaceans and polychaetes (Golani et al., 22). P. vanicolensis seems to be common along the eastern coast of Libya, where small schools were observed and photographed near rocks and in caves at depth of 2 5 meters. It established a permanent population, but presents no commercial interest. REFERENCES Basusta, N., A. G. Basusta and H. T. Koc. 22. Distribution of Leesepsian fishes in the Turkish Mediterranean coasts. Pp In: Ozuk, B. and Basusta, N (Eds.) Workshop on Lessepsian Migration. Turk. Res. Found. Istanbul. Ben-abdallah, A. R., A. A. Alturky and A. A. Fituri. 25. Exotic fishes along the coast of Libya. (Arabic with English abstract). Libyan J. Mar. Sc., 1: Ben Souissi, J., J. Zaouali, M. N. Bradai and J-P. Quignard. 24. Lessepsian migrant fishes off the coast of Tunisia. First record of Fistularia commrsonii and Parexocoetus mento. Vie et Milieu, 45(4) : Ben-Tuvia, A Red Sea fishes recently found in the Mediterranian. Copeia, 2: Bradai, M. N., R. Ktari, J. Ben Souissi, N. Ben Hadj Hamida, M. Ghorbel, O. Jarboui, A. Bouain and H. Missaoui. 24. List commentee des poissons exotiques recenses en Tunisie. Rapp. Comm. Int. Mer Medit, 37: 32. Golani, D., L. Orsi-Relini, E. Massuti and J-P. Quignard. 24. Dynamics of fish invasions in the Mediterranean : update of the CIESM fish atlas. Rapp. Comm. Int. Mer Medit., 37 : 367. Mouneimne, N Poissons nouveaux pour les cotes Libanaises. Cybium, 6 : Papaconstantintinou, C The spreading of Lessepsian fish migrants into the Aegean Sea (Greece). Sci. Mar. 45(4) : Quignard, J-P. and J. A. Tomasini. 2. Mediterranean fish biodiversity. Biol. Mar. Medit, 7(3) : 1-66.

123 Utilisation des indices biotiques pour déceler l état sanitaire des milieux : cas du petit golfe de tunis AYARI R. & A. AFLI Institut National des Sciences et Technologies de la Mer, Salammbô Tunisie (2) afli.ahmed@instm.rnrt.tn Résumé: Le petit golfe de Tunis est un exemple d écosystèmes côtiers soumis à des activités anthropiques nuisibles (activités industrielles, maritimes, etc.) et qui constituent une menace potentielle pour les organismes marins. Suite à une étude bionomique effectuée sur ce même site (Ayari et Afli, 23), nous avons repris les données relatives à la macrofaune benthique pour l évaluation de l état sanitaire du milieu, et ceci par l application du modèle des groupes écologiques et des indices biotiques (Glémarec et Hily, 1981). Les résultats obtenues montre que les peuplements se portent bien dans l ensemble, à l exception de quelques noyaux individualisés, qui sont exposés à des activités polluantes (zone portuaire de Radès) ou soumises à un ralentissem*nt de l hydrodynamisme favorisant le dépôt de la fraction fine (zone centrale plus au large). Abstarct : Tunis bay, is one example of coastal ecosystem endangered by anthropic activities (industrial, maritime activities and so one). After a bionomic study concerning the same area (Ayari and Afli, 23), we used macro-benthic fauna data to evaluate the health state using the biotic index and the ecological groups s application (Glémarec and Hily, 1981). Results obtained show that Tunis bay community is in a good health state except some limited area wich are exposed to polluting activities (harbor of Radès) or submissive to hydrodynamic reduction (central area offshore). Keywords: The bay of Tunis, biotic index, health state, benthic fauna. ملخص بع[د المعالج[[ة اإلحص[[ائية لمختل[[ف.(... بحري[[ة يتعرض خليج تونس إلى تأثير العديد من األنشطة البش[[رية (ص[[ناعية مكننا ذالك من معرف[[ة أن المجتمع[[ات. تم تطبيق نموذج الدالئل الحيوية لتقييم الحالة الصحية للوسط. المجتمعات الحيوانية القاعية. القاعية بخليج تونس على أحسن ما يرام بإستثناء[ بعض األماكن المتفرقة INTRODUCTION Le petit golfe de Tunis est un exemple de zones côtières soumises aux effets des activités économiques. Il a fait l objet d une étude de bionomie benthique qui a abouti à distinguer 4 entités biosédimentaires (peuplements) et les caractériser par des paramètres et des indices de biodiversité. Dans ce travail, on se propose de déterminer l état sanitaire global de ces peuplements en utilisant la méthode des groupes écologiques et des indices biotiques (Glémarec et Hily,1981). C est une approche plus précise de l organisation des espèces car elle tient compte de leurs affinités écologiques. Ce modèle, mis au point en Bretagne, est applicable avec autant de facilités que les groupes opportunistes ont un caractère cosmopolite, voire universel (Glémarec et Grall, 2). MATÉRIEL ET MÉTHODES Au total 4 stations réparties sur 8 radiales ont été prospectées (fig.1). L échantillonnage a été réalisé en mars 23 à l aide d une benne «Van Veen» à raison de deux coups à chaque station. Onze stations n ont pas fait l objet de prélèvements à cause des obstacles rencontrés, à savoir le vent fort qui a rendu difficile la manipulation de la benne et la présence d herbiers. Le sédiment a été tamisé et lavé sur un tamis à maille carrée de 1 mm de côté. Des entités biosédimentaires ont été définies grâce à la classification ascendante hiérarchique (Ward, 1963) et la détermination du type sédimentaire de chaque station (Tableau I) en utilisant le diagramme triangulaire de Shepart (Shepart, 1954). Des descripteurs numériques ont été utilisés pour caractériser ces entités biosédimentaires, à savoir la richesse spécifique, l abondance, la diversité de Shannon-Weaver (H ) (Shannon et Weaver, 1963) et l indice d équitabilité de Pielou (E) (Pielou,1966). Ce travail consiste à déterminer l indice biotique à chaque entité biosédimentaire et ceci grâce à la part respective des différents groupes écologiques (Tableau II). L utilisation conjointe des indices biotiques et des paramètres synthétiques descriptifs du tableau 1 permet d établir l état réel des peuplements (Afli et Chenier, 22).

124 C a p C a rth a g e B B32 B23 B34 O.M é lia n e B29 B25 B19 B28 B27 B26 B6 K o rb o u s B1 B 1 6 S id i E r r a is B9 O. B e z ir k B17 B8 B18 B B11 B14 B35 B C a p F a rta s B15 B3 B21 B2 B38 B36 B24 B3 B13 B12 B37 B39 B22 P o r t d e L a G o u le tte B4 B4 B31 B B33 Tunis L a g u n e d e S o lim a n O.S o lt a n Fig. 1 : Stations prospectées pendant la campagne de mars 23 (d après Ayari et Afli, 23). Les stations B1, B8, B12, B13, B17, B22, B23, B24, B25, B27 et B28 n ont pas fait l objet de prélèvements. Tableau I : Caractérisation de chaque entité biosédimentaire ; VV : vase, VS : vase sableuse, SF : sable fin, SHV : sable hétérogène envasé, G : gravier (d après Ayari et Groupes de la 1 CAH Type sédimentaire VV : B14, B4 à VS : B3, B31 chaque station SV : B1, B16, B2, B35 SF : B6, B18, B21; G : B9 SHV : B15 ;Ind. : B5, B32 Espèces leaders Glycera convoluta (145 ind./m²) Entités SM à Glycera convolutabiosédimentaires Lumbrineris fragilis A (individus/m²) S (nombre d espèces) H (bits/ind.) E Groupes écologiques (%) I Afli, 23). 2 3 VV : B26 VS : B3 SV : B19 SF : B7 SF :B4 Notomastus latericeus (255 ind./m²) SF à Notomastus latericeus 2,48, ,78,91 4,13,83 3,87,84 II 4 < >4 < >5 III IV V VV : B29, B33, B34, B36, B37 SV : B39 Ind. : B11 Melinna palmata (87 ind./m²) VV à Melinna palmata- Apseudes talpa Indices biotiques (IB) 6 5* < 2 Lumbrineris fragilis (225 ind./m²) SM à Lumbrineris fragilis 4 < 2 3* < >45 >4 < < < 2 >3 >4 Tableau II : Pourcentages des groupes écologiques pour chaque étape de dégradation ou indice biotique (IB) (d après Afli et Chenier, 22) ; I : espèces sensibles à l excès de matière organique ; II : espèces indifférentes aux perturbations : ne subissant que de faibles variations numériques sur un gradient d enrichissem*nt organique; III : espèces tolérantes à l excès de matière organique; IV : espèces opportunistes du second ordre qui dominent dans les zones polluées ; V : espèces opportunistes du premier ordre qui prolifèrent dans les zones très RÉSULTATS

125 La subdivision de la zone d étude en quatre entités biosédimentaires nous amène à moyenner les données sur toutes les stations de chacune d elles. La figure 2 illustre la variation relative des groupes écologiques aux 4 entités biosédimentaires classées dans l ordre croissant des indices biotiques correspondants. Les espèces sensibles (groupe I) ne sont bien représentées que dans les sédiments mixtes (SM), d où l attribution d un IB. Dans les vases (VV) à Melinna palmata-apseudes talpa, les espèces tolérantes (groupe III) prennent le dessus sur le groupe I qui reste tout de même bien présent (IB -2), ce qui témoigne d une situation de début de déséquilibre. Dans les sables fins (SF) à Notomastus latericeus, le groupe III atteint plus de 8 % d où l attribution d un IB 2, signe d un déséquilibre écologique. Fig.2 : Dominance des groupes écologiques et attribution des indices biotiques (IB) aux 4 entités biosédimentaires. La figure 3 montre la distribution géographique des indices biotiques. Il ressort que les sédiments mixtes qui regroupent 2 entités biosédimentaires sont répartis sur une très grande partie de la zone d étude. Par contre, les vases constituent un noyau au large et les sables fins sont cantonnés à la zone portuaire de Radès. VV (IB 2) SF (IB 2) SM (IB O) Fig. 3 : Distribution des indices biotiques (IB) dans le petit golfe de Tunis. VV : vase ; SF : sable fin ; SM : sédiments mixtes. DISCUSSION ET CONCLUSION Les sédiments mixtes (SM) à Glycera convoluta-lumbrineris fragilis, présentent les valeurs élevées de A (2855 ind./m²) et de S (149 espèces). Il s agit d un peuplement relativement riche, aussi bien en espèces qu en individus. Associée à une forte valeur de l équitabilité, la plus élevée parmi les 4 groupes (,91), cette richesse signifie que le peuplement se porte bien et qu il n est pas dominé par son leader Glycera convoluta. Les Sédiments mixtes (SM) à Lumbrineris fragilis, présentent des valeurs moyennes de richesse spécifique (91

126 espèces) et d abondance (193 ind./m²), relativement plus faibles et ne semblent pas dues au nombre faible de prélèvements étant donné que la surface totale échantillonnée avec les 8 coups de benne (4 stations) est d environ,8 m² permettant de bien estimer les paramètres relatifs au peuplement. Les valeurs de l indice de Shannon (4,13) et de l équitabilité (,83) témoignent d après Zenotos et Simboura (21), d une situation de transition. Les sables fins (SF) à Notomastus latericeus, présentent des faibles valeurs de la richesse spécifique (16 espèces), de l abondance (62 ind./m²), ainsi que de l indice de diversité de Shannon (2,48). Si les valeurs faibles de la richesse spécifique et de l abondance peuvent être dues, en partie, au nombre faible de prélèvements consacrés à ce peuplement, les autres paramètres qui sont généralement des pourcentages ne sont normalement pas influencés par ce faible effort d échantillonnage. Les vases (VV) à Melinna palmata-apseudes talpa présente un indice de diversité de Shannon (3,87) qui montre, d après Zenotos et Simboura (21), que la zone est modérément polluée. Ceci est confirmée par l étude des groupes écologiques et des indices biotiques qui montrent une situation d un début de déséquilibre (IB-2) imposée par la prolifération des espèces tolérantes (39 %) à l instar des leaders Melinna palmata et Apseudes talpa et l apparition des espèces opportunistes d ordre II (groupe IV) représentées par Chaetozone setosa (275 ind./m²) et Cirratulus cirratus (125 ind./m²) face à la régression des espèces sensibles (24 %). L utilisation de l indice de diversité de Shannon (H ) comme outil pour l évaluation de la pollution est insuffisante si on ne tient pas compte des données faunistiques pour détecter l abondance des espèces opportunistes indicatrices de perturbation (Zenotos et Simboura, 21). Dans le cas du petit golfe de Tunis, les 2 entités biosédimentaires de sédiments mixtes, dont les valeurs de H ne sont pas significativement différentes de celle de l entité biosédimentaire de vases sont, contrairement à cette dernière, dans un état sanitaire satisfaisant (IB). Ceci paraît tout à fait normal compte tenu de la définition même de H qui décrit la façon dont les individus sont répartis entre les différentes espèces. Dans le cas, par exemple, d un peuplement constitué seulement de quelques espèces opportunistes et présentes avec des densités équivalentes, H est maximal et indique donc, contrairement à la réalité, que le peuplement est dans un état normal. De ce fait, il est judicieux de ne pas se contenter de manipuler les données comme étant de simples valeurs numériques, mais il faut tenir compte des caractères intrinsèques des populations. Ainsi, se révèle l insuffisance des descripteurs classiques et l intérêt des groupes écologiques et des indices biotiques pour couvrir les problèmes qui peuvent être sous estimés par d autres méthodes. Généralement l état est satisfaisant à l exception de la zone portuaire de Radès exposée à des activités polluantes et la zone centrale plus au large où le ralentissem*nt de l hydrodynamisme favorise le dépôt de la fraction fine et l installation du polychète déposivore de surface Melinna palmata espèce tolérante (groupe III) à l enrichissem*nt en matière organique. BIBLIOGRAPHIE: AFLI A. & CHENIER F., 22. État de santé de la macrofaune benthique et rôle des espèces invasives dans le golfe du Morbihan (Bretagne, France). Vie et Milieu, 52 (1) : AYARI R.& AFLI A., 23. Bionomie benthique du petit golfe de Tunis. Bull. Inst. Natn. Scient. Tech. Mer de Salammbô, Vol 3 : GLÉMAREC M. & GRALL J., 2. Les groupes écologiques et zoologiques d invertébrés marins face aux dégradations de l environnement côtiers. Bull. Soc. Zool. Fr., 125 (1) : GLÉMAREC M. & HILY C., Perturbations apportées à la macrofaune benthique de la baie de Concarneau par les effluents urbains et portuaires. Acta Oelogica, Oecol. Applic., 2 (2): PIELOU E.C., Shannon s formula as a measure of specific diversity : its use and measure. Am. Nat., 1 : PIELOU E.C., Shannon s formula as a measure of specific diversity : its use and measure. Am. Nat., 1 : SHANNON F.P. & WEAVER W., The mathematical theory of communication. University Illinois Press, Urbana. 117 p. SHEPARD F.P., Nomenclature based on sand-silt-clay ratios. J. Sediment. Petrol, 24 : WARD, Hierarchical grouping to optimize and objective function. Am. Stat. Assoc., 58 p. WARWICK, R. M., Environmental impact studies on marine communities Pragmatical considérations. Austr. J. Ecol., 18 (1) : ZENOTOS A. & SIMBOURA N., 21. Soft bottom benthic indicators. Rapp. Comm. Int. Mer. Médit., 36 : 339 p.

127 Faunistique et biogéographie des Plécoptères (Insecta, Plecoptera) de Tunisie BEJAOUI M., W. ALLAYA-BEN AMAR & M. BOUMAIZA Unité d Hydrobiologie, Laboratoire de Biosurveillance de l Environnement, Faculté des Sciences de Bizerte. 721 Jarzouna, Tunisie. 1-bejaouimustapha@yahoo.com; 2- moncef_boumaiza@yahoo.fr Résumé En Tunisie, la liste actuelle des Plécoptères comprend 21 espèces réparties sur 6 familles et 1 genres dont le genre Leuctra est le plus riche en espèces (6 espèces). Les autres genres sont, soit monospécifiques ( Afroperlodes, Capnioneura, Capnopsis, Eoperla, Perla), soit bispécifiques (Brachyptera, Tyrrhenoleuctra, Amphinemura, Protonemura). Les 21 espèces de cette Plécoptérofaune peuvent être scindées actuellement en 6 groupes chorologiques. Dans le bassin méditerranéen occidental, la Plécoptérofaune de 13 régions a été analysée à l aide de l indice de Jaccard et a révélé deux faits importants : * un net appauvrissem*nt de cette faune vers le Sud et vers l Est : 94 espèces dans les Alpes françaises contre seulement 38 au Maghreb ; * le taux d endémisme est le plus élevé en Tunisie (>4%), à l exception du système insulaire de la CorseSardaigne (6%). Ces résultats trouvent des justifications dans la continuité géographique entre les hydrosystèmes d Europe occidentale durant de longues périodes géologiques. En revanche, ils expliquent l isolement et l éloignement des hydrosystèmes insulaires et Nord-africains après l ouverture du détroit de Gibraltar au Pliocène. Abstract In Tunisia, the current list of Stoneflies includes 21 species distributed out of 6 families and 1 genera that are the genera of Leuctra is richest in cash (6 species). The others genera are either monospecific (Afroperlodes, Capnioneura, Capnopsis, Eoperla, Perla) or bispecific (Brachyptera, Tyrrhenoleuctra, Amphinemura, Protonemura). The 21 species of this Plecopterofauna can be currently divided into 6 chorological groups. In the Western Mediterranean basin, the Plecopterofauna of 13 areas was analyzed using the index of Jaccard and revealed two significant facts: * Net impoverishment of this fauna towards the South and the East: 94 species in the French Alps against only 38 in the Maghreb ; * The rate of endemism is highest in Tunisia (> 4%), except for the insular system of Corsican-Sardinia (6%). These results find justifications in geographical continuity between Western European hydrosystems lasting of long geological periods. On the other hand, they explain the insulation and the distance of islanders hydrosystems and North-africain after the opening of the Straits of Gibraltar at Pliocene. الملخص أما األجناس.) أنواع 6( أكثرها تعدادا Leuctra أجناس حيث يعتبر جنس 1 عائالت و 6 نوعا موزعة على 21 تعد القائمة الحالية لحشرات اللؤلؤة على Brachyptera,( ) أو ثنائي[[ة الص[[نف Afroperlodes, Capnioneura, Capnopsis, Eoperla, Perla ( األخ[[رى فهي إم[[ا وحي[[دة الص[[نف 8( وح[[دات أهمه[ا المجموع[[ة المس[توطنة بت[ونس 6 يمكننا توزيع هذه المجموعة حالي[[ا إلى.)Tyrrhenoleuctra, Amphinemura, Protonemura ص[[نفا من مجموع[[ة حش[[رات اللؤل[[ؤة موزع[[ة 33 فيحتوي على. اما الحوض الغربي للمتوسط.) أنواع 5( أنواع) و تليها المجموعة الخاصة بشمال إفريقيا. أصناف جديدة 5 جنسا بما فيها 38 على حسب آخر األعمال أما منطقة شمال إفريقيا فتحتوي. جنسا 3 عائالت و 7 على مجموعة من هذه الحشرات تابعة لبلدان مطلة على الحوض الغربي للمتوسط و استطعنا إب[راز 13 تمكننا من تحليل Jaccard باالعتماد على مؤشر : استنتاجين هامين إفقار واضح لهذه المجموعة باتجاه الجنوب و الشرق.)%6( ) إذا مآ ستثنينا جزيرتي كورسيكا[ و سردينيا % 4 >( نسبة األنواع المستوطنة هي األعلى في تونس ف[[أن تجد هذه النتائج تبريرا لها في التواصل الجغرافي بين األنظمة المائي[[ة لبل[[دان أوروب[[ا الغربي[[ة لف[[ترات جيولوجي[[ة طويل[[ة على العكس من ذل[[ك ق[د س[اهم بش[كل واض[ح في انقطاع و ابتعاد األنظمة المائية لبلدان شمال افريقيا عن أوروبا بعد انفتاح مضيق[ جبل طارق أواخر العصر الجيولوجي الث[الث. تدني عدد األنواع و ارتفاع نسبة المستوطنين INTRODUCTION Selon la «Limnofauna» d Illies (1978) le bassin méditerranéen occidental renferme 23 espèces de Plécoptères réparties sur 7 familles et 3 genres. La région nord africaine renferme, selon cette même source, 13 espèces. Les travaux ultérieurs à ceux d Illies ont permis d augmenter le nombre d espèces à 38 et de décrire cinq nouveaux genres. Dans ce travail, 33 espèces et sous-espèces de Plécoptères ont été analysées dans 13 régions du bassin méditerranéen occidental. MATERIEL ET METHODES Les Plécoptères ont été récoltés dans des cours d eau de la Khroumirie et de ses bordures sud (de Tabarka à Ghardimaou). La récolte des larves a été effectuée au filet de SURBER pourvu d un cadre et ayant un vide de maille de,3 mm. Les surfaces prospectées, dans chaque échantillonnage, sont assez comparables et de l ordre de

128 ,5 m². Chaque échantillonnage est constitué de 1 prélèvements de,5m² chacun, répartis sur toute la largeur de la station, afin d englober tous les biotopes. Quant aux imagos, ils ont été récoltés à l aide d une pince souple quand ils se déposaient sur les rochers et la végétation partiellement immergés ou bien bordant les cours d eau au niveau des différentes stations étudiées. Les spécimens ramassés, larves et imagos, sont conservés séparément dans un bocal contenant de l alcool éthylique à 7. RESULTATS ET DISCUSSION 1- Répartition des Plécoptères de Tunisie La Plécoptérofaune tunisienne compte actuellement 21 espèces (Béjaoui, 24). Elle peut être scindée, selon les catégories chorologiques établies par Gagneur et Aliane (1991), en six groupes (Fig. 1). * groupe 1 : six espèces endémiques tunisiennes : Leuctra medjerdensis, L. khroumiriensis, L. sartorii, L. tunisica, Protonemura mridjensis et P. khroumiriensis Béjaoui, 24. Cependant, ce nombre peut augmenter à 8 si on confirme la présence de Amphinemura sp. et de Protonemura algirica ssp (Berthélémy, 1973) en Tunisie. * groupe 2 : cinq espèces communes à l Afrique du Nord : Afroperlodes lecerfi, Amphinemura chiffensis et Brachyptera algirica en plus de Protonemura algirica et Leuctra vaillanti qui n ont pas été recensées dans notre travail. * groupe 3 : trois espèces bético-rifaines : Capnioneura petitpierrae, Tyrrhenoleuctra minuta et T. tangerina. * groupe 4 : deux espèces du bassin méditerranéen occidental : Brachyptera auberti et Leuctra geniculata. * groupe 5 : une espèce circum-méditerranéenne (Aubert, 1956) : Eoperla ochracea. * groupe 6 : deux espèces à vaste répartition paléarctique : Capnopsis schilleri et Perla marginata. Dans cette zone géographique, nous avons, en outre, déterminé la richesse spécifique en Plécoptères et le taux d endémisme (Fig. 2). La richesse spécifique est très élevée sur la rive Nord du bassin méditerranéen occidental (66 dans les Pyrénées et 94 dans les alpes françaises), alors qu elle est nettement plus faible sur sa rive Sud (38 au Maghreb). Toutefois, il faut signaler que la Plécoptérofaune subit un net appauvrissem*nt dans les domaines insulaires (14 dans le système Corse Sardaigne). Quant au taux d endémisme dans les différentes zones géographiques considérées, il est très élevé dans les systèmes insulaires (plus de 6% dans le système Corse Sardaigne), isolés de la plaque eurasiatique il y a longtemps, ainsi que dans les Pyrénées (42%) qui représentent une zone de rencontre entre la plaque ibérique et la plaque eurasiatique et qui ont subi, au cours des périodes glaciaires et interglaciaires, un isolement géographique marqué par l arrivée des immigrants (Ravizza et Ravizza Demattheis, 1993). Concernant le Sud de l Espagne (Cadiz, Serrania de Ronda et Sierra Nevada), les Alpes françaises et l Italie, le taux d endémisme est faible du fait que ces régions ont gardé une large continuité géographique pendant de longues périodes géologiques. À l échelle du Maghreb, l endémisme est le plus élevé en Tunisie (près de 4%). Cependant, le faible taux d endémisme en Algérie peut être dû au manque d informations sur la Plécoptérofaune algérienne ; on estime une richesse spécifique plus importante en Algérie. Tandis qu au Maroc, ce faible taux trouve une explication valide dans la continuité géographique entre les massifs rifains et ceux du sud de la Péninsule Ibérique avant la réouverture du détroit de Gibraltar au Pliocène. Les massifs khroumiriens, en Tunisie, ne se sont édifiés que postérieurement. 2. Affinités faunistiques entre 13 régions du bassin occidental de la Méditerranée L affinité entre les treize régions considérées a été évaluée à partir de l indice de Jaccard (Membiela-Iglesia et Marinez-Ansemil, 1984). Dans le bassin méditerranéen occidental, quatre groupes faunistiques peuvent être distingués (Fig. 3). I- Le Maghreb comprenant (l Algérie et l Atlas marocain), le Rif et la Tunisie. La disposition de ces trois aires est à critiquer en raison de l absence de nouvelles données sur le peuplement Plécoptérologique de l Algérie. Mais malgré cet état, ce groupement présente une grande affinité et témoigne d une certaine hom*ogénéité du réseau hydrographique maghrébin. II- La Péninsule Ibérique et la Sicile. Dans ce groupe on peut nettement séparer les massifs du Sud de l Espagne (Cadiz, Serrania de Ronda et Sierra Nevada) à grande affinité (I J > 33,7%), du Portugal (I J =17,5%) et de la Sicile (IJ =14,8%). III- Les Pyrénées, les Alpes françaises et l Italie continentale. Ces régions sont marquées par une séparation entre les Pyrénées, d une part et les des deux autres aires, d autre part. IV- Le système Corse Sardaigne : ce système est nettement séparé du reste des massifs européens. L indice de Jaccard sert en outre pour la construction des dendrogrammes dont les bifurcations avec des valeurs de similitude inférieures à 33% indiquent la présence de barrières bio-géographiques fortes, tandis que les bifurcations avec des valeurs supérieures à 33% indiquent l existence de barrières biogéographiques faibles. Ceci est dû au fait que la distribution, au hasard, de l indice de Jaccard tend vers,33 (SànchezOrtega et Azzouz, 1998). Cet indice permet de distinguer sept grandes régions séparées par de fortes barrières biogéographiques : la Corse Sardaigne, les Pyrénées, les Alpes françaises et l Italie, la Sicile, le Portugal,

129 les systèmes montagneux du Sud de l Espagne (Cadiz, Serrania de Ronda et Sierra Nevada) et l Afrique du Nord (Atlas, Rif, Algérie, Tunisie). Cette subdivision peut être expliquée par les grands évènements paléo-géographiques qui ont surgi dans le bassin méditerranéen occidental et que nous avons numérotés et superposés dans le dendrogramme de la figure 3 : 1- édification du massif bético-rifain au cours du Barrémien (Crétacé inférieur) (Bennas et al., 1992) ; 2- séparation du système Corse Sardaigne du reste du continent eurasiatique pendant l Éocène (Nicolai, 1985) ; 3- au cours du Burdigalien, séparation de deux ensembles de massifs, le premier à l Est, formé par les Pyrénées, les Alpes françaises et les Apennins (Italie) et l autre à l Ouest, formé par les massifs de la Péninsule ibérique (Bennas, et al., 1992) ; 4- au cours du Tortonien, le massif sicilien se sépare du reste de l Alboran (massif bético rifain) ; 5- l ouverture du détroit de Gibraltar au Pliocène et la collision entre la Kabylie (dérivant de l Alboran) et l Afrique du Nord ; 6- isolement géographique et arrivée des immigrants, durant les périodes glaciaires et interglaciaires du Pléistocène (Sanchez-Ortega et Azzouz, 1998). En Tunisie, la liste actuelle des Plécoptères comprend 21 espèces réparties sur six catégories chorologiques. L analyse de la Plécoptérofaune de 13 régions du bassin méditerranéen occidental révèle d une part, un net appauvrissem*nt de cette faune vers le Sud et vers l Est : 94 espèces dans les Alpes françaises contre seulement 38 au Maghreb, et d autre part, un taux d endémisme élevé dans le système insulaire Corse-Sardaigne (6%) et en deuxième lieu en Tunisie ( 4%). L analyse du dendrogramme de similitude construit à l aide de l indice de Jaccard (Fig. 3) permet de distinguer sept grandes régions séparées par de fortes barrières biogéographiques : la Corse Sardaigne, les Pyrénées, les Alpes françaises et l Italie, la Sicile, le Portugal, les systèmes montagneux du Sud de l Espagne (Cadiz, Serrania de Ronda et Sierra Nevada) et l Afrique du Nord (Atlas, Rif, Algérie, Tunisie). Ces résultats trouvent des justifications dans la continuité géographique entre les hydrosystèmes d Europe occidentale durant de longues périodes géologiques. En revanche, ils expliquent l isolement et l éloignement des hydrosystèmes insulaires et Nord-africains après l ouverture du détroit de Gibraltar au Pliocène. Figure 1Différentes catégories chorologiques de la Plécoptérofaune tunisienne. (cercle plein = espèces endémiques tunisiennes, cercle clair = espèces bético-rifaines, rectangle plein = espèces du bassin méditerranéen occidental, rectangle clair = endémiques nord-africaines, triangle plein = espèces paléarctiques à large répartition et triangle clair = espèce circum-méditerranéenne, Eoperla ochracea).

130 Figure 2- Comparaison de la richesse spécifique (RS) et du taux d Endémisme (GE) entre 13 régions du bassin méditerranéen occidental. AL : Algérie, APF : Alpes françaises, AT : Atlas marocain, CA : Cadiz, CO-SA : Corse-Sardaigne, IT : Italie continentale, PO : Portugal, PY : Pyrénées, RF : Rif marocain, SC : Sicile, SN : Sierra Nevada, SR : Sierra de Ronda, TU : Tunisie. 33% 2 Corse-Sardaignne Pyrénées 3 Alpes françaises 6 Italie 4 Sicile Portugal 3 6 Sierra Nevada 5 Serrania de Ronda Cadiz Rif 1 Atlas 5 Algérie barrières biogéographiques fortes 1 2 Tunisie barrières biogéographiques faibles I jaccard (% ) Figure 3- Cluster de l affinité entre 13 unités biogéographiques considérées dans le bassin méditerranéen. BIBLIOGRAPHIE AUBERT J., Eoperla ochracea KOLBE, 1888, un Plécoptère mal connu du bassin méditerranéen. Mitt. Schweiz. ent. Ges., 29 (1) : 18. BEJAOUI M., 24.- Taxinomie, Ecologie et Biologie des Plécoptères (Insecta, Plecoptera) de Tunisie. Thèse Doctorat en Sciences Biologiques, Fac. Sc. Tunis, 24, 377p. BENNAS N., SAINZ-CANTERO C. E. y ALBA-TERCEDOR J., Datos preliminares para un estudio biogergràfico del Macizo Bético-Riffenos basado en coleopteros acuatico. Zool. Baetica, 3 : BERTHELEMY C., Données préliminaires sur les Plécoptères de Tunisie. Verh. Internat. Verein. Limnol., 18 : GAGNEUR J. et ALIANE N., Contribution à la connaissance des Plécoptères d Algérie. in ALBATERCEDOR J et SANCHEZ-ORTEGA A, (eds) : Overview and Strategies of Ephemeroptera and Plecoptera. Sandhill Crane Press, Gainesville, Florida, U.S.A ILLIES J., Plecoptera. in J. ILLIES ed. Limnofauna Europaea, 2e edition, Gustav Fischer Verlag, Stuttgart : MEMBIELA IGLESIA P. y MARTINEZ ANSEMIL E., Larvas de Plecopteros del Rio Tambre (Galicia) : Estudio Ecologico. Boln. Asoc. Esp. Ent., 8 : NICOLAI P., On the Evolution and Bio-geography of the Protonemura Species of the Corsicana group, with the Description of P. helenae sp. n. from Sicily (Plecoptera, Nemouridae). Aquatic Insects, 7(4): RAVIZZA C. & RAVIZZA DEMATTEIS E., Zoo-geographical aspects of the Plecoptera population of the Biellese Mountains (Pennine Alps, Italie). Boll. Soc. Ent. Ita., 125 (1) : SANCHEZ-ORTEGA A. & AZZOUZ M., Faunistique et phénologie des Plécoptères (Insecta, Plecoptera) du Rif marocain (Afrique du Nord). Relation avec les autres aires de la région méditerranéenne occidentale. Mitt. Schweiz. ent. Ges. 71:

131 Contribution des Systèmes d Information géographique pour l étude sédimentologique et morpho-dynamique de la frange littorale au large de l île de Gremdi - TUNISIE 1 BEN OMRANA R.1, TRIKI H.1, GHANNEM N.1& YAÏCH C. 1 Laboratoire de Dynamique Sédimentaire & Environnement. ENIS. B.P.W 338 Sfax. Tunisie. chokri.yaich@enis.rnu.tn Résumé Ce travail a pour objectif de caractériser les différentes composantes morphologiques et sédimentologiques d une partie du plateau des îles Kerkennah. Les résultats sont stockés et présentés dans un Système d Information Géographique permettant de naviguer entre ses composantes chiffrées et graphiques. L analyse et l interprétation des données montre que ce plateau représente une rampe carbonatée avec rupture de pente, de type «distally steepned carbonate ramp». Cette rampe s incline avec un angle moyen inférieur à 1. La rupture de pente principale se trouve au-delà de 2m de profondeur. Cette plate-forme montre dans sa partie proximale (inner ramp) de grandes vasières ou lagons, séparées du large par des hauts fonds subparallèles à la côte pouvant émerger à basse marée des grandes vives eaux. Le fond est tapissé de sédiments fins presque exclusivement carbonatés dont la source principale est représentée par les algues calcaires Halimeda. La fraction grossière est rencontrée au fond des chenaux de marée et à leurs embouchures. Les hauts fonds, situés au large de bhirat Gremdi, représentent des accumulations sableuses mixtes ou bancs sableux de type «sand shoals» ; ils montrent une nette opposition entre la sédimentation vaseuse du côté de la bhirat et la sédimentation quartzeuse face au large. Ces bancs sont probablement greffés à l origine, à des petites constructions coralliennes dont on a découvert le témoin à l embouchure des grands chenaux de marée. Abstract This work tries to characterise the morphological and sedimentological components in a part of the Kerkennah Islands plateau. The results are analysed with geographical information system (G.I.S) which allows free navigation between the numerous and graphic components. The data showed that the plateau represents a distally steepened carbonate ramp with a declination lower than 1. The main slope-break is situated around 2 m depth. The inner ramp shows a great lagoons separated from open sea by shoals, sub-parallel to the coastal line which may be emerged at low tide sea. The background is constituted by calcareous fine sediments which the main source is from the calcareous algae, Halimeda. The tidal channel s bottoms and outlets are constituted mainly by the coarse fraction. The shoals situated beyond the bhiret Gremdi represent mixt-sandy-accumulations called sand shoals. The later shows an opposition between the muddy sedimentation toward the bhirat and the quartzose sedimentation to the open sea. These banks may cover the coral constructions which are discovered at the tidal channels outlets. ملخص و يرجع إنتاج الكلس إلى."Distally steepened carbonate ramp " إن جرف جزر قرقنة هو عبارة عن جرف منكسر مشبع بالكلس من نوع در الرئيسي نحو MM ار المنح MM دة و يوجد انكس MM رف بزاوية تقل عن الدرجة الواح MM ذا الج MM يميل ه. ان MM ) و كذلك تواجد المرج Halimeda( تكاثر الطحالب الكلسية رض MM لة عن ع MM يرات" منفص MM " بح مى MM يرة أو ما يس MM واض كب MM ) من أح inner ramp( يتكون هدا الجرف في قسمه األول. عمق يزيد عن المائتي متر يب MM حا بين الترس MM بين أيضا اختالفا واض MM وان) كما ت MM بات رملية مختلطة (متكونة من الكلس و الص MM ذه التالل ترس MM بين ه MM ت. ل MM البحر بتالل شبه موازية لألرخبي تي MM الطيني من جهة البحيرات و الترسيب المكون بالصوان من جهة عرض البحر وهي على األرجح عبارة عن أرصفة رملية تغطي التركيبات المرجانية ال فة MM أما الفئة الدقيقة من التربة فهي تغطي األرص M باتها MM ان و خاصة في مص MM كما توجد الفئة الغليظة من التربة في الودي. ان MM بات الودي MM افها في مص MM تم اكتش. ) و البحيرات Sand shoals( الرملية INTRODUCTION La zone étudiée fait partie de la plate-forme des îles Kerkennah. Elle est située au large de l île de Gremdi (Fig. 1) entre les méridiens et E et les parallèles et N. Elle montre des vasières peu profondes séparées du large par des hauts fonds. Ces derniers sont découpés par des chenaux de marée assurant la communication des vasières avec la mer proprement dite. L objectif de ce travail est de caractériser les différentes composantes morphologiques et sédimentologiques de la partie proximale du plateau des îles Kerkennah et l intégrer dans un Système d Information Géographique permettant une meilleure analyse, interprétation et visualisation graphique des données.

132 N Sfax s Ile Ke ah nn e rk 1 Km Fig. 1- Localisation géographique de la zone d étude. MATÉRIELS ET MÉTHODES Ce travail a nécessité trois principales étapes, à savoir : - des observations et échantillonnages en mer et sur la ligne de rivage. Pour cela on a disposé d une barque à moteur, d une benne pour le prélèvement du sédiment du fond de la mer et d un GPS pour un positionnement par satellite ; - des travaux de laboratoire : observations microscopiques pour la détermination des pourcentages des différents constituants du sédiment (quartz, bioclastes, foraminifères benthiques, coraux, algues vertes, coquilles..) et analyses sédimentologiques (sédimentométrie, granulométrie, calcimétrie ) ; - une saisie des données sous «Microsoft Access», suivie d une cartographie sous le logiciel ArcView pour l établissem*nt d un Système d Information Géographique. RESULTATS ET DISCUSSION La plate-forme des îles Kerkennah est vaste et très peu profonde (Oueslati, 1981) ; sa morphologie est influencée par l évolution néotectonique avec une faille de direction NE-SW qui sépare la plate-forme pélagienne de la plate-forme des îles Kerkennah. (Amari et al., 1984). Elle présente des conditions favorables pour une sédimentation carbonatée biogénique tels qu un climat tempéré, un système hydrographique endoréique limitant l enrichissem*nt du milieu marin par des sédiments continentaux, une stabilité tectonique, ainsi qu une bonne oxygénation liée à un brassage constant grâce à un régime hydrodynamique continu et régulier (Burrolet et Shimi, 1987). Cette plate-forme s incline doucement avec un angle moyen inférieur à 1. La rupture de pente principale se trouve au-delà de 2m de profondeur (Fig. 2). Fig. 2-La plate-forme des îles Kerkennah, rampe de type «distally steepenned carbonate ramp» Plus à l amont, d autres ruptures de pente apparaissent dont certaines sont probablement le résultat d une réponse morphologique à une structuration néotectonique cassante affectant le fond marin. De ce fait, la plate-forme des îles Kerkennah est une rampe qui s apparente avec le modèle «distally steepned carbonate ramp» au sens de Read (1985), Burchette et Wright (1992). En général, dans ce type de plate-forme, on peut distinguer entre : l «inner ramp» : c est la partie proximale qui se situe au dessus de la limite d action des vagues de beau temps (fair weather wave base) ;

133 la «mid ramp» qui se situe entre la limite d action des vagues de beau temps et la limite d action des vagues de tempêtes (storm wave base) ; l «outer ramp» qui se situe entre la limite d action des vagues de tempêtes et le «pycnocline» qui délimite le bassin. Cette étude a été focalisée sur le domaine de l «inner ramp», espace soumis à un régime microtidal (Ghannem et al., 22). A l exception des chenaux de marée, le fond est tapissé de sédiments fins vaseux (Fig. 3) témoignant des écoulements les plus faibles avec un minimum d agitation par les vagues, car ces dernières sont le plus souvent amorties par les hauts fonds. Les dépôts sont presque exclusivement carbonatés (Fig. 4) dont la source principale est représentée par les algues calcaires de type Halimeda (Fig. 5) et en moindre importance par les tests coquilliers, les algues rouges et certaines espèces coralliennes. La fraction grossière est rencontrée au fond des chenaux de marée et à leurs embouchures (Fig. 3); ceci se traduit localement par des écoulements bidirectionnels relativement forts. Dans le détail, ce domaine montre les unités morphologiques suivantes : - une zone dépressive appelée «Bhiret el Gremdi» séparée du large par des Fig. 3- Répartition des faciès granulométriques hauts fonds. Elle accuse une profondeur au large de l île de Gremdi allant jusqu à 4 m en période de haute marée. Cette «Bhirat» se familiarise avec les espaces lagunaires en raison de son caractère abrité et restreint. C est à cet endroit que sont enregistrés les taux les plus élevés en algues vertes (Fig. 5). Cette richesse en algues vertes sur toute l étendue de la bhirat s explique par le fait que ce milieu protégé contre l action des vagues présente des conditions optimales pour la croissance de la flore marine, sans oublier le rôle des chenaux de marée dans l alimentation de la bhirat en débris de certaines espèces d algues vertes provenant des hauts fonds. Fig. 4- Répartition du taux de carbonate total au large de l île Gremdi - des hauts fonds sub-parallèles à lade côte et émergeant à basse marée de vives eaux (Blanpied et al., 1979) ; ils représentent des accumulations sableuses mixtes (quartzeuse et carbonatée). Il s agit de larges bancs sableux «sand shoals» probablement greffés à l origine, à des petites constructions récifales dont on a découvert la présence à l embouchure des grands chenaux de marée et en position de vie sur les hauts fonds. Parmi ces organismes, on peut citer des organismes coralliens comme Eunicella ainsi que des organismes végétaux : algues calcaires rouges (Lithophyllum et Peysonnelia) et vertes (Halimeda et Acetabularia). Au niveau de ces bancs sableux, il existe une nette opposition entre la sédimentation vaseuse du coté de la bhirat et quartzeuse face au large ; ceci est un témoin d un transport du matériel silicoclastique allochtone par la dérive littorale et indirectement par les grands chenaux de marée pouvant déverser le matériel terrigène à leur embouchure au cours des phases de jusant. - des chenaux de marée peu sinueux, et presque de même orientation, le plus puissant d entre eux est l «Oued Mimoun» chenal de premier ordre de 3 Km de long et 3 à 6m de large. Sa profondeur passe de 3m à l amont et augmente vers le large où elle peut atteindre 13m au niveau de l embouchure. Les principaux chenaux traversent les «sands shoals» et montrent de larges passes tidales assurant la communication entre les vasières ou bhiras et la rampe moyenne (mid ramp).

134 Fig. 5- Répartition des pourcentages des algues vertes au large de l île de Gremdi Ce travail a également permis de construire une base de données chiffrée et graphique où toutes les données relatives à la frange littorale de l archipel des îles Kerkennah sont stockées et présentées dans un Système d Information Géographique permettant de naviguer entre ses diverses composantes, en particulier d ordre graphique. L analyse et la visualisation des données est faite sur le logiciel ArcView où il est aisé de naviguer entre plusieurs cartes thématiques et procéder ainsi à des recoupements. CONCLUSION: La plate-forme des îles Kerkennah représente une rampe carbonatée de type «distally steepened carbonate ramp» qui s incline doucement vers l Est avec un angle moyen inférieur à 1, elle montre une rupture de pente principale au-delà de 2 m de profondeur. La partie proximale (inner ramp), objet de ce travail, est caractérisé par une sédimentation fine carbonatée ; la production des carbonates est assurée par les algues vertes Halimeda et en moindre importance par les tests coquilliers, les algues rouges et certaines espèces coralliennes. Cette zone montre de grandes vasières à caractères lagunaires séparées du large par des hauts fonds pouvant émerger à basse marée des grandes vives eaux. Les hauts fonds, au large de Gremdi, subparallèles à la côte, représentent des accumulations sableuses mixtes (carbonatées et silicoclastiques) ; il s agit de larges bancs sableux ou «sand shoals» probablement greffés à l origine, à des petites constructions récifales. Ces derniers sont entrecoupés par des chenaux de marée, peu sinueux et profonds qui permettent, à travers de larges passes tidales, les échanges hydrosédimentaires entre «Bhiret el Gremdi» et le large. Toutes les données hydrodynamiques et les caractéristiques sédimentologiques obtenues sont stockées et présentées dans un SIG relatif à la frange littorale de l archipel des îles Kerkennah et où il est aisé de procéder à des recoupements entre diverses cartes thématiques établies. Remerciements Nous tenons à remercier vivement Dr. Asma Hamza (INSTM) pour son aide efficace et rigoureuse surtout pour la détermination des espèces animales et végétales récoltées. BIBLIOGRAPHIE Amari A., Soussi N., Bobier C. (1984), Courantologie, hydrologie et environnements sédimentaires sur le platier de Kerkennah et le littoral de Sfax (Tunisie). 1 ème Réunion annuelle des sciences de la terre. Bordeaux Soc. Géol. Fr. Edit. Paris. Burchette T. P. &Wright V. P. (1992), Carbonate ramp depositional systems. Sediment. Geol., pp Burrolet P.F. et Shimi Md. (1987), La sédimentation carbonatée marine actuelle dans une zone tempérée : La plate forme de Kerkennah et le Golfe de Gabés. IAS. 8th Regional Meeting Of Sedimentology. pp Blanpied C., Burollet P.F., Clairefond P., Shimi Md. (1979), Sédiments actuels et holocénes, la Mer pélagienne, Géologie méditerraneenne : Tome VI- N 1 annales de l université de Provence pp Ghannem N., Yaïch C. & Sarbegi M. (22), Dynamique sédimentaire et évolution spatio temporelle de la frange côtière de l archipel des Kerkennah. Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer ; Numéro Spécial (7) pp Oueslati A. (1981), Morphologie et stratigraphie post-villafranchienne dans Kerkennah et Jerba, Trav. Géol. Tun., 15, Read, J.F. (1985), Carbonate platform facies models. Bull. Am. Assoc. Pet. Geol., pp 1-21.

135 Biodiversité Des Ectoparasites Branchiaux Récoltés Chez 15 Espèces Hôtes De La Famille Sparidae (Téléostéens) Pêchées Dans Le Golfe d Annaba (ALGERIE) BOUDJADI Z.(2), DJEBARI N., BOUALLAG C., KAOUACHI N. & BENSOUILAH M. (1) Laboratoire d Ecobiologie des Milieux Marins et Littoraux Université Badji Mokhtar Annaba. BP : 12 Annaba. 23. Algérie. Tel/Fax : (1) bensouilah_mourad@yahoo.fr; (2) b_zora 2@yahoo.fr Résumé L examen des branchies de 15 espèces hôtes de la famille Sparidae pêchées dans le golfe d Annaba nous a permis de récolter 282 ectoparasites appartenant à deux classes : Crustacea et Monogenea. L observation des critères morpho-anatomiques des parasites récoltés nous a permis d identifier 8 genres de la sous classe Polyopisthocotylea (Atriaster, Atrispinum, Polylabris, Microcotyle, Choricotyle, Pagellicotyle, Bivagin* et Gotocotyla), 3 genres de la sous classe Monopisthocotylea (Lamellodiscus, Furnestinia et Encotyllabe), 5 genres de la sous classe Copepoda (Hatschekia, Caligus, Clavella, Clavellopsis et Naobranchia) et 1 genre de la sous classe Malacostraca (Gnathia). Nos données montrent que la communauté parasitaire varie d une espèce hôte à l autre. La richesse parasitaire la plus élevée est enregistrée chez les espèces du genre Diplodus et plus particulièrement les espèces Diplodus sargus sargus, Diplodus vulgaris et Diplodus puntazzo. Ces espèces, en plus d héberger un plus grand nombre d espèces rattachées à la classe Monogenea, enregistrent les indices parasitaires les plus élevés. La richesse parasitaire est, cependant, liée à certaines caractéristiques bio-écologiques, éthologiques et bio-géographiques des espèces hôtes étudiées; elle est élevée chez les espèces hôtes omnivores et côtières et chez les poissons migrateurs qui changent de milieu. Les résultats de notre analyse du degré de spécificité parasitaire montrent que, parmi les ectoparasites branchiaux recensés, 4% des spécimens à spectre d hôte étroit sont des Monogènes. Mots clés : Biodiversité ; Ectoparasites branchiaux ; Spécificité ; Monogenea ; Crustacea ; Golfe d Annaba ; Indices parasitaires ; Sparidae. Abstract: The examination of the gills of 15 species hosts of the Sparidae family fished in the gulf of Annaba enabled us to collect 282 parasites belonging to two classes: Crustacea and Monogenea. The observation of the morpho-anatomical criteria of the collected parasites enabled us to identify 8 genera of Polyopisthocotylea subclass (Atriaster, Atrispinum, Polylabris, Microcotyle, Choricotyle, Pagellicotyle, Bivagin* and Gotocotyla), 3 genera of Monopisthocotylea subclass (Lamellodiscus, Furnestinia and Encotyllabe), 5 genera of Copepoda subclass (Hatschekia, Caligus, Clavella, Clavellopsis and Naobranchia) and 1 genus of Malacostraca subclass (Gnathia). Our data show that the parasitic community varies from a species host to the other. The highest parasitic richness is recorded at the species of the genus Diplodus and more particularly the species Diplodus sargus sargus, Diplodus vulgaris and Diplodus puntazzo. These species, in addition to lodging a greater number of species belonging to the Monogenea class, record the highest parasitic index. The parasitic richness is, however, related to some bioecological, ethological and biogeographical characteristics of the studied species hosts; it is high at the species omnivorous and coastal hosts and in the migrating fish which change medium. The results of our analysis of the parasitic degree of specificity show that, among the listed gills parasites, 4% of the specimens with host spectrum narrow are Monogenian. The balance which results from the parasitic relation host seems to be conditioned by a whole of factors related as well to the host (physiological, ethological and ecological) as with the parasite. Key words: Biodiversity; Gills parasites; Specificity; Monogenea; Crustacea; Gulf of Annaba; Parasitic index. الملخص نوع من االسماك التي تنتمي إلى عائلة 15 مكننا فحص غالصم Crustacea و القشريات.Monogenea أحادي العائل Polyopisthocotylea اجن[اس تنتمي الى تحت القسم 8 : جنس مقس[[مة كم[[ا يلي 17 مالحظة الخصائص الترشيحية للطفيليات الملتقطة سمحت لنا بتحدي[[د (اجناس تنتمي تنتمي Atriaster, Atrispinum, Polylabris, Microcotyle, Choricotyle, Pagellicotyle, Bivagin* et Gotocotyla), 3 Hatschekia,( اجن[[اس تنتمي الى تحت القسم Monopistocothylés5,)Lamellodiscus, Furnestinia et Encotyllabe( الى تحت القسم.Malacostracé )Gnathia( و جنس واحد ينتمي الى تحت القسم Copepoda )Caligus, Clavella, Clavellopsis et Naobranchia Diplodus( و خاص[[ة األن[[واع Diplodus كما أن األسماك التي تنتمي إلى صنف. تبين النتائج أن مجموعة الطفيليات تختلف من نوع مضيف إلى آخر ) تحتوي على اكبر عدد من أنواع الطفيليات التي تنتمي إلى قسم أحادي العائل و تس[[جل ارتف[[اع في المع[[ايير sargus, D. vulgaris, D. puntazzo. الطفيلية جغرافية و خاصة بتكوين األسماك ا أن األسماك التي تعيش ق[[رب الس[[واحل و ال[[تي له[[ا, اكثافة الطفيليات دن الغنى الطفيلي مرتبط[ بعوامل خاصة منها بيئية. نظام غدائي متنوع هي التي تكتسب تنوع طفيلي مرتفع. من طفيليات أحادي العائل تختص بمضيفها أكثر 4 %, نتائج التحاليل المتعلقة بدرجة التخصص الطفيلي تبين أن من بين طفيليات الغالم الملتقطة.( فيزيولوجية[ و خاصة بتكوين األسماك, التوازن الناتج من العالقة بين الطفيلي و مضيفه يشترط عدة عوامل (بيئية - المعايير الطفيلية - خليج عنابه - تخصص - طفيليات الغالصم - التنوع البيولوجي : الكلمات المفاتيح [. طفيلي الغالصم تنتمي إلى قسمين 282 من عزل, مصطادة من خليج عنابة Sparidae

136 INTRODUCTION Le parasitisme est une relation fondamentale dans le monde vivant (Cassier et al., 1998). Selon Combes (1995), il s agit en réalité, d une adaptation qui se fait de plus en plus étroite au fur et à mesure que le parasite évolue et s éloigne des formes libres qui lui sont apparentées. Le couple hôte-parasite est considéré comme une entité biologique qui s exprime par le concept de spécificité parasitaire ; cette spécificité parasitaire, généralement étroite, peut s entendre pour le site ou pour l hôte. Toutefois, une grande catégorie d espèces parasites sont dans une certaine mesure spécifique d un hôte donné et ne peuvent infester qu une seule espèce hôte. Notre travail porte sur la biodiversité des ectoparasites branchiaux de certaines espèces de poissons Téléostéens de la famille Sparidae pêchées dans le golfe d Annaba ; les objectifs visés sont : L identification des ectoparasites récoltés et l évaluation du parasitisme chez les 15 espèces hôtes. L analyse de la biodiversité des ectoparasites recensés en fonction des caractéristiques bio-écologiques, éthologiques et bio-géographiques des hôtes ; La détermination du degré de spécificité parasitaire vis-à-vis des espèces hôtes. MATERIEL ET METHODES Les poissons utilisés pour la réalisation de cette étude sont pêchés dans le golfe d Annaba situé au Nord Est de l Algérie. Dès leur réception, les poissons capturés sont rapidement acheminés au laboratoire où ils sont identifiés selon la nomenclature et les critères utilisés par Fisher et al. (1987). Les arcs branchiaux sont délicatement dégagés en découpant l opercule de chaque côté de la tête. La recherche, la localisation et le prélèvement des parasites sont effectués sous loupe stéréomicroscopique (Olympus SZX 1). L identification des ectoparasites récoltés est réalisée sous microscope optique. L évaluation du parasitisme a consisté à calculer les indices parasitaires (prévalence, intensité et abondance) proposés par Margolis et al. (1982). RESULTATS Identification et taux des ectoparasites récoltés dans le golfe Nos observations nous ont permis d identifier 3 espèces de Monogènes : Lamellodiscus ignoratus, L. elegans, L. parisi L. mormyri, L. baeri, L. gracilis, L. obelia, L. virgula, L. erythrini, L. drummondi, L. oliveri, L. mirandus, L. falcus, L. furcosus, L. fraternus, L. hilii, L. bidens, Furnestinia sp., Encotyllabe sp. (Monopisthocotylea) ; Atriaster heterodus, A. seminalis, Polylabris tubicirrus, Atrispinum salpae, Atrispinum acarne, Atrispinum chrysophrii, Choricotyle chrisophris, Pagellicotyle mormyri, Bivagin* alcedinis, Gotocotyla sawara (Polyopisthocotylea) et 6 espèces de Crustacés : Caligu.sp, Clavellopsis sp, Hatschekia sp, Clavella sp, Naobranchia sp (Copepoda) et Gnathia (Malacostraca). Nos résultats montrent une prédominance des Monopisthocotylea (Monogenae) qui représentent plus de 85% de la communauté parasitaire recensée (Fig.1). Monopisthocotylea Polyopisthocotylea Copepoda 8,82% 4,6% 2,41% Malacostraca 85,69% Figure 1 : Taux des ectoparasites récoltés chez les 15 espèces hôtes Diversité parasitaire L analyse de la diversité parasitaire fait apparaître que se sont les espèces hôtes du genre Diplodus qui hébergent le plus grand nombre d espèces parasites (Fig.2). Par ailleurs, un grand nombre d espèces parasites est aussi relevé chez les espèces omnivores (Fig.3), les espèces côtières (Fig. 4) et les espèces qui migrent avec changement de milieu (Fig.5).

137 Richesse parasitaire 12 Richesse parasitaire Omnivores 2 Carnivores D.s D.v D.p D.a P.p D.m P.a S.s S.c P.b O.m S.a B.b L.m P.e Herbivores Omnivores a tendance Carnivores Hôtes Figure 2 : Diversité parasitaire globale Figure 3 : Diversité parasitaire en fonction du régime alimentaire (Bb :Boops boops ; Dm :Dentex maroccanus ; Ss :Sarpa salpa ; Sa :Sparus aurata ; Lm :Lithognathus mormyrus ;Sc :Spondyliosoma cantharus ; Pp :Pagrus pagrus ; Om :Oblada melanura ; Pb :Pagellus bogaraveo ;Pe :Pagellus erythrinus ; Pa :Pagellus acarne ; Ds :Diplodus sargus ; Da : Diplodus annularis ; Dv : Diplodus vulgaris ; Dp : Diplodus puntazzo) 7 7 Richesse parasitaire Richesse parasitaire Côtières Démersaux Figure 4 : Diversité parasitaire en fonction de l habitat Migratrices avec changement de milieu Migratrices sans changement de milieu Figure 5 : Diversité parasitaire en fonction des déplacements Répartition des indices parasitaires chez les 15 espèces hôtes Nos résultats font apparaître que 11 espèces (Sarpa salpa, Sparus aurata, Lithognathus mormyrus, Spondyliosoma cantharus, Pagrus pagrus, Oblada melanura, Pagellus bogaraveo, Pagellus acarne, Diplodus vulgaris, Diplodus sargus sargus et Diplodus puntazzo) sur les 15 étudiées présentent des taux d infestations compris entre 6% et 1%. En ce qui concerne l intensité parasitaire, les valeurs les plus élevées (> 2 parasites par poisson infesté) sont notées chez les espèces Sarpa salpa, Oblada melanura, Pagellus acarne et Diplodus puntazzo. Quant à l abondance, les valeurs les plus élevées (dépassant 15 parasites par poisson examiné) sont enregistrées par les espèces Sarpa salpa, Lithognathus mormyrus, Oblada melanura, Pagellus acarne et Diplodus puntazzo (Fig. 6)

138 Figure 6 : Répartition des indices parasitaires chez les 15 espèces hôtes. 1-Boops boops ; 2-Dentex maroccanus ; 3-Sarpa salpa ; 4-Sparus aurata ; 5-Lithognathus mormyrus ; 6-Spondyliosoma cantharus ; 7Pagrus pagrus ; 8-Oblada melanura ; 9-Pagellus bogaraveo ; 1-Pagellus erythrinus ; 11-Pagellus acarne ; 12-Diplodus sargus ; 13Diplodus annularis ; 14-Diplodus vulgaris ; 15-Diplodus puntazzo

139 DISCUSSION L examen des branchies de 15 espèces hôtes de la famille Sparidae pêchées dans le golfe d Annaba nous a permis de recenser 36 espèces d ectoparasites appartenant à deux classes : Monogenea et Crustacea. Les spécimens de la classe Monogenea étant nettement prédominants; cette prédominance a été rapportée chez les genres Diplodus et Lithognathus pêchés dans l ensemble du littoral Est algérien (Azzouz, 21 ; Ogueb, 21 ; Saci-seghir, 22 ; Ramdane, 23). Les données de l étude de la diversité parasitaire font apparaître que le plus grand nombre d espèces est observé chez les espèces Diplodus sargus sargus, Diplodus vulgaris et Diplodus puntazzo ; ces derniers hébergent pratiquement le tiers du nombre total de parasites recensés. L analyse de la richesse parasitaire en fonction de certaines caractéristiques bio-écologiques, éthologiques et bio-géographiques des espèces hôtes étudiées fait apparaître qu une plus grande diversité est observée chez les espèces hôtes à régime alimentaire omnivore, celles proches des côtes et celles qui migrent en changeant de milieu ; ce sont, néanmoins, les espèces carnivores qui hébergent le plus grand nombre d espèces parasites de la sous classe des Copépodes (1 à 2 espèces copépodes en moyenne par espèce carnivore). En revanche, Benmansour (1995) rapporte, sur les côtes tunisiennes, que ce sont les espèces omnivores, benthiques et migratrices sans changement de milieu qui enregistrent une grande diversité parasitaire. L évaluation des indices parasitaires fait apparaître, chez les 15 espèces hôtes étudiées, un très fort taux d infestation ; des taux d infestation similaires ont été rapportés par Azzouz, (21) et Ramdane, (23) chez les espèces Diplodus sargus sargus, Lithognathus mormyrus, Diplodus cervinus cervinus, Diplodus vulgaris, pêchées dans le golfe d Annaba. CONCLUSION Nos données montrent que la communauté parasitaire varie d une espèce hôte à l autre. Parmi les ectoparasites branchiaux recensés, les Monogènes présentent un degré de spécificité plus élevé que celui des Crustacés. Par ailleurs, la comparaison du degré de spécificité des Monogènes révèle que les Monopisthocotylés sont relativement plus spécialistes que les Polyopisthocotylés. Si pour définir le degré de spécificité parasitaire des parasites recensés dans notre étude nous appliquons l indice qui tient compte du nombre d espèces hôtes, nous classerons comme parasites à spectre d hôte: étroit: Lamellodiscus parisi, L. mormyri, L. baeiri, L. gracilis, L. obeliae, L. erythrini, L. drummondi, L. falcus, L. hilii, L. bidens, Furnestinia echeneis, Atrispinum chrysophrii, Pagellicotyle mormyri, Bivagin* alcedinis, Gotocotyla sawara car elles ne sont rencontrées que chez une seule espèce hôte. intermédiaire : Lamellodiscus virgula, L. oliveri, L. fraternus, L. furcosus, Atriaster seminalis, Atriaster heterodus, Atrispinum salpae, Polylabris tubicirrus, Clavella sp, Naobranchia sp. large: Lamellodiscus ignoratus, L. elegans, Choricotyle chrisophrii, Hatschekia sp, Gnathia sp. BIBLIOGRAPHIE Azzouz Z. (21)- Identification et indices parasitaires des Monogènes de deux poissons Sparidae (Téléostéens) Diplodus sargus sargus et Lithognathus mormyrus pêchés dans le golfe d Annaba. Mémoire de Magister. Univ Badji Mokhtar- Annaba : 113 p. Benmansour (1995)- Analyse de la biodivercité des copépodes parasites du secteur Nord-Est de la Tunisie. Rapport de D.E.A, Université de Tunis II.217 p. Cassier P., Brugerolle G., Combes C. (1998)- Le parasitisme ; un équilibre dynamique Masson. Paris : 361 p. Combes C. (1995)- Interaction durables. Ecologie et évolution du parasitisme. Masson, Paris, collection écologie n 26, Paris, 524 p.. Fischer W., Schneider M. et Bauchot M.L. (1987) - Fiches F.A.O. d identification des espèces pour les besoins de la pêche méditerranéenne et mer noire, zone de pêche 37, F.A.O. et C.E.E Vol. II. Vertébrés Organisation des nations unies pour l alimentation et l agriculture, p. Margolis L., Esche W., HolMes J.C., Kuris A.M et Schard G.A. (1982)- The use of ecological terms in parasitology (Report of an adhoc committee of the American Society of parasitologists- The journal of parasitology 1: p. Ogueb N., (21)- Identification des ectoparasites et répartition de leurs indices parasitaires chez trois espèces du genre Diplodus (D. sargus sargus; D. vulgaris et D. annularis) pêchés dans le golfe de Skikda. Mémoire d Ingénieur d Etat en sciences de la mer. Univ. Badji Mokhtar Annaba 85 p. Ramdane Z. (23)- Identification et indices parasitaires des Monogènes et des Crustacés de trois poissons Sparidae (Téléostéens) Diplodus cervinus cervinus, Diplodus vulgaris et Lithognathus mormyrus pêchés dans le golfe d Annaba. Mémoire de Magister. Univ Badji Mokhtar- Annaba 11 p. Saci-seghir S. (22)- Approche taxonomique et indices parasitaires chez Lithognathus mormyrus (TéléostéenSparidae) pêchés dans le golfe de Skikda : ectoparasites branchiaux. Mémoire d Ingénieur d Etat en sciences de la mer. Univ. Badji Mokhtar Annaba 59 p.

140 Contribution à l évaluation de l'état d'eutrophisation du lac Oubeira. dynamique des cyanobacteries CHAIBI R. (2) & BENSOUILAH M. (1) Laboratoire d Ecobiologie des Milieux Marins et Littoraux Université Badji Mokhtar Annaba BP : 12 Annaba 23. (1) : bensouilah_mourad@yahoo.fr ; (2) klifa33@yahoo.fr Résumé L'eutrophisation est une forme de pollution de certains écosystèmes aquatiques dont les eaux se renouvellent lentement ; elle apparaît lorsque le milieu reçoit trop de matières nutritives assimilables par les algues qui montrent une prolifération intense. Ce travail vise à évaluer l'état d'eutrophisation d'un lac d'eau douce et à suivre la communauté de cyanoprocaryotes peuplant ce plan d'eau. L'observation des caractères morphologiques des genres récoltés dans le lac Oubeira nous a permis d'identifier 16 genres de Cyanoprocaryotes (Anabaena, Aphanizomenon, Pseudanabaena, Cylindrospermum, Lyngbya, Spirulina, Oscillatoria, Phormidium, Merismopedia, Gomphosphaeria, Microcystis, Synechocystis, Eucapsis *, Chroococcus *, Synechococcus *, Gloeocapsa*) ; les derniers genres* étant nouvellement recensés dans ce plan d'eau.les teneurs en Chlorophylle a et les densités moyennes globales des Cyanobactéries montrent une évolution similaire. Par ailleurs, c'est à partir d'avril qu'une nette augmentation de la densité microalgale et de la chlorophylle a est enregistrée.les résultats de l'analyse statistique montrent qu'il n'existe pas de corrélation entre les teneurs en chlorophylle a et celles des sels nutritifs de l'eau du lac Oubeira (P étant supérieur à,5). Toutefois, nous notons l'existence d'une corrélation entre la teneur en chlorophylle a et la température de l'eau (r =,74 avec P =,35). Abstract Eutrophication is a form of pollution of certain watery ecosystems whose water is renewed slowly; it appears when the medium receives too many assimilable nutritive matters by the algae which show an intense proliferation. This work aims evaluating the state of eutrophication of a fresh water lake and at following the community of cyanobacteria populating this lake. The observation of the morphological characters of the genus collected in the Oubeira lake enabled us to identify 16 genus of Cyanobacteria (Anabaena, Aphanizomenon, Pseudanabaena, Cylindrospermum, Lyngbya, Spirulina, Oscillatoria, Phormidium, Merismopedia, Gomphosphaeria, Microcystis, Synechocystis, Eucapsis *, Chroococcus *, Synechococcus *, Gloeocapsa *); last genus * being lately listed in this lake. The contents of Chlorophyl a and the total average densities of Cyanobacteria show a similar evolution. In addition, it is as from April that a clear packing microalgale and chlorophyl a are recorded. The results of the statistical analysis show that there is no correlation between the contents of chlorophyl a and those of nutritive salts of the water of the lake Oubeira (P being higher than,5). However, we note the existence of a correlation between the content chlorophyl a and the temperature of water (r =,74 with P =,35). Key word: eutrophication; cyanobacteria; Oubeira lake, physico chemical parameters; chlorophyl a; density الملخص, شكل من أشكال التلوث لبعض األنظمة البيئية و هو ناتج للكمية الكب[[يرة لألمالح المعدني[[ة ال[تي تس[[تقبلها البح[يرة L'eutrophisation التعفن البيولوجي. هذه الظاهرة تحدث عادة في المسطحات التي تجدد مياهها ببطء م[[ع 24 إلى جويلي[[ة 23 يهتم هذا العمل بدراسة الطحالب الزرقاء[ و متابعة ظاهرة التعظي البيولوجي زمنيا خالل فترة الدراسة الممتدة من نوفمبر. أجناس ألول مرة 4 جنس من بينها 16 مالحظة الخصائص الشكلية لهذه الطحالب حيث تبين تواجد (Anabaena, Aphanizomenon, Pseudanabaena, Cylindrospermum, Lyngbya, Spirulina, Oscillatoria, Phormidium, Merismopedia, Gomphosphaeria, Microcystis, Synechocystis, Eucapsis *, Chroococcus *, Synechococcus*, Gloeocapsa*). كمية اليخضور و الكثافة في ارتفاع متجانس انطالقا من شهر أفريل غير أنه نالحظ أن هناك عالق[[ة تج[[انس بين اليخض[[ور. المعالجة االحصائيية أثبت عدم وجود عالقة بين كمية اليخضور في الماء و نسب األمالح المعدنية. ودرجة الحرارة INTRODUCTION L'eutrophisation se produit naturellement avec l'apport graduel d'éléments nutritifs et de sédiments par l'érosion et les précipitations. L'être humain accélère ce phénomène en rejetant des éléments nutritifs. La prolifération massive des Cyanobactéries est un phénomène de plus en plus fréquent à travers le monde. En Europe, de nombreuses études signalent que 4 à 75 % des blooms possèdent des propriétés toxiques : neurotoxique, hépatotoxique, cytotoxique et dermatotoxique (Carmichael, 1997) Cette étude comporte 2 volets: L un portant sur le suivi de la dynamique temporelle des cyanobactéries peuplant le lac Oubeira. L autre sur l évolution de l état d eutrophisation de ce plan d eau. MATERIEL ET METHODES

141 Site d étude Le lac Oubeira fait partie du complexe de zones humides que le Parc National d El Kala abrite; c est un plan d eau douce caractérisé par une ichthyofaune composée d Anguillidae et de Cyprinidae et d une avifaune regroupant des espèces sédentaires et migratrices. Mesures des paramètres physico-chimiques Les relevés de la température, du ph et de l oxygène dissous sont réalisées «in situ» au moment de l échantillonnage, à l aide d un multi paramètre (Consort 535) utilisant plusieurs sondes. Le dosage des nitrates et des phosphates est réalisé à l aide d une méthode colorimétrique (Aminot et Chaussepied, 1983); la teneur en chlorophylle a est évaluée par la méthode de Lorenzen (1967). Récolte des Cyanobactéries Filtration de 5 litres d eau de surface, à l aide d un filet (2µm de vide de mailles) ; Fixation des microalgues, après récupération du contenu du collecteur (1 ml de filtrat), dans un flacon ombré contenant 5 ml d une solution de formaldéhyde à 13% ; Identification et dénombrement des genres de Cyanobactéries récoltés observation, sous microscope optique, des caractères morpho anatomiques (Bourrelly, 1985) et comptage des Cyanobactéries (parcours répétés) à partir d un volume précis (,1 ml) d échantillon hom*ogénéisé monté entre lame et lamelle. Traitement statistique Afin de vérifier l existence ou l absence de relations entre les densités micro algales et les valeurs des paramètres physicochimiques de l eau (oxygène dissous, température, ph et taux de saturation en oxygène), nous avons calculé le coefficient de corrélation de Pearson entre les 4 paramètres pris deux à deux (Dagnelie, 1998). RÉSULTATS Paramètres physico chimiques de l eau du lac Oubeira La température est inférieure à 2 C de novembre à avril ; c est à partir de mai qu elle dépasse 2 C (Fig.1). Les teneurs en oxygène dissous de l eau sont généralement inférieures à 5 mg/l sauf en février et mai ou des valeurs respectives de 7 mg/l et 11,7 mg/l sont enregistrées (Fig. 2). T C O2 Dissous O x y gène dis s ous (m g/l) Te m pérature (T C ) Série O Nov Déc Jan Fév Mars Avril Mai Nov Juin Déc Jan Fév Mars Avril Mai Juin Mois Mois Figure 1 : Variation de la température de l eau du lac Oubeira. Figure 2 : Variation de la teneur en oxygène dissous de l eau du lac Oubeira Le ph est généralement alcalin (Fig.3). Les teneurs en nitrate de l eau sont généralement comprises entre 12 et 15 micromoles/l (Fig. 4). Les teneurs en orthophosphate de l eau ne dépassent pas la valeur de 1,5 micromoles/l sauf en décembre où des teneurs proches de 4 micromoles/l sont enregistrées (Fig. 5). ph No3(µmol.l-1) ph 6 5 ph 4 3 Nitrate (µmol/l) No3(mmol.l-1) Nov Déc Jan Fév Mars Avril Mai Juin Mois Figure 3 : Variation du ph de l eau du lac Oubeira Nov Déc Jan Fév Mars Avril Mai Juin Mois Figure 4 : Variation des teneurs en nitrate de l eau du lac Oubeira

142 O rth op ho s p ha tes (µm o l/l ) Po4(µmol.l-1) 4,5 4 3,5 3 2,5 Po4(µmol.l-1) 2 1,5 1,5 Nov Déc Jan Fév Mars Avril Mai Juin Mois 616 Figure 5 : Variation des teneurs orthophosphate de l eau du lac Oubeira Inventaire des Cyanobactéries L observation des caractères morpho anatomiques des Cyanobactéries récoltées montre la présence de 8 genres ayant la forme d amas cellulaire (Eucapsis ; Chroococcus ; Gloeocapsa ; Microcystis* ; Synechococcus ; Synechocystis* ; Merismopedia ;Gomphosphaeria*) et 8 autres ayant la forme de trichome (Lyngbya*; Anabaena*; Spirulina ; Phormidium; Oscillatoria* ; Aphanizomenon*; Pseudanabaena* ; Cylindrospermum*). Les genres Merismopedia et Cylindrospermum prédominent par leur densité (plus de 5 ind/l (Fig. 6) Densité D e n s ité g é n ir iq u e in d /l 7 Mois Figure 6: Densité moyenne des genres de Cyanobactéries recensés dans le lac Oubeira. Teneurs en chlorophylle a et densités microalgales La teneur moyenne en chlorophylle a est proche de 13 mg/m 3 ; toutefois la concentration en chlorophylle a montre un pic en juin (dépassant 3 mg/m3) qui coïncide avec la densité microalgale la plus élevée (proche de 5 ind/l) observée à cette même période (Fig.7). Les teneurs en Chlorophylle a et les densités moyennes globales des Cyanobactéries montrent une progression similaire à partir d'avril. Les résultats de l analyse statistique montrent l existence d une corrélation significative entre la teneur en chlorophylle a et seulement la température de l eau (r =,74 avec P =,35). Densités Nov Déc Jan Fév Mars Avril Mai Juin MOIS Figure 7 : Evolution des teneurs en chlorophylle a et des densités micro algales (lac oubeira ) DM G [C h lo ro p h y lle a (m g /m 3 ) Chla

143 DISCUSSION Dans l Est algérien, plusieurs travaux, réalisés dans divers plans d eau ont révélé la présence d un certain nombre de genre de Cyanobactéries dont la majorité est reconnue potentiellement toxique. Par ailleurs, c est dans le lac Oubeira que le plus grand nombre de genres a été recensé. Tous les auteurs qui se sont intéressés aux peuplements de Cyanobactéries de ce plan d eau rapportent l omniprésence de ces mêmes genres toxiques depuis 1999 jusqu à ce jour (Nasri, 1999 ; Menail, 2 ; Hamissi et Yahiaoui, 21; Chaibi et Boulesnane, 22 ; Safsaf et Soualem, 23). A cette eutrophisation, sont associées des efflorescences toxiques de plus en plus fréquentes. De nombreux pays évoquent les concentrations en chlorophylle comme critère synthétique permettant d'évaluer le niveau d'eutrophisation d un plan d eau du fait que la teneur en cet élément constitue une des réponses du milieu aux apports de nutriments. Si on se réfère aux valeurs seuils adoptées par l OCDE en 1982 (un lac eutrophe présente une teneur moyenne en chlorophylle a comprise entre 8 et 25 mg/m3 ), nous pouvons situé le lac Oubeira dans la catégorie des lacs eutrophes. CONCLUSION Selon Nasri (1999), le traitement d échantillons d eau prélevés dans le lac Oubeira a révélé la présence de Microcystine LR, à des concentrations comprises entre,14 µg et,366 µg d équivalent par litre d eau, correspondant aux normes suggérées comme étant à risque lors d exposition chronique. De ce fait, le lac Oubeira représenterait un danger aussi bien pour l animal que pour l humain qui en fait usage. Devant le danger que représente la forte présence, dans le lac Oubeira, de Cyanobactéries, il serait impératif de procéder Au suivi de la fréquence et des densités des genres de microalgues peuplant le lac Oubeira A la détermination des zones et des périodes à haut risque pour l animal et l humain. Les résultats permettront une meilleure évaluation des risques aussi bien pour l animal que pour l homme. BIBLIOGRAPHIE Aminot A. et Chaussepied M., (1983) : Manuel des analyses chimiques en milieu marin CNEXO, Brest. 395p. Benyacoub S, (1996) : Diagnose écologique de l avifaune du parc national d El-Kala. Expertise I 7 projet banque mondiale, 96 p. Bourrelly P. (1985): «Les algues d eau douce» Vol III. Les algues bleus et rouges, Boudée éd. Rev. 66 p. Carmichael W. W. (1997) The Cyanotoxins. Adv. Bot. Res., 27 : p. Dagnelie P, (1998) : Statistique théorique et appliquée, Tome 2. inférence statistique à une et deux dimensions ; Bruxelles, Université De Boeck et Larcier, 659 p. Chaibi R. et Boulesnane N. (22) : Les Cyanophycées dans un plan d eau douce : le lac Oubeira ; inventaire et dynamique. Mémoire d ingénieur d état en Aquaculture. Université d Annaba. 6 pp. Hamissi L. et Yahiaoui W. (21) : Distribution spatio-temporelle des Cyanoprocaryotes recensés dans le lac Oubeira. Mémoire d ingénieur d état en Aquaculture. Université d Annaba, 67 p. Lorenzen C.J., (1967): Determination of chlorophyll and pheopigments: spectrophotometrie equations. Limnol. oceanogr Menail H. (2) : Micro-algues toxiques dans le lac Oubeira. Approche taxonomique et suivi de la population microalgale. Mémoire d ingénieur d état en aquaculture. Université d annaba, 6 p. Nasri. A. B. (1999) : Etude de la biodiversité des Cyanoprocaryotes et leur toxine dans un milieu d eau douce : lac Oubeira. Thèse de magistère. Université d Annaba, 87 p. Safsaf S. et Soualem K. (23): Contribution à la détermination de la communauté de Cyanophycées peuplant le lac Oubeira ( P.N.E.K.). Mémoire de D.E.S. en Océanologie. Université d Annaba, 6 p.

144 Inventaire des cyanobactéries et état trophique d un plan d eau douce: le Lac des Oiseaux CHAIBI R., BENSAFIA N., SOUISSI M. & BENSOUILAH M. Laboratoire d Ecobiologie des Milieux Marins et Littoraux Université Badji Mokhtar Annaba. BP: 12 Annaba 23 (Algérie). Tél/Fax : ; bensouilah_mourad@yahoo.fr Résumé : Ce travail vise à déterminer le peuplement en cyanobactéries d un plan d eau douce : le lac des oiseaux. L observation des caractères morpho anatomiques des cyanobactéries récoltées nous a permis de recenser 8 genres : Microcystis, Anabaena, Anabaenopsis, Spirulina, Phormidium, Oscillatoria, Synechocystis, et Merismopedia. L évaluation de la densité des genres recensés durant la période d étude fait apparaître la prédominance du genre Microcystis. Le dosage de la chlorophylle a révélé l état hyper-eutrophe de ce plan d eau douce. Mot-clé : lac des oiseaux, cyanobactéries, Inventaire, chlorophylle a. Abstract: This work aims evaluating the community of cyanobacteria populating a fresh water lake: le lac des Oiseaux. The observation of the morphological characters of the genus collected enabled us to identify 1 genera of Cyanobacteria: Microcystis, Anabaena, Anabaenopsis, Spirulina, Phormidium, Oscillatoria, Synechocystis and Merismopedia. The evaluation of the density of the recorded genera during this study reveals the predominance of the genus Microcystis. The dosage of chlorophyl a revealed the hyper eutrophic state of this fresh water lake. Key word: lac des oiseaux, cyanobacteria, fresh water, chlorophyl a. الملخص ان مالحظة الخصائص المرفواوجية لهذه الطحالب سمح." اهتم هذا العمل بتحديد و دراسة مستعمرات الطحالب الزرقاءلمسطح مائي عذب "بحيرة الطيور أصناف 1 لنا بالتعرف على Microcystis, Anabaena, Anabaenopsis, Spirulina, Phormidium, Oscillatoria, Synechocystis, Merismopedia. و قد تبين لنا ايضا بعد حساب كمية اليخضور في الماء أن البحيرة في مستوى ال. هو السائد Microcystis تبين من حساب الكثافة أن الصنف hyper-eutrophe INTRODUCTION Dans le langage courant, on réserve le non d eutrophisation au passage artificiel, par pollution d origine humaine, à l état eutrophe. Il faut signaler qu il n y a pas de différence écologique fondamentale entre les états naturels, et ceux dus à l eutrophisation provoquée. Elle se caractérise par une production primaire excessive et un déséquilibre entre les consommateurs et les décomposeurs au détriment des premiers (Crouzet et Bretu, 1987). Selon Lacaze (1996), il semble que les efflorescences toxiques soient de plus en plus fréquentes et associées à l eutrophisation qui dépend de la géomorphologie et l hydrodynamisme (profondeur et mélange des couches d eaux, taux de renouvellement des eaux, bassins versants des grands fleuves, volume d eau et apports d eau douce, apports fluviaux et précipitation). Ce travail vise à : déterminer les genres de cyanobactéries qui peuplent le lac des oiseaux. Evaluer le niveau trophique de ce plan d eau par le dosage de la teneur en chlorophylle a. MATERIEL ET METHODES Présentation du milieu d étude Le Lac des Oiseaux est un plan d eau de type «étang» dont les coordonnées géographiques au centre sont 36 46' 878 Nord Est. La superficie en eau libre mesurée en période estivale (en août 24), c'est-à-dire en préétiage est de 43 ha environ. Les mesures bathymétriques font ressortir que le lac des Oiseaux est un plan d eau de

145 profondeur moyenne égale à,45 m (la profondeur maximale ne dépasse pas,65 m). Ce plan d eau est fréquenté par une importante avifaune et des animaux domestiques. On y trouve des carpes, des anguilles, des mollusques bivalves... Récolte des cyanobactéries Deux prélèvements ont été effectués au mois d août de l année 24, au niveau de 4 stations : 2 situées à proximité de rejets domestiques (S12 et S13) et 2 autres localisées loin de tout apport (S2 et S26). La récolte des cyanobactéries est réalisée à l aide d un filet à plancton (de 2µm de vide de mailles) muni d un collecteur. Cette opération consiste à filtrer 5 litres d eau de surface à l aide du filet puis à récupérer dans le collecteur 1 ml contenant tous les micro-organismes dont le diamètre dépasse 2 µm. Le contenu du collecteur est ensuite versé dans un flacon ombré contenant 1 ml d une solution de formaldéhyde à 34%. Identification des cyanobactéries récoltées La détermination des genres est réalisée à partir de l observation, sous microscope optique, des caractères morpho anatomiques représentant les clés d identification proposées par Bourrelly (1985). Les critères retenus sont : - la structure de la micro algue (cellulaire ou filamenteuse), - la forme de la colonie ou du trichome, - la taille et la couleur, - la présence ou non de gaine gélatineuse (couleur et aspect), d akinètes, d hetérocystes et de vacuoles gazeuses. Evaluation de la densité des Cyanobactéries identifiées La numération des cyanobactéries a été réalisée, après observation au microscope photonique, d un volume précis (,1 ml) d échantillon hom*ogénéisé monté entre lame et lamelle. Le dosage de la Chlorophylle a a été réalisé à l aide de la méthode monochromatique de Lorenzen (1967) utilisant l acétone à 9%. RESULTATS Identification générique de cyanobactéries L observation sous microscope optique, des caractères morpho anatomiques des microalgues récoltées dans le lac des Oiseaux, nous a permis d identifier 8 genres dont certains se présentent sous forme de trichomes et d autres sous formes d amas cellulaire (Tableau I). Sur les 8 genres identifiés, 5 sont reconnus potentiellement toxiques : Anabaena, Oscillatoria, Microcystis, Synechocystis et Merismopedia Tableau I: Inventaire des genres de cyanobactéries recensés dans le lac des oiseaux. Amas cellulaire Trichomes Microcystis*, Merismopedia*, Synechocystis* Anabaena*, Anabaenopsis Oscillatoria*, Phormidium Spirulina * genres toxiques Densité moyenne des cyanobactéries récoltées dans chaque site La densité moyenne varie entre 5,5 et 9,5 Millions d individus/l ; la densité la plus basse est relevée dans la station 12 proche du rejet domestique principal. Dans les 3 autres stations échantillonnées, la densité dépasse 8 millions d individus/l (Fig.1) S_12 S_13 S_2 S_26 Figure 1: Distribution spatiale de la densité moyenne des cyanobactéries récoltées dans le lac des oiseaux (août 24).

146 Densité moyenne des genres de cyanobactéries récoltés dans le lac des oiseaux L évaluation de la densité moyenne de chaque genre fait apparaître la prédominance nette du genre Microcystis suivi d Anabaena et Spirulina comptabilisant respectivement 5 8, 1 2 et 8 ind/l. Les genres Synechocystis et Merismopedia montrent les densités les plus faibles (Fig. 2). Densités moyennes D e n s ité s ( in /l) Figure 2 : Densité moyenne de chaque genre recensé (lac des oiseaux). Teneurs en chlorophylle a L eau du lac des oiseaux présente des teneurs moyennes en chlorophylle a comprises entre 16 et 29 mg/m 3. Les valeurs les plus élevées sont relevées dans la partie Sud-Ouest du lac, proche des rejets domestiques (Fig.3). Ch lo ro p h y lle a(m g /m 3 ) Chl_a A1 A2 moy S_12 S_7 S_2 S_26 S_13 Stat ions Figure 3 : Les teneurs en chlorophylle a dans l eau du lac des oiseaux (A1 : sortie du 1/8/4 et A2 : sortie du 28/1/4). DISCUSSION L évaluation de la densité des microalgues recensées fait apparaître la prédominance du genre Microcystis et Anabaena. Il est rapporté que les espèces des genres Anabaena et Microcystis peuvent être dominantes du fait qu elles secrètent un chélateur qui augmente leur croissance ou empêche directement la croissance d algues en compétition ou bien les deux effets en même temps (Murphy et al., 1976). La présence de genres reconnus potentiellement toxiques à des densités aussi élevées, proche de 6 millions d ind/l, révèle l état d hyper eutrophie dans lequel le lac des oiseaux se situe en période estivale. Par ailleurs, une forte corrélation entre la concentration de Microcystine LR phytoplanctonique et l abondance de cyanobactérie Microcystis aeruginosa et la concentration de microcystine dans l eau a été rapportée par Kotak et al.,(1996). Ces mêmes auteurs signalent une corrélation entre les concentrations de Microcystine zooplanctonique et phytoplanctonique ; Ils suggèrent que la bioconcentration de Microcystine dans les réseaux trophiques aquatiques semblent survenir au niveau des consommateurs primaires et il y aurait probablement transfert de la toxine aux niveaux trophiques plus élevés. Comme la concentration en chlorophylle constitue l une des réponses du milieu aux apports de nutriments, réponse qui intègre les spécificités physiques de la zone considérée, de nombreux pays évoquent les concentrations en chlorophylle comme critère synthétique permettant d'évaluer le niveau d'eutrophisation d un plan d eau (Tableau II). Si on se réfère à ces valeurs seuils, nous pouvons situer le lac des oiseaux dans la catégorie des lacs hyper eutrophes du moins durant cette période d étude.

147 Tableau II: Valeurs des seuils de l état trophique des plans d eau ; Source : OCDE, (1982) ( in Ryding et Rast, 1994). Degré P total d eutrophie Ultra-oligotrophe <4, Chl moy Chl max Secchi moy Secchi min <1, <2,5 >12, >6, Oligotrophe <1, <2,5 <8, >6, >3, Mésotrophe , ,5 Eutrophe ,5 1,5-,7 >1 >25 >75 <1,5 <,7 Hypereutrophe P total= moyenne annuelle de la concentration en phosphore total (µg/l), Chl moyenne= concentration annuelle moyenne en chlorophylle a dans les eaux de surface (µg/l), Chl maximum= concentration annuelle maximale en chlorophylle a dans les eaux de surface (µg/l), Secchi moyenne= profondeur moyenne annuelle de la transparence au disque de Secchi (m), Secchi minimum= profondeur minimale annuelle de la transparence au disque de Secchi (m). CONCLUSION La prédominance de genres reconnus potentiellement toxiques tels que Microcystis et Anabaena à des densités aussi élevées, fait du lac des oiseaux un plan d eau aussi dangereux pour l animal que pour l humain qui en fait usage. En perspectives, il serait intéressant : - de poursuivre, pendant tout un cycle, l étude qualitative et quantitative des cyanobactéries ; - de procéder, simultanément, aux relevés des paramètres physico chimiques de l eau ; - d évaluer les niveaux trophiques de ce plan d eau pendant ce cycle d étude L ensemble des résultats servira à la préservation de cet écosystème aquatique et la prévention des risques auxquels sont exposés les usagers. BIBLIOGRAPHIE Bourrelly P. (1985): Les algues d eau douce, Vol III. Les algues bleus et rouges, Boudée éd. Rev. 66 p. Crouzet et Betru, (1987) : Phosphore et processus d eutrohisation, In Point sur l épuration et le traitement des effluents (Martin G., Coordon), Tec et Doc Lavoisier. Ed., Paris, France, Vol 3, p. Kotak, B.G., Zurawell, R.W., Prepas E.E. et Holmes C.F.B. (1996): Microcystin LR concentration in aquatic food web compartments from lakes of varying trophic status. Can. J. Fish aquat. Sci. 53: Lacaze J. C, (1996) : L eutrophisation des eaux marines et continentales. Eds. Ellipses. Paris 181 p. Lorenzen C.J., (1967): Determination of chlorophyll and pheopigments: spectrophotometry equations. Limnol. oceanogr. 12: Murphy T.P., Lean, D.R.S. et Nalalewajko C. (1976): Blue-Green Algae : Their Excretion of Iron-Selective Chelators Enables them to Dominate Other Algae. Science, 192: 9-92 Ryding S.O. et Rast W. (1994) : Le contrôle de l'eutrophisation des lacs et des réservoirs. Sciences de l'environnement, Masson - Unesco, Ed., 294 p.

148 Les Mésogastéropodes (Mollusca: Gasteropoda) dans les lagunes du littoral tunisien HAOUAS GHARSALLAH I *., ZAMMOURI N*., CHOUBA L*., MRABET R* ET ELABED A * * Institut national des sciences et technologies de la mer. karines.ines@planet.tn Résumé : Les études de la reconnaissance des espèces des mollusques gastéropodes du littoral tunisien n ont pas fait l objet d un travail détaillé, notamment l ordre des Mésogastéropodes, qui constitue un groupe intermédiaire dans l évolution anatomique de la classe des gastéropodes. En vue d identifier les Mésogastéropodes du littoral tunisien, des prélèvements ont été à priori récoltés, dans les lagunes de Boughrara, de Tunis, de Ghar El Melh et de Bizerte au moyen d une benne Van Veen dans les stations profondes et d un quadra dans les stations côtières. Après traitement des échantillons, on a pu identifier 24 espèces pour la lagune de Bizerte, 24 pour la lagune de Tunis, 12 pour la lagune de Ghar El Melh et 56 espèces pour la lagune de Boughrara. L analyse taxonomique est complétée par une discussion, comprenant les résultats et le signalement des différentes espèces appartenant à l ordre des Mésogastéropodes, des travaux d autres auteurs. : ملخص حيث. ا M ير كافية للتعريف األمثل به M ية تبقى غ M واحل التونس M الرخوي ات من فصيلة معديات األرجل بالس أن تخص معرفة أنواع إن الدراسات التي دئيا بأخذ MM قمنا مب ية MM واحل التونس MM على الس Mésogastéropodes طائفة M قصد معرفة. ه MM أنواع هذه الفصيلة تم كننا من معرفة نوعية الوسط التي تعيش في وقع جمع.) ة MM محط 18( محطة) وبنزرت 18( غار الملح ) محطة 41( تونس ) محطات 7( عينات في أربع بحيرات والتي تتمثل في بحيرات بوغرارة ) بالمحطات العميقة وبواسطة اإلطار بالنسبة للمحطات القليلة العمق وتوصلنا إلى التعرف ألربعة benne Van Veen( العينات بواسطة آلة أخذ الرواسب وعشرين نوع من هذه الطائفة في بحيرة بنزرت و ألربعة وعشرين ببحيرة تونس و خمسة ذا العمل MM ائج ه MM كما ت مت مقارنة نت. وغرارة MM يرة ب MM ات في بح M محط. بنتائج الد راسات أخرى Abstract: Studies of the recognition of the species of the mollusks gastropods of the Tunisian coasts were not the object of a detailed work, notably the order of the Mesogastropoda, that constitutes an intermediate group in the anatomical evolution of the class of the gastropods. In order to identify the Mesogastropoda of the Tunisian coastline, some samples have been harvested, in the lagoons of Boughrara, Tunis, Ghar El Melh and Bizerte with a Van Veen grab in the deep stations and a quadra in the inshore stations. After treatment of the samples, one could identify 24 species for the lagoon of Bizerte, 24 for the lagoon of Tunis, 12 for the lagoon of Ghar El Melh and 56 species for the lagoon of Boughrara. The taxonomic analysis is completed by a discussion, containing the results and the different species description belonging to the order of the Mesogastropoda, of other works. INTRODUCTION : De par leur grande richesse spécifique, les gastéropodes forment la classe la plus importante de l embranchement des Mollusques. Malgré cette richesse spécifique, cette classe demeure très peu étudiée dans les eaux tunisiennes. Lors de plusieurs compagnes de prospections et d évaluation des stocks de coquillages commercialisables, réalisées par l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer dans le cadre du projet «ESREB» composante «coquillages», les différentes espèces de gastéropodes prélevés sur site sont conservés pour des études ultérieures dont fait partie le présent travail. Pour cette première étude, on s est intéressé à inventorier les «Mésogastéropodes» des lagunes littorales Tunisiennes. Le présent travail a pour objectif de donner la liste des espèces pour chacun de ces milieux lagunaires et les comparer avec celles établies dans des travaux anciens. Il représente une contribution pour la préparation de la liste des coquillages. MATERIELS ET METHODES : Les échantillons étudiés sont prélevés de lagunes littorales de première ligne et qui sont du nord vers le sud : la lagune de Bizerte, la lagune de Ghar el Melh, la lagune de Tunis et la lagune de Boughrara. Les nombres de stations échantillonnées sont respectivement 181, 16, 53 et 7. Les prélèvements sont réalisés à l aide d une benne Van Veen pour les stations profondes et au moyen d un quadra pour les stations côtières et moins profondes. Le sédiment prélevé est tamisé à bord de la barque et les coquillages récupérés sont conservés dans le formol à (1 %), pour être examinés ultérieurement au laboratoire. Les échantillons récupérés sont tamisés puis triés, seuls les spécimens qui sont en bonne état sont conservés dans l alcool 7 pour être identifiés. L identification des coquilles est performés sous loupe binoculaire si nécessaire. La systématique a été établie en se basant sur les travaux de Norsieck, F (1982). Les publications suivantes ont été utilisés pour la détermination des différentes espèces collectées : Bucquoy.E, et al 1887, Nordsieck, F (1982), Perrier, R 1936 et Riedl, R1991.

149 RESULTATS ET DISCUSSIONS : L analyse taxonomique dans l ensemble des lagunes étudiées, a révélée 11 familles et 6 Sous familles, soit un total de 41 espèces pour l ordre des Mésogastéropodes dont 35 sont signalées pour la première fois. Le nombre des espèces signalées pour la première fois dans ces lagunes tunisiennes sont, 16 dans la lagune de Bizerte, 7 dans la lagune de Ghar El Melh, 1 dans la lagune de Tunis et 4 dans la lagune de Bou Ghrara. La liste des groupes taxonomiques rencontrés ainsi que ceux cités en bibliographie (Zaouali, 1974 ; Saubade, et al 1983 ; Soussi et al, 1983 ; Romdhane, 1985 ; Ghodhbane, 22 ; Belkhodja, 23 ; Chakroun, R., 24), est représentée dans le tableau (1). Tableau 1 : liste des groupes taxonomiques comparés à ceux trouvés en bibliograaphie dans les lagunes étudiées. (LBZ) lagune de Bizerte.(LGM) Lagune de Ghar El Melh, (LTN) Lagune de Tunis, (LBG) Lagune de Bou Ghrara. (+) espèce présente. (*) espèce signalée pour la première fois dans la lagune concernée. (1) Travail actuel. (2) Soussi, N. et al (3) Belkhodja, H., 23. (4) Chakroun, R., 24. (5) Saubade, A.M., et al (6) Romdhane, M.S., (7) Zaouali, J., (8)Ghodhbane, D. 22. Famille Sous famille Genre et espèce LBZ 12 3 Aporrhaidae Aporrhais pespelecani (Linnaeus, 1758) + Potamididae Pirenella conica (Blainville, 1826) Pirenella peloritana (Cantraine, 1845) Goniostoma auriscalpium Goniostoma grossa elatopsis (Mars) Goniostoma tunetana(pallary) Goniostoma paradoxa (Monterosato) Rissostomia lineolata (Mîchaud, 1832) Rissostomia membranacea (J.Adams) Rissostomia grossa (Mîchaud) Rissoa ventricosa Turboella dolium (Nyst) Turboella simplex (Philippi, 1844) Turboella parva (Da Costa) Turbona tenuicostata spiralis (Nordsieck, 1972) Turbona montagui (Payr) Turbona cimex (Linnaeus, 1758) Turbona lactea (Michaud) Putilla alderi macilenta (Monterosato) Barleia rubra (A.Adams) + Rissoidae Rissoinae Alvaniinae Putillinae Naticidae Littorinidae Hydrobiidae Barleeiidae Naticinae Naticarius sp Natica stercus-muscarum (Gmelin, 189) Natica catena (Da Costa, 1778) Natica filosa Natica hebraea (Martyn, 1786) Polinicinae Neverita josephina(risso, 1826) Lunatia fusca (Blainville, 1821) Lunatia nana (Möeller, 1842) Lunatia guillemini (Pyraudeau, 1826) Littorina neritoides (Linnaeus, 1767) Littorina sp Littorina nervillet (Dautz) Hydrobia acuta (Draparnaud) + LGM LTN 1 LBG * + * * * * + * + * * + + * ++ + * + + * * * * * * * * +

150 Eulimidae Epitoniidae Diastomidae Cerithiopsidae Cerithiidae Cymatiidae Hydrbia stagnalis (Baster) Hydrobia ventrosa (Montagui) Peringia ulvae Bythinella viridis Eulima. Sp Eulima subulata Scala commutata(monterosato) Cerithidium submammilatum (Reyneval&Ponzi, 1854) Stilus insignis (Jeffreys, 1885) Cerithiella cylindrata(jeffreys, 1885) Cerithiopsis. Sp Bittium depauperatum (Watson, 1897) Bittium depaupeartum maximum (F.Nordsieck, 1976) Bittium exiguum (Monterosato, 1884) Bittium paludosum gemmatum (Watson, 1881) Bittium reticulatum (F.Nordsieck, 1976) Bittium scabrum (Olivi, 1793) Thericium intermedium (Requiem, 1848) Thericium minutum (De Serres, 1828) Thericium vulgatum (Bruguière, 1772) Thericium rupestre (Risso,1826) Thericium hirtum (B.D.D, 1886) Thericium punicum (Pallary, 191) Thericium algoideum (Montesrato) Cymatium cutaceum (Linnaeus, 1767) * * + + * * * * + * + * * * ++ * + + * * * * ++ * * * * + + * Les espèces du groupe des Mésogastéropodes les plus communes aux quatre lagunes échantillonnées, répertoriées aussi bien par notre étude que par les autres travaux cités dans le tableau (1), sont : Thericium vulgatum (Bruguière, 1772) et Bittium reticulatum (F.Nordsieck, 1976). Globalement, les espèces signalées auparavant ont été retrouvées. Ceci indique probablement qu il n y a pas eu d effets néfastes, engendrés par les changements des conditions écologiques dans ces milieux au cours du temps sur le groupe étudié. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES : Belkhodja, H., 23. Contribution à l étude de la faune malacologique de la lagune de Bizerte : Evolution et interaction avec le substrat. D.E.A, Université 7 Novembre a Carthage, I.N.AT : 1p. Bucquoy.E, Dautzenberg, Ph., Les Mollusques Marins du Roussillon. Paris, 57. Chakroun, R., 24. Réponse à la macrofaune invertébrée benthique à l état de dégradation du milieu : cas du «lac» sud de tunis et de la lagune de Ghar El Melh. Thèse. doct, Université 7 Novembre a Carthage ; FSB : 341p. Ghodhbane, D. 22. Contribution à l étude de la macrofaune benthique de la lagune de Bougrara. DEA Université El Manar, FST : 122p. Norsieck, F., Die europäischen Meers-Gehäuseschnecken (Prosobranchia).Gustav Fischer Verlag Stuttgart. New York, 539p. Perrier, R La faune de la France, Tome 9 Mollusques ; Protocordés(Tuniciers, Amphioxus). Paris,17p. Riedl, R..,1991. Fauna e flora del Mediterraneo. edition Franco muzzio. 731p. Romdhane, M.S., Lagune de Ghar El Melh : Milieu peuplement exploitation. Thése doct.spécialité université tunis, 246p. Saubade, A.M., Risso J.C., Quelques dragages et carottages récents dans le lac de Tunis : la malacofaune témoin de l histoire de la lagune. Bull. Inst natn. scient. Tech. Océanogr. Pêche Salambô.1 : Soussi, N., Levy, A., et Zaouali, J., La lagune de Bizerte : Sédimentologie et écologie des foraminiféres et mollusques testacés. Notes Service Géologique de Tunisie N 47:

151 Zaouali, J., Les peuplements malacologiques dans les biocénoses lagunaires Tunisiennes. Etude de la biologie de l espèce pionnière Cerastoderma glaucum poiret. Thése de Doctorat de Sciences Naturelles. Caen, 345pp.

152 A General Assessment of Sea Turtle Nesting Site Activities along the Libyan Coast HADDOUD D. A. *, GHMATI H. M.*,. BRADAI M. N. **& DEGDEG A. M.* * Marine Biology Research Center/Tajura P.Box 383 Tajura,Libya ** National Institute of Sea Science and Technologies P.Box 135 Sfax 318,Tunisia Abstract Marine turtle nesting sites in Libya has remained unknown 1992/1993 for a long time due to the shortage of information with the exception of Kouf national protected area. A nesting activities survey was first conducted in 1993 between the Egyptian border and Zweetina. The first phase to assess nesting activity was conducted in 1995 between the Egyptian borders to Sirte. The Second phase was carried out in 1996 and covered the coast from Sirte to Misratah, during the months from May to August of 1996., All the tracks identified as Caretta caretta.the green turtle Chelonian mydas was observed during this phase. The third phase was conducted in July of 1998 between the Tunisian border and Misratah, 15 crawl tracks of nesting were recorded and identified as Caretta caretta.lately at July 1999,and July Augusts 24 four beaches were resurveyed in eastern part of Libya and recorded Anew nesting site. A general assessment of marine turtle nesting activity on the hole Libyan coast to allow us in putting a good strategy for future conservation programs for this endangered marine organism. ملخص بب هو قلة MM بي والس MM احل اللي MM ير معروفة بالس MM الحف البحرية غ MM يش الس MM اكن تعش MM ترة طويلة ظلت أم MM لف ذي تم MM الكوف وأيضا المسح ال MM جل بالمحمية الوطنية ب MM رت في ما س MM المعلومات حول هذا الموضوع والتي انحص وع من خالل MM ذا الموض MM املة له MM دأت الدراسة الش MM ب.1993 ومدينة الزويتينة M رية MM لبعض الشواطئ بين الحدود المص رية MM دود المص MM وغطت المنطقة الواقعة بين الح 1995 ام MM المرحلة األولى لتقييم نشاط تعشيش السالحف البحرية ع راتة من خالل MMM رت ومص MMM واطئ الواقعة بين س MMM وغطت الش 1996 ام MMM زت ع MMM المرحلة الثانية أنج. رت MMM ومدينة س لحفاة MM جلة هي للس MM ار المس MM انت جميع اآلث MM ك طس MM تى أغس MM ايو وح MM داء من م MM واطئ ابت MM ذه الش MM مسوحات شهرية له 15 ية MM دود التونس MM راتة والح MM واطئ الواقعة بين مص MM وغطت الش 1998 المرحلة الثالثة أنجزت عام. ضخمة الرأس أعيد مسح 1999 ؤخرا في يوليو MM م. رأس MM خمة ال MM لحفاة ض MM ار للس MM كآث M أثر تم تسجيلها خالل هذه المرحلة وتعريفها الحف MM يش الس MM دة لتعش MM جدي M اكن MM تم تحديد أم 24 طس MM رقية لليبيا وفي يونيو وأغس MM واطئ بالمنطقة الش MM أربع ش ذه MM دف من ه MM اله. ذه المرحلة MM راء خالل ه MM البحرية بالشاطئ الشرقي لليبيا كذلك تم مالحظة وجود السلحفاة الخض تي لم يتم MM اطق ال MM يش للمن MM التعش M اكن MM الحف البحرية وتحديد أم MM يش الس MM اط تعش MM الدراسة هو إجراء تقييم شامل لنش برامج الحماية MM دة ل MM تراتيجية جي MM مح بوضع إس MM ذي سيس MM بي األمر ال MM احل اللي MM ول الس MM افها من قبل على ط MM استكش المستقبلية لهذه الكائنات المهددة باالنقراض INTRODUCTION The current number of species of marine turtles that live in seas and oceans amounts to eight, three of which have existence logged in the Mediterranean sea water, namely: Caretta caretta, Chelonia mydes and Dermochelys coricea. The existence of nests of the first two species was proved to be at the Mediterranean shores, and the studies conducted in the South Mediterranean countries proved the continuous decline for these turtles due to environmental and natural causes (Kasparek, 1993). These studies have been conducted at the shores of Algeria, Morocco, and Egypt and the nest ratios logged in these countries do not represent any addition to the deteriorating stock of marine turtles in the Mediterranean sea, while at the northern and eastern parts of Mediterranean the activity of marine turtle nesting is concentrated on Greece, Cyprus,Turkey, Lebanon and Syria beaches. Hazards which threaten marine turtles are outlined in the different pollution factors and exploitation of sandy beaches in setting up tourism buildings increase and expand year by year, and which are concurrent with turtles egglaying on such shores. Libya, being one of the Mediterranean States, and at the same time occupying a large space of the Mediterranean southern shore deserves to have some studies conducted on its more significant shores as an attempt to estimate the real stock of marine turtles latent in the Mediterranean. The recent available information lacked sufficient and adequate accuracy and details. Part of such information was logging of existence of loggerhead marine turtles on the shores of natural protectorate at Al-Kuf Valley (Herbert, 1979, Armsby; 198; Schleich,1987 ) as well as the information already logged about the locations of marine turtles nesting within the field visits paid in the years for the shores of the eastern region (Haddoud and Assigier, 1995).

153 The aim of this study is a general assessment of marine turtle nesting activity after recorded all nesting site in the Libyan coast to management a good strategy in future conservation programs for this endangered marine organisms. MATERIAL AND METHODS Study concerning of the nesting sites of marine turtle has been accomplished on four phases where the Libyan shore was subdivided into three areas such as follows: Phase I: The area located between the Egyptian borders and Sirte city. Phase II: The area located between Sirte and Misratah city. Phase III: The area located between Misratah city and the Tunisian borders. Phase VI: The area located for a new nesting site from Tolmetha to Tuobrek. In all Four phases, different survey method were applied such as walk (w), motorbike (m), vehicle (v), Quad (q) and by such means the targeted sandy beaches were surveyed once in Phase (I) and Phase (III,) and several times for some shores (IV) visit a new site survey for new nesting site selected RESULTS The total length of the Libyan coast is 1975 kilometers, of which a total of 1144 kilometers was for the sandy beaches. Within the first three phases a total of 81 shores with kilometers were surveyed which they represent a percentage of 29.16% of the total length of the sandy beaches along the Libyan coast. The total crawl tracks which recorded in three phases is 415, 21 of which were tracks of loggerhead turtle nests, namely the percentage of 5.6% of the total sum of tracks so logged (Table 1). In phase Four seven shores were recorded, six shores located at the eastern part of the Libyan coast from Tolmetha to Tuobrek (Ras- Elhabon / Elhasi / El-Koria / Edes1 / Edes2 /and East ABuo elfries and a new site in Musrata, Amman coast were surveyed in July and Augusts 24 (Table 1). The number of dead turtles logged along the Libyan coast before and within the four phases of survey was 49 turtles, distributed such as follows: 41 Caretta caretta loggerhead, 7 Chelonia mydas (green turtle), One Dermochelys coriacea ( leather back turtle). DISCUSSION Numerous researchers agreed upon the existence of Caretta caretta along the Libyan coast and with large nesting number (Laurent etal,1995), and the findings of this comprehensive study confirms this fact and further support the already logged findings prior to this study, by other researchers during their study conducted for the natural protectorates shores at Al-Kuf Valley (Herbert,1979; Amsby,198; Schleich; 1987). Chelonia mydas, its existence in Libyan waters was emphasized for the first time, but its recorded in Ayn AlGhazala lagoon in the far eastern shore of Libya (Haddoud and Assigier 1995) and the same existence was re-logged again in one of Phase (II) shores, namely: Abuwirat Al-Hasson shore (Haddoud and EL Gomati, 1997). The third species Dermochelys coriacea has an existence, which was logged for the first time in the Libyan waters in years in Benghazi and Tripoli Coasts (Capra, 1949). Recently two turtles of this species were suspended at Tajura area during 1996 and 2. However, the nesting of this species at the Libyan shores has not been proved yet up to this date. Fretty (1986) presumed the existence of nesting activity of this species of turtles on the Libyan shores although there is nothing to enhance the correctness of this presumption. The large increase in the activity of marine turtles nesting on the Libyan shores in comparison with the neighboring States is the length of its sandy beaches which are still conserving their natural condition as well as the few number of turtles that subject to intentional catching and that is mainly attributed to the fact that their meat does not constitute a foodstuff. The density of the tracks logged in the four phases were not convergent, as they range from zero in some shores and frequently reach 5.8/km in Abu El Frais shore in Phase I (Laurent etal,1999) and 4.4/km In the 2 nd shore in Phase II (Haddoud and EL Gomati, 1997). The imperfection of density in some sandy beaches could not be perfectly interpreted rather than some probabilities would be made on the grounds of the scientific observations already logged within the study. The risks that threaten the marine turtles are much diversified. For instance, turtles in the sea water are incidentally captured in nets of fisherman, like Tunara (fisheries of tuna fish ),Khanaga (gill nets for sharks) in which marine turtles are caught from February to June with the season of turtle's reproduction and their approaching to the shores. Also on this negative impact long line and surrounding nets contribute by April to July.

154 Likewise the female turtles are liable to predatory when moving out for egg-laying and the most important predators is jackal Canis aurens. As for nests, the Predatory percentages were too high and the predators reported within the study were fox Vulpes vulpes,the sand crab Ocypode cursor and the jackal Canis aurens. Within the past years a number of seven Caretta caretta were tagged while moving out to lay eggs. This process has become a routine style for data collection and clarification of some vague points concerning the biology and behavior of this animal such as study of rates of growth of this creature and migration (Carr, 1967) as well as the nutritional locations and the places in which turtles spend the winter season (Margaritoulis, 1988). The occupation of Libya to the longest shore southwards the Mediterranean sea enabled it to acquire a special importance and in particular after the findings obtained in this four-phase study which showed a significant nesting density in the Libyan shores and which in turn requires focusing on the intensive re-surveying specially in the high density shares in order to reach realistic findings and estimations on nesting density and the types of turtles having nesting activity in the Libyan shores. Protection program in important shores such as Ayn El Ghazalah, Al-Kuf, Abu Frais, El-Gbeba (west Sirt),Farwa island its must be launched. Table1. Loggerhead turtle Caretta caretta nesting activity during the phase of study. Phase of study Coordinate of phase Coastline (Km) Sand beach length (km) Number of sites sampled Total length of sand beach sampled (km) Total crawl tracks (N+ NC) (176) 1995 phase I phase II (27) (7) (8) 1998 phase III 24 phase IV N - Nest without track NC - Nest with track BIBLIOGRAPHY Armsby J. K Kouf national park marine survey final report: April July 198 ACSAD. (unpublished). Capra F La Dermochelys coriacea (L.) nel Golfo di Genova e nel Mediterraneao. Ann. Mus. Civ. Stor. Nat. Genovo 63 : Carr, A So Excellent a fishes: Natural History of Sea Turtles. Natural History Press: New York 248 p. Fretey J Les reptiles franco metropolitaino et des les Satellites. Tortues et lezards. Paris, Hatier : 128 pp. Haddoud D. Assigier F Survey of sea turtle in eastern part of Libya. Premier Congres Magrepin des Sciences de la Mer. Hammamet-Tunisie, 2-22 Nov Haddoud D. A., El Gomati H The coast survey of marine turtle activity along the coast of Libya. Phase 2: between Sirt and Misratah. Deuxiemes Journees Maghrebines des sciences de la Mer. ISTPM. In press. Herbert J Kouf national park. Wildlife survey and development. The Arab `center for the studies of arid zones and dry lands Unpublished.

155 Kasparek M Marine turtles in Egypt. Phase I. Survey of the Mediterranean coast between Alexandaria and ELSalum. Report for Medasset and RAC /SPA. Laurent L., Bradai M., Haddoud D., El Gomati H., Marine turtle nesting activity assessment on Libyan coasts. Phase 1 Survey of the coasts between the Egyptian border and Sirt. RAC/SPA. Laurent L., Bradai M., Haddoud D., El Gomati H.,Abdelmola A.Hamza., 1999-Marine turtle nesting activity assessment on Libyan coasts. Phase 3 Survey of the coasts between the Musrata to Tunisian border. RAC/SPA. Margaritoulis, D Post-nesting movements of loggerhead sea turtle tagged in Greece. Rapp. Comm. Int. Mer Medit., 31 (2): 284. Schleich H. H Contributions to the herpetology of kouf national Park (NE Libya) and adjacent areas. Spixiana 1 (1): 37 8.

156 Dynamique et évolution morphosedimentaire d un système d îles barrières au Sud Est tunisien MASMOUDI S.*, YAICH C.* & YAMOUN M.** *Lab. de Dynamique Sédimentaire & Environnement ENIS. B.P.W. 338 Sfax. Tunisie **Geosurvey. Impasse Chahrazed El Manzeh 5. Tunis Résumé : Dans le Sud Est tunisien, le système d îles barrières de Bin El Ouidiane est soumis à un régime microtidal individualisant un lagon peu profond incisé par des chenaux de marée. A l embouchure de ceux-ci se manifestent des deltas de jusant interposés entre l île barrière et les flèches récentes. Ce système a révélé la présence de plusieurs corps sableux récemment édifiés et en rapide évolution. Cette morphodynamique spectaculaire est contrôlée par des facteurs autocycliques, comme les mécanismes hydrosédimentaires locaux, et allocycliques probablement en relation avec l élévation contemporaine du niveau relatif de la mer. Abstract: In the Bin el Ouidiane area (southeastern Tunisia), is developed a barrier island system, constituted by spits, barrier islands, micro-tidal inlets and shallow lagoon which is incised by deep tidal channels. This system reveals several recent sand bodies that show a spectacular and quick evolution; their morphodynamic is controlled by hydrosedimentary mechanisms and they bear witness, with washovers, to retrogression. ملخص و. حواجز" يضم بحيرة قليلة العمق تقطعها أودية المد و الجزر - و هي عبارة عن "نظام لجزر تقع منطقة "بين الوديان" بالجنوب الشرقي للبالد التونسية. من ابرز مكونات هذا النظام دلتا الجزر التي تتكون في مصبات األودية الرئيسية بحيث تتوسط الجزيرة الحاجز (الرملة) و األسهم الساحلية حديثة العهد سدود أسهم ساحلية و يشهد هذا النظام تطور مورفولوجي[ سريع يتمثل أساسا في تراكم أجسام رملية بالواجهة الشرقية للمنطقة في شكل جزر حواجز. هذه التغيرات الطارئة على المنطقة ناجمة عن تأثير التيارات البحرية من جهة و تدخل اإلنسان من جهة أخرى. محاذية لألودية و غيرها INTRODUCTION Dans le Sud Est tunisien, la région de Bin El Ouidiane se situe entre l île de Jerba et Zarzis (Fig.1). Elle est séparée de la lagune de Boughrara par la chaussée romaine El Kantara (Fig.1). Elle révèle une variété d éléments morphologiques et sédimentaires en perpétuelle dynamique et évolution lui conférant le cachet d un laboratoire «grandeur nature». La rapide évolution spatio-temporelle de certains corps sableux et l envasem*nt excessif du lagon provoquent un grand déséquilibre d ordre environnemental causé par des phénomènes naturels mais également anthropiques. La géologie de la région a fait l objet de nombreux travaux dont ceux de PASKOFF & SANLAVILLE (1977 et 1983), OUESLATI (1995), JEDOUI & PERTHUISOT (1997) et JEDOUI (2). Ces auteurs ont décrit des affleurements de formations tyrrhéniennes constituant les côtes rocheuses, des terrains holocènes : - dunaires (éolianite attribuée à l unité Sidi Salem ; PASKOFF & SANLAVILLE (1977) et - marins carbonatés. Ces derniers constituent des flèches fossiles et des îlots (JEDOUI, 2). Sur ce plan, nous avons mis en évidence de nouvelles formations sableuses édifiées au cours du siècle dernier ; elles sont présentes au niveau des flèches récentes et de l île barrière Er Ramla. L objectif principal de cette étude est la caractérisation des différents éléments morphologiques et sédimentaires et l évaluation des facteurs hydrodynamiques responsables des changements morphosédimentaires de la région avec notamment un suivi de l évolution spatio-temporelle de certains corps sableux récemment édifiés. MATERIEL ET METHODES Plusieurs missions de terrain ont été réalisées entre 21 / 23. Elles ont permis l observation et la description détaillée des différents éléments morphologiques ainsi que le prélèvement de plusieurs centaines d échantillons de sédiments en mer et sur la côte. Les travaux de laboratoire se sont focalisés sur l analyse des photographies aériennes de 1952, 1985, 1991 et 21 et ce pour un suivi de l évolution spatio-temporelle des principales

157 composantes morphologiques, ainsi que sur des observations microscopiques, des analyses calcimétriques, granulométriques et microgranulométriques qui ont permis de dégager divers indices et paramètres texturaux. Ce travail a également permis de construire une base de données chiffrée et graphique permettant de naviguer entre ses diverses composantes, en particulier d ordre graphique sous forme de cartes thématiques géoréferenciées. RESULTATS ET DISCUSSION 1/ Eléments morphologiques et sédimentaires Dans le secteur de Bin El Ouidiane, les îles barrières, lobes de tempêtes («Washovers»), deltas tidaux, flèches littorales, dunes, plages et lagon constituent les différentes composantes d un système d îles barrières : - le lagon, vaste étendue d eau salée peu profonde, est soumis à un régime microtidal (MASMOUDi & al, 24 et 25) avec un marnage inférieur à 1m. Il est parcouru par des chenaux de marée et montre des zones d inter-chenaux où s individualise des dépressions à matériel très fins ou vasières dont la profondeur maximale atteint 3m, elles sont tapissées de posidonies. - les îles barrières dont la plus importante (Er Ramla, Fig.2 Ph.2) est allongée entre deux embouchures microtidales sur environ 4 Km. Elle se termine par deux crochets tournés vers l ouest et montre des lobes de tempêtes («Washovers» Fig.2, Ph.2), une sorte d éventails salblo-silteux mis en place par les tempêtes lorsque les vagues les plus virulentes venant du large débordent l île barrière et transportent le sable dunaire et de plage vers le lagon. La façade orientale exposée au large enregistre un sable grossier témoignant d une forte agitation du milieu due aux vagues de tempête. Plus à l amont les dunes peu développées sont constituées d un sable moyen modérément bien classé. - les flèches littorales sont de deux catégories (Ph.1): flèches holocènes mères et flèches récentes : les flèches mères sont couvertes par les marais salés à végétation halophile, elles montrent des dépôts fins modérément classés à mal classés. Elles sont incisées par des «tidal creeks» assurant les échanges avec le lagon et parsemées par des petit* lacs salées ou «salt pans» ; les flèches récentes édifiées au XX ème siècle sont parallèles aux flèches fossiles. Elles se terminent par des pointes orientées vers l ouest et montrent un matériel sableux fin à moyen généralement modérément classé. - les chenaux de marée montrent plusieurs catégories : -les chenaux de premier ordre (l Oued El Kbir et l Oued Es Sghir, Fig.2 & Ph.3), de profondeur allant jusqu à 8m, sont bordés de levées bien développées émergeant à basse marée. Ces chenaux assurent l échange hydrosédimentaire entre le lagon et le large. Ils montrent à leurs embouchures des corps sableux orientés vers le large : ce sont des deltas de jusant. -les chenaux de second ordre sont les affluents de ceux de premier ordre ; ils permettent la communication avec les vasières ; -les chenaux de troisième ordre sont: les affluents des chenaux de second ordre; les «challèls» sont des petit* chenaux, sorte d entailles transversales aux levées, permettant la vidange partielle de l eau des vasières vers les chenaux de premier et second ordre; les «tidal creeks», chenaux généralement très sinueux et ramifiés, incisent les côtes occidentales des flèches fossiles et des îlots. - les îlots, orientés NW/SE, sont alignés avec les anciennes flèches littorales. A l instar de celles-ci, les îlots sont envahis par des marais salés et montrent des «tidal creeks» et des «salt pans».

158 - les côtes rocheuses, faisant partie intégrante de l île de Jerba, montrent de petit* promontoires formés de roches dont l âge remonte au Pléistocène supérieur ; ces roches sont couvertes par les marais salés.

159 - A l embouchure des grands chenaux de marée, se manifestent des deltas de jusant, larges constructions sableuses orientées vers le large (plate-forme de swash (PLFS, Fig.3)), adjacentes à des passes tidales (CPJ, Fig. 3) et interposées entre l île barrière et les flèches littorales récentes. La formation et le développement de ces appareils deltaïques sont régis par l accumulation du sable amené par la dérive littorale, d une part et les chenaux de marée, d autre part. En effet, le sable de plage érodé au niveau des côtes orientales de Jerba (au Nord) et Zarzis (au Sud) est entraîné par deux dérives littorales convergentes vers les embouchures tidales des principaux chenaux de marée (l Oued El Kbir et l Oued Es Sghir). Le caractère morphodynamique et l orientation de ces deltas sont définis essentiellement par l influence de la dérive littorale mais également des vagues venant du large et des courants de marée à travers les passes tidales. Ces dernières, relatives aux deltas de jusant de l Oued El Kbir et de l Oued Es Sghir, migrent en sens opposé, tantôt vers le Nord tantôt vers le Sud; seulement, sur le plan hydrodynamique (en fonction du sens opposé de la dérive littorale), cette évolution est similaire car elle s effectue, soit en direction de l amont-dérive («updrift»), soit en direction de l aval-dérive («downdrift») (Fig. 3). Entre les années 5 et les années 8 (Fig. 3), les deltas de jusant montrent une migration vers l amont-dérive et également vers le lagon (à l ouest). Dans les années 9 (Fig. 3), ces systèmes marquent un rétrécissem*nt avec une légère déviation vers l aval-dérive. En effet, la formation de l île barrière Er Ramla faisant un barrage entre le «lagon» et la mer est à l origine de la diminution du prisme tidal (volume de sable entrant dans le «lagon» entre la basse et pleine mer de vives eaux). Cette diminution a favorisé l influence de la dérive littorale qui s est traduite par la migration du chenal principal de jusant vers l aval-dérive sous la pression du sable accumulé dans la plate-forme de swash amont. Pendant la dernière décennie du XX ème siècle (Fig. 3), les passes tidales migrent de nouveau vers l amont par rapport à la direction de la dérive littorale. Cette migration est précédée par l accumulation du sable dans la plateforme de swash aval par la nouvelle dérive littorale longeant la façade orientale de l île barrière. - Plusieurs îles barrières ont fait leur apparition pendant la même période. Cette édification est, vraisemblablement, facilitée par l accumulation sableuse le long de hauts fonds rocheux (mission photo 1952) alignés suivant une direction Nord-Sud (Fig.3). Dans les années 8, l accumulation du sable s est traduite par l élargissem*nt de la zone occupée par les replats de marée («sand flats»). Une décennie plus tard, a eu lieu l individualisation de plusieurs îles barrières. Au début de ce siècle, deux îles barrières se sont soudées entre elles en formant une seule île que nous avons nommée «Er-Ramla» (fig. 3). L île barrière de Ras Marmour s est rattachée au continent, formant une flèche littorale. L île barrière (Er Ramla) a montré une légère migration vers le lagon avec le développement de lobes de tempêtes ou «washovers», traduisant ainsi une amorce de rétrogradation compatible, probablement, avec l élévation du niveau relatif de la mer. CONCLUSION Dans la région de Bin El Ouidiane au Sud-Est tunisien, se développe un système d îles barrières montrant des flèches littorales, des îles barrières associées à des deltas tidaux et des lobes de tempêtes individualisant un lagon peu profond parcouru par des chenaux de marée de différentes tailles. Ce système a subi une évolution spatio-temporelle rapide au cours de la deuxième moitié du XX ème siècle gérée par plusieurs mécanismes hydrosédimentaires induisant le transport et le dépôt des sédiments sablo-vaseux. Pendant cette période les principales transformations morpho-sédimentaires constatées sont : - l édification et le développement de l île barrière Er Ramla et de la flèche récente de Ras Marmour au cours d une période assez courte, reflétant un engraissem*nt important du secteur ; - la migration de l île barrière vers le lagon et le développement de lobes de tempête, traduisant une amorce de rétrogradation, probablement compatible avec l élévation actuelle du niveau relatif de la mer ; - le développement et la morphodynamique des principaux deltas de jusant, étroitement liés à la déviation perpétuelle des passes tidales. La position de celles-ci est contrôlée par la dérive littorale, les courants de marée, et les vagues de tempêtes ; - l envasem*nt accru du lagon représente le facteur prépondérant et constitue la majeure préoccupation des pécheurs de la région. La présence de la chaussée romaine El Kantara reliant l île de Jerba au continent se transforme en digue freinant les échanges avec la lagune de Boughrara aggravant ainsi la situation. BIBLIOGRAPHIE Jedoui Y. & Perthuisot J.P Notice explicative de la carte géologique de la Tunisie à 1/1. Zarzis et Ajim, feuilles n 93 et 84. Ed. Serv. Geol. (ONM), Tunis. 32 p; Jedoui Y. 2. Sédimentologie et géochronologie des dépôts littoraux quaternaires : reconstitution des variations des paléoclimats et du niveau marin dans le Sud-Est tunisien. Thèse d Etat, Univ. de Tunis, 338 p. Oueslati A Les îles de la Tunisie. 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160 Contribution à l étude des caractéristiques de l herbier de Posidonia oceanica de Mahdia ZAKHAMA R.*& CHARFI F. Unité de Recherche de Biologie Animale et Systématique Evolutive, Département de Biologie, Faculté des Sciences de Tunis, Campus Universitaire, 292 Manar II, Tunis, Tunisie. *zakhamarym@yahoo.fr Résumé Posidonia oceanica a été étudiée dans le secteur Nord de la presqu île de Mahdia en vue de déterminer la qualité de l herbier de cette région qui se développe de -1 à -25 m de profondeur. Quelques caractéristiques de l herbier on été déterminées tels que la densité des faisceaux, le taux de recouvrement, le nombre de feuilles par faisceau, la longueur et la largeur des feuilles, la longueur des pétioles, la biomasse des épiphytes et des feuilles et le coefficient A ; c est un herbier qui peut être qualifié de dense et en bon état. Une liste des principales espèces de la macrofaune et de la macroflore, rencontrées dans l herbier, est dressée ; elle est accompagnée de quelques précisions et informations sur les propriétés du milieu et de l herbier. Abstract Posidonia oceanica was studied in the North of Mahdia in order to assess the quality of the meadow. In this locality, the Posidonia meadow extended from 1 to 25 m depth. Some characteristics were studied like the shoot density, the meadow cover, the leaf number, width and length, the petiole length, the epiphyte biomass and the coefficient A. This study underscores the good health of Posidonia meadow in Mahdia. Finally, a checklist of mainly species of macrofauna and macroflora living in the meadow is proposed. الخالصة تنم[[و البوزي[[دونيا على الض[[فاف الش[[مالية. قمنا بدراسة بعض خصائص المعشبة البحرية لنباتات البوزيدونيا في شبه جزيرة المهدي[[ة به[[دف تق[[ييم حالتها. مترا عمقا في البحر 25 متر إلى 1 براس إفريقيا من مم[[ا مكنن[[ا من تص[[نيف المعش[[بة ض[[من.A و التغطية و خصائص[ الورقة ك[[الطول و الع[[رض و المؤش[ر[ الج[[وهري و المؤشر ² قمنا بدراسة الكثافة في م. المعشبات الكثيفة و في حالة جيدة. كما نقدم في هذا العمل قائمة ألهم األنواع الحيوانية و النباتية التي تعيش وسط المعشبة و نضيف بعض المالحظات العامة حول منطقة الدراسة INTRODUCTION L herbier de posidonie des côtes de Mahdia, mal connu jusqu à présent, n a fait l objet d aucune étude. En effet, seul LE DANOIS (1925) a effectué des prospections par dragage au Nord de Mahdia et BEN MUSTAPHA et HATTOUR (1991) ont signalé un herbier qu ils ont considéré comme étant en bon état de type II et III. Mahdia est une ville côtière qui connaît une expansion touristique depuis quelques années. Ainsi, nous avons jugé nécessaire de prospecter son herbier afin d évaluer son état actuel et de suivre son évolution dans les années à venir. Ce présent travail constitue une approche préliminaire de la caractérisation de l herbier de Mahdia qui sera un point de départ pour nos investigations ultérieures. MATÉRIEL ET MÉTHODES L aire étudiée se trouve au nord de Cap Afrique de la presqu île de Mahdia. Dans ce secteur, la posidonie prospère en formant de véritables prairies sur un substrat meuble, qui est un mélange de sable et de débris de coquillage. Trois stations à différentes profondeurs de 2.5 à 8.2m on été retenues (Fig 1). Pour chaque station, plusieurs répliques (au moins 1 répliques par station) ont été effectuées afin d obtenir des résultats statistiquement fiables. Le travail a été réalisé en juin 24, par plongée en scaphandre autonome et les coordonnées GPS des 3 stations ainsi que leurs caractéristiques sont consignées dans le tableau I. Tableau I : Stations d étude et leurs caractéristiques

161 St : station ; P : profondeur ; St Latitude N Longitude E P (m) ' Eloignement du rivage (m) Caractéristiques Limite supérieure de l herbier, fond sableux à rocheux Fond sableux Fond sableux à vaseux, proche de la zone d habitation Pour chaque station, on a estimé, in situ et à l aide d un quadrat de 4 cm de côté, le recouvrement ainsi que la densité des faisceaux. Une quinzaine de faisceaux ont été prélevés pour l étude phénologique portant sur la longueur et la largeur des feuilles, ainsi que la longueur des pétioles pour les feuilles adultes. Nous avons estimé l Indice Global Foliaire ou LAI qui est la surface couverte si on étale l une à côté de l autre les feuilles prélevées dans un m² d herbier de posidonie, ainsi que le coefficient A qui est le pourcentage de feuilles dont l apex est absent. La biomasse des feuilles et des épiphytes a été estimée après leur séchage dans l étuve à 7 C pendant 48h ; ce paramètre est exprimé soit en g/faisceau, soit en g/m². Les principales espèces animales et végétales rencontrées dans l herbier de posidonie lors de la plongée sont énumérés. RÉSULTATS I- Caractérisation de l herbier de posidonie de Mahdia Densité et recouvrement La densité moyenne, correspondant au nombre de faisceaux par m², varie en fonction de la profondeur. Elle est estimée à ± à 8 m de profondeur (Herbier de type II), ± à 5m (Herbier de type II) et ± à 2.5m (Herbier de type I) de profondeur. Le recouvrement moyen est très important au niveau de cette portion de l herbier et varie de 75% à 85%. Il s agit donc d un herbier en continuité et très dense. Biométrie des feuilles La phénologie ainsi que les 2 indices, LAI et CA, au niveau des différentes stations sont représentés dans le tableau II. L ANOVA est appliquée afin de déterminer si la différence des divers paramètres mesurés au niveau des 3 stations est significative. Tableau II : Paramètres biométriques de Posidonia oceanica relevés dans les 3 stations de l herbier de Mahdia *** : différence très hautement significative Paramètres Nombre de feuilles adultes par faisceau Longueur moyenne des feuilles adultes (mm)*** Largeur moyenne des feuilles adultes (mm)*** Longueur des pétioles (mm)*** Coefficient A des feuilles adultes (%)*** Surface foliaire des feuilles adultes (cm²/faisceau) LAI des feuilles adultes (m²/m²) Nombre de feuilles intermédiaires par faisceau Longueur moyenne des feuilles intermédiaires (mm)*** Largeur moyenne des feuilles intermédiaires (mm)*** Coefficient A des feuilles intermédiaires (%)*** Surface foliaire des feuilles intermédiaires (cm²/faisceau) LAI des feuilles intermédiaires (m²/m²) LAI global (adultes+intermédiaires) (m²/m²) 2.5 m 3.4± ± ± ± ± ± ± m 3.7± ± ± ± ± ± ± m 3.73± ± ± ± ± ± ± Biomasse des feuilles et des épiphytes L herbier de posidonie constitue un écosystème dont la production primaire nette est l une des plus fortes de la Méditerranée ; une grande partie de cette production est exportée vers d autres écosystèmes sous forme de feuilles mortes. Le poids sec des feuilles et des épiphytes, ainsi que le rapport de la biomasse des épiphytes sur celle des feuilles sont consignés dans le tableau III. Les feuilles contiennent de à grammes de matières sèches par mètre carré.

162 Tableau III : Biomasse moyenne des feuilles et des épiphytes de Posidonia oceanica de l herbier de Mahdia Paramètres Biomasse moyenne des feuilles par faisceau (gr) Biomasse moyenne des feuilles par m² (gr) Biomasse moyenne des épiphytes par faisceau (gr) Biomasse moyenne des épiphytes par m² (gr) Rapport biomasse des épiphytes sur biomasse des feuilles (%) 2.5 m m m II- Macrofaune et macroflore associées L observation de la macrofaune et de la macroflore nous a permis de reconnaître quelques espèces d algues tel que Udotea petiolata, Halimeda tuna, Acetabularia acetabulum, Codium bursa, Padina pavonica, Peyssonnelia squamari et Fosliella farinosa, des porifères tel que Haliclona crater et Cacospongia sclalaris, des échinodermes de type Holothuria sp, Paracentrotus lividus, Sphaerechinus granularis et Echinaster sepositus, des poissons tels que Coris julis, Thalassoma pavo, Labrus sp., Chromis chromis, Diplodus vulgaris, Oblada melanura, Diplodus sargus, Sarpa salpa et Serranus scriba. DISCUSSION ET CONCLUSIONS En se basant sur la classification de Giraud (1977), les herbiers de posidonie des stations 2 et 3 sont de Type II et qualifiés de «dense» ; alors que l herbier de la station 1 est de type I et qualifié de «très dense». Selon la classification de PERGENT et al. (1995), plus récente et plus précise en tant qu indicateur biologique car elle intègre le paramètre «profondeur», la densité moyenne des faisceaux est qualifiée de «normale» au niveau des herbiers de posidonie des stations 1 et 2, alors qu elle est qualifiée de «sub-normale inférieure» au niveau de la station 3. Cette diminution de la densité des faisceaux au niveau de la station 3 peut être expliquée par sa proximité de la zone urbaine et par la réduction de l hydrodynamisme. La comparaison de la densité et du recouvrement de l herbier de Mahdia à ceux d autres herbiers de la Tunisie tel que l herbier de la baie de Monastir (EL ASMI DJELLOULI, 24) et des îles Kerkennah (RAMOS-ESPLA et al., 2), indique des valeurs similaires à celles enregistrées dans la baie de Monastir mais qui restent plus élevées que celles relevées aux îles Kerkennah. Les variations enregistrées des différents paramètres biométriques comme la longueur et la largeur des feuilles entre les trois stations sont dues principalement à la variation de la profondeur et directement liées à la lumière. Ces résultats confirment ceux trouvés par d autres auteurs (Pergent, 1987). Un m² de l herbier de posidonie de Mahdia peut couvrir, selon la profondeur de la station, une surface allant de 8.49 à m². Cette surface peut être multipliée par 2 puisqu une feuille de posidonie possède deux faces. Comparer à d autres herbiers (îles de Kerkennah, Sidi Raîs, ) de la Tunisie à la même profondeur et époque de l année, ces valeurs sont assez élevées. Les épiphytes présents, principalement de nature encroûtante, ont une faible biomasse. L action importante de l hydrodynamisme dans ce secteur qui se trouve exposé à des courants de dérive littorale et à un vent Nord Ouest dominant fait que les feuilles de posidonie sont en perpétuel mouvement de va et vient et en se frottant les unes contre les autres, elles empêchent la fixation des épiphytes. La faune et la flore de l herbier de posidonie sont aussi riches que diverses. La liste donnée dans ce travail n est que préliminaire. En effet, on s est limité aux espèces observées et déterminées lors des plongées. Les paramètres prélevés au niveau de la portion étudiée de l herbier de Mahdia, ainsi que les observations directes en plongée (couleur vive et résistance de la feuille) indiquent que l herbier est en assez bon état dans ce secteur. Certains paramètres nécessitent néanmoins la poursuite de cette étude sur un cycle annuel, et même pluriannuel. Vu l extension du tourisme et de l activité anthropique de cette ville en pleine expansion économique, et en particulier le projet de construction d un port touristique ; Il est intéressant de continuer l étude de cet herbier et de suivre son évolution, d une part et d étendre le secteur de travail sur les côtes sud de Mahdia, d autre part. BIBLIOGRAPHIE

163 Ben Mustapha K et Hattour A., Les herbiers de Posidonie du littoral tunisien : 1- le Golfe de Hammamet. Notes Inst. Nat. Scient. Techn. Océanogr. Pêche Salammbô., n.s. (2) : 43 p. El Asmi-Djellouli Z., 24. Effets des herbiers de Posidonia oceanica sur la dynamique marine et la sédimentologie littorale dans la baie de Monastir (Tunisie orientale). Thèse de Doctorat, Faculté des Sciences de Tunis, 185 p. Le Danois E., Recherches sur les fonds chalutables des côtes de Tunisie (croisières du chalutier «Tanche» en 1924). Annales. Sta. Océanogr. Salammbô., (1) : 56 p. Pergent G., Pergent-Martini C., Bouderesque C. F., Utilisation de l herbier à Posidonia oceanica comme indicateur de la qualité du milieu littoral en Méditerranée : état de connaissance. Mésogée., (54) : Ramos-Espla A.A., Ouergui A., Bayle J.T., Ben Mbarek N., Fernandez-Torquemada Y., Guallouz S., Khidri R., Sanchez-Lizaso J.L., Yamak S., 2. Contribution à la caractérisation des herbiers à Posidonia oceanica (L.) Delile aux îles Kerkennah. Actes du Premier Symposium Méditerranéen sur la Végétation Marine (Ajaccio, 3-4 octobre 2). Mednature., Nord Figure 1 : Localisation des trois stations d étude (photo satellitaire).

164 Effet de la température sur la croissance du Tilapia du Nil Oreochromis Niloticus (L., 1758) AZZAZA M.S. & M.M. KRAIEM Institut National des Sciences et Technologies de la Mer Salammbô, Tunisie * azaza_med22@yahoo.co.in mejd.kraiem@instm.rnrt.tn Résumé La croissance des alevins du Tilapia du Nil (O. niloticus) a été étudiée dans des conditions contrôlées. Pour cela 4 températures (22, 26, 3 et 34 C) sont testées sur 36 individus âgés de 2 jours ayant un poids moyen de.254 g dans 12 aquariums de capacité 4 l chacun, avec une densité de 3 individus par aquarium. Les poissons recevaient une ration d'aliment artificiel à 4% de protéines durant 6 jours. Chaque traitement est composé de 3 répétitions. Les résultats ont montré que la meilleure croissance estimée par le poids moyen final, le taux de conversion alimentaire et la croissance journalière est observée pour les températures de 26 C et 3 C. Le taux de survie n'a pas été affecté pour toutes les températures testées. Mots-clés: Oreochromis niloticus, Température, Croissance. ملخص. تهدف هذه التجربة إلى دراسة مدى تأثير الحرارة على نمو سمك البلطي خالل مرحلة ما قبل التسمين ) C 3, 26, 22 34( درجات حرارية مختلفة 4 غ) إلى.254 خالل هذه الدراسة قمنا بإخضاع فراخ سمك البلطي (معدل وزن راخ MM ذه الف MM ومي له MM ائي والنمو الي MM وزن النه MM دل ال MM ) أن أحسن نسب النمو ومع 1( : وبينت نتائج هذه الدراسة. يوما 6 ومراقبة نموها مدة ) أن 3( ينجر عنه إنخفاض إيجابي في نسب التحول الغذائي C 3 أن النمو في درجة حرارية تقدر بـ C3 (2) و 26 سجلت في. نسب الوفيات لم تتأثر بالدرجات الحرارية خالل هذه التجربة INTRODUCTION Originaire d'afrique, Oreochromis niloticus a été introduite en Tunisie en 1999 et ceci dans le but, d une part pour exploiter et valoriser l énorme ressource en eau géothermale du sud tunisien et d autre part, apporter une nouvelle source de protéines surtout dans les régions intérieures défavorisées et mal desservies en poissons. Il est évident que le poisson est un poïkilotherme et que chaque espèce est adaptée à une zone thermique possédant un optimum et des limites en dehors desquelles la température à des effets néfastes pouvant entraîner la mort, de plus ce facteur physique agit de façon directe en affectant plusieurs processus métaboliques notamment la croissance et la reproduction (Corey et al., 1983; Saclauso, 1984; Herzig et Winkler, 1986; Rana, 1989; Mélard et al., 1995; Martinez et al., 1996; El-Sayed et al., 1996; Van Ham et al., 23). D'autre part, chaque milieu et chaque site offre des caractéristiques propres, ceci rend important de traiter les problèmes liés à la méconnaissance des caractéristiques biologiques précises de chaque espèce, voir même de chaque souche, en relation avec son biotope. La notion de tolérance aux fluctuations des facteurs environnementaux (température, oxygène, salinité ), ne présente d intérêt pratique que si elle est associée à la connaissance des limites tolérables en élevage (Kraïem et Pattee, 198). Il paraît donc évident que la maîtrise de l élevage dans des conditions variées et parfois extrêmes, exige un approfondissem*nt des connaissances de base de l effet de ces facteurs sur le métabolisme des poissons (croissance, survie, reproduction ). C est dans le cadre de cette optique que notre objectif était de déterminer et d évaluer l effet de la température sur les performances de croissance d O. niloticus au cours du prégrossissem*nt. MATERIEL ET METHODES Cette étude a été réalisée à la station piscicole de l INSTM à Béchima (Gabès) sur la souche égyptienne Mariout de Tilapia Oreochromis niloticus, qui a été importée en 1999 de la Libye dans le cadre de la coopération entre l INSTM et le centre des sciences marines de Tajoura (Turki et Kraïem, 22). Les alevins, au nombre de 36, âgées de 2 jours (poids moyen,254 g et de longueur totale moyenne de 2,1 cm) provenant d'une même ponte ont été pesés individuellement et répartis de façon aléatoire dans 12 aquariums de 4 l, à raison de 3 individus par aquarium, correspondant à quatre températures tests avec 3 répétitions chacune. Chaque aquarium est rempli par de l'eau douce géothermale et équipé d'un thermoplongeur de 3 watts pour maintenir la température à la valeur test voulue. Un filtre biologique immergé est installé pour contrôler l'ammoniaque. Quatre températures tests ont été considérées 22, 26, 3 et 34 C. Ces températures sont

165 atteintes progressivement à raison de 1 C par jour. Les poissons recevaient, manuellement, une ration d'aliment artificiel ad-libitum. Pour chaque aquarium, afin de suivre la croissance, tous les individus sont pesés (à ±,1 g) et mesuré (à ±,1 cm) tous les 15 jours. La durée de l expérience est de 6 jours. Un contrôle journalier de la température, de l'oxygène dissous et du ph est effectué à 8h. et à 17h. à l'aide d'un thermo-oxymétre (type WTW/OXI 96) et d'un ph-métre (type MP12 METTLER). Une analyse du nitrite, nitrate et de l'ammoniaque se fait à raison de deux fois par semaine, à l'aide d'une trousse Hach, avant de renouveler à peu près le 1/3 du volume d'eau dans chaque aquarium. Pour chaque paramètre les valeurs moyennes sont considérées, pour chaque répétition, comme une observation. Les résultats obtenus ont été analysés en effectuant une analyse de la variance à un caractère (ANOVA), selon la procédure GLM du logiciel STATISTICA, puis le test du Duncan est utilisé pour les comparaisons multiples des moyennes. Pour ces comparaisons, un seuil de signification de 5% a été retenu. Pour étudier les performances de croissance, les paramètres calculés sont: - Le Taux de Croissance Spécifique, exprimé en % de gain de poids par jour (Ricker, 1979) TCS = 1 (LnPMF LnPMI) t-1, avec PMI et PMF = poids moyen initial et final, respectivement et t = durée de l'expérience. - Le taux de conversion alimentaire: TC = R (Bf Bi)-1; avec Bi et Bf : Biomasse initiale et finale R = quantité d'aliment ingérée rapportée à la matière sèche. - Le coefficient de condition: K = 13 (Poids moyen)/(longueur moyenne)3. - Le Coefficient de Variation exprimé par: CV = ds/poids moyen initial ou final; ds: déviation standard. - La quantité d'aliment ingérée, exprimé en taux de rationnement, est calculé selon Watanabe et al. (1993). Les poids moyens initiaux, leurs coefficients de variation, les longueurs totales et les biomasses initiales sont respectivement de,254 g, 5.74 %, 2,1 cm et 8,12 g. Pour toutes les températures tests, ces valeurs ne sont pas différentes de façon significative (P>,5, ANOVA) (Tableau I). Tableau I. Poids moyen initial (PMi), longueur moyenne initiale (Li), coefficient de variation du PMi (CVPMi %) et la biomasse initiale (Bi) d alevins d'o. niloticus testés à différentes températures. Les données sont exprimées en moyenne ± ESM, (n = 3). Temperature ( C) PMi (g) CVPMi (%) Li (cm) Bi (g),254 ±,5 5,842 ±,649 2,115 ±,133 8,137 ±,22,254,255 ±,13 ±,17 6,256 ±,923 5,326 ±,768 2,92 ±,9 2,11 ±,12 8,127 ±,133 8,15 ±,493,253 ±,11 5,543 ± 1,95 2,13 ±,31 8,13 ±,375 RESULTATS Les résultats des paramètres zootechniques sont exprimés dans le tableau II. Les poids moyens finaux varient de 4.46 g à g suivant les températures tests. Selon l analyse de la variance, les différences entre les poids moyens sont significatives (P<.5). Les performances de croissance exprimées en gain de poids, en taux de croissance spécifique, augmentent significativement de.13 g/j/ind et de 5.38 % à 22 C jusqu au.31 g/j/ind et 7.18 % à 3 C. A la fin de l expérience, on n enregistre aucun effet significatif de la température sur les taux de survie qui varient entre 87.33% et 9.66%. L effet de la température sur le taux de croissance spécifique, la ration alimentaire ingérée et le taux de conversion alimentaire sont regroupés dans le tableau II. Une différence significative (P<.1) des rations alimentaires journalières a été enregistrée. En effet la prise alimentaire augmente d une valeur minimale de 3.18 %/j à 22 C jusqu à 1.81 %/j à 3 C avec une meilleure transformation alimentaire exprimée en taux de conversion alimentaire qui diminue progressivement de 2.84 à 22 C jusqu à 1.96 pour les températures tests 26 C et 3 C. A la fin de l expérience (j6), on remarque une augmentation du coefficient de variation pour tous les lots testés et à différentes températures. Cependant les températures tests 3 C et 34 C présentent les coefficients de variation les plus faibles (P<.5) en comparaison avec ceux relatifs aux températures 22 C et 26 C.

166 Tableau II. Effet de la température sur le poids moyen final (PMF), la longueur moyenne finale (Lf), le taux de survie (TS%), la biomasse finale (Bif), le taux de croissance spécifique (TCS), Gain de poids (Gp), le Taux de conversion alimentaire (Tc) le coefficient de variation des poids moyens finaux CV PMF (%), la ration alimentaire (Ra(%)) et le coefficient de condition (Kc), chez des alevins d O. niloticus âgées de 2 jours durant 6 jours de traitement. Les résultats sont exprimés en : Moyenne ± ESM de trois répétitions 1. Variables Temperature ( C) PMF (g) 6,463 ±,275 a 14,83 ±,318 b 19,16 ±,43 c 1,63 ±,162 d Lf (cm) 7,295 ±,122 a 9,556 ±,185 b 9,92 ±,212 b 8,541 ±,49 c 87,333 ± 2,27 a 9,666 ± 2,27 a 89,666 ± 1,333 a 87,333 ± 2,27 a,6 a,48 ±,13 b,594 ±,8 c,297 ±,92 d 6,649 ±,51 cd 7,182 ±,42 c 6,221 ±,28 d TS (%) Bif (Kg),18 ± TCS (%.j ) 5,383 ±,67 a Gp (g.j-1.ind-1),13 ±,4 a,224 ±,7 b,31 ±,7 c,173 ±,2 d 1,969 ±,34 b 1,96 ±,49 b 2,627 ±,5 a -1 TC (g,g-1) CVPMF(%) 2,846 ±,47 a 41,787 ± 2,65 a 37,61 ± 1,634 b 26,56 ± 2,81 c 26,993 ± 2,85 c Ra (% Bi) 3,186 ±,387 a 8,366 ±,387 b 1,812 ±,831 c 5,33 ±,797 d,95 ac 1,616 ±,17 a 1,979 ±,83 b 1,76 ±,11 c Kc 1,666 ± 1 Pour chaque variable, les moyennes repérées par des lettres différentes (a, b, c, d) sont significativement différentes (P <,5), test de Duncan. DISCUSSION ET CONCLUSIONS Le tilapia du Nil, Oreochromis niloticus est une espèce thermophile, elle est caractérisée par sa remarquable résistance aux températures élevées jusqu à 42 C (Fernandes et Ratin, 1986; Azaza, 24). Cette espèce ne peut pas survivre en-dessous de 1 C (Chervinski et Lahav, 1976) et elle présente une température optimale pour la croissance et la reproduction comprise entre 22 C et 3 C (Caulton, 1982). Les études sur plusieurs espèces de poissons ont montré que pour les températures tolérées, les performances de croissance augmentent avec l'augmentation de la température (Watanabe et al., 1993; Mélard et al., 1995), mais lorsque celle-ci atteint l'extrémité supérieure de la gamme tolérée, la croissance diminue. Cette baisse de croissance est due à un niveau énergétique plus élevé pour le métabolisme de base, mais, en même temps les températures relativement élevées (34 C dans notre étude) ont un effet positif dû à l efficacité de transformation de l'énergie de nourriture en énergie nette (somatique) (Xiao-Jun et Ruyung, 1992). La présente étude montre que les performances de croissance d O. niloticus dépendent de la température. D'une façon générale, les taux de croissance augmentent avec l'augmentation de la température de l'eau et atteint son optimal à 3 C, puis diminuent sensiblement (P<.5) à 34 C. D autre part, l'effet de la température sur la croissance dépend de l'interaction entre la consommation de la nourriture et le métabolisme du poisson (Brett, 1979). Cette interaction se manifeste par la consommation d une grande quantité d'énergie provenant de l alimentation pour couvrir le métabolisme d'entretien et ceci aux dépens de la croissance somatique (Brett, 1979). Par ailleurs, les résultats de cette étude montrent que les alevins testés à 22 C ont une prise alimentaire quotidienne inférieure à ceux nourris aux températures plus élevées. Ceci pourrait être expliqué par le fait que les poissons maintenus aux températures élevées, présentent une plus grande efficacité d'assimilation (Caulton 1978). En effet cet auteur montre que la teneur en énergie des fèces du Tilapia rendalli augmente avec la diminution de la température et par conséquent, une moindre efficacité d assimilation et de digestibilité. Selon ce même auteur, les mécanismes qui contrôlent la digestibilité et l efficacité d assimilation de l'énergie, dépendent d'une efficacité différentielle entre divers systèmes enzymatiques et la température. Dans les milieux aquatiques naturels, les poissons colonisent les eaux plus profondes pendant la saison froide et se déplacent vers les zones côtières quand la température augmente (Caulton, 1975). La migration verticale et les mouvements côtiers du tilapia en réponse à la température de l'eau ont été bien étudiés par Caulton, (1975) et Elsayed et al., (1996). Ce comportement a été observé chez beaucoup d'espèces de Tilapias. En effet, El-sayed et al., (1996) ont montré qu une meilleure croissance d O. niloticus, pendant la saison hivernale, dans les étangs qui étaient de 3 m de profondeur que ceux de 2 m, indiquant que les poissons ont évité les basses températures de l'eau pendant la saison froide en se déplaçant au fond. Ces mouvements constituent une adaptation comportementale et physiologique pour une meilleure croissance en choisissant l'habitat le plus approprié à leurs conditions physiologiques. D une façon

167 générale, on peut conclure qu'une température de 3 C est optimale pour la croissance d O. niloticus, par contre les basses températures (<22 C) entraînent une diminution de la croissance. Des températures optimales semblables ont été notées chez d'autres Cichlidae, comme par exemple, O. mossambicus et Tilapia zilli qui présentent des températures optimales de croissance comprises entre 28,8 et 31.4 C (Stickney, 1986). BIBLIOGRAPHIE Azaza, M.S., 24. Tolérance à la température et à la salinité et effet de la température sur le déterminisme du sexe chez Oreochromis niloticus (L., 1758), (Pisces, Cichlidae) en élevage dans les eaux géothermales du sud tunisien. D. E. A. d Ecologie Animale. Fac. Sci. Tunis. 11 p. Brett, J.R., Environmental Factors and Growth. In Fish physiology, Vol. III. (Hoar, W.S., Randall, D.J. And Brett, J.R. Eds),. New York: Academic press, pp Caulton, M.S., Diurnal movement and temperature selection by juvenile and sub adult Tilapia rendalli Boulenger (Cichlidae). Trans. Rhod. Scient. Ass., 56, Caulton, M.S., The effect of temperature and mass on routine metabolism in Sarotherodon (Tilapia) mossambicus (Peters). J. Fish Biol., 13, Caulton, M.S., Feeding, metabolism and growth of tilapias: some quantitative considerations. In: The Biology and Culture of Tilapias (Ed: R.S.V. Pullin and R.H. Lowe-McConnell).. ICLARM, Manila, Philippines. pp Chervinski, J. and Lahav, M., The effects of exposure to low temperature on fingerlings of local tilapia (Tilapia aurea) (Steindachner) and imported tilapia (Tilapia vulcani) (Trewavas) and Tilapia nilotica (Linne) in Israel. Damidgeh 28, Corey, P.D., Leith, D.A. and Engilsh, M.J., A growth model for coho salmon including effects of varying ration allotments and temperature. Aquaculture 3, El-Sayed, A.F.M., El-Ghobashy, and Al-Amoudi, M., Effects of pond depth and water temperature on the growth, mortality and body composition of Nile tilapia, Oreochromis niloticus (L.). Aquaculture Research 27, Fernandes, M.N. et Ratin F.T., Lethal temperatures of Oreochromis niloticus (Pisces, Cichlidae). Rev. Bras. Biol., 46 (3): Herzig, B. and Winkler, H., The influence of temperature on the embryonic development of three cyprinid fishes, Abranus brama, Chalcalburnus chalcoides mento and Vimba vimba. J. Fish Biol., 28, Kraïem M. M et Pattee, E La tolérance à la température et au déficit en oxygène chez le barbeau (Barbus barbus) et d autres espèces provenant des zones piscicoles voisines. Arch. Hydrobiol., 2, Martinez, C.A.P., Cristina, C.S., Ross, L.G., The effects of water temperature on food intake, growth and body composition of Cichlasoma urophthalmus (Güter) juveniles. Aquaculture Research 27, Mélard, C., Kestement, P. and Baras, E First results of European perch (Perca fluviatilis) intensive rearing in tank: effect of temperature and size grading on growth. Bull. Fran. Pêche Pisci., 336, Rana, K.J., Influence of incubation Temperature on Oreochromis niloticus (L.) Eggs and fry II. Survival, growth and feeding of fry developping solely on their yolk reserves. Aquaculture 87, Ricker, W.E., Growth rates and models. In Hoar, W.S., Randall, D.J., Brett, J.R. Bioenergetics and growth. Fish physiology, Vol. VIII. Academic Press, London, pp Saclauso, C.A., Interaction of growth with social behaviour in Tilapia zilli raised in three different temperatures. J. Fish Biol., 26, Stickney, R.R., Culture of Nonsalmonoid Freshwater Fishes. CRC Press Inc., Boca Raton. FL. Turki, B. et Kraïem, M.M., 22. Séminaire international sur l aquaculture en Tunisie. Thème : Pisciculture d eau douce. APIA Tunis, mars 22, 12 p. Van Ham, E.H., Berntssen, H.G., Imsland, A.K., Parpouna, A.K., Bonga, E.W., Stefansson, S.O., 23. The influence of temperature and ration on growth, feed conversion, body composition and nutrient retention of juvenile Turbot (Scophtalmus maximus). Aquaculture 217, Watanabe, W.O., Ernst D.H., Chasar M.P., Wichlund R.I. and Olla B.L., The effects of temperature and salinity on growth and feed utilization of juvenile, sex-reversed male Florida red Tilapia cultured in a recirculating system. Aquaculture 112, Xiao-Jun, X. and Ruyung, S., The bioenergetics of the southern catfish (Silurus meridionalis Chen): growth rate as a function of ration level and temperature. J. Fish Biol., 4,

168 Croissance comparée des larves du mulet lippu, Chelon labrosus, élevées en conditions intensives et semi-intensives en mésocosmes BEN KHEMIS I., KAMOUN F., ZOUITEN D. & BESBES R. INSTM (Institut National des Sciences et Technologies de la Mer) ines.benkhmis@instm.rnrt.tn Résumé Dans le cadre du programme national de recherche intitulé Technologie d Elevage de Nouvelles espèces Marines à Intérêt Aquacole, des élevages larvaires expérimentaux de mulet lippu (Chelon labrosus) ont été réalisés en conditions semi-extensives en mésocosmes et intensives en écloserie, à partir d un même lot d œufs. Ce travail présente les croissances linéaire et pondérale des larves âgées de 1 à 71 jours (J 1-J71) et leur comparaison en fonction des conditions d élevage. Un échantillonnage de 15 à 3 larves a été effectué tous les quatre à cinq jours pendant les 3 premiers jours puis tous les dix à quinze jours jusqu à la fin de l élevage. Les larves, préalablement fixées au formaldéhyde (solution à 4% dans du tampon phosphate à ph 7,4), ont été mesurées par analyse d image puis pesées. Dès le 14ème jour d élevage, une légère différence, statistiquement significative, a été observée entre les performances de croissance linéaire des larves des deux traitements. Les tailles linéaires moyennes étaient alors de 4,54 ±,12 mm et de 4,28 ±,8 mm respectivement pour l élevage semi-extensif et intensif. La différence de croissance s est accentuée considérablement les jours suivants. A la fin de l élevage (J 71) les alevins métamorphosés issus de l élevage semi-extensif avaient une taille de 35,4 ± 1,9 mm pour un poids de 493 ± 23 mg. Pour ceux issus de l élevage intensif les valeurs correspondantes étaient 29,3 ± 1,3 mm et 325 ± 32 mg. Elles indiquaient un retard de 17% en terme de croissance linéaire et de 34% en terme de croissance pondérale. Les bilans globaux respectifs en terme de consommation d aliments et de production d alevins sont présentés et discutés en fonction de chaque type d élevage. Abstract In the frame work of the national research program entitled Rearing Technologies for New Marine Species with Aquaculture Potential, experimental larval rearing of thick lipped mullet (Chelon labrosus) has been realised simultaneously under intensive conditions in hatchery and semi-extensive conditions in mesocosms from a same egg batch. This work presents linear and weight growths of the larvae and juveniles from day 1 to day 71 and their comparison according to rearing conditions. A sampling of 15 to 3 larvae was performed each four or five days during the first 3 days and then each 1 to 15 days until the end of the experiment. The larvae, were fixed with formaldehyde (4% in phosphate buffered solution ph 7.4), measured by image analysis and weighed. Since the 14th day of rearing, a slight statistically significant difference was observed between larval linear growth performances of the tow treatments. At that time, the average sizes were 4.54 ±.12 mm and 4.28 ±.8 mm respectively in the semi-extensive and intensive rearing. The difference of growth increased considerably the following days. At the end of the experiment (day 71) the metamorphosed juveniles from the semi-extensive rearing had a size of 35,4 ± 1,9 mm for a weight of 493 ± 23 mg. For those from the intensive rearing, the corresponding values were 29,3 ± 1,3 mm and 325 ± 32 mg. This corresponds to a delay of 17% in term of linear growth and 34% in term of weight growth. The respective assessments of food consumption and juveniles production are presented and discussed according to each type of rearing. الملخص في إطار البرنامج الوطني للبحث العلمي تحت عنوان تكنولوجيا تربية الفصائ أنواع بحري[[ة جدي[[دة قمن[[ا بتجرب[[ة تربي[[ة يرق[[ات س[[مك و ذلك انطالقا من ال[[بيض intensif والمكثفة mésocosme بإتباع طريقتي النصف الموسعة Chelon (labrosus( البوري. 24 المتحصل عليه بالمعهد[ الوطني لعلوم وتكنولوجيا البحار فرع المنستير خالل شهر مارس يعرض هذا البحث نتائج النموالطولي والوزني ليرقات من اليوم األول إلى اليوم الواحد والسبعين وفارق النتيج[[ة المتحص[[ل عليه[[ا بين من الفرم[[ول %4 يرقة وتثبيتها كل أربعة أو خمسة أيام في سائل متؤل[[ف من 3 إلى 15 تم أخذ عينات من اليرقات[ من. الطريقتين في محلول الفوسفات إلى غاية سن الثالثين يوم[ا ثم ك[[ل عش[[رة أو خمس[[ة عش[ر يوم[[ا بع[[د ذل[ك في األخ[[ير تم تص[وير اليرق[ات ألخ[ذ. مقاييسها منذ اليوم الرابع عشر أظهرت اإلحصائيات فارقا في نم[[و اليرق[[ات[ بين الطريق[[تين لص[[الح الطريق[[ة النص[[ف الموس[[عة حيث بل[[غ ط[[ول يزداد هذا الفارق في النمو حجم[[ا ليص[[ل في الي[[وم الواح[[د. مم مقارنة بالطريقة المكثفة.8±4.28 مم مقابل.12 [±4.54 [ اليرقات مغ أما فراخ األسماك المتحصل 23 [±493 مم و 1.9±35.4 والسبعين لفراخ األسماك المتحصل عليها بالطريقة النصف الموسعة إلى في %17 ق[[در ف[ارق النم[[و بين الطريق[تين ب. م[[غ 32 [± 325 مم و 1.3±29.3 : عليها بالطريقة المكثفة فمعدلي الطول والوزن كانا. كما سيقع عرض ومناقشة ا لموازنات الجملية الستهالك األعالف وإنتاج اليرقات للطريقتين. في معدل الوزن %34 معدل الطول و

169 INTRODUCTION Dans le cadre du programme national de recherche intitulé Technologie d Elevage de Nouvelles espèces Marines à Intérêt Aquacole (TENMIA), des élevages larvaires de mulet lippu (Chelon labrosus) ont été réalisés en conditions semi-extensives en mésocosmes et intensives en écloserie à partir d un même lot d œufs. Ces techniques d élevage sont classiquement utilisées pour la production d alevins de poisson à des fins aquacoles. L élevage semi-extensif (BARNABÉ 1991) consiste à utiliser de grands bassins avec un faible taux de renouvellement d eau afin d exploiter les efflorescences planctoniques qui s y développent naturellement (GIANNKOUROU 1995) pour contribuer à l alimentation initiale des larves. Des proies produites sont aussi distribuées pour maintenir l équilibre proies/prédateurs du système avant le sevrage avec des aliments composés (BEN KHEMIS 1997). Ce type d élevage implique l utilisation de faibles densités initiales de larves mais a l avantage de présenter diverses niches (luminosité, profondeur ) que les larves peuvent choisir. Enfin, l importante sélection naturelle qui prévaut dans ce type de système fait que les alevins produits sont généralement d excellente qualité en termes de performances de croissance et de faibles taux de malformations. L élevage intensif (BARNABÉ 1991) en circuit fermé consiste à utiliser des bassins d un volume restreint, bénéficiant d un système de recyclage de l eau (circuit fermé) après épuration au travers d un filtre à sable, d un bio-filtre et d un stérilisateur à ultraviolet. Des pompes assurent en permanence la re-circulation de l eau dans le circuit, l eau n étant renouvelée qu à raison de quelques % par jour. Ce type d élevage permet d utiliser d importantes densités initiales de larves car tous les paramètres hydro-biologiques et physico-chimiques sont contrôlés. L alimentation est exclusivement assurée par des distributions quotidiennes de proies vivantes produites en écloserie puis avec des aliments composés à partir du sevrage. Ce travail présente les croissances comparées de larves puis d alevins âgés de 1 à 71 jours (J1-J71), issus d un même lot d œufs et élevés avec l une ou l autre des techniques d élevage. De même, les bilans zootechniques respectifs en termes de production d alevins et de consommation d aliments sont établis et les performances des élevages sont discutées en fonction des objectifs de production et des contraintes de chacune des techniques. MATERIELS ET METHODES Paramètres zootechniques et alimentation : Des larves de mulet lippu (Chelon labrosus) âgées de 1 jour (J1) et issues d un même lot d œufs ont été réparties le 1/4/24 dans deux mésocosmes de 2 m3 et 4 bassins intensifs de 4 litres au sein des infrastructures de l annexe de l INSTM à Monastir. Les charges d ensem*ncements étaient de 2,5 larves/litres et 1 larves/litres respectivement pour les mésocosmes et les bassins intensifs. Les élevages, ont été effectués dans des conditions thermiques équivalentes correspondant aux conditions thermiques naturelles du site. Quotidiennement et à heure fixe le matin, la température et le taux d oxygène dissous ont été contrôlés à l aide d un oxymètre portable de type HI Les taux de renouvellement de l eau ont été ajustés en fonction des besoins en oxygène dissous, le seuil minimal étant de 5 ppm. Après l ouverture de la bouche (J5), deux sortes de proies vivantes ont successivement été utilisées en fonction de la taille des larves. Les premières consistaient en des rotifères (Brachionus plicatilis), cultivés avec des chlorelles et de la levure puis enrichis à l aide de DHA-Protein Selco (INVE). Elles ont été administrées jusqu à J23 pour les deux types d élevage. Les secondes proies étaient des artémies (Artemia salina) d abord de type AF puis de type EG enrichis à l aide de DC-Super Selco (INVE). Elles ont été administrées de J14 à J32 pour les élevages en mésocosmes et de J17 à J37 pour les élevages en intensifs. A partir du sevrage, des aliments composés commerciaux de tailles croissantes ont successivement été distribués en fonction de la taille des alevins (Tableau I). Tableau I : Caractéristiques des aliments inertes utilisés ALIMENT Replace II Lanzy W3 NRD 3/5 Perla 5/8 Calibre FABRICANT 1 3 µm 3 5 µm 3 5 µm 5 8 µm Rich - SA INVE INVE Trouvit Echantillonnages et analyses : de 15 à 3 larves ont été prélevées tous les quatre à cinq jours pendant le premier mois puis tous les dix à quinze jours jusqu à la fin de l élevage. Elles ont été fixées au formaldéhyde (solution à 4% dans du tampon phosphate à ph 7,4), numérisées et mesurées par analyse d image (logiciel image-j) puis pesées sur une balance de précision (±,1 mg). Pour les premiers jours d élevages, les pesées étaient de type groupées, puis à partir d un poids moyen de 5 mg/larve, des pesées individuelles ont été réalisées. Les résultats ont été comparés par ANOVA avec un seuil significatif fixé à 5%.

170 RESULTATS Un jour après l éclosion, lors du transfert depuis l unité d incubation vers les unités d élevage, les larves mesuraient 3,73 ±,4 mm et pesaient,7 ±,1 mg. Les croissances pondérales et linéaires des larves sont illustrées sous formes de courbes (Fig. 1 et Fig. 2). Dès J14 une différence significative est observée entre les tailles des larves des deux types d élevage. Sur le plan pondéral, cette différence est confirmée dès les premières pesées individuelles réalisées à partir de (J3). A la fin de l élevage, à J71, la différence relative entre les jeunes alevins obtenus est de 17% en terme de croissance linéaire et de 34% en terme de croissance pondérale, en faveur des alevins issus de l élevage semiextensif. 5 Intensif 326 mg Mésocosme mm Taille des larves (mm) 4 Poids des larves (mg) mg 3 Intensif 3 mm M ésocosme Age des larves (jours) Age des larves (jours) Fig. 1 : Croissance pondérale Fig. 2 : Croissance linéaire Sur le plan zootechnique, la différence de survie est assez importante mais cela est conforme aux résultats attendus étant donné la différence entre les volumes et les charges d ensem*ncement des deux type d élevage. Les taux de survie obtenus sont considérés satisfaisants pour chacune des techniques utilisées. Le bilan alimentaire indique une utilisation nettement plus importante d aliments par alevin ou par biomasse produite pour l élevage intensif, tant en proies vivantes qu en aliments de sevrage. En terme de consommation relative par alevin, les différences s élèvent à 8% pendant la phase d alimentation sur rotifères et à 4% pendant la phase d alimentation sur artémies ou pendant la phase d alimentation sur aliments composés. Tableau II : Bilan zootechnique alimentaire Bilan zootechnique Volume des bassins Nombre de bassins utilisés Ensem*ncement (larve/l) Production totale (alevins) Production/m3 Taux de survie finale Poids moyen individuel (J71) Biomasse produite Mésocosme Ecloserie 2 m3,4 m ,5 1 Tableau Bilan alimentaire Consommation de rotifères (totale - Millions) Consommation de rotifères (par alevin) Consommation d'artémies (totale - Millions) III : Mésocosme Bilan Ecloserie Consommation d'artémies (par alevin) Consommation d'aliments (totale - gramme) Taux de conversion de l'aliment,49,81 25% 13% 493 ± 23 mg 326 ± 32 mg DISCUSSION ET CONCLUSION Quelle que soit la technique d élevage utilisée, la croissance des larves est très lente au cours des deux premières semaines. Cette croissance initiale particulièrement lente, malgré la présence de réserves vitellines et lipidiques pendant les premiers jours et l abondance suffisante de proies vivantes dans les milieux d élevage, semble indiquer qu il s agit d une particularité du développement larvaire de l espèce. En effet, lors de précédents élevages en mésocosmes (ABDENNADHER et al. 23), des observations similaires ont été effectuées. Cette période à croissance lente est accompagnée de changements morphologiques majeurs (BOGLIONE et al ; ABDENNADHER et al. 23) puis est suivie d une période au cours de laquelle la croissance s accélère considérablement. Les résultats obtenus en termes de production indiquent clairement que les deux techniques utilisées sont appropriées pour l élevage larvaire du mulet lippu (Chelon labrosus). Toutefois, les différences manifestes de performances de croissance et de survie, indiquent clairement la présence de conditions plus favorables pour le développement des larves en élevage semi-extensif en mésocosme. CATAUDELLA et al. (1988) signalent des résultats similaires avec une croissance nettement plus rapide des les larves élevées en étang comparées à celles élevées en écloserie de type intensive.

171 Le bilan alimentaire relève qu il y a eu une utilisation nettement plus importante d aliments par alevin ou par biomasse produite pour l élevage intensif. Il est néanmoins à souligner que pour ce type d élevage, l alimentation ne doit jamais constituer un facteur limitant au risque de perdre l élevage (nécessité d alimenter en excès) mais qu en contre partie, le potentiel de production (alevins/m3) est nettement plus important. Pour ces élevages expérimentaux, ce potentiel de production s est révélé 16 fois plus élevé en intensif qu en mésocosme. En fonction de l objectif global de production et des conditions et contraintes techniques (espace disponible, capacité d investissem*nt, ) l une ou l autre des techniques pourrait être utilisée pour des quantités de l ordre de quelques dizaines à quelques centaines de milliers d alevins à produire. Néanmoins, pour des productions très importantes au sein d une même unité d élevage, de l ordre de plusieurs millions d alevins, la technique intensive constitue l unique solution à adopter. BIBLIOGRAPHIE ABDENNADHER A., ZOUITEN D., BESBES R., EL ABED A., MISSAOUI H. & BEN KHEMIS I. 23. Elevage larvaire du mulet lippu (Chelon labrosus) en conditions semi-extensives en mésocosme : croissance et développement. Bulletin de l'instm, n spécial (8). Actes des 6èmes Journées de l'atsmer. Tunis (Tunisie) 28-3 Novembre 23 : BARNABÉ G Bases biologiques et écologiques de l'aquaculture. G. Barnabé (Ed.), Lavoisier-Tec & Doc, Paris : 5 p. BEN KHEMIS I Elevages larvaires de poissons méditerranéens : optimisation de la production en mésocosme et diversification des espèces. Thèse Doct., Univ. d'aix-marseille III : 188 p. BOGLIONE C., BERTOLINI B., RUSSIELLO M & CATAUDELLA S Embryonic and larval development of the thick-lipped mullet (Chelon labrosus) under controlled reproduction conditions. Aquaculture, 11 : CATAUDELLA S., CROSETTI D., MASSA F. RAMPACCI M The propagation of juvenile mullet (Chelonlabrosus) in earthen ponds. Aquaculture, 68 : GIANNAKOUROU A Réseaux trophiques planctoniques utilisables pour l'élevage larvaire de la daurade (Sparus aurata, 1758). Thèse Doct., Univ. Sc. Techn. Languedoc, Montpellier : 24 p.

172 Effets de l utilisation de la micro-algue (Chlorella sp) et du rotifère (Brachionus plicatilis) dans l alimentation des larves de la crevette Penaeus kerathurus. BESBES R. *, KRICHEN Y.**, BESBES BENSEDDIK A. *, MEDHIOUB A. *, BEN KHEMIS I.*, KRAIEM M.M. * & MRABET R. * * Institut National des Science et Technologies de la Mer. Centre de Monastir BP Monastir TUNISIE E_mail : raouf.besbes@instm.rnrt.tn ** Ferme Marine «L Ecloserie» El Alya, 5115 La Chebba TUNISIE Résumé Trois séquences alimentaires (S1, S2 et S3) ont été testées dans des élevages larvaires de Penaeus kerathurus en utilisant deux espèces de micro-algues (Chlorella sp et Hillea sp) pour les stades Zoé et deux espèces de zooplancton (Brachionus plicatilis et Artemia salina) pour les stades Mysis: S1 ( Chlorella sp ), S2 (Hillea sp + Artemia), S3 (Hillea sp + Brachionus+ Artemia). Les résultats zootechniques obtenus montrent que la séquence S1, aboutit à une mortalité totale des larves au bout du 5 ème jour d élevage et un blocage de la croissance au stade Zoé 2. Les séquences S2 et S3 aboutissent à des résultats significativement meilleurs avec toutefois une nette différence au niveau de la croissance et de la survie à l avantage de la séquence S3. Ces résultats confirment que la micro-algue Chlorella n est pas indiquée pour l élevage larvaire de la crevette et que la séquence rotifère Brachionus plicatilis reste recommandée pour cette espèce. Résumé Three food sequences (S1, S2 and S3) have been tested in the larval rearing of Penaeus kerathurus while using two species of micro-algae (Chlorella sp and Hillea sp) for the Zoe stages and two species of zooplancton (Brachionus plicatilis and Artemia salina) for the Mysis stages: S1 (Chlorella sp), S2 (Hillea sp + Artemia), S3 (Hillea sp + Brachionus+ Artemia). The zootechnical results show that the sequence S1, gives a total mortality of larvae at the end of the 5th rearing day and a blockage of the growth to the Zoe 2 stage. Sequences S2 and S3 give more better results with however a significatively difference at the level of the growth and the survival to the advantage of the sequence S3. These results confirm that the Chlorella micro-algae is not indicated in larval rearing of prawn and that the sequence Brachionus plicatilis remains advisable for this species. ملخص ) متكون[[ة من 3 و س 2 و س 1 باستعمال ثالث حميات غذائية مختلف[[ة (س Penaeus. kerathurus تمت تربية يرقات الربيان أو الجمبري Mysis و صنفان من العلق الحيواني لتغذية مراحل Zoe ) لتغذية مراحل Chlorella sp et Hillea sp( صنفان من الطحالب المجهرية : فتكونت هذه الحميات من.)Brachionus plicatilis et Artemia salina( : و هما )Hillea sp + Brachionus+ Artemia( 3 ) و س Hillea sp + Artemia( 2 س, ) Chlorella sp (1 س 3 و س 2 أما الحميتان س. Zoé II تؤدي لفقدان كل اليرقات في اليوم الخامس و تعطل نموها في مرحلة 1 أظهرت الحاصلة أن الحمية س وتأك[[د ه[[ذه التج[[ارب ع[[دم ص[لوحية. بأحسن النتائج من حيث نسب النمو و نسب العيش 3 فكانت نتائجهما أحسن بكثير كما امتازت الحمية س في تغذية Brachionus في تربية يرقات الجمبري كما يستحسن استعمال الدوالبيات Chlorella طحلب. اليرقات هذا الجمبري INTRODUCTION Dans le cadre de son programme de Recherche/Développement, sur l adaptation de nouvelles filières de production aquacole en Tunisie, l INSTM a entrepris des travaux visant, l optimisation de la reproduction artificielle de la crevette autochtone Penaeus kerathurus et la production en écloserie de post-larves destinées au repeuplement BESBES (1994 et 1995). Cette espèce méditerranéenne n est actuellement pas retenue parmi les Peneides d élevage car, elle se caractérise par la lenteur de sa croissance, la petitesse de sa taille et sa haute exigence alimentaire, à tous ses stades physiologiques y compris sa phase larvaire (CUZON 197 ; FOLLES 1978 ; KLAOUDATOS 1978 ; LUMARE 1979; RODRIGUEZ 1981 ; FARANDA et al., 1984; et BESBES 1995 et 1996a). Le présent travail vise par conséquent la recherche de la séquence alimentaire la plus adaptée à ce crustacé dans le but d optimiser son élevage larvaire. Ce travail qui rentre dans le cadre de transfert de technologie a été réalisé avec l étroite collaboration d une ferme aquacole privée, dans un objectif de diversification des produits d écloseries. MATERIEL ET METHODES

173 Conditions d élevage : Les larves sont issues de pontes réalisées en juillet 24 dans la ferme privée «L ECLOSERIE» (La Chebba, TUNISIE) sur les reproductrices pêchées matures dans le milieu naturel au large de Salakta (gouvernorat de Mahdia). Les techniques de pêche, de transport, d acclimatation et de ponte sont celles mises au point par BESBES (1996b).Les élevages larvaires sont réalisés dans des bacs cylindroconiques de 65 litres, munis d un système d évacuation central et d un filtre amovible de 3µm.L eau de mer pompée du rivage subit une première filtration grossière à 5 µm (filtre à sable), puis une deuxième à 2 µm (Filtre à cartouche) avant de passer à travers une batterie de filtres à cartouche de 5µm. Cette eau finement filtrée passe ensuite à travers un stérilisateur Ultra-Violet. L élevage larvaire commence dans un volume de 35 litres, puis entre les stades larvaires Zoés (Z1 et Z3), de l eau neuve est ajoutée en supplément (1 litres / jour) jusqu au volume total de 65 litres. A partir du premier stade Mysis (M1) l eau d élevage est renouvelée à 3% tous les deux jours. Le système aération-agitation est assuré par deux tuyaux souples munis de pierres poreuses à bulles et lestées au fond du cône. L élevage commence par un bullage léger à Z1, qui est ensuite renforcé à partir de M1. Les larves sont alors réparties uniformément dans le bac et les aliments sont constamment mis en suspension. Les élevages se font en lumière artificielle et permanente dispensée par des tubes fluorescents de 6 watts, situés au plafond de la salle. L eau de mer ne subit aucun traitement thermique et sa température est celle de la station de pompage, qui oscille en cette saison de l année entre 24 et 27 C.Pour ces expériences la densité d élevage de départ est fixée à 1 Nauplius / litre. A titre préventif des traitements de furaltadone (antibactérien) à faible dose sont appliqués tous les 2 jours de Z1 à M1 à des concentrations allant de,2 à,5 ppm. Le tableau (I) présente les trois séquences alimentaires (S1, S2 et S3) testées. Il s agit de deux espèces de microalgues isolées et cultivées en masse à l INSTM Centre de Monastir : Chlorella sp et Hillea sp et deux espèces de zooplancton produites également sur place: Brachionus plicatilis et Artemia salina. Nos expériences sont dupliquées, chaque régime étant appliqué à deux bacs et tous les résultats sont traités statistiquement. Paramètres suivis : Les paramètres physico-chimiques suivants sont contrôlés quotidiennement : La température (à l aide thermomètre à mercure), la salinité (à laide d un conductimètre WTW LF 33/SET), le ph (à l aide d un phmètre WTW ph 33/ SET) et l oxygène dissous (à l aide d un oxymètre WTW Oxi 33/SET). Quant au paramètres zootechniques étudiés, il s agit de la survie et de la croissance ou durée d interphase. La survie est estimée par le comptage et l extrapolation de 5 échantillons de 1 litres, la croissance par la détermination sous la loupe des stades larvaires sur un échantillon de 3 larves. Ces mêmes échantillons servent aussi à contrôler l état sanitaire des larves selon les critères d AQUACOP (1982). L Indice de Croissance (I.C.) = Ai x ni : (avec Ai égale à : A1=1 (Z1) ; A2=2(Z2) ; A3=3(Z3) ; A4=4(M1) ; A5=5(M2) ; A6=6(M3) ; A7=7(P1) ; A8=8(P2) ; A9=9(P3) ; A1=1(P4) ; A11=11(P5) ; A12=12(P6) ; A13=13(P7); A14=14(P8); ) et ni correspond au pourcentage des larves correspondant à Ai. Tableau I. Séquences alimentaires expérimentales Stade larvaire N Z1 Z2 Z3 M1 M2 M3 P1 P2 P3 P4 P5 Séquence S1 Séquence S2 Séquence S3 Chlorella Brachionus Artemia Hillea Brachionus Artemia Hillea Brachionus Artemia Cellules/ml Individus/larve Individus/larve Cellules/ml Individus/larve Individus/larve Cellules/ml Individus/larve Individus/larve RESULTATS Les élevages se sont déroulés à la température moyenne de 25,5 C avec un minimum de 24,5 C (en début d élevage) et un maximum de 27 C (en fin d élevage) et à la salinité de 34,9 ±,8 g/l. Le taux d oxygène dissous a été toujours proche de la saturation (7,3 ± 1, mg/l) et le ph n a pas connu de grandes variations (8,8 ±,1).

174 Dans ces conditions la séquence S1 composée de Chlorella sp utilisée comme première alimentation des larves Zoé, conduit à un arrêt de croissance à partir du 3ème jour d élevage (au stade Z2) et une mortalité totale au 5 ème jour (figures 1 et 2). Les autres séquences (S2 et S3) aboutissent par contre à des résultats significativement meilleurs. Les élevages larvaires conduits sur la séquence S2 (Hillea sp + Artemia) durent en moyenne 2 jours entre les stades (N et P5) avec une survie finale de 35%. Alors que ceux conduits sur S3 (Hillea sp + Brachionus+ Artemia) ne durent que 17 jours (de N à P5) pour une survie finale de 5% (figures 1 et 2). Les analyses de variance des résultats de survie et de croissance ne donnent pas de différences significatives entre les répétitions de chacune des séquences testées (P >,5). Par contre la différence est significative (ddl =18 ; P <,5) entre S1 et S2 et ce tant au niveau de la survie que de la croissance pour les valeurs respectives de F de (5,464 et 11,711). Il en est de même entre S1 et S3 pour les valeurs respectives de F (4,8679 et 8,9382). Les tests de comparaisons multiples de la survie de la croissance, entre les séquences S2 et S3 (tableau : II ) ne montrent des différences significatives (P <,5) qu à partir du 12 ème jour, qui correspond au stade M2. Mais l analyse factorielle permet toutefois de bien distinguer 3 populations statistiquement différentes (figure 3) S1 S2 S3 %tage Indine de Croissance S1 S2 S Jours d'élevage Jours d'élevage Figure 1. Croissance larvaire de P. kerathurus en en fonction de la séquence alimentaire. Figure 2. Survie larvaire de P. kerathurus en fonction de la séquence alimentaire. Tableau II. Analyses de variance de la survie et de la croissance des larves à partir du stade M2. Survie Séquence Effectif Moyenne Variance S2 1 41,2 31,289 S3 1 51,6 31,6 Valeur observée du t de Student (ddl = 18) : -3,748 P-value associée :,25 α =,5 la différence entre les moyennes de la survie Croissance Séquence Effectif Moyenne Variance S2 1 7,33 4,418 S3 1 9,66 7,823 Valeur observée du t de Student (ddl = 18) : -2,1 P-value associée : 7,36E-4 Valeur critique du t de Student (ddl = 18) : 2,11 Ecart-type 5,594 5,621 est significative Figure3. Analyses factorielles : de la survie (A) et de la croissance (B) des larves nourries avec les séquences S1, S2 et S3. Variables (axes F1 et F2) Variables (axes F1 et F2) B A 1 1,8,8,6,6,4,4 Ecart-type 2,12 2,797 α =,5 la différence entre les moyennes de la croissance est significative ** Le test étant bilatéral, la P-value est comparée au seuil de signification : α /2=,25 S1,2 S1,2 S2 S3 -,2 -,4 -,4 -,6 -,6 -,8 S2 S3 -,2 -, ,5 -- a xe F >, ,5 - - a xe F 1 - ->,5 1

175 DICUSSION ET CONCLUSION La phase larvaire des crevettes Peneides constitue l une des étapes plus les délicates de tout leur cycle d élevage. Le succès de cette phase est conditionné par le contrôle rigoureux des paramètres physico-chimiques du milieu mais surtout par la réponse de la nourriture aux exigences alimentaires des différents stades de développement (COOK et MURPHY 1966 ; HUDINAGA et KITTAKA 1967 ; CAHU 1979).

176 La durée de cette phase est fonction directe de la température d élevage mais aussi et surtout de la qualité et la quantité d aliments. L utilisation de la micro-algue Chlorella sp aboutit à un arrêt de croissance et à un blocage au stade Z2 (à J3), suivi d une mortalité totale des larves à J5 par «constipation». Le suivi de la prise alimentaire et des contenus stomacaux, montre que les larves Zoé ingèrent bien cette micro-algue mais n arrivent pas à la digérer. Il y a en effet blocage du transit intestinal qui est facilement décelable sous la loupe, par la présence de l aliment dans le tube digestif et l absence de fèces. Les filaments fécaux caractéristiques de l efficacité de la prise alimentaire sont en effet absents dans le cas de ce régime. Par contre la micro-algue Hiella sp isolée et cultivée à l INSTM (Centre de Monastir), donne des résultats de survie et des croissance très comparables à ceux des algues usuelles telles que : Chaetoceros calcitrans, Phaeodactyllum sp, Isochrysis galbana, (CAHU 1979 ; LUMARE 1979 ; GALGANI-TURIN 1986 ; BESBES, 1994 et 1996a ). Concernant l utilisation des rotifères bien qu elle soit abandonnée dans la plupart des élevages de Peneides, elle paraît nécessaire dans le cas de Penaeus kerathurus. Cette hypothèse déjà posée par BESBES (1996a) est actuellement vérifiée par la présente étude. Les différences significatives obtenues entre les 2 séquences alimentaires S2 et S3, en faveur du 2ème régime, confirme cette hypothèse. Ce phénomène s explique par la petite taille des larves de ce crustacé, qui arrivent pendant leur premier âge plus facilement d accéder au rotifère qu à l Artemia (de taille plus grande). C est pour cette même raison que dans la pratique il est conseillé d allonger au maximum le temps de séjour des larves dans les unités larvaires et de ne procéder à leur transfert au prégrossissem*nt que vers P1-P12. En deçà de ce stade, elles sont encore petites et sensibles pour supporter le stress de transfert ou de sevrage. BIBLIOGRAPHIE AQUACOP, Peneid larval rearing in the Centre Océanographique du Pacifique. In : Handboock of Mariculture, Vol.1 : Crustacean aquaculture. CRC Press, Inc.Boca Raton, Florida U.S.A., BESBES R., Production de post-larves de crevettes Penaeus kerathurus en écloserie à partir de pondeuses pêchées dans le milieu naturel. Bulletin de l I.N.S.T.M. (Numéro Spécial), Actes des 1ères Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer. Kerkennah : 18-2 décembre 1995 : BESBES R., Essais de grossissem*nt de la crevette royale Penaeus kerathrus au C.N.A. de Monastir. Résultats préliminaires. Bulletin de l I.N.S.T.M. (Numéro Spécial) Actes des 1ères Journées Maghrébines des Sciences de la Mer (A.M.S.M.) Hammamet TUNISIE 2-21 et 22 Novembre BESBES R., 1996 a. Elevages des larves et des post-larves de la crevette royale Penaeus kerathurus (Forskal; 1775), au Centre National d'aquaculture de Monastir. Bilan de trois années d'expérimentations. Revue de l'i.n.a.t., 11 ( 1) 1996 : BESBES R., 1996 b. Reproduction de la crevette royale Penaeus kerathurus (Forskal, 1775), au Centre National d'aquaculture de Monastir. Revue de l'i.n.a.t., 11 ( 1) 1996 : CAHU C., Croissance et physiologie des stades larvaires, post-larvaires et juvéniles des Penaeus japonicus (Crustacea Decapoda). Thèse de 3ème cycle, océanographie biologie, Univ. de Paris IV. 125p. COOK M.L. and M.A. MURPHY, rearing peneid shrimp from aggs to post-larvae. Proc. Southeaster Ass. Game Fish. Comm., 19th Ann. Conf: CUZON G., 197. Elevage et alimentation artificielle de Crangon crangon, Palaemon serratus et Penaeus kerathurus. Thèse de Doctorat de Spécialité Océanographie biologique. Univ. D Aix-Marseille : 16 p. FARANDA F., A. SALLEO, G.L. PARO and A. MANGANARO, Qualitative requirement of Penaeus kerathurus for a natural umprocessed diet. Aquaculture, 37 (2): FOLLES F., De l aquaculture. Description d un élevage de Dicentrarchus labrax et de Penaeus kerathurus. Les hormones en aquaculture. Thèse. Ecole vétérinaire de Lyon. : 9 p. HUDINAGA M. and J. KITTATAKA, The large scale production of the young kuruma prawn, Penaeus japonicus Bate. Inf. Bull. Plankton Jap. Commemoration Number of Dr Y. Matsue, 42 : KLAOUDATOS S., Breeding of Penaeus kerathurus larvae in the laboratory as a proposition to culture them on a commercial scale. Thalossographia, 2 (1) : LUMARE F., Reproduction of Penaeus kerathurus using eyestalk ablation. Aquaculture. 18 (3): GALGANI-TURIN M.L., Reproduction contrôlée et élevage larvaire de crevettes peneides en milieu tropical. Thèse de 3ème cycle, Océnologie. Univ. D Aix Marseille II : 127 p. RODRIGEZ A., Growth and sexual maturation of Penaeus kerathurus (forskal, 1775) and Palaemon serratus (Pennant) in salt ponds. Aquaculture, 24,

177 Biométrie et qualité de l éclosion des cystes d Artemia salina sp. De Sebkhâ Ez-Zemoul (Algérie Nord-Est) AMAROUAYACHE-DERBAL M., DERBAL F. & KARA M.H. Centre de Recherche Scientifique et Technique sur les Régions Arides (CRSTRA), Biskra, Algérie. Laboratoire Bioressources Marines, Université Badji-Mokhtar, Annaba, Algérie. E.mail : biomar23@hotmail.com Résumé Cette étude est consacrée à la biométrie des cystes et des nauplii d Artemia sp de la Sebkhâ d Ez-Zemoul (34 3 N-6 2 E). La qualité de l éclosion et la recherche des possibilités de son amélioration sont abordées. Le diamètre moyen des cystes hydratés est de 263,1 µm et l épaisseur du chorion est de 9,6 µm. Les nauplii fraîchement éclos mesurent en moyenne 48,57 µm pour un poids sec moyen de 2,41 µg. La qualité de l éclosion des cystes est testée dans différentes conditions d incubation : - les conditions standard (T = 25 C, S = 35 ), - à une salinité de 5, - après traitement au peroxyde d hydrogène. L analyse statistique montre qu il n existe aucune différence entre les pourcentages d éclosion trouvés (F obs = 2,73; P,5). Ces derniers sont compris entre 47,79 % (S = 5 ) et 57,99 % (cystes traités), ce qui correspond à des efficacités d éclosion respectives de et nauplii/g et des rendements de,23 et,27 g de nauplii/g de cystes incubés. En revanche, le temps de synchronisation des éclosions varie significativement (Fobs = 84,12; P,1) en fonction des conditions d incubation. Il est compris entre 7 h 25 mn (S = 5 ) et 8 h 5 mn (T = 25 C, S = 35 ). Le premier nauplius apparaît au bout de 18 h d incubation à 5, 18 h 3 mn après traitement au peroxyde d hydrogène et après 2 h dans les conditions standards. Abstract This study concerns the biometry of the Artemia sp cysts and nauplius from Sebkhâ-Ez-Zemoul (34 3 N6 2 E). Hatching quality is studied and the best conditions for hatching are searched. The mean diameter of hydrated cysts is about µm and the chorion s thickness is of 9.6 µm. The mean length of freshly hatched nauplius is about µm, with a dry weight of 2.41 µm. The hatching quality of the cysts is tested in different incubating conditions. - standard conditions (T = 25 C, S = 35 ), - after treatment in hydrogen peroxide, - in a salinity of about 5. The statistical analysis shows that there is no difference between the hatching percentages found (F obs = 2.73; P.5). Those are situated between % (S = 5 ) and (treated cysts), values which correspond to hatching efficiencies of and nauplius/g, and yields of.23 g and.27 g. However, the hatching synchronization time varies significantly (Fobs = 84.12; P.1) according to incubation conditions. It varies between 7 h 25 mm (S = 5 ) and 8 h 5 mm (standard conditions). The first nauplius appears after 18 h of incubation within a salinity of about 5, after 18 h 3 mm within treatment in peroxide and finally 2 h in standard conditions. ملخص تتضمن هذه الدراسة القياسات الحيوية لبيوضات و يرقات أرتيميا سبخة الزم[[ول وك[[ذلك نوعي[[ة تفقيس البيوض[ات و البحث. عن تحسينها ط[[ول اليرق[[ات يسـاوي. ميكرومتر 9.6 ميكرومتر و سمك الغشاء البيضي يساوي قطر البويضات يساوي. ميكرومتر 2.41 ميكرومترووزنها الجاف يساوي بـعد معـالجـة 35 و C 25 الحالة العادية ثم اختبـار نوعية تفـقـص البيوضات في ثـألثة حالت مختـلفـة للتـحضين 5. ببيروكـسـيد الهـيدروجـيـن و في درجـة مـلوحـة منخـفضة 47,79 تـتراوح هـذه األخ[[يرة بـين. يبـن الـتحـلـيل اإلحصائي أنه ال يوجـد فـرق بـين مختلف الـنـسب الـمائويـة للتقـفـيص غ وبـمردوديات / يرقـاث و (ببيروكـسـيد) ما يـعادل بـمفـعولـيات تقدرﺒ 57,99 ( و 5 ) [% Fosb = 84,12;( أما فـيما يـخص تزامـن الـتـفـقـيـص فـهو يـتـغير إحصائيا. غ بيضة / غ يـرقـة.27 و.23 تـقدر بـين دقيقة (حال[[ة 5 ساعات 8 ) و 5( دقيق[[ة 25 س[[اعات و 7 ) بالـنسـبة لحالة الـتـحـضين و ي[[تراوح بين P,1. سا في الحالة العادية 2 ) و بعد 5( سا منذ بـدايـة الـتحـضين 18 يـبدأ الـتـفـقص بـعـد.) عادية

178 İNTRODUCTİON L artémia est largement utilisée en aquaculture, comme nourriture pour l élevage des larves de poissons marins. Ce Branchiopode est choisi parmi tant d autres espèces zooplanctoniques pour différents avantages, telles que la taille et la valeur nutritionnelle adéquates, la facilité d utilisation et la possibilité de stockage à long terme, sous forme de cystes. Ces derniers proviennent de différentes localités dans le monde et leur qualité varie d une souche à l autre. En Algérie, la présence de l artémia dans de nombreux sites, répartis entre Sebkhâ et Chotts (GAGNEUR et KARA 21), a motivé quelques investigations sur son écobiologie (HADDAG 1991; AMAROUAYACHE 22) et sur les possibilités de son utilisation en pisciculture marine (KARA et al. 24). Le travail présenté ici traite de la biométrie des cystes et des nauplii de l Artemia sp de la Sebkhâ Ez-Zemoul, ainsi que de la qualité de l éclosion des cystes et de la possibilité de son amélioration. Les données disponibles sur cette souche concernent la structure démographique, la densité, les caractéristiques de la reproduction et la biométrie des adultes (AMAROUAYACHE et al. 24). MATÉRİEL ET MÉTHODES Les cystes ont été prélevés dans l eau de la Sebkhâ Ez-Zemoul (34 3 N E), en mai 24. Au laboratoire, ils ont été nettoyés selon le protocole de SORGELOOS et al. (1986), séchés à l air libre à 3 C, puis stockés sous vide dans des petit* tubes en plastique d un volume de 2 ml. Le diamètre des cystes hydratés et l épaisseur du chorion sont déterminés. Les nauplii obtenus après 25 h d incubation (âgés de moins de 7 h) sont mesurés de la tête à la fourche avec un micromètre monté sur un microscope optique (Gr x 1) et leur poids sec individuel est déterminé. Trois conditions d incubations sont testées afin de connaître celle qui donne les meilleures performances de l éclosion des cystes. Chaque expérience est répétée 8 fois. - Incubation dans les conditions standard : les cystes sont incubés selon le protocole de SORGELOOS et al. (1986). Ils sont mis dans des tubes cylindro-coniques en verre gradué, contenant chacun 1 ml d eau de mer filtrée à 35. Le ph est ajusté à 9 avec de l hypochlorite de sodium. Les tubes sont semi-immergés en position verticale dans un bain Marie réglé à 25 C, et reçoivent de l air à son extrémité inférieure. Ainsi, les cystes sont maintenus en suspension et l oxygène est à saturation. L ensemble du dispositif d incubation est éclairé continuellement avec une intensité lumineuse de 2 lux. - Incubation dans de l eau de mer diluée à 5 : les cystes sont incubés dans les conditions standard en utilisant de l eau de mer diluée à 5 avec de l eau distillée (LAVENS et al. 1986). - Incubation après traitement au peroxyde d hydrogène : le traitement de désactivation de la diapause embryonnaire au peroxyde d hydrogène, consiste à placer les cystes hydratés dans une solution de peroxyde d hydrogène (H2O2 à 3 ) pendant 3 min avec une aération continue. Les cystes sont ensuite récupérés sur un filtre et rincés à l eau douce avant d être incubés dans les conditions standard précitées. Les paramètres d éclosion mesurés sont le taux d éclosion, le pourcentage d éclosion, le temps de synchronisation des éclosions, l efficacité de l éclosion et le rendement de l éclosion (SORGELOOS et al. 1986). RÉSULTATS Le tableau I résume les caractéristiques biométriques des cystes et des nauplii d Artemia sp de la Sebkhâ EzZemoul. Le tableau II rend compte des caractéristiques de l éclosion des cystes dans les différentes conditions appliquées. Le test de comparaison multiple des moyennes à un critère de classification, montre que le changement des conditions d incubation n a aucun effet sur la qualité de l éclosion des cystes (pourcentage d éclosion: Fobs = 2,73; temps de synchronisation: Fobs =,12; P,1). Tableau I. Caractéristiques des cystes et des nauplii d Artemia sp de la Sebkhâ Ez-Zemoul. Paramètres mesurés Diamètre des cystes hydratés (µm) Diamètre des cystes décapsulés (µm) Épaisseur du chorion (µm) Longueur totale des nauplii (µm) Poids sec individuel des nauplii (µg) Valeurs moyennes 263,1 ± 13,83 243,9 ± 15,76 9,6 48,57 2,41

179 Tableau II. Qualité de l éclosion des cystes d Artemia sp de la Sebkhâ Ez-Zemoul. Paramètres d éclosion Pourcentage d éclosion (% E) Efficacité d éclosion (EE) Rendement d éclosion (RE) (g) Temps d incubation (To) (h) Temps de synchronisation (Ts) (h) Conditions d incubation 35 5 H2O2 5,5 ± 9,8 47,5 ± 5,1 58, ± 11, ,239,224, ,5 8,66 7,87 8,34 DİSCUSSİON ET CONCLUSİON Les cystes et les nauplii de la Sebkhâ Ez-Zemoul sont de grande taille par rapport à ceux du Chott Marouane (AMAROUAYACHE 22), des souches tunisiennes (ALOUI et EL-ABED 1998) et comparables à ceux du Grand Lac Salé d Utah (SORGELOOS et al. 1986). En aquaculture, les nauplii fraîchement éclos sont plus intéressants, lorsqu ils sont de grande taille. En effet, les larves de poissons dépensent moins d énergie à en capturer un plus petit nombre (VANHAECKE et SORGELOOS 198). Quelles que soient les conditions d incubation, le pourcentage d éclosion des cystes (» 5 %) est considéré comme moyen et le temps de synchronisation comme bon (SORGELOOS et al. 21). LAVENS et al. (1986), rapportent d une part que la dilution du milieu d incubation à 5 augmente généralement le pourcentage d éclosion des cystes. D autre part, SORGELOOS et al. (1986), montrent que les cystes nouvellement émis restent en état de diapause embryonnaire, et n éclosent qu après désactivation de cette dernière. Parmi les traitements utilisés, celui au peroxyde donne les meilleurs pourcentages d éclosion (SORGELOOS et al. 1986). Ces derniers augmentent de 55 % à 69 % après traitement au peroxyde d hydrogène chez la souche du Chott Marouane (KARA et al. 24). Malgré les différences entre les valeurs trouvées dans la présente étude, le test de comparaison des moyennes montre que le changement des conditions d incubation n a aucun effet sur les paramètres de l éclosion. D autres méthodes d amélioration de la qualité de l éclosion peuvent être testées, telles que la congélation, la décapsulation, la combinaison entre la congélation et le traitement au peroxyde d hydrogène (SORGELOOS et al. 1986). D après les conclusions de BARATA et al. (1995), la température à laquelle les meilleures performances d éclosion sont atteintes, correspond à celle où la production de cystes dans le milieu est maximale. BİBLİOGRAPHİE ALOUI N. et A. EL-ABED Biométrie et paramètres d éclosion chez Artemia (A. franciscana). Etude des souches de Mégrine et de Sfax. Actes des Troisièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer. Bizerte, 1998: 5-8. AMAROUAYACHE M L artemia du Chott Marouane (El-Oued): biométrie, dynamique, caractéristiques de l éclosion et biomasse exploitable. Mémoire de Magister, Université Annaba, Algérie, 67 p. AMAROUAYACHE M., DERBAL F. et M. H. KARA Observations sur Artemia sp dans la Sebkhâ EzZemoul (Aïn Mlila, Algérie Nord-Est). Rapp. Comm. int. Mer Méditer., 37: 472. BARATA C., HONTORIA F., et F. AMAT Life history, resting egg formation, and hatching may explain the temporal geographical distribution of Artemia strains in the Mediterranean basin. Hydrobiologia, 298: GAGNEUR J. et M.H. KARA Limnology in Algeria. In: Wetzel, R.G & Gopal, B. (Ed.) Limnology in Developing Countries 3: HADDAG M Contribution à l étude d une souche d Artémia (Artemia tunisiana) endémique aux eaux de la saline d Arzew (Algérie). Thèse de Magister en Sciences Biologiques. Institut des Sciences de la Mer et de l Aménagement du Littoral. Alger, 61p.

180 KARA M.H., BENGRAINE K.A., DERBAL F., CHAOUI L. et M. AMAROUAYACHE Quality evaluation of a new strain of Artemia from Chott Merouane. Aquaculture, 235: LAVENS P., LEGER P. et P. SORGELOOS Production, utilization and manipulation of Artemia as food source for shrimp and fish larvae. Oceanis, 4: SORGELOOS P., LAVENS P., LEGER P., TAKAERT W. et D. VERSICHELE Manual for the culture and use of brine shrimp Artemia in aquaculture. Artemia Reference Center, State of Univ. Ghent, Belgium. 319 p. SORGELOOS P., DHERT P. et P. CANDREVA Use of the brine shrimp, Artemia spp., in marine fish larviculture. Aquaculture 2: VANHAECKE P. et P. SORGELOOS International study on Artemia. IV. The biometrics of Artemia strains from different geographical origin. In. PERSOONE P., SORGELOOS P., ROELS E., JASPERS E., (eds). The brine shrimp Artemia, Vol. 3. Ecology, culturing, use in aquaculture. Universa Press. Wetteren, Belgium. 456 p.

181 Etude comparative de l absorption de l azote par les gracilaires : Gracilaria verrucosa (Hudson) Papenfuss, 195 et Gracilaria bursa-pastoris (Gmelin) Silva, 1952, dans les conditions de laboratoire CHEBIL-AJJABI L. A, CHIKAOUI M. B, JENHANI-BEN REJEB A. B, ROMDHANE M.S. B & EL ABED A. A a : Institut National des Sciences et Technologies de la Mer, 28, rue 2 Mars 1934, 225 Salammbo, Tunisia b: Institut National Agronomique de Tunis, 34 Avenue Charles Nicolle Cité Mahrajène, 182 Tunis, Tunisia Abstract To study the ability of two red algal species Gracilaria verrucosa and Gracilaria bursa-pastoris for their potential use and wastewater treatment, experiments were carried out. The experiments aim to explain the behaviour of these two algal species with respect to nitrogen form. In the first experiment, we determined the preferential nitrogen form (N-NH4+, N-NO3-) for each of the two algal species cultivated separately. It was noted that they have a clear preference for N-NH4+. Then N-NH4+ was used under various levels of concentrations, in a second experiment, to check its effect on the rate and performance of assimilation and the specific growth rate of the two algal species. In the two first culture days and according to the initial concentration, 65 to 75% of this concentration was absorbed. No significant difference have been observed between the N-NH 4+ assimilation rates of G. verrucosa and G. bursapastoris in the cultures were the initial concentration lower than 4 µm. For G. verrucosa, the maximum assimilation rate was obtained in the cultures where the initial N-NH 4+ concentration were 4 and 5µM. On the other hand, G. bursa-pastoris decreased its assimilation rate in the cultures with initial concentration higher than 4 µm. The specific growth rate average were 2,2%J -1 and 1,5%J-1 for G. bursa-pastoris and G. verrucosa respectively. Although the latter has a more important assimilation rate, G. bursa-pastoris showed a higher specific growth rate. G. verrucosa has a N-NH4+ storage capacity more important than that of G. bursa-pastoris which uses the major part of the absorbed N-NH4+ for the reconstitution of its cellular structure and the synthesis of photosynthetic pigments and enzymes. ملخص [ قمن[[ا في تنقية المي[[اه و إع[[ادة إس[[تعمالهم Gracilaria bursa-pastoris و Gracilaria verrucosa لدراسة إستعداد نوعين من الطحالب الحمراء ببعض التجارب التي ترمي الى تفسير استجابة هذه الطحالب عند وجودها في وسط غني بمادة اآلزوط التي هي في نفس الوقت مصدر تلوث الوسط البحري ) هي الش[كل المفض[ل لإلمتص[اص من -N-NO3( )) أو الني[ترات +N-NH4 قمنا بتحديد ما إذا ك[ان األم[نيوم في تجربة أولى. وعامل نمو ضروري للطحالب ثم في تجربة ثاني[[ة حاولن[[ا فهم م[[دى ت[أثير الكمي[[ة األولي[ة. لقد الحظنا إمتصاص سريع لآلزوت في شكل آمنيوم. طرف النوعين من الطحالب كل على حدي وهذا بالتباع كميات مختلفة من اآلمنيوم المضافة الى مياه تربية النوعين من. آلمنيوم على نسبة وسرعة التمثل من جهة ونسبة النمو النوعي من جهة أخرى أم[ا. ل[تر[ من اآلم[نيوم / ميكروم[[ول 5 و 4 ك[انت في التربي[ات ذات G. verrucosa بينت النتائج أن أعلى نس[بة التمث[ل لألم[نيوم من ط[رف. الطحالب G. [ في الي[[وم بالنس[[بة لـ %1,5 [ و %2,2 [ مع[[دل نس[بة النم[و الن[وعي ك[[ان. ل[تر / ميكروم[[ول 4 كانت في التربي[ة ذات G. bursa-pastoris بالنسبة لـ. أبدت نسبة النمو النوعي أعلى G. bursa pastoris بالرغم أن هذه األخيرة تتمتع بقدرة إمتصاص أكبرإال أن. G. verrucosa و لـ bursa-pastoris ال[تى تس[تعمل[ كمي[ة اآلم[نيوم الممتص[ة قى تك[وين ج[دار G. bursa-pastoris تتمتع بطاقة خزن اآلمنيوم أكبر من تلك التى تتمتع به[ا G. verrucosa. الخاليا و إستخالص الخضاب التخلقية الضوئية و األنزيمات INTRODUCTION Les espèces d algues rouges du genre Gracilaria, des régions intertidales des zones tropicales et subtropicales, ont été largement étudiées à cause de leur haute valeur commerciale comme source d agar. Le développement de ces algues est particulièrement important dans les lagunes côtières soumises à de fortes charges en sels nutritifs. Les algues présentent un grand intérêt pour le traitement de nombreux types d effluents. D ailleurs, on a pu montrer l importance des algues telles que les gracilaires et les ulves pour l épuration d effluents de piscicultures marines. De plus, la production algale issue de ces systèmes de traitement offre de grandes possibilités de valorisation de la biomasse algale produite (alimentation animale, cosmétique, production de molécules d intérêt économique ). En Tunisie, les travaux de recherche floristique sont relativement peu abondants et concernent la systématique, la biomasse, la biologie et l écologie de certaines espèces (Ben Maiz, 1987 ; Ksouri et Ben Said, 1998). Des essais d utilisation des gracilaires dans l alimentation des volailles et de certains poissons d élevage ont été entrepris à l échelle expérimentale. Le présent travail a pour but d étudier la possibilité d utilisation des gracilaires dans les traitements des eaux. En fait, afin de mettre en évidence l aptitude de ces algues pour le traitement et leur utilisation potentielle, il est indispensable d étudier leur croissance et de déterminer leur capacité d absorption de l azote qui est d une part une source de pollution du milieu et d autre part un facteur indispensable et limitant pour leur croissance. MATÉRIELS ET MÉTHODES Les échantillons d algues collectés dans la lagune de Bizerte, sont rincés à l eau de mer stérilisée puis acclimatés dans de l eau de mer pendant 4 jours dans le but de les appauvrir en nutriments. Au début de chaque expérience, les thalles des Gracilaires sont fragmentés, séchés sur papier absorbant puis réparti en lots de 2,5 g de biomasse fraîche pour être cultivés dans des flacons contenant,6 L d eau de mer filtrée. Toutes les expériences élaborées, ont été réalisées dans une chambre thermostatisée sous les mêmes conditions de cultures soit une salinité de 3, une température de 2 ± 1 C et 12 heures d éclairement par jour, le rayonnement est assuré par des lampes fluorescentes du type Néon réglées de telle façon à fournir une luminosité totale de 5 Lux. Afin de subvenir au

182 besoin des Gracilaires en oligo-éléments et vitamines qui peuvent être un facteur limitant pour leur croissance, le milieu de culture a été enrichi avec le milieu enrichissant PROVASOLI substitué de la source d azote. Ce milieu a été ajouté dans les cultures une fois tous les deux jours à raison de 1 ml/l de culture. L azote sous les formes NH 4+ et NO3a été rapporté sous la forme de chlorure d ammonium (NH 4Cl) et nitrate de sodium (NaNO3). Les cultures témoins ont été préparées d une manière identique au traitement correspondant en absence d échantillon d algue. L évolution de la concentration en ammonium et nitrate a été contrôlée par prélèvements réguliers d échantillons de 1ml. Les analyses ont été effectuées moyennant un système d analyse en flux continu. Les thalles de chacune des deux espèces d algue sont séchés sur papier absorbant et pesés avant et après chaque expérience moyennant une balance de précision. Le taux de croissance spécifique (TCS) est calculé selon l équation 1. La vitesse d assimilation initiale (Vi) des nutriments (moyenne sur les 48 premières heures) et le taux d assimilation (TA) de l azote dans les algues sont respectivement calculés selon l équation 2 et l équation 3 (Pagand, 1999). TCS=[ln(Pf /Pi)/ t] x 1 (1) Vi=[(SN SN1)x V]/(48xPi) (2) TA=[(SN SN1)/SN]x1 (3) Les indices i et f représentant respectivement le temps initial et final de l expérience. Les indices et 1 pour le nutriment SN représentent les concentrations en ce nutriment pour le jour et jour 1 respectivement. V i et TA représentent respectivement la vitesse d assimilation initiale et le taux d assimilation pour le nutriment SN. Le taux d assimilation, la vitesse d assimilation initiale et le taux de croissance spécifique obtenus pour les différents traitements sont comparés par analyse de variance (ANOVA). Le test de Fisher PLSD a été appliqué en cas de différences significatives entre les valeurs moyennes. Expérience 1 : Détermination de la source d azote préférentielle des gracilaires Les formes d azote ammoniacale et nitrique ont été ajoutées séparément au milieu de culture à une concentration de 5µM. L expérience consiste à mesurer le taux d absorption des deux formes d azote et le taux de croissance des deux espèces d algue. Expérience 2 : Détermination du comportement des deux espèces de gracilaires exposées à différentes concentrations en NH4+ Il s agit d étudier l effet de la concentration initiale d azote sur la vitesse d assimilation par les deux espèces d algue et leurs taux de croissance spécifique. La forme d azote utilisée dans cette expérience est celle déterminée dans la première expérience comme étant préférentielle pour les deux espèces d algue. Pour chaque espèce, sept niveaux de concentration d ammonium (1, 2, 3, 4, 5, 1 et 2 µm) ont été testés. L expérience est réalisée en triplicat et s est étalée sur 1 jours. Un prélèvement d échantillon d eau de chaque milieu de culture a été effectué une fois tous les 2 jours. RÉSULTATS ET DISCUSSION Expérience 1 : Pour les deux sources d azote et pour les deux espèces (G. verrucosa et G. bursa-pastoris), une chute brutale de la concentration en azote dans le milieu de culture a eu lieu les deux premier jours (Fig.1: A et B). La courbe témoin n ayant pas montré de variation importante (Fig.1:C), on peut attribuer la disparition des nutriments à la seule activité biologique de l algue. Une nette préférence pour l absorption de NH 4+a été constatée pour les deux espèces d algues rouges avec une préférence plus remarquable chez G. verrucosa. L ammonium présente l avantage sur les nitrates de ne pas nécessiter de réduction pour être assimiler. Jones et al., (21) ont démontré que la vitesse d assimilation de l ammonium par G. edulis cultivée dans une eau issue d un élevage intégré de crevette et d huître est de 218µmol h -1 par 1g de poids frais. Dans le présent travail, les vitesses d assimilation de l ammonium par G. verrucosa et G. bursa-pastoris sont de 169 et 148 µmol h-1 par 1g d algue, respectivement. Ces résultats sont inférieurs à ceux obtenus par Jones et al. (21) tout en tenant compte des performances de chacune de ces espèces. Les vitesses d assimilation du nitrate par G. verrucosa et G. bursapastoris sont plus ralenties que celles de l ammonium. Elles sont de l ordre de 11 et 98 µmol h -1 respectivement. Ainsi, G. verrucosa semble être un candidat plus performant que G. bursa-pastoris pour l assimilation d NH4+ et d NO3- avec une préférence pour le NH4+. En ce qui concerne le taux d assimilation, 91,4 % et 88,7 % de l ammonium ont disparu après 12 jours de culture de G. verrucosa et G. bursa-pastoris, respectivement. Des résultats similaires ont été mentionnés dans la littérature où G. verrucosa assimile 7-9% de l ammonium issue d un élevage de saumon (Cuomo et al., 1997). Expérience 2 : Quelle que soit la concentration initiale en ammonium utilisée, l évolution de cette concentration au cours du temps, chez les deux espèces de gracilaires, présente une allure typique d une courbe exponentielle qui tend à se stabiliser vers une faible valeur au delà de laquelle il n y a plus de variation. Cette valeur varie en fonction de la concentration initiale; elle est d autant plus élevée que la concentration initiale est importante. On retrouve l importante chute de la concentration au bout des deux premiers jours; elle varie entre 65 et 75% selon la concentration initiale. Pendant les deux premiers jours de culture, la vitesse initiale d assimilation de l ammonium augmente en concordance avec la concentration initiale du milieu: plus la concentration initiale est élevée plus la vitesse initiale d assimilation est importante (Fig.2). Ce phénomène est valable dans les cultures où les concentrations

183 initiales sont en dessous de 1 µm, valeur au-delà de laquelle la vitesse initiale ne présente pas de différences significatives marquées au seuil p<,5 pour les deux espèces. Fig.1- Evolution de la concentration des deux formes d azotes (N-NO3-et N-NH4+) dans les milieux de culture de G. verrucosa (A), G. bursa-pastoris (B) et témoins (C) Dans les milieux à concentrations comprises entre 1 et 4 µm de N-NH 4+, G. verrucosa et G.bursapastoris présentent des taux d assimilation similaires (pas de différences significatives entres ces traitements au seuil p<,5). Cependant, au delà de ces valeurs le taux d assimilation est nettement supérieur chez G.verrucosa avec un maximum entre 4 µm et 5 µm que chez G. bursa-pastoris où le maximum d assimilation est à 4 µmol/l. Ces valeurs constituent les concentrations de saturation pour chaque espèce. G. bursa-pastoris a montré un taux de croissance spécifique (TCS) nettement plus élevé que celui de G. verrucosa dans toutes les cultures à différentes concentrations de N- NH4+. Le TCS moyen a été de 2,2%J -1 et 1,5%J-1 pour G. bursa-pastoris et G. verrucosa, respectivement. Pour les deux espèces, 2 µm semble être une concentration fortement marquée par une chute importante du TCS et qui se traduit par la dégénérescence des touffes (Fig. 3).

184 E D A A A B B C B C D D E D Fig.2- Variation de la vitesse d assimilation initiale de l ammonium à différents niveaux de concentration chez les deux espèces de gracilaires. Les traitements portant les mêmes lettres ne présentent pas de différences significatives au seuil p<,5 Fig.3- Variation du TCS en fonction de la concentration en ammonium chez les deux espèces de gracilaires. Les traitements portant les mêmes lettres ne présentent pas de différences significatives au seuil p<,5 Le taux de croissance spécifique moyen est de 2,2%J -1 et 1,5%J-1pour G. bursa-pastoris et G. verrucosa respectivement. Ces résultats sont conformes à ceux observés dans la littérature dans laquelle les valeurs courantes se situent entre,8 et 8 % J-1 selon les espèces. Il est important de noter que G. bursa-pastoris a montré un taux de croissance spécifique plus élevé que celui déterminé pour G. verrucosa bien que cette dernière a un taux d assimilation plus important. Ceci n est expliqué que par le fait que G. verrucosa possède une capacité de stockage plus importante que celle de G. bursa-pastoris mais elle ne répond pas par une augmentation de poids quand elle est exposée à un ajout d azote dans le milieu. BIBLIOGRAPHIE Ben Maiz, N Inventaire des algues et phanérogames marines benthiques de la Tunisie. Giornale botanici italiano, 21: Cuomo V., Merrill J., Palomba I., De maio L., Gargiulo M, Cuomo A. et Sebastio C Mariculture with seaweed and mussels for marine enivornemental restoration and ressources production. International Journal of environmental studies, 52: Ksouri J. et Ben Said R Potentialités en macroalgues : Cartographie et biomasse de l agarophyte Gracilaria dans le lac de Bizerte. Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer, Vol. 25, Pagand P., Traitement des effluents piscicoles marins par lagunage à haut rendement algal. Thèse de l Université de Montpellier I, Faculté de Pharmacie. 263p. Jones A.B., Dennison W.C., Preston N.P. 21. Integrated treatment of shrimp effluent by sedimentation, oyster filtration and macroalgal absorption: a laboratory scale study. Aquaculture 193:

185 Composition biochimique de trois espèces de microalgues isolées du littoral tunisien EL ABED M.M.1, MARZOUK B.2, MEDHIOUB M. N.1, HELAL A. N.3 & MEDHIOUB A.1 1. Institut National des Sciences et Technologies de la Mer, Laboratoire d aquaculture, Tunisie. amel.medhioub@instm.rnrt.tn 2. Institut National de Recherche Scientifique et Technique, Unité des plantes aromatiques et médicinales, Tunisie 3. Institut Supérieur de Biotechnologie de Monastir. Tunisie Résumé Dans le but d évaluer la valeur nutritive de trois microalgues isolées du littoral tunisien : Hillea sp. (H sp.), Tetraselmis sp. (Tet sp.) et Chaetoceros sp. (C sp.), une étude a été réalisée comparativement à trois souches de microalgues témoins, couramment utilisées en aquaculture : Isochrysis tahiti (Tiso), Chaetoceros calcitrans (C) et Tetraselmis suecica (Tet). Les six microalgues ont été cultivées en conditions contrôlées et prélevées durant les phases de croissance logarithmique et stationnaire. L étude des teneurs en protéines, lipides et acides gras a montré que les microalgues isolées possèdent une composition comparable et dans certains cas meilleure que celles des souches témoins. Ces résultats encourageants ont montré que les souches locales peuvent être valorisées en aquaculture. Abstact In order to evaluate nutritional value of three microalgal species isolated from Tunisian costal waters : Hillea sp. (H sp.), Tetraselmis sp. (Tet sp.) and Chaetoceros sp. (C sp.) experiments were conducted comparatively on three microalgal species commonly used in bivalves hatchery : Isochrysis tahiti (Tiso), Chaetoceros calcitrans (C) and Tetraselmis suecica (Tet). The six microalgae were cultured under defined conditions and harvested during logarithmic and stationary stage. Analysis of total proteins, lipids and fatty acids indicate that local microalgae have comparable and some times better composition than common microalgae. This result show that local microalgae strains could be valorised in aquaculture ملخص : ية M لتحديد القيمة الغذائية لثالث طحالب مجهرية عزلت من الشواطئ التونس وفرة في ثالث MM ات المت MM بالكمي M وامض الدهنية و مقارنتها MM دهنيات و الح MM ات و ال MM ييم كمية البروتين MM تم تق Chaetoceros sp. (C sp.) Isochrysis galbana (Tiso), Chaetoceros calcitrans (C), )Tet( : ة MM طحالب مجهرية مستعملة تقليديا بمزارع األحياء المائي أن الطحالب المحلية لها خاصيات متقاربة وأحيانا متميزة مقارنة بالطحالب التقليدية وقد M أبرزت النتائج. Tetraselmis suecica. M تثمين هذه الطحالب في تربية األحياء المائية M اثبت هذه الدراسة انه يمكن Hillea sp. (H sp.), Tetraselmis sp. (Tet sp.) INTRODUCTION En aquaculture le phytoplancton est le point de départ d une chaîne alimentaire dont il constitue l échelon de production primaire. En effet, les microalgues représentent la nourriture de base à tous les stades d élevage des mollusques bivalves, des larves de quelques espèces de poissons et crustacés et des proies zooplanctoniques comme les artémies et les rotifères (LAVENS et SORGELOOS 1996). Vu le rôle déterminant des microalgues en élevage contrôlé des organismes aquacoles, il serait intéressant de disposer de souches locales qui devraient être mieux adaptées aux conditions géoclimatiques de notre environnement et probablement aisément cultivables. L objectif de ce travail est de déterminer la composition en protéines, lipides et acides gras de trois microalgues isolées du littoral tunisien, comparativement à des souches témoins couramment utilisées en aquaculture. MATRIELS ET MÉTHODES Les microalgues utilisées dans cette étude ont été obtenues de la collection vivante d ع phytoplancton marin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (INSTM, annexe de Monastir, Unité de Conchyliculture). Il s agit au total de six souches qui, pour les besoins de l expérimentation, ont été classées en deux groupes : le premier groupe, isolé du littoral tunisien, est considéré comme local. Il est composé de trois souches conservées à l INSTM en culture de petit volume ou sur agar (tableau I) ; - le deuxième groupe, considéré comme témoin, est composé de trois espèces de microalgues couramment utilisées en aquaculture. Ces souches représentent l aliment standard de l unité des mollusques bivalves de Monastir et sont adaptées aux conditions locales depuis 1987 (tableau III).

186 Tableau I: Classe, Classe genre, taille, lieu et année d isolation des microalgues locales Genre Cryptophycée Hillea Diatomée Chaetoceros Prasinophycé Tetraselmis e N.I. : non identifiée Espèce Taille approximative (µm) Lieu et année d isolement N.I. N.I. N.I. 1,5 2 1 Lagune de Khnis (Monastir) ; Oued Maltine (Golfe de Gabes) ; 22. Lagune de Khnis ; Tableau II : Classe, Classe genre et taille des microalgues témoins Genre Espèce Taille approximative (µm) Prymnesiophycée Diatomée Isochrysis Chaetoceros 7 5 Prasinophycée Tetraselmis tahiti calcitran s suecica 12 Les microalgues sont cultivées en triplicata axénique de deux litres en conditions contrôlées. La culture est réalisée selon la technique «successive» dans une salle thermostatée (température 19±,5 C) et sous une lumière artificielle constante (intensité 7 µe/m2/s). La solution nutritive utilisée pour enrichir les cultures est le milieu Conwy (WALNE 1966) rajoutée à raison de 2 ml/l. Les cultures de la classe des diatomées sont supplémentées d une solution de silicate et toutes les espèces reçoivent un bullage d air, enrichi en CO2, qui permet le maintien d un ph stable (7,1±,4). Pour les analyses biochimiques les prélèvements sont effectués en fonction de l âge de la culture pendant deux phases de croissance : logarithmique (j4) et stationnaire (j7). Les dosages des protéines sont réalisés selon la méthode de LOWRY et al modifiée par HARTREE L extraction des lipides est effectuée selon les méthodes préconisées par KOCHERT 1978 et WHYTE 1987 et l analyse des acides gras totaux a été réalisée par chromatographie en phase gazeuse. Tous les résultats ont été analysés statistiquement à l aide du logiciel StatView (version 5., SAS institute inc.) RESULTATS Le bilan des analyses biochimiques est porté dans le tableau III. Les taux de protéines des microalgues varient de 52,2 à 42,2 % durant la phase de croissance logarithmique et de 52,7 à 32 % durant la phase stationnaire. Seules les deux prasinophycées (Tet sp. et Tet) montrent un changement dans leur teneur en protéines en fonction de la phase de croissance. D autre part, la comparaison de ces taux entre les différentes espèces révèle que : la diatomée locale C sp. contient un taux de protéines significativement plus élevé que C lors de la phase logarithmique et que Tet durant la phase stationnaire ; Tet sp. et H sp. ne montrent aucune différence significative par rapport au groupe témoin durant les deux phases de culture. Pour les lipides, à l exception de C et C sp. dont leur pourcentage total augmente entre les deux phases de croissance et H sp. dont son taux tend à diminuer, les autres microalgues étudiées ne montrent aucune variation significative en fonction de la phase de culture : Au cours de la phase logarithmique, la cryptophycée (H sp.) est caractérisée par le taux de lipides le plus élevé (18 %). Cette microalgue locale présente une différence significative comparée à toutes les souches étudiées, exceptée Tiso. En deuxième phase de culture (phase stationnaire), ce sont les diatomées (C et C sp.) et la prymnésiophcée (Tiso) qui présentent les pourcentages de lipides les plus élevés par rapport au reste des microalgues. Tableau III : Teneurs des microalgues étudiées en protéines, lipides (en % du poids sec) et acides gras totaux (µg/mg du poids sec) mesurées durant les phases de croissance logarithmique et stationnaire. Les valeurs affectées de lettres différentes au sein d une même souche de microalgue sont significativement différentes (ANOVA ; P < 5 %) Tet Tet sp. H sp. Tiso C sp. Protéines PL PS 47,8±3,2 (a) 32±2 (b) 45,2±1,3 (a) 35 ±,8 (b) 42,2±2,8 (a) 38,3 ±3,4 (a) 5,6±5 (a) 46±2,7 (a) 52,2±1,3(a) 52,7±8,4(a) Lipides PL PS 9,5±2,5 (a) 5,6±1,4 (a) 11,5±,9 (a) 11,2±2,2 (a) 18±,9 (a) 12,2±2,4 (b) 15,5±1,9 (a) 18,1±2 (a) 9±1,5 (a) 17,2±3,5 (b) AGT PL PS 66,1±5,5 (a) 34,6±4,3 (b) 89,8±3,3 (a) 69,3±5,8 (b) 19,5±6,4 (a) 78,1±5,1 (b) 75,6±7,7 (a) 8,3±1 (a) 5,3±4,8 (a) 16,5±7,8 (b)

187 C 42,5±1,1(a) 46,6±2,4 (a) 12,2±2,2 (a) 17,3±1 (b) 58,3±5,1 (a) 15,6±4,7 (b) écart type (n=3) ; AGT: Acides gras totaux ; PL: Phase logarithmique ; PS: Phase stationnaire ; Tet sp.: Tetraselmis sp. ; Tet: Tetraselmis suecica ; H sp.: Hillea sp. ; Tiso: Isochrysis tahiti ; C sp.: Chaetoceros sp. ; C: Chaetoceros calcitrans. D un autre coté, éxceptée Tiso, toutes les microalgues étudiées présentent des variations significatives dans leurs contenus en AGT en fonction de la phase de culture : durant la première phase, H sp. suivie de Tet sp., montrent les quantités les plus élevées (respectivement 19 et 89,8 µg/mg du poids sec) ; au cours de la deuxième phase, les deux diatomées C sp. et C doublent leurs teneurs en AGT alors que les deux prasinophycées (Tet et Tet sp.), ainsi que H sp., montrent une diminution significative. DISCUSSION La valorisation des microalgues à intérêt aquacole dépend de plusieurs facteurs dont la croissance, la composition biochimique, la taille des cellules, la digestibilité et la toxicité (WEBB et CHU 1983). Au cours de cette expérimentation et afin d évaluer trois microalgues isolées du littoral tunisien, les teneurs en lipides, protéines et acides gras totaux ont été étudiées et comparées aux teneurs de trois espèces témoins couramment utilisées en aquaculture. Bien qu on note une différence dans la composition biochimique entre les classes et les espèces de microalgues, les protéines constituent généralement la fraction organique majeure (BROWN 22). Selon LAVENS et SORGELOS 1996, les taux de protéines des microalgues à intérêt aquacole varient de 12 à 35 % du poids sec, Ils sont suivis à un taux moins important (de 7 à 23 %) par les lipides. Cependant, ces teneurs dépendent des paramètres de culture et plus particulièrement de la température (RENAUD et al. 22), de la lumière (BROWN et al. 1997) et des milieux nutritifs (WIKFORS et al. 1984). Dans notre étude, les six microalgues montrent une proportion élevée de protéines avec un minimum de 32 % (enregistré en phase stationnaire dans Tet) et un maximum de 52 % (associé durant les deux phases de croissance à C sp.). Les contenus en lipides varient de 9 % (C sp. et Tet) à 18 % (H sp.) durant la phase logarithmique et de 6 % (Tet) à 18 % (Tiso) pendant la phase stationnaire. D autres auteurs indiquent que la composition biochimique des microalgues change en fonction de l âge des cultures. BROWN et al. 1997, montrent que pendant la phase stationnaire, certaines espèces contiennent de 3 à 5 % de protéines en moins. Selon KUNCKEY et al. 22, ces variations constituent une réponse à l épuisem*nt des nutriments dans le milieu. Ces mêmes auteurs indiquent que la composition biochimique des microalgues durant la phase stationnaire, permet une prédiction de celles des cultures de masse (cultures utilisant le minimum de nutriment). Au cours de cette étude, des différences dans la composition biochimique ont été observées en fonction de la phase de culture. Les prasinophycées (Tet et Tet sp.) montrent un changement significatif dans leur teneur en protéines. La cryotophycée (H sp.) et les diatomées (C et C sp.) présentent des modifications significatives dans leurs taux de lipides. Seule Tiso semble constante dans sa composition. On note enfin, que les espèces appartenant à la même classe présentent des variations comparables en passant d une phase de croissance à une autre. Ces observations confirment celle de BROWN et al et BROWN 22. CONCLUSION A l INSTM et afin de disposer de microalgues locales destinées à répondre aux besoins nutritifs des espèces aquacoles, trois souches de phytoplancton ont été isolées du littoral tunisien (une diatomée : Chaetoceros sp. (C sp.), une cryptophycée : Hilliea sp. (H sp.) et une prasinophycée (Tetraselmis sp. (Tet sp.)). Au cours de ce travail, la valeur nutritive de ces souches a été estimée comparativement à des microalgues témoins, couramment utilisées en aquaculture. L étude de la composition biochimique pendant la phase de croissance logarithmique (phase traditionnelle de récolte des microalgues en aquaculture) a montré que H sp. est riche en lipides, acides gras totaux ; Tet sp. a un rendement en AGT plus élevé que chez le témoin du même genre (Tet) ; C sp. a un taux de protéines meilleurs que C. L analyse de la composition biochimique au cours de la phase de croissance stationnaire a montré qu il est possible d optimiser la valeur nutritive de certaines espèces comme les diatomées C et C sp. En effet la récolte de ce genre durant la phase stationnaire permettrait un gain substantiel sur les taux de lipides et des acides gras sans perte sur le taux des protéines. En conclusion, les souches isolées du littoral tunisien s avèrent prometteuses en aquaculture. Toutefois, il serait nécessaire de réaliser des analyses supplémentaires pour leur valorisation sur le plan biochimique (glucides, vitamines, identification des acides gras) et zootechnique (essai sur des espèces aquacoles). Aussi, il serait intéressant de confirmer l affiliation de ces microalgues et leur origine indigène par des méthodes comme la microscopie électronique et l identification moléculaire.

188 BIBKIOGRAPHIE BROWN M. R., 22. Nutritional value of microalgae for aquculture. In: Cruz-Suárez L. E., Ricque-Marie D., Tapia-Salazar M., Gaxiola-Cortés M. G., Simoes N. (Eds), Avances en Nutrición Acuícola VI : Memorias del VI Simposium Internacional de Nutrición Acuícola. 3 al 6 de Septiembre del 22, Cancún, Quintana Roo, México. BROWN M. R., JEFFREY S. W., VOLKMAN J. K. and DUNSTAN G. A., Nutritional properties of microalgae for mariculture. Aquaculture, 151: HARTREE E., Determination of protein: A modification of the Lowry method gives a linear photometric response. Anal. Biochem., 48: KNUCKEY R.M., BROWN M.R., BARRETTA S.M. and HALLEGRAEFF G.M., 22. Isolation of new nanoplanktonic diatom strains and their evaluation as diets for juvenile Pacific oysters (Crassostrea gigas). Aquaculture, 211: KOCHERT G., Quantisation of the macromolecular components of microalgae. In: Hellebust, J.A., Craigie, J.S. (Eds), Handbook of Phycological Methods: Physiological and Biochemical Methods. Cambridge University Press, Cambridge, LAVENS P. and SORGELOOS P., Manual on the production and use of live food for aquaculture. FAO Fisheries Technical Paper, No. 361, Rome, FAO, 295p. LOWRY O.H., ROSEBROUGH N.J., FARR A.L. and RANDALL R.J., Protein measurement with the Folin phenol reagent. J. Biol. Chem. 193, RENAUD M.S., THINH L., LAMBRINIDIS G. and PARRY D.L., 22. Effect of temperature on growth and fatty acid composition of tropical Australian microalgae grown in batch cultures. Aquaculture, WALNE P.R., Large scale culture of larvae Ostrea edulis (L.). Fishery Invest., Ser. II XXV, 4: WEBB K. L. and CHU F. E., Phytoplankton as a food source for bivalve larvae. In: Pruder G. D., Langdon C. J. and Conklin D. E. (Eds), Biochemical and Physiological Approaches to Shellfish Nutrition: Proceedings of the Second International Conference on Aquaculture Nutrition, Louisiana State University, Baton Rouge, LA, WHYTE J.C., Biochemical composition and energy content of six species of phytoplankton used in mariculture of bivalves. Aquaculture, 6: WIKFORS G.H., TWAROG J.W. and UKELES R., Influence of chemical composition of algal food source on growth of juvenile oysters, Crassostrea virginica. Biol. Bul., 167: 251-2

189 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer.INSTM Salammbô : N spécial (9) Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer. Zarzis (18 22 Décembre 24) Utilisation du rapport ARN/ADN et du taux de protéines pour l évaluation de l état physiologique et nutritionnel des naissains de palourde Ruditapes decussatus FATHALLAH S.1,2, MEDHIOUB M.N.1, MEDHIOUB A.1, BANNI M.2 & BOUSSETTA H.2 1. Laboratoire d'aquaculture. Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (INSTM) Centre de Monastir, Route de Khénis 5 Monastir BP, Laboratoire de Biochimie et de Toxicologie Environnementale, Ecole Supérieure d'horticulture Chott-Mariem, 442 Sousse. f_salem21@yahoo.fr Résumé Le rapport ARN/ADN et le taux de protéines sont utilisés comme indices d'évaluation de l'état physiologique des naissains de palourdes «Ruditapes decussatus» produits au sein de l'écloserie des mollusques bivalves de l'instm (centre de Monastir). Les naissains ont été conduits sous différentes conditions de prégrossissem*nt : alimentés ou à jeun, avec ou sans substrat. Les résultats ont montré que le rapport ARN/ADN, ainsi que le taux de protéines sont significativement (P<.5) plus élevés chez les naissains prégrossis avec substrat. Les valeurs les plus élevées du rapport ARN/ADN sont enregistrées chez les naissains alimentés et prégrossis avec substrat. Contrairement les valeurs les plus faibles sont observées chez ceux à jeun et prégrossis sans substrat. Une forte corrélation positive est observée entre le rapport ARN/ADN, le taux de protéines et les taux de croissance des naissains prégrossis dans les différentes conditions. Ces résultats montrent l'utilité du rapport ARN/ADN comme indice d'évaluation de l'état physiologique des naissains de palourde. Mots clés : rapport ARN/ADN, taux de protéines, naissains, Ruditapes decussatus, substrat Abstract In this study RNA/DNA ratio and protein content are used as biochemical indexes to evaluate physiological status of hatchery reared juveniles clams Ruditapes decussatus. Juveniles were either conduced under different conditions : fed and starved with and without substratum. Results show that both RNA/DNA ratio and protein content of fed juveniles are significantly (p<,5) higher than those of starved ones. Highest RNA/DNA values and total protein content were found in fed juveniles conduced in presence of substratum (P<,5), conversely lowest values were recorded in starved juveniles conduced in absence of substratum. This indicates that RNA/DNA ratio and protein content can be used as indexes of physiological conditions of Ruditapes decussatus. Keywords : RNA/DAN ratio, protein content, juveniles, Ruditapes decussatus, substratum ملخص و نسبة البروتينيات كأدوات لتقييم الحالة الفيزيولوجية لصغار القفال[[ة األوروبي[[ة و ARN/ADN(( في هذا البحث وقع استعمال القاسم. لدراسة مفعول الحصى على نمو هذه الصغار كم[[ا ت[بين من خالل. و قد أثبتت التجارب أن أعلى نسب القاسم و نسب البروتينيات هي تلك المسجلة لدى الص[[غار المرب[اة في الحص[[ى. النتائج أن ادني هذه النسب سجلت لدى الصغار المرباة بدون غذاء يمث[ل إح[[دى احس[[ن األدوات المس[[تعملة حالي[[ا ﻠتق[[ييم الحال[[ة الفيزيولوجي[[ة لص[[غار ARN/ADN(( من خالل ما سبق تبين أن القاس[[م. المحار INTRODUCTION Le suivi de l état physiologique des larves et naissains de palourde Ruditapes decussatus était limité, autrefois, à la mesure de la croissance linéaire et pondérale mais aussi à des observations microscopiques telles que les coupes histologiques et l analyse d images. Les progrès récents effectués en biotechnologie ont permis de favoriser la mise au point d outils de diagnostic, plus sensibles, plus rapides et plus performants telles que les méthodes basées sur des critères biochimiques, reposant sur les variations, des taux d acides nucléiques et des protéines, ainsi que leurs rapports, (CLEMMESEN 1988). Cette sensibilité s explique par le fait que les changements nutritionnels ou

190 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer.INSTM Salammbô : N spécial (9) Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer. Zarzis (18 22 Décembre 24) environnementaux sont reflétés d abord au niveau sub-cellulaire et cellulaire puis sur l organisme en entier (ROBINSON et WARE 1988). Plusieurs études ont montré que le rapport ARN/ADN est un indice sensible d évaluation, de la croissance et de l état physiologique chez les organismes aquatiques dont les poissons (BUCKLEY 198 ; CLEMMESEN 1993), les crustacés (ANGER et HIRCHE 199), les céphalopodes (MOLTSCHANIWSKYJ et JACKSON 2 ; KOUETA et al. 2) et les mollusques bivalves (CHICHARO et CHICHARO 1995 ; MAKOTO et KATSUYOSHI 2). Dans ce travail on a étudié l effet du jeûn et du substrat sur le rapport ARN/ADN et le taux de protéines des naissains de palourde Ruditapes decussatus produits en écloserie. MATÉRIELS ET MÉTHODES Les naissains de palourde, âgés de 8 jours et ayant une taille moyenne de 3,64 ±,116 mm, sont répartis en 4 lots. Le premier est constitué de naissains alimentés, prégrossis avec substrat, le deuxième de naissains alimentés prégrossis sans substrat, le troisième de naissains non alimentés prégrossis avec substrat et le dernier constitué de naissains non alimentés prégrossis sans substrat. Ce dernier est constitué de sable ayant une granulométrie comprise entre 1 et 1,5 mm. Les naissains sont répartis dans des tubes tamis ayant un maillage de 5 µm, ils sont placés dans des barquettes où la température de l eau pendant cette période est comprise entre 27 et 29 C. L eau de mer, filtrée à 5 µm sur cartouches, circule en continu de haut en bas (downwelling). Trois prélèvements ont été réalisé, pour les analyses biochimiques et biométriques, correspondant au premier jour, troisième jour et sixième jour de l expérience. Les acides nucléiques ont été extraits par un Kit commercialisé (SV Total RNA Isolation System, et Wizard SV Genomic DNA Purification System). La concentration de l ADN et des ARNs, exprimés en µg/mg poids frais, est déterminée par spectrophotométrie en mesurant la densité optique (DO) à 26 nm, sachant q une unité de DO correspond à 5 µg/ml pour l ADN et 4 µg/ml pour l ARN. Les protéines totales sont dosées suivant la méthode de BRADFORD (1976). le Serum Albumine Bovin (SAB) est utilisé comme standard. La taille des naissains est mesurée selon l axe antéro-postérieur par un logiciel d analyse d image «Image J», Version 1.32, National Institute of Health, USA. Quant au poids, il est mesuré par pesée des individus sur une balance du type Mettler AE 16 au 1/1 de mg. L analyse statistique est réalisée selon le modèle d analyse de la variance (ANOVA) à un et deux facteurs. Le test de Fisher est préalablement réalisé entre les échantillons ayant l un la variance la plus élevée et l autre la variance la plus faible pour vérifier l hom*ogénéité des variances. 5 Les résultats montrent que le rapport ARN/ADN (figure1) ainsi que le taux de protéines (figure 2) des naissains prégrossis avec substrat sont significativement (P <,5) plus élevés au 6ème jour que ceux des naissains prégrossis sans substrat. De même, les naissains alimentés présentent un rapport ARN/ADN et un taux de protéines significativement (P <,5) plus élevés que les naissains à jeun. Une augmentation des rapport ARN/ADN est enregistrée chez tous les naissains sauf pour ceux à jeun prégrossis sans substrat qui montrent une diminution durant les 6 jours de l expérience et passe de 2,187 ±,45 à 1,454±,1. L analyse de la variance à deux facteurs montre, au 3ème et 6ème jour, que le rapport ARN/ADN le plus élevé (4,434 ±,25) est présenté par les naissains alimentés prégrossis avec substrat alors que le plus faible (1,454±,1) est enregistré chez ceux à jeun prégrossis sans substrat. J J3 J6 non alimentés alimentés/sans non alimentés/avec /sans substrat substrat alimentés/avec substrat substrat Figure 1 : variations du rapport ARN/ADN durant 6 jours chez des naissains prégrossis avec et sans substrat, alimentés et à jeun [protéines] mg/ml RÉSULTATS 4,5 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1,5 J J3 J non alimentés alimentés/sans non alimentés/avec /sans substrat substrat alimentés/avec substrat substrat Figure 2 : variations du taux de protéines totales durant 6 jours chez des naissains prégrossis avec et sans substrat, alimentés et à jeun.

191 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer.INSTM Salammbô : N spécial (9) Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer. Zarzis (18 22 Décembre 24) Les rapport ARN/ADN des naissains alimentés prégrossis sans substrat au 3 ème et 6ème jour, (respectivement de 2,442±,67 et 3,353±,143) ne présentent pas de différence significative (P<,5) avec ceux des naissains à jeun prégrossis avec substrat (respectivement de 2,47±,62 et 3,279±,4). Les taux de protéines des naissains à jeun prégrossis sans substrat montre une diminution significative (P<,5) durant l expérience de 2,621 ±,24 mg/ml à 1,514 ±,41 mg/ml. Les analyses biométriques montrent que les taille les poids des naissains prégrossis avec substrat sont significativement (P<,5) plus élevées. Au 6 ème jour la taille des naissains alimentés (4,43 ±,17 mm) est significativement (P<,5) plus élevée que celle des naissains à jeun (4,7 ±,13 mm). Cependant le test statistique montre que la différence est non significative (P>,5) au 3ème jour. La courbe de tendance linéaire (figure 3) montre une forte corrélation 5 3,5 y =,5834x + 1,3426 (R² =,925) entre le rapport ARN/ADN 4,5 R2 =,971 3 et le taux de croissance linéaire 4 ARN/ADN instantanée (TCLI), une forte 2,5 prot 3,5 corrélation positive (R =,97), de ce 3 2 dernier avec le taux de protéines totales 2,5 a été aussi montré. 1,5 2 1,5 DISCUSSION 1,5 y = 1,871x + 1,923 R2 =,9254 1,5 Les résultats indiquent un effet,,5 1, 1,5 2, 2,5 3, 3,5 positif du substrat sur les indices TCLI (%) biochimiques (rapport ARN/ADN et taux de protéines) et la croissance linéaire des naissains. On ne dispose d aucune étude sur Figure 3 : corrélation du taux de croissance linéaire instantané l effet du substrat sur le rapport (TCLI) avec le rapport ARN/ADN et le taux de protéines totales ARN/ADN et le taux de protéines des au 6ème jour de l expérience naissains de palourdes. Toutefois, les travaux réalisés par MEDHIOUB et LIMAYEM, en 1998, montrent que la croissance linéaire et pondérale est plus élevée, ainsi que les taux de survie, chez les naissains prégrossis avec substrat. De même nos résultats confirment ces observations, et montrent ainsi des taux de croissance plus élevés chez les postlarves prégrossis avec substrat. Les résultats indiquent aussi un effet significatif de l état nutritionnel des naissains sur leurs rapports ARN/ ADN. Ces données confirment les résultats de CHICHARO et al., en 21. Ces derniers ont montré, chez des naissains de palourde Ruditapes decussatus et d huître Crassostrea angulata, que les valeurs les plus faibles du rapport ARN/ADN sont enregistrées chez les naissains à jeun. En effet, le jeûne conduit à une diminution de l activité ribosomale cytoplasmique. Notre étude a aussi montré, que les taux d ADN des naissains alimentés et non alimentés ne présentent pas une différence significative durant toute l expérience. Cependant, l effet du jeûne se manifeste par une diminution du taux d ARN et par conséquent du rapport ARN/ADN. Ceci rejoint les observations de DATTESH et ANIL, (22) qui ont montré que le taux d ADN est insensible aux changements des conditions alimentaires et que la diminution du rapport ARN/ADN est due principalement au catabolisme de l ARN pendant la période de jeûne. En se basant sur l argument que l ARN est le précurseur principal de la synthèse protéique et que le taux de croissance est étroitement lié à cette synthèse, alors tout changement du taux de croissance ou de l état physiologique de l organisme affectera directement le taux d ARN (ELSER et al. 1996). Cette relation est bien expliquée, dans notre étude, par la forte corrélation entre le rapport ARN/ADN, le taux de protéines et le taux de croissance linéaire instantané des naissains. De telle corrélation a été observée chez la daphnie ( VREDE et al. 22), et la sardine (CHÌCHARO 1998). CONCLUSION Le rapport ARN/ADN varie avec la technique de prégrossissem*nt. Cet indice confirme que l utilisation du substrat lors du prégrossissem*nt est la meilleur technique. En conclusion, le rapport ARN/ADN est un indice de condition qui reflète et résume le niveau d activité physiologique et métabolique d un organisme. Cet indice peut être utilisé pour évaluer la croissance instantanée et l état nutritionnel des naissains de palourde.

192 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer.INSTM Salammbô : N spécial (9) Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer. Zarzis (18 22 Décembre 24) BIBLIOGRAPHIE Anger K. et Hirche H.J., 199. Nucleic acids and growth of larval and early juvenile spider crab Hyas araneus. Mar. Biol. 15 : Bradford M., A rapid and sensitive method for the quantitation of microgram quantities of protein utilizing the principle of protein-dye binding. Anal. Biochem. 72 : Buckley L.J., 198. Changes in ribonucleic acid and protein content during oogenesis in winter flounder, Pseudopleuronectus americanus and the effect of starvation. Fish. Bull.,77 : Chicharo L.M.Z. et Chicharo M.A., The RNA/DNA ratio as a useful indicator of the nutritional condition in juveniles of Ruditapes decussatus. Sci. Mar. 59 : Chicharo L.M.Z., Chicharo M.A., Alves F., Amaral A., Pareira A., Regala J., 21. Diel variation of the RNA/DNA ratios in Crassosstrea angulata and Ruditapes decussatus. J. Exp. Mar. Biol. Ecol. 259 : Chicharo M.A., Nutritional condition and starvation in Sardina pilchardus (L.) larvae off southern Portugal compared with some environmental factors. J. Exp. Mar. Biol. Ecol. 225 : Clemmesen C., A RNA and DNA fluorescence technique to evaluate the nutritional condition of individual marine fish larvae. Meeresforschung 32 : Clemmesen C., Improvements in the fluorometric determination of the RNA and DNA content in individual marine fish larvae. Mar. Ecol. Prog. Ser. 1 : Dattesh V. Desai et Anil A.C., 22. Comparison of nutritional status of field and laboratory reared Balanus amphitrite Darwin (Cirripedia: Thoracica) larvae and implication of starvation. J. Exp. Mar. Biol. Ecol. 28 : Elser J. J., Dobberfuhl D. R., Mackay N.A. et Scham-Pel J. H., Organism size, life history, and N:P stoichiometry. Bioscience 46 : Koueta N., Castro B.G. et Boucaud-Camou E., 2. Biochemical indices for instantaneous growth estimation in young cephalopod Sepia officinalis L. J. Mar. Sci. 57 : 1 7. Makoto Q.L.O., et Katsuyoshi M., 2. Seasonal biochemical variations in Pacific oyster gonadal tissue during sexual maturation. Fish. Sci. 66 : Medhioub M.N. et Limayem Y., Effet d un substrat sur la survie et la croissance de la palourde Ruditapes decussatus en phase de prégrossissem*nt 2. Bull. Inst. Natn. Scient. Tech. Océanogr. Pêche Salammbô ; 23. Moltschaniwskyj N.A. et Jackson G.D., 2. Growth and tissue composition as a function of feeding history in juvenile cephalopods. J. Exp. Mar. Biol. Ecol. 253 : Robinson S.M. et Ware D., Ontogenetic development of growth rates in larval Pacific herring, Clupea harengus pallasi, measured with RNA/DNA ratios in the Strait of Georgia, British Columbia. Can. J. Fish. Aquat. Sci. 45 : Vrede T., Persson J., et Aronsen G. 22. The influence of food quality (P : C ratio) on RNA: DNA ratio and somatic growth rate of Daphnia. Limnol.. Oceanogr. 47 :

193 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer.INSTM Salammbô : N spécial (9) Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer. Zarzis (18 22 Décembre 24) Activités biologiques de quelques macroalgues KTARI L.(1)& GUYOT M.(2) (1) INSTM, Laboratoire de biodiversité et biotechnologie marine, leila.ktari@instm.rnrt.tn (2) MNHN, Laboratoire de chimie des susbtances naturelles, Paris France. Résumé : Onze espèces d algues marines, récoltées sur les côtes tunisiennes, ont été testées pour leurs activités antibiotique, cytotoxique (cellules KB) et anti-inflammatoire (inhibition d enzymes : PLA2 et élastase). Plusieurs extraits ont donné d intéressants résultats, parmi lesquels A. acetabulum, U. rigida et D. membranacea pour l activité anti-inflammatoire, C. mediterranea, J. rubens et P. pavonica pour l activité cytotoxique. Abstract : Elven species of marine algae, collected from tunisian coasts, were screened for their potential activities againts bacterial and fungi starins, enzymes (PLA 2 and elastase) and tumor cells (KB). Several extracts showed interesting activities among them: A. acetabulum, U. rigida and D. membranacea as inhibitor of PLA2 and C. mediterranea, J. rubens and P. pavonica as cytotoxic. التعرف على خاصي اتها الصيدلي ة ذات الف عاليات المظادة قصد تمت دراسة احدى عشرة نوعا من الطحالب الكبرى المتواجدة بالسواحل التونسي ة : ملخص اظهرت النتائج. للبكتيريا او للفطر اوالسا مة للخاليا او الكابتة للخمائر كابتة للخمائر D.membranacea, U.rigida, A. acetabulum ان االنواع. سا مة للخاليا C. mediterranea, J. rubens, P. pavonica و االصناف PLA2 ال INTRODUCTION La source traditionnelle de nouveaux médicaments a longtemps été d origine terrestre et principalement végétale, mais durant ces dernières décennies le monde marin a suscité l intérêt des chimistes et des pharmacologues. Plusieurs produits naturels ont été isolés de divers organismes marins (FAULKNER 21) certains présentent des activités biologiques très intéressantes (MAYER 1999, 2 ; JHA ET ZI-RONG 24). L objectif de ce travail est la recherche d activités biologiques (antibiotique, cytotoxique et inhibition d enzyme) chez quelques espèces d algues marines récoltées sur les côtes tunisiennes. C est un travail qui a été réalisé au laboratoire de Chimie des Substances Naturelles au Muséum National d Histoire Naturelle à Paris. MATÉRIEL ET MÉTHODES : Matériel algal : Onze espèces on été collectées à différents endroits sur les côtes tunisiennes nord (Bizerte et La Goulette) et Est (Monastir) (KTARI et al. 21). Cinq Chlorophycées : Acetabularia acetabulum (Linnaeus) Silva, Caulerpa prolifera (Frosskal) Lamouroux, Codium vermilara (Olivi) Delle Chiaje, Enteromorpha intestinalis (Linnaeus) Link, et Ulva rigida C. Agardh ; 3 Rhodophycées : Corallina elongata Ellis and Solander, Jania rubens (Linnaeus) Lamouroux et Pterocladia capillacea (Gmelin) Bornet and Thuret et 3 phaeophycées : Cystoseira compressa (Esper) Gerloff and Nizamuddin, Dictyopteris membranacea (Stackhouse) Batters et Padina pavonica (Linnaeus) Thivy. Préparation des extraits : Après un nettoyage pour éliminer le maximum d épiphytes, le matériel végétal est séché à température ambiante et à l abri de la lumière. Les algues sont extraites dans deux types de solvants : dans le dichlorométhane (C) puis dans un mélange de dichlorométhane/méthanol (C/M) (1/1) (KTARI et al. 21). Les extraits sont obtenus après évaporation du solvant sous pression réduite. Ils sont gardés congelés dans l attente d être utilisés pour les tests biologiques et l analyse chimique. Recherche de l activité anti-microbienne : Trois bactéries ont été utilisées pour les tests antibactériens : Staphylococcus aureus (Gram+) et Escherischia coli, Vibrio anguillarum (Gram-). L activité antifongique a été étudiée vis à vis d un champignon: Penicillium crustosum et d une levure: Candida tropicalis. Les activités antibactériennes ont été appréciées selon la méthode des disques de Wattman par la mesure du diamètre de la zone d inhibition (KTARI et al. 21). Recherche de l activité cytotoxique : Les cellules KB (fournies par Rhône-Poulenc-Rorer) sont des cellules d un carcinome humain de nasopharynx. Le test a été réalisé selon la méthode décrite par ARISAWA et al. (1997) avec quelques modifications (KTARI et al. 21). Chaque extrait est testé en triplicata et la moyenne des trois valeurs est calculée pour donner le pourcentage d inhibition. Recherche de l activité anti-inflammatoire : L activité anti-inflammatoire des différents extraits d algues a été évaluée en mesurant le pourcentage d inhibition de deux types d enzymes qui interviennent dans les phénomènes d inflammation : la phospholipase A2 et l élastase. L inactivation directe de trois enzymes phospholipase A 2 (PLA2) provenant d Apis mellifera, Crotalus adamentus et Naja Mossambica (Sigma) a été mesurée. La méthode utilisée est celle décrite par LOBO DE ARAUJO et RADAVANYI (1987) (KTARI et al. 21). Le test d inhibition de l élastase est celui rapporté par LA BARRE et al. (1996). C est un test colorimétrique à 45 nm. La réaction est basée sur la libération d un chromophore (la paranitroaniline), après rupture de la liaison peptidique du substrat : N-succinyl-AlaAla-Pro-Leu-paranitroanilide, en présence de l élastase du pancréas de porc (PPE) type II-A (Sigma).

194 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer.INSTM Salammbô : N spécial (9) Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer. Zarzis (18 22 Décembre 24) Purification des substances actives et analyse structurale : La séparation des extraits actifs se fait par différentes techniques de chromatographie (silice fine, LH 2, silice greffée C18, CCM et HPLC). Chaque séparation permet d avoir plusieurs fractions qui sont testées à leur tour, afin de cerner la zone active, jusqu à l obtention du produit pur. Les structures des substances sont déterminées par analyses spectrales (Résonance Magnétique Nucléaire, Spectrométrie de Masse, IR et UV). RÉSULTATS 1- Activité antibiotique Neufs extraits montrent une inhibition de S. aureus. Il s agit des extraits au C d A. acetabulum, C. prolifera, C. vermilara, C. elongata, J. rubens et C. compressa et des extraits au C/M de C. vermilara, J. rubens et C. compressa (Tableau I). Les extraits C de C. vermilara et C. compressa présentent les diamètres d inhibition les plus importants. V. anguillarum est inhibé pas six extraits au C ; ceux de A. acetabulum, C. prolifera, C. elongata, J. rubens, C. compressa et D. membranacea. Les extraits au C/M n ont pas montré d activité sur V. anguillarum à l exception de celui de D. membranacea. Aucune activité n a été observée vis à vis d E. coli. De même, pour toutes les espèces étudiées, les extraits testés n ont pas montré d activité antifongique ni sur C. tropicalis ni sur P. crustosum. Tableau I : Résultats des tests antibiotiques sur S. aureus et V. anguillarum donnés en mm (diamètre d inhibition). Extrait C C/M C C/M Bactéries S. aureus V. anguillarum 2- Chlorophycées C. p. C. v. E. i A. a tr 7 Rhodophycées C. e. J. r. P. c U. r. Phaeophycées C. c. D. m. P. p. 13 tr Activité cytotoxique Le tableau II représente les activités obtenues pour les extraits C et C/M réparties par tranches : une activité est considérée comme nulle pour une inhibition entre -25%, faible pour une inhibition entre 25-5%, moyenne pour une inhibition entre 5-75% et forte pour une inhibition supérieure à 75%. Seuls les extraits ayant montré un pourcentage d inhibition supérieur à 5% pour la concentration testée (1µg/ml), sont considérés comme significativement actifs. Tableau II : Activité cytotoxique des différents extraits ( : <25%, + : 25-5%, ++ : 5-75% et +++ : > 75%). Extrait C C/M A. a. C. p Chlorophycées C. v. E. i. + U. r. C. e. +++ Rhodophycées J. r. P. c C. c Phaeophycées D. m. P. p Pour les algues vertes, seul l extrait C/M de C. prolifera a montré une cytotoxicité significative. Deux extraits d algues rouges montrent une inhibition moyenne supérieure à 75%. Il s agit des extraits C de C. elongata et de J. rubens. L extrait brut actif de J. rubens a été analysé. La purification d un produit cytotoxique a été réalisée par chromatographies successives guidées par le test sur Cellules KB (KTARI et al. 2). Un stérol a été isolé. Il s agit d un composé nouveau ; le 16 -hydroxy-5 -cholestane-3,6-dione (figure 1a) présentant une IC5 de.5µg/ml. Enfin, pour les algues brunes, trois extraits présentent une inhibition moyenne supérieure à 5% ce sont les deux extraits de C. compressa et l extrait C de P. pavonica. Ce dernier donne l activité la plus intéressante, avec 99% d inhibition pour 1µg/ml, dont l analyse à abouti à l isolement d un hydroperoxyde cytotoxique : l hydroperoxy-24vinyl-cholesterol (figure 1b) avec une IC5 de 6.5µg/ml (KTARI et GUYOT 1999) O H a- O OOH H H OH b- HO Figure 1: Formules chimiques des composés cytotoxiques isolés de a- Jania rubens, b- Padina pavonica.

195 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer.INSTM Salammbô : N spécial (9) Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer. Zarzis (18 22 Décembre 24) 3- Activité anti-inflammatoire a. Inhibition de la PLA2 : Dans le tableau III sont groupées les activités sur les trois PLA 2, des différents extraits, réparties en tranches d activité. Les activités les plus fortes sont données par : l extrait au C d A. acetabulum qui inhibe fortement les trois enzymes l extrait C de C. prolifera avec une activité plus importante sur l enzyme d A. mellifera, l extrait C/M d U. rigida qui est moins actif vis à vis de l enzyme de N. mossambica les deux extraits de D. membranacea qui inhibent plus fortement l enzyme d A. mellifera. Tableau III : Activité inhibitrice de PLA2 des différents extraits sur les enzymes de Apis, Crotalus et Naja ( : <25%, + : 25-5%, ++ : 5-75% et +++ : > 75%). Enzyme de A. mellifera C. adamentus N. mossambica Extrait C C/M C C/M C C/M A. a C. p Chlorophycées C. v. E. i U. r C. e + ++ Rhodophycées J. r. P. c C. c Phaeophycées D. m. P. p En définitive, sur les 22 extraits testés, 59% présentent une inhibition forte ou moyenne sur la PLA 2 d Apis, 63% sur celle de Crotalus et seulement 27% sur celle de Naja. b. Inhibition de l élastase : Aucun extrait n a donné une activité significative (> 5%). Les extraits C de C. vermilara et C. elongata ainsi que les extraits au C/M d'u. rigida, P. capillacea et P. pavonica présentent une faible inhibition (inférieur à 25%). DISCUSSION 1- Activité antibiotique Dans la littérature on trouve plusieurs études sur les activités antibiotiques des algues. Certaines concernent les espèces méditerranéennes en particulier (KHALEAFA et al. 1975; CACCAMESE et AZZOLINA 1979; PESANDO et CARAM 1984 ; CACCAMESE et al. 1985; BALLESTEROS et al. 1992). Quelque soit les lieux d'étude, un pouvoir antibiotique a été observé. Cependant les résultats sont très variables. C est ainsi que CACCAMESE et al. (1985) signalent pour certaines algues des côtes de Sicile, une activité antibactérienne intéressante plus particulièrement chez les Phaeophycées (Dictyotales et Fucales) et les Rhodophycées (Ceramiales) alors qu elle est nulle chez les Chlorophycées. Par contre BALLESTEROS et al. en 1992 mentionnent que l activité antibactérienne est très faible chez les algues des îles Baléares et qu'elle est observée uniquement chez les Chlorophycées. Dans ce travail nous avons décelé une activité, surtout pour les extraits au C, chez les représentants des trois embranchements en proportions à peu près égales: 3 espèces sur 5 pour les Chlorophycées, 2 sur 3 pour les Rhodophycées et 2 sur 3 pour les Phaeophycées. En ce qui concerne l activité antifongique et toujours en Méditerranée, les avis restent partagés. Certaines études mentionnent l absence d activité dans ce domaine (CACCAMESE et AZZOLINA, 1979 ; PESANDO et CARAM, 1984) et confirment ainsi nos résultats. D autres, au contraire, constatent une activité antifongique fréquente et importante vis à vis de différentes souches particulièrement chez les Chlorophycées (BALLESTEROS et al. 1992) et au printemps et en été chez les Phaeophycées (KHALEAFA et al. 1975). Ces différences de résultats sont dues à différents facteurs tels que le lieu et la période de récolte de l'algue, son stade de développement, le mode opératoire (conditionnement, solvant d extraction,...), etc. 2Activité cytotoxique En ce qui concerne le genre Caulerpa, des activités cytotoxiques ont souvent été mises en évidence, dues à leurs composés terpéniques (PAUL et FENICAL 1985). La caulerpenyne isolée de plusieurs espèces de Caulerpales, a montré un taux de cytotoxicité élevé contre les cellules KB (FISCHEL et al. 1995). C est probablement ce composé qui est responsable de l activité observée dans l extrait C de notre échantillon. ÜNLÜ et al. (1995) testent l activité d extraits aqueux et éthanolique sur des cellules KB. Parmi les algues testées l extrait éthanolique de C. mediterranea donne une forte activité, ce qui appuie les résultats obtenus dans cette étude pour C. elongata. BALLESTEROS et al. (1992), par contre, ne trouvent pas d activité cytotoxique sur des cellules de rein de singe (cellules VERO) pour C. mediterranea et J. rubens, récoltées sur les côtes espagnoles. Pour les Phaeophycées, les espèces du genre Cystoseira ont souvent montré des activités cytotoxiques (BANAIGS et al. 1984), ce qui confirme les résultats obtenus pour C. compressa. P. pavonica a montré une activité cytotoxique sur des cellules de rein de singe (BALLESTEROS et al. 1992). 3- Activité anti-inflammatoire: Les algues testées ont montré, dans l ensemble, une inhibition significative d'au moins une des trois enzymes PLA2. Selon le cas, l'activité est observée pour l'extrait au C, ce qui implique un (ou plusieurs) inhibiteur peu polaire, ou pour l'extrait C/M, ce qui implique un inhibiteur semi-polaire à polaire. Peu d'études ont été réalisées sur l'inhibition de la PLA2 par les macroalgues. MAYER et al. (1993), ont testé un certain nombre de composés extraits d'algues pour

196 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer.INSTM Salammbô : N spécial (9) Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer. Zarzis (18 22 Décembre 24) leur capacité d'inhibition de la phospholipase A 2 du venin d abeille. Dans cette étude la caulerpenyne, extraite de C. prolifera, donne une inhibition de 92% à 4,2µM. Ce résultat est en accord avec l'inhibition observée sur la PLA 2 d'apis mellifera de l'extrait au C de C. prolifera récoltée sur nos côtes. Les extraits C/M d' Acetabularia acetabulum et d'ulva rigida montrent une forte inhibition pour les trois enzymes. Ceci implique un inhibiteur semi-polaire. Un effet anti-inflammatoire a été signalé chez U. lactuca utilisée dans un œdème au carraghénane chez le rat (GANOVSKI et al. 1979). Plus récemment, un composé stéroïdien avec un pouvoir anti-inflammatoire a été isolé de l espèce U. lactuca (AWAD 2). Concernant l inhibition de l élastase, Il y a une seule étude relatant ce test pour des macroalgues. Il s agit de l étude réalisée par ELKOURI et al. (24) qui ont analysé le potentiel d inhibition de l élastase de 14 espèces d algues récoltées sur les côtes atlantiques marocaines. Une forte inhibition a été obtenue pour l espèce E. compressa pour une concentration de 5µg/ml. L espèce P. pavonica, comme pour nos résultats, montre une faible inhibition. CONCLUSION Les algues récoltées sur les côtes tunisiennes représentent une source potentielle de molécules bioactives. Nous avons mis en évidence des activités intéressantes chez certaines espèces tels que A. acetabulum, U. rigida et D. membranacea pour l inhibition de la PLA2, et P. pavonica, C. mediterranea et J. rubens pour l activité cytotoxique. Certains composés actifs ont été identifiés, d autres sont en cours d analyse. BIBLIOGRAPHIE Arisawa M., Hayashi K., Nikaido T., Koike K., Fujita D., Nunomura N., Tanaka M., Sasaki T Screening of Some Marine Organism Extracts for camp Phosphodiesterase Inhibition, Cytotoxicity, and Antiviral Activity against HSV-1. International journal of Pharmacognosy, 35: 6-1. Awad N.E Biologically active steroid from the green alga Ulva lactuca. Phytotherapy Research, 14: Ballesteros E., Martìn D., Uriz M.J Biological Activity of extracts from Some Mediterranean Macrophytes. Botanica Marina, 35: Banaigs B., Fransisco C., Gonzalez E., Codomier L Lipids from the brown alga Cystoseira barbata. Phytochemistry. 23: Caccamese S., Azzolina R Screening for antimicrobial activities in marine algae from eastern Sicily. Planta Medica, 37: Caccamese S., Toscano R.M., Furnari G., Cormaci M Antimicrobial Activities of Red and Brown Algae from Southern Italy Coast. 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197 Bulletin de l Institut National des Sciences et Technologies de la Mer.INSTM Salammbô : N spécial (9) Actes des Septièmes Journées Tunisiennes des Sciences de la Mer. Zarzis (18 22 Décembre 24) Caractérisation biométrique de la sous-espèce : Cyprinus carpio specularis (L.1758) du barrage Bou hertma (Nord-ouest tunisien) pendant l automne 23. SKHIRI S.1& BOUMAÏZA M.2 Laboratoire d Hydrobiologie, Faculté des Sciences de Bizerte, 721 Jarzouna. 1- Skhirisana@yahoo.ca 2- moncef_boumaiza@yahoo.fr ABSTRACT A biometric study was made on Carp subspecies: Cyprinus carpio specularis introduced in the Bouhertma reserve located in Northern West Tunisia. The relative linear growth was studied during the autumnal season 23. A good correlation relates to all the characters studied both in males and females (.65<r<.99). The divergences between the two sexes are reduced to only 25% of morphometric characters: - Pca: isometry for the males, allometry raising for the females; - Lt, Pso: allometry undervaluing for the males, isometry for the females. The sexual dimorphism concerned three characters (Pso, Pca and LP).Keys words : Cyprinus carpio specularis, Bou Hertma, Biométrie, croissance ملخص. وقعت دراسة بعض القياسات الحيوية لفصيلة الشبوط المستزرعة في بحيرة سد بوهرتمة المتواجدة في الشمال الغ[[ربي التونس[[ي ) كط[[ول T( ) أو LS( بحيث تم رس[[م مع[[ادالت مس[[تقيمات[ ال[[تراجع بأخ[[ذ.23 اهتممنا بدراسة النم[[و الط[ولي النس[[بي خالل خري[ف. مرجعي ) ( كم[ا لوح[[ظ أن r<.99<.65 بينت دراستنا وجود ارتباط وثيق بين كل الصفات القياسية بالنس[بة لل[ذكور و ك[[ذلك اإلن[اث :% 25 التباعد بين الجنسين في الصفات القياسية ال يتجاوز. نمو متسارع عند الذكور نمو متوازي عند الذكور : Pca. نمو متوازي عند اإلناث نمو متباطﺊ عند الذكور : Pso و LT. )Pso, Pca and LP( الخاصيات الجنسية المميزة لوحظت على مستوى ثالثة صفات قياسية INTRODUCTION Les poissons d eau douce de la Tunisie comptent 18 espèces réparties en 6 familles dont la plus dominante est celle des Cyprinidés qui comporte 9 espèces. Cette famille qui domine l ichtyofaune dulçaquicole, occupe une grande partie des réseaux hydrographiques du pays. On en distingue 2 genres autochtones Barbus et Pseudophoxinus et 4 genres introduits (Ctenopharingodon, Rutilus, Scardinius et Cyprinus) (KRAIEM, 1983 et 1991 ; BOUMAIZA, 1994 ; BOUMAIZA et QUIGNARD, 22). Cyprinus est le genre le plus répandu dans nos écosystèmes limniques auquel appartient la variété étudiée (photo 1). Systématique (MCCRIMON, 1968) Phylum : Vertébrés Sous-phylum : Gnathostomes Classe : Ostéichthyens Sous-classe : Actinoptérygiens Super- Ordre : Téléostéens Ordre : Cypriniformes Famille : Cyprinidés Genre : Cyprinus Espèce : Cyprinus carpio Sous-espèce : Cyprinus carpio specularis MATÉRIEL ET MÉTHODES 1- Echantillonnage Photo 1 : Cyprinus carpio specularis (L. 1758) Le matériel animal a été capturé au cours des compagnes de pêche à l aide d un filet trémail de 35mm de maille et de 3 à 1 m de longueur, muni de flotteurs. L échantillonnage a été fait pendant le jour et au niveau des zones ayant une végétation bordante dense, principalement à l embouchure de l oued Ghézala. 2- Méthodes Plusieurs paramètres morphométriques ont été relevés afin de caractériser la population de la Carpe dans la retenue du barrage : longueur totale (LT), à la fourche (LF), de la tête (T), de la pectorale (Lp), du pédoncule caudal (Pcd, Pca) ; les bases de l anale (A) et de la dorsale (D) ; les distances pré-dorsale (Pd), pré-ventrale (Pv), postorbitaire (Pso) et la hauteur du corps (H) (Fig 1).

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